samedi 16 août 2014

FILLE DE ROI ELLE EST LA DANS SA GLOIRE !

FÊTE DU 15 AOÛT 2014


1 Cor 15, 20-27
En cette fête de l’Assomption je me suis trouvée devant un choix très difficile. La liturgie nous propose trois textes d’une richesse incomparable.
Le premier nous parle de cette femme, « ayant le soleil pour manteau, la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » j’aurais aimé développer ce texte d’autant que ma maman est entrée dans la paix de Dieu en priant ce passage de l’Apocalypse.
Le second, de saint Paul aux Corinthiens parle de la résurrection, j’y reviendrai
Quant au troisième, l’évangile du jour, il nous situe au cœur de l’étonnante rencontre de Marie et d’Élisabeth sa cousine, et plus précisément des deux enfants, Jésus et Jean-Baptiste qui se reconnaissent et par l’Esprit Saint, inspirent la très belle louange d’Élisabeth « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
J’ai commencé par accueillir cet évangile et je suis revenue à la lettre de Saint Paul parce qu’indirectement, elle nous présente Marie comme la première des ressuscités après Jésus bien sûr ! Et c’est bien ce que nous fêtons aujourd’hui !
Tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra, écrit St Paul
En effet, parmi toutes celles et tous ceux qui sont au Christ, au premier rang, il y a Marie, Sa Mère, qui l’a aimé dès le premier instant, qui lui a donné, par grâce bien sûr, son corps de chair, qui a partagé les tâches quotidiennes avec Lui, en Lui enseignant ce que toute mère transmet à ses enfants, celle qui s’est tenue, auprès de lui, jusqu’au bout, debout au pied de la croix et qui, selon la tradition l’a reçu dans ses bras à la descente de la croix !
Aujourd’hui, nous célébrons Marie mais nous fêtons essentiellement Jésus, qui n’a pas attendu son retour glorieux à la fin des temps pour unir à sa gloire cette femme unique entre toutes. « Tu es bénie entre
toutes les femmes s’écrie Élisabeth et le fruit de tes entrailles est béni ! » Jésus a choisi de glorifier Marie sans délai en ne permettant pas que son corps connaisse la corruption du tombeau, mais il l’a aussitôt élevée dans la Gloire comme une fille de Roi selon ce que nous avons entendu dans le Psaume 44 : « Fille de roi, elle est là dans sa gloire »
La Dormition de la Vierge Marie est une conviction ancienne, que célébrait déjà l’Église d’Orient au Ve siècle alors qu’une première église lui était dédiée, sous ce vocable à Jérusalem.
Et c’est cette conviction demeurée constante par la suite que le Pape Pie XII a définie comme un dogme de foi à la fin de l’année Sainte, le 1er novembre 1950, par ces mots : l’Immaculée Mère de Dieu « au terme de sa vie terrestre, a été élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel. »
Personne ne peut décrire avec précision notre état de ressuscités, ni où, ni comment vit aujourd’hui Marie en son corps. Nous savons que nous entrerons, un jour, avec le Christ et que nous serons transformés dans l’état définitif pour lequel nous sommes créés. Nous savons aussi que Marie, est dès maintenant « auprès du Seigneur » dans la Gloire et qu’Elle participe à sa condition de ressuscité.
Le Mystère de Marie, élevée au ciel, nous annonce ce que nous deviendrons à notre tour, en marchant à la suite du Christ. Pour Marie, Dieu a créé une demeure qui sera également la nôtre et qui sera celle de toute l’Église à la fin des temps. Car l’Église, enfin purifiée, devenue à son tour, sainte et immaculée, sera un jour élevée et réunie dans cette même demeure du ciel. C’est pour cela que l’auteur de l’Apocalypse nous parle de l’Église céleste, « de ce Temple qui est dans le ciel » Comme il nous parle d’une « Femme ayant pour manteau le Soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête, une couronne
de douze étoiles ».Ce texte a toujours été appliqué soit à Marie, soit à l’Église. Le même auteur nous présente à la fin de son livre, au ch.21 la Jérusalem céleste, l’Église enfin réunie au Christ et à Marie près du trône de Dieu.
Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu,  et il n'y avait plus de mer. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. Et j'entendis une voix forte qui disait: " Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes: il habitera avec eux, et ils   seront son peuple; et lui-même il sera le Dieu avec eux, il sera leur Dieu.  Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il  n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. "  Et Celui qui était assis sur le trône, dit: "Voici que je fais toutes choses nouvelles. " Et il ajouta: " Écris, car ces paroles sont sûres et véritables. "  Puis il me dit: " C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai  gratuitement de la source de l'eau de la vie. »
Ainsi, en Marie, nous savons combien est grande et profonde l’œuvre de la Rédemption réalisée par le Christ, et, à quel bonheur Dieu veut amener celles et ceux qui se laissent conduire par Lui. De la Gloire où nous la contemplons, Marie nous indique, à sa manière, le chemin où Jésus nous conduit, celui de la foi et de l’humilité.
« Bienheureuse celle qui a cru » s’écrie Élisabeth ! Marie est le modèle des croyants. Elle a cru aux paroles de l’Ange, Elle a accepté sa mission et sa vocation propres. Elle a vécu sa foi dans le silence de Nazareth. Elle a cru malgré les apparences et même lorsqu’Elle ne comprenait pas : Ne saviez-vous pas qu'il me faut être dans les choses de mon Père? "  Mais ils ne comprirent pas la parole qu'il leur dit. (Luc  2, 50) Puis au milieu des événements bouleversants de la Passion, de la Mort et de la Résurrection de son Fils, Elle l’a aimé et L’a suivi jusqu’au dernier instant.
« Dieu s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse » Marie a vécu cette expérience mystérieuse et profondément biblique où Dieu, lorsqu’il établit son règne « renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles ». Il faut relire le Cantique d’Anne 1 Samuel 2, 1-10 pour voir l’enracinement biblique de sa foi.
L'arc des puissants est brisé, et les faibles ont la force pour ceinture. (1Samuel 2)
Marie a proclamé pour les générations à venir l’esprit des béatitudes et ce qui est au cœur de la Bonne Nouvelle.
Jésus dira dans le même sens : » Père je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père tu l’as voulu ainsi dans ta bonté »
Ainsi, l’humilité de la Vierge Marie est la clé de toute vie chrétienne et le fondement de toute vocation. Si Elle fut ainsi remplie de la grâce et de l’affection de Dieu, c’est en définitive parce qu’elle a consenti à Lui laisser toute la place. « Ne gardez pour vous rien de vous, disait St François d’Assise, afin que vous reçoive tout entier, Celui qui se donne à vous tout entier. » En raison de nos fragilités, c’est pour nous, le travail de toute une vie.
La foi et l’humilité sont donc les deux points d’appui de notre route vers la demeure définitive où Marie habite déjà avec Jésus.
En ce jour où nous célébrons l’entrée de Marie au ciel avec son corps demandons-lui, les uns pour les autres, de nous faire grandir dans la foi et dans l’humilité, dans la confiance et l’abandon !
Ensemble nous recevons dans la joie, le message de cette fête de l’Assomption de Marie entrée par grâce dans le sein du Père, glorifiée par Jésus ! Nous nous réjouissons dans la Trinité Sainte qui continue de favoriser les humbles et de faire pour nous des merveilles !
Et nous terminons avec Paul Claudel :
Il est midi, je vois l’église ouverte. Il faut entrer ! Mère de Jésus Christ, je ne viens pas prier. Je n’ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela, que je suis votre enfant et que vous êtes là !
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête. Midi ! Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes !...
Chanter parce que vous êtes belle, parce que vous êtes Immaculée,
La femme, dans la grâce enfin restituée…parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ, qui est la Vérité entre vos bras, et la seule Espérance et le seul Fruit.
Parce qu’il est Midi, parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui, parce que vous êtes là, pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus Christ, soyez remerciée.



L'Ermite

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