vendredi 26 janvier 2018

UN ENSEIGNEMENT NOUVEAU

QUATRIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE B

(Mc 1, 21-28)


L’Évangile de ce dimanche me semble d'une étonnante densité, chaque verset est riche d'enseignement , certains termes sont particulièrement percutants et donnent envie de nous attarder pour pénétrer plus profondément dans la connaissance intime du Seigneur Jésus.

La semaine dernière Jésus appelait Ses quatre premiers apôtres , leur mission globale est claire : ils ne pécheront plus des poissons, sinon occasionnellement, mais des hommes ! Encore faut-il savoir à quoi correspond cette première mission !! C'est en vivant aux côtés de Jésus, que les apôtres vont apprendre leur nouveau métier comme ils ont appris le précédent auprès de leur père.

La première démarche s'effectue à la Synagogue, ceci semble assez normal, et manifeste à tous, l'enracinement Juif de Jésus. « Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm.Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, » Remarquons que Jésus n'entre pas n'importe quel jour à la Synagogue, il s'agit du jour du sabbat un jour où le peuple se rassemble pour la prière , l'écoute de l’Écriture et celle d'un enseignement :

La synagogue est une institution qui ne remonte pas au-delà de l'exil (587-538 av. J.-C.). Dispersés en Égypte, en Mésopotamie, les exilés avaient pris l’habitude de se réunir le


jour du sabbat d'abord sur la place du village, puis dans des maisons particulières, pour y écouter les grands récits fondateurs de leur foi. Les synagogues se sont multipliées sur tout le pourtour de la Méditerranée. Il y en eut bientôt dans chaque cité où vivaient des juifs. En terre d'Israël, chaque village avait la sienne et on en dénombrait, paraît-il, plus de 300 à Jérusalem ! À la fin du 1er siècle, après la destruction du Temple (par les romains en 70 ap. J.-C.), la synagogue va prendre dans le judaïsme une importance capitale. Qu'elle garde aujourd'hui.

Au Ier siècle, chaque synagogue possédait au moins les cinq rouleaux de la Torah (la "Loi de Moïse" ou Pentateuque), le rouleau d’Isaïe - le prophète le plus lu - celui des Douze petits prophètes et celui des Psaumes. Elle avait une fonction d’enseignement importante. Ceux qui ne pouvaient, faute de moyens, fréquenter les écoles rabbiniques, s’y instruisaient, au besoin par la simple consultation des livres saints (Ac 17,11).

Mais la fixité des habitudes liturgiques indique que l'élément fondamental en était la lecture, en hébreu, d'un passage de la Torah. En écho, ce texte premier était "commenté" par un passage tiré des livres des Prophètes, passage que l'on considérait alors comme "parole d'accomplissement". Puis les deux lectures étaient traduites en araméen, langue du peuple, et prolongées, actualisées, par une exhortation ou homélie. Ainsi, dans un va-et-vient entre divers textes et entre les Écritures et la vie, les fidèles s'abreuvaient-ils à la Parole comme à une source.
 
Le Sabbat est aussi un jour strict de repos : Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.Mais le septième jour est le jour du repos du Seigneur, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes.Car en six jours le Seigneur a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et Il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du repos et l'a sanctifié. Ex 20:8-11
 
Le Sabbat est un signe d’appartenance à Dieu et sanctifiez mes sabbats, pour qu'ils soient un signe entre moi et vous, afin que vous sachiez que je suis Yahweh, votre Dieu. Ez 20 ,20.

Il ne peut être aboli Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire. Mat 5 ,17-19

Il est éternel : Car comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre, que je vais créer, subsisteront devant moi, -- oracle du Seigneur, ainsi subsisteront votre postérité et votre nom.De nouvelle lune en nouvelle lune, et de sabbat en sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit le Seigneur. Is 66 ,22-23. 
 
En écho, ce texte premier était "commenté" par un passage tiré des livres des Prophètes, passage que l'on considérait alors comme "parole d'accomplissement" dimanche dernier Jésus ne disait-Il pas « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche ». et là, il enseignait.On était frappé par son enseignement,car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.

 Les Scribes, pour le dire d'un mot, étaient les professeurs de théologie, les philologues et les juristes de leur temps. Il ne leur manquait qu'une chose, c'est qu'ils n'étaient pas en même temps prêtres. Au temps de Jésus, tous les Scribes sans exception, appartenaient au parti des Pharisiens; on peut donc les considérer comme les représentants scientifiques du pharisaïsme. Ils étaient en même temps les maîtres des jeunes gens qui devaient les remplacer un jour. Ce qui caractérisait leur manière d'enseigner, c'est que leur doctrine, se transmettait oralement, de génération en génération.

Jésus, Lui, livre un enseignement qui vient de l'intérieur et non pas seulement des livres, souvenons-nous de ses douze ans quand ses parents le cherchent «ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant; et tous ceux qui l'entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses. (Luc 2) » 

Jésus est habité, Il est l'homme-Dieu, et c'est ce qui lui donne cette autorité soulignée par l’Évangéliste Marc. LA PAROLE qu'Il est en Lui-même, fait ce qu'elle dit, Elle porte un fruit immédiat et visible par tous ! Lui, la Parole de Dieu incarnée, quand Il s'exprime donne Vie, plénitude de Vie! Jésus ne parle pas pour ne rien dire, Il ne parle pas seulement pour remplir les têtes, pour donner des repères, Il fait ÊTRE ce qu'Il dit. C'est là, la grande différence, nous le verrons dans ce qui suit.

L'acte joint à la Parole qu'Il va exprimer ,va asseoir Son autorité mais en même temps indisposer certains de ses interlocuteurs qui se sentent floués parce qu'ils n'ont pas en eux, cette capacité à rendre efficace immédiatement leur enseignement. De plus, d'entrée de jeu, si j'ose dire, Jésus se révèle « maître du Sabbat » puisqu'un jour où nul ne travaille Il ose une parole qui permet à un frère d'exister différemment. Nous ignorons le contenu de l'enseignement de Jésus ce jour-là , par contre, nous constatons qu'un homme, dans la foule, est touché au plus profond de son être , il se met à gesticuler , à crier et interpelle l'Auteur de ce qui bouge en lui !

« Oui, les temps sont accomplis » « le Royaume de Dieu est tout proche », le « Royaume-Jésus », est là, présent au milieu des hommes ! Tout change en un instant LA PAROLE qu'est JÉSUS nous entraîne dans la nouveauté , dans un monde nouveau , où l'humanité enchaînée peut espérer sa libération, non avec des armes, des tueries mais par l'expression d'une PAROLE qui sauve parce qu'elle donne Sa vie « ma vie nul ne la prend mais c'est moi qui la donne » pour permettre à l'humanité de goûter la vraie Vie !

Or, il y avait dans leur synagogue, un homme tourmenté par un esprit impur,qui se mit à crier :« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es :tu es le Saint de Dieu. » Celui qui ligote cet homme et le fait souffrir ne peut supporter plus longtemps cette Présence, dont l'autorité s'impose naturellement .Le Satan , qui a fait le choix de son camp, en se permettant d'interroger Jésus, se piège lui-même « Es-tu venu pour nous perdre » il reconnaît aux yeux de tous, la capacité , la force d'autorité qu'exerce la Présence de Jésus !

En Sa présence, l'impur, le Mal, se sent mis à jour, c'est un peu comme si le grouillement des passions s'inscrivait sur son front se donnant à voir à tous ceux qui sont présents. Pour lui, la seule façon de s'en sortir, c'est l'attaque, cette attitude devrait, pense-t-il, détourner l'attention et mettre à mal le « REVELATEUR – JÉSUS » ! En même temps, tout en cachant derrière son attaque son mal-être, et comme pour le faire oublier, disparaître, le meilleur moyen n'est-ce pas la provocation ? La dénonciation ? et, en dénonçant, il s'enferme car il met en lumière l'identité de Celui qu'il attaque. Il s'accuse lui-même, puisqu'il sait, il révèle sa propre déchéance et met à jour sa propre capacité à identifier la sainteté. Pour la montrer du doigt, il faut en avoir fait l'expérience « Je sais qui tu es :tu es le Saint de Dieu. »

Sur une surface immaculée, le plus imperceptible défaut de fabrication saute aux yeux, c'est, toutes proportions gardées, ce qui se passe ici , la seule présence du Saint de Dieu révèle le Mal , celui-ci n'a pas besoin de démonstrations pour discerner la différence et cette différence n'a pas à se dire, elle s'exprime d'elle-même ce qui provoque la rage de celui qui se découvre démasqué ! Jésus peut alors intervenir :

Jésus l’interpella vivement : il est bon de noter que Jésus n'entre pas en polémique et qu'il
s'adresse, non pas à l'homme, mais au mauvais qui possède cet homme. Si Jésus s'était justifié, s'il avait répondu à la provocation il ouvrait une brèche et permettait au démon d'entrer en conflit ouvert et interminable. Non, Jésus lui impose de se taire !

Puissions-nous en tirer un enseignement judicieux pour nous-même ! La violence génère la violence, fermons-lui la porte en lui tournant le dos , le plus vexé sera le provocateur qui se retrouvera seul, face à une méchanceté qui le fera reculer et se taire par défaut de combattant ! Ici, Jésus interpelle le mauvais, VIVEMENT ! Il n'y a pas de tergiversation, pas de place pour des batailles de mots :

« Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions,puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Jésus n'a pas de difficultés à reconnaître celui qui perturbe cet homme. Qui mieux que la sainteté déchue (démon) peut reconnaître la Sainteté Créatrice ? Ne faut-il pas être du « sérail » ? Jésus lui impose silence sans doute parce ce qu'il est prématuré de lever le voile sur Sa véritable identité. Le « dévoilement » s'effectuera peu à peu, au gré d'expériences diverses et profondes, enracinées dans le quotidien. Interloqué par la puissance de l'ordre de Jésus, le Satan pousse un cri « de rage » parce qu'il est reconnu, démasqué, et il obéit : « poussant un grand cri, sortit de lui » Ceux qui assistent à l'exorcisme, car c'est bien de cela qu'il s'agit , sont ébahis :
Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux :« Qu’est-ce que cela veut dire ?Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Les participants posent la bonne question et font une remarque pertinente :

1 – ils constatent qu'il s'agit d'un enseignement NOUVEAU
2- donné avec AUTORITÉ
3- et qui met à mal les ESPRITS IMPURS QUI SE SOUMETTENT.

Si nous ne connaissons pas le contenu de l'enseignement donné par Jésus après la Lecture des textes sacrés du moment, nous apprenons, de la bouche de ses auditeurs du jour, qu'il s'agit de NOUVEAUTÉ. Un changement s'opère et la PAROLE du « Maître - JÉSUS » est efficace ,(AUTORITÉ) elle impose le silence au provocateur (ESPRITS IMPURS)
qui ne peut lui résister. Et Jésus agit ainsi en présence de Ses quatre premiers apôtres qui l'accompagnent et à qui Il a dit : « Venez à ma suite.Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Mc 1

« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » (Luc 5) 
 
Et nous sommes sensés savoir que plus tard, quand ils reviendront d'une mission confiée par Jésus , les apôtres et leurs compagnons seront heureux d'être devenus par grâce, des « coopérateurs » : « Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en TON NOM. Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Luc 10

Les apôtres découvrent que Jésus est vainqueur du Mal, qu'Il libère l'homme de ses entraves, de son esclavage, c'est donc à cette mission qu'ils sont associés 
 
N'est-ce pas le souhait de St Paul dans la seconde lecture « j'aimerais vous voir libres de tout souci. » et il conclut la péricope : « C'est dans votre intérêt que je dis cela ;ce n’est pas pour vous tendre un piège,mais pour vous proposer ce qui est bien,afin que vous soyez attachés au Seigneur sans partage » St Paul souhaite aux chrétiens de son temps, de développer cette liberté intérieure parce que c'est bien, pour eux ,et que c'est ainsi qu'ils vivront dans le Seigneur !

Après semblable intervention on comprend sans difficulté la conclusion de ce passage d’Évangile :Sa renommée se répandit aussitôt partout,dans toute la région de la Galilée.Et nous verrons désormais un grand nombre de personnes se presser sur Son passage, toucher, ne serait-ce que le pan de Sa tunique, implorer Sa miséricorde, supplier, réclamer des miettes etc....

SOMMES-NOUS DE CEUX-LA ?


La Prière du Père Lyonnet « Ô Dieu, notre Père, fais de moi un vrai fils » :

« Fais de moi un vrai fils… Je me tiens devant Toi, ô Dieu saint, avec le sentiment douloureux de mon péché, de ma trahison d’amitié, avec le sentiment de ma fragilité et de mon impuissance, mais confiant en ton Amour merveilleux, Amour jamais lassé, Amour qui ne m’a jamais abandonné. Prends-moi comme je suis, comme je suis fait, pour me refaire à Ta manière et suivant Tes volontés. Je n’ose pas Te dire que je T’aime, je voudrais Te le prouver, mais déjà j’ai besoin de Toi : je ne peux pas T’aimer sans que Tu m’aimes. Ô Dieu, notre Père, crée en moi un cœur nouveau. Fais de moi un vrai fils, un fils digne de la Promesse, un fils en qui coule le Sang de ton Fils, un fils en qui abondamment circule Ta vie. Envoie-moi où Tu veux mais sois avec moi, travaille avec moi, combats avec moi. Seigneur, je T’offre en rougissant mon pauvre amour avec ma volonté de revenir vers Toi. Amen. »


Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
comme au jour de tentation et de défi,
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
    et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Ps 94


L'Ermite

vendredi 19 janvier 2018

AUSSITÔT !


TROISIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE


ANNÉE B


(Mc 1, 14-20)



Les trois lectures de ce jour évoquent un appel à la conversion.

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu.Ils annoncèrent un jeûne,et tous, du plus grand au plus petit,se vêtirent de toile à sac..Jonas 3
Le livre de Jonas n'est rien d'autre qu'un conte plein de finesse pour nous faire comprendre quelque chose de supérieur : quand l'homme reconnaît son péché, qu'il se tourne
sincèrement vers son Seigneur, Celui-ci se laisse fléchir et pardonne. En voyant leur réaction,et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise,Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.Jonas 3 Dieu est bon par essence, Il tient compte du moindre signe de repentir. « C'est lui qui pardonne entièrement ta faute et guérit tous tes maux. Il réclame ta vie à la fosse et te couronne de fidélité et de tendresse. (Psaume 103)
Mais lui est miséricordieux: i1 pardonne le péché et ne détruit pas; souvent il retint sa colère, et ne se livra pas à toute sa fureur. (Psaume 78)

La lettre aux Corinthiens, dans sa présentation, peut induire un contresens, le risque est de voir, dans ces lignes, une dévalorisation du mariage, ce serait une grossière erreur. Il est important de se laisser interpeller par l'introduction puis par la conclusion. je dois vous le dire : le temps est limité nous avons dans ces quelques mots un appel à la vigilance Si le temps est limité , et c'est vrai pour chacune de nos vies , « nous ne savons ni l'heure ni le jour » il est important de ne pas le perdre en dissipations de tous genres Car il passe, ce monde tel que nous le voyons.Et nous en trouvons la raison dans ce dernier verset. Ce monde terrestre passe, nous-mêmes ne sommes que de passage, nous devons aller à l'essentiel et vivre chaque instant comme étant le dernier. Dans la Lettre aux Philippiens chapitre 3, verset 7 et suivants Saint Paul nous montre manifestement vers quel essentiel doit tendre notre désir :  « Ces titres qui étaient pour moi de précieux avantages, je les ai considérés comme un préjudice à cause du Christ. Oui certes, et même je tiens encore tout cela comme un préjudice, eu égard au prix éminent de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur. Pour son amour j'ai voulu tout perdre, regardant toutes choses 


comme de la balayure, afin de gagner le Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma propre justice, - c'est celle qui vient de la Loi, - mais avec celle qui naît de la foi dans le Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi; afin de le connaître, lui et la vertu de sa résurrection, d'être admis à la communion de ses souffrances, en lui devenant conforme dans sa mort, pour parvenir, si je le puis, à la résurrection des morts.
Ce n'est pas que j'aie déjà saisi le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je poursuis ma course pour tâcher de le saisir, puisque j'ai été saisi moi-même par le Christ. Pour moi, frères, je ne pense pas l'avoir saisi, mais je ne fais qu'une chose: oubliant ce qui est derrière moi, et me portant de tout moi-même vers ce qui est en avant, je cours droit au but, pour remporter le prix auquel Dieu m'a appelé d'en haut en Jésus-Christ.

A quoi sert de s'attacher à ce qui est à ce point éphémère . C'est Ste Thérèse d'Avila qui écrivait : « TOUT PASSE, TOUT LASSE, DIEU SEUL DEMEURE » dès lors vivons pour ce qui est impérissable ! « Tous les athlètes s'imposent une ascèse rigoureuse; eux, c'est pour une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable. » (1Corinthiens 9)

L'injonction de Jésus Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » ne peut pas nous surprendre. D'ailleurs n'est-ce pas en raison de ses appels à la conversion que Jean est emprisonné ?« C'était lui, Hérode, qui avait fait arrêter Jean et l'avait mis en prison. Jean
ne lui a-t-il pas reproché son inconduite ?«  En effet, il avait épousé Hérodiade, la femme de son frère Philippe, et Jean lui disait : « Tu n'as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » (Marc 6) Jean est venu préparer la route et il le fait en appelant à la conversion :Jean le Baptiste parut dans le désert, proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des péchés. (Marc 1)

Jean poussé par l'Esprit a ouvert une ère nouvelle que Jésus inaugure par son propre baptême «  il arriva en ces jours-là que Jésus vint de Nazareth de Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. Et, comme il remontait de l'eau, il vit les cieux entr'ouverts et l'Esprit qui descendait sur lui, comme une colombe. Et il y eut une voix des cieux : " Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis mes complaisances. (Marc 1)

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait :« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Jean étant empêché, Jésus ayant inauguré sa vie publique en recevant le baptême, l'heure est venue de prendre le relais. Notons au passage à quel point dans la main du Père, les événements s'inscrivent dans Sa volonté Sainte. La voix de Jean se tait, Jésus peut proclamer l’Évangile c'est à dire la Bonne Nouvelle ! Et quelle est cette bonne Nouvelle ? « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Sans doute, Jésus révèle-t-Il ici, que Celui qui est attendu depuis plus de 4000 ans , est arrivé . Ne précisera t-Il pas plus tard en Luc 17, 20-21 aux Pharisiens qui l'interrogent " Quand vient le royaume de Dieu? " il leur répondit, disant: " Le royaume de Dieu ne vient pas avec (des signes) à observer; et on ne dira pas: " Il est ici! " ou: " Il est là! " car voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous. (Luc 17) 


  N'est-ce pas Jésus qui est au milieu d'eux mais leurs yeux sont empêchés de Le reconnaître ? Et pourquoi ne Le reconnaissent-ils pas ? Parce qu'ils ne se laissent pas convertir, retourner totalement, parce que qu'ils ont leurs idées sur le Royaume et le le Messie-Sauveur attendu ! Il n'est donc pas surprenant que Jésus commence sa vie publique en invitant fermement à la conversion au retournement profond, total, des mentalités. Les idées préconçues n'ont pas, n'ont plus leur place, c'est tout le développement de la pièce usagée sur un vêtement neuf et du vin nouveau dans de vieilles outres « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau ajouté, qui vient du neuf, ne s'accordera pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues.Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. (Luc 5) 

Nous entrons dans une ère nouvelle le Royaume appelle un changement radical il n'est pas possible de passer à côté , c'est un bouleversement sans précédent que préconise cette Bonne Nouvelle , une conversion absolue et après 2000 ans de christianisme nous avons encore un mal fou à percevoir les subtilités de cet appel de Jésus qui est venu « non pas abolir mais accomplir » la Parole des Prophètes :

voici qu'un homme a engendré un fils; ce fils a vu tous les péchés qu'a commis son père; il les a vus et n'a rien fait de semblable. Il n'a pas mangé sur les montagnes, il n'a pas levé les yeux vers les idoles infâmes de la maison d'Israël; il n'a pas déshonoré la femme de son prochain; il n'a opprimé personne et n'a pas pris de gage, il n'a pas commis de rapines; Il a donné son pain à l'affamé, il a couvert d'un vêtement celui qui était nu; il n'a pas fait peser sa main sur le pauvre, il n'a pris ni usure, ni intérêts; il a observé mes lois et suivi mes préceptes, -- celui-là ne mourra point pour l'iniquité de son père; il vivra certainement. Son père qui a multiplié la violence, qui a pratiqué la rapine envers son frère et qui a fait ce qui n'était pas bien au milieu de son peuple, voici que lui, il mourra pour son iniquité. (Ezéchiel 18)

Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable.
Isaïe
La foule l'interrogeait, disant: Que devons-nous donc faire? Il leur répondit: Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a point, et que celui qui a de quoi manger agisse de même. Il vint aussi des publicains pour être baptisés, et ils lui dirent: Maître, que devons-nous faire?… Luc 3,10-12

Jésus qui a épousé TOUTE la condition humaine sait que ses jours sont comptés, la tâche est immense, dès à présent Il a besoin de collaborateurs qu'Il veut former pour le jour où Il leur sera enlevé ! Il ne veut pas rester seul, Il décide d'appeler :

Passant le long de la mer de Galilée,Jésus vit Simon et André, le frère de Simon,en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs.Il leur dit :« Venez à ma
suite.Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »Aussitôt, laissant leurs filets,ils le suivirent
.Ces hommes sont en pleine activité, ils sont en train de jeter les filets et c'est à ce moment-là qu'intervient Jésus en jouant d'ailleurs sur les mots. D'une part, Jésus leur demande de Le suivre et, d'autre part, Il leur signifie que la pêche aux poissons élément important de leur alimentation sera désormais une pêche d'hommes. Renversement de situation qui a de quoi surprendre et provoquer un certain nombre de questions .

Comment vais-je faire, ma famille attend ? De quoi vont-ils se nourrir ? Pêcheurs d'hommes ? Qu'est-ce que cela signifie ? Cet appel lui-même et en lui-même suppose un renversement , un bouleversement, une totale conversion !

Les deux hommes ne tergiversent pas, la semaine dernière, ils ont vu aujourd'hui, ils adhèrent ! Ils donnent toute leur confiance à Jésus, Celui qui appelle donnera bien les aptitudes et les moyens :Aussitôt, laissant leurs filets,ils le suivirent

AUSSITÔT ,apparemment sans la moindre question, ils emboîtent le pas ! Il n'est pas inutile de rentrer en soi durant quelques instants et de s'interroger sérieusement sur notre manière de répondre aux différents appels qui résonnent dans notre cœur ? Notre réponse est-elle spontanée et immédiate quand Jésus nous invite plus loin ? Ou bien évoquons-nous nos urgences personnelles comme dans l'évangile de Luc : dire au revoir, ensevelir un proche, terminer des comptes etc Donnons-nous notre absolue confiance à Jésus qui nous fait signe comme Marie fit confiance à l'Ange de l'Annonciation ? Quel que soit l'appel Jésus nous invite à la confiance, à l'abandon à une remise totale de notre vie entre les mains du Père .

En avançant Jésus voit deux autres frères, eux réparent des filets , ils travaillent en compagnie de leur Père et de ses ouvriers et pourtant Jésus n'hésite pas, Il ne les prend pas à l'écart, une nouvelle fois Il appelle :Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite. Et les deux frères laissent là leur père et ses ouvriers, leurs filets, la barque et ils
suivent Jésus ! « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi.…  » Mt 10  

Suivre Jésus , c'est choisir . On ne peut tout avoir ! Il ne s'agit pas pour nous de "sacrifier", de choisir la privation et le dénuement, mais de nous libérer pour nous rendre disponibles au meilleur. Pierre et ses compagnons changent de vie. Ils ne savent pas où ils vont, ni ce qui les attend : seul les mobilise l'appel de ce Jésus en lequel ils pressentent déjà la présence de Dieu.

Comme ces apôtres, comme Paul et comme Jonas, nous sommes tous appelés par le Seigneur. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés pour être témoins et messagers de l'Évangile. Tout commence par une conversion de chaque jour. Tout au long des siècles, les grands témoins de la foi ont été des pécheurs pardonnés. Pensons à Pierre qui a renié le Christ, Paul qui a persécuté les chrétiens, Saint Augustin qui a vécu une partie de sa vie dans le désordre et bien d'autres. Étant libérés de toute entrave, ils ont proclamé la joyeuse nouvelle. Ils l'ont annoncée à l'humanité captive du péché et de la mort. Ils ont compris que notre Dieu est un Dieu libérateur et sauveur. C'est de cela qu'ils ont témoigné.
Cette mission comporte des risques. Nous vivons dans une société qui n'aime pas entendre
parler de Dieu ni de Jésus. Mais la bonne nouvelle doit être annoncée à tous car Dieu veut le salut de tous les hommes. Face à l'incroyance, la mal-croyance ou l'indifférence, nous ne pouvons pas rester passifs. Notre pape François nous recommande de sortir vers les "périphéries" pour y annoncer le message du Christ. L'Église ne peut vivre qu'en partant pour la "Galilée". C'est là que vivent ceux qui paraissent les plus éloignés de Dieu. Le Christ compte sur nous pour être témoins et messagers du Royaume de Dieu.

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi,Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Ps 24
L'Ermite

vendredi 12 janvier 2018

SAMUEL ! SAMUEL ! CLOTILDE ! ERIC !

DEUXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE B


Jn 1, 35 _42
 


« Samuel ! Samuel ! Clotilde  ! Eric ! «  tendons l'oreille de notre cœur nous entendrons la voix du Seigneur qui nous appelle, AUJOURD'HUI, pour le service de l'Amour ! Avec Le Père, avec Jésus, il s'agit toujours d'Amour ! Pas d'un amour fade , à la guimauve, mais d'un amour fort, puissant, décapant, désintéressé, qui met l'humain DEBOUT, en situation de marche et de combat pour que s'étende Son règne d'Amour, de justice et de paix ! 
 
Êtes-vous sûr de ne jamais avoir entendu l'appel pour balayer votre église,  la salle paroissiale, Monsieur le Curé étant appelé au chevet d'un malade ou ailleurs ? Pour vous occuper des servants d'autel ? Participer à une équipe de liturgie, réparer , visiter, soutenir celle, celui qui flanche, tendez l'oreille … peut-être que cette même voix vous dérange plusieurs fois dans la nuit comme elle le fit pour Samuel, dans la journée, par l'interpellation d'un tiers, messager du Seigneur, comme dans l'évangile qui suit; en plein travail de bureau, manuel ou autre, dans la prière et vous vous relevez tout tremblant(e) !

 Oui chers amis le Seigneur ne cesse de nous appeler, de nous inviter, la moisson est abondante, elle est prête, sans ouvrier elle va se corrompre. Accepterons-nous AUJOURD 'HUI de mettre nos mains, notre cœur, et pourquoi pas notre vie au service de l'AMOUR ! Il y a tellement de façons de servir notre Dieu ! Il y a de la place pour tous, selon les dons reçus, car tout nous est donné tout est accueilli ! Ouvrons l'oreille de notre cœur : «  François ! Samuel ! Thérèse ! Dominique ! 
 
"PARLE, SEIGNEUR , TON SERVITEUR, TA SERVANTE ÉCOUTE !"

Regardons, écoutons Jean le Baptiste, : "Moi je baptise dans l'eau; mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, C'est celui qui vient après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure." Cela se passait à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait. Jn 1,24
Des hommes sont attirés par son message, par son mode de vie, par sa droiture, ils deviennent disciples, mais Jean est la voix, il sait et le dit, qu'il n'est pas le Verbe, la Parole, il est là pour préparer le chemin à Celui qui vient et dont il n'est pas digne de dénouer les courroies de ses sandales . De même qu'il a RECONNU Jésus dans le sein de sa mère, de même l’événement baptême, sur le bord du Jourdain est déterminant , "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui. Et moi je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit-Saint. Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu." (Jean 1) le Père ne désigne-t-il pas Jésus comme étant son Fils bien Aimé ? Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: "Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde. C'est de lui que j'ai dit: un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu'il était avant moi."

Et moi, je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau. Jean avait sans nul doute rencontré Jésus mais en cousin dont il a dû partager les jeux , mais il n'avait pas cette conscience profonde cette RE-connaissance de l'identité de Jésus comme Messie, oint du Seigneur , Fils du Père éternel ! Quand Jean prend conscience de qui est vraiment Jésus il ne cherche pas à retenir à lui ceux qui
sont devenus ses disciples il n'hésite pas à désigner Celui qui est attendu comme Celui qui est au milieu d'eux tous et qui n'est pas encore CONNU  Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu." (Jean 1). Jean prend le risque de voir ses disciples s'éloigner, mais n'est-ce pas sa mission de préparer le route ?
C'est aussi notre mission. Évangéliser c'est annoncer et permettre à ceux qui ouvrent leur cœur d'aller vers Celui , Jésus, qui est venu pour que le monde soit sauvé. Le véritable apôtre est un passeur, il montre la route, il ouvre des chemins il n'est jamais autant heureux que lorsque des femmes et des hommes, s'attachent à Jésus Christ! Il sait que Jésus seul « est le chemin, la vérité et la vie ».

Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :« Voici l’Agneau de Dieu. » Que dit-il là ? « Voici l'Agneau et l'Agneau de Dieu » tout en désignant Jésus ? Jean le Baptiste nous révèle ici qu'il connaît l’Écriture Sainte où l'agneau est cité quatre vingt dix huit fois dans quatorze livres différents. Je ne relève que les passages qui me semblent essentiels pour mieux appréhender l’événement.
« Dieu saura bien trouver l'agneau pour l'holocauste, mon fils », (Genèse 22) répond Abraham à son fils Isaac qui s'étonne de ne pas voir l'agneau sacrificiel alors qu'Abraham et son fils unique gravissent la montagne pour offrir le sacrifice demandé par Dieu . Nous connaissons la suite « Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! » L'ange lui dit : « Ne porte pas la main sur l'enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique. » (Genèse 22) et nous savons aussi, que bien des années plus tard, un FILS UNIQUE Lui, sera immolé sur la CROIX pour le Salut du genre humain ! Dieu le Père a trouvé « l'agneau » qui sauve l'humanité tout entière !
Moïse convoqua tous les anciens d'Israël et leur dit : « Prenez un agneau par famille et immolez-le pour la Pâque. Vous observerez cet ordre comme une loi perpétuelle pour vous et vos fils. (Exode 12) n'est-ce pas ici l'annonce du véritable agneau dont le Sang répandu lave l'humanité de ses fautes ? Les prémices aussi de la grande célébration de Pâques qui nous rappelle chaque année ce grand mystère de celui qui :
Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s'est soucié de son destin ? (Isaïe 53)

Moi, j'étais comme un agneau docile qu'on emmène à l'abattoir, et je ne savais pas ce qu'ils préparaient contre moi. Ils disaient : 'Coupons l'arbre à la racine, retranchons-le de la terre des vivants, afin qu'on oublie jusqu'à son nom.' (Jérémie 11)

Ce symbolisme de l'Agneau nous est devenu tellement familier qu'il ne nous étonne plus, alors qu'il est repris au moins cinq fois dans la liturgie eucharistique: au Gloire à Dieu, puis à la fraction du Pain ,et juste avant la communion. L'agneau évoque la douceur, la docilité , la paix , la fraternité , le sacrifice, '« Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. (Isaïe 11) » 

 Ce sont bien des loups que Jésus affronte , sans mot dire , au moment de la Passion. Et nous participons passivement , distraitement à ce sacrifice répété plusieurs fois par seconde à travers le monde, l'esprit retenu par tout autre chose que le grand, l'extraordinaire mystère dont nous faisons mémoire ! Demandons à Jésus Lui-même de nous aider à donner du sens aux mots que nous prononçons ou entendons, de leur permettre d'imprégner nos vies pour devenir avec Lui ces « agneaux » qui donnent quelque chose d'eux-mêmes pour la Rédemption de l'humanité.

 L'agneau est aussi le symbole de l'homme en groupe dont il s'agit d'assurer la survie : peuple de Dieu pour l'Ancien Testament, fidèles chrétiens après la prédication évangélique. La sollicitude du berger symbolise la tendresse de Dieu pour son peuple « Je suis le bon pasteur, le vrai berger.  Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse. (Jean 10) ou celle des « pasteurs » (d'âmes) pour leurs « ouailles ». Inversement, la docilité des agneaux est comparée à la rectitude du Juste (« suivre le droit chemin » est une expression pastorale). Lorsque Jean le Baptiste désigne Jésus comme l'« agneau de Dieu », il fait aussi, très probablement allusion à la sainteté de Sa vie. « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. » (Jean 10)
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. (Jean 10)

Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Il ne suffit pas de parler, il faut encore des cœurs ouverts qui ENTENDENT ! C'est le cas ici. Pour aussi attachés qu'ils soient à leur maître, le Baptiste, ses disciples n'hésitent pas . Jésus n'a rien
dit, mais ils ont compris et ils se mettent en route ! 
 
Quand nous entendons au plus profond de nous-même un appel du Seigneur nous mettons-nous en route immédiatement ? Sommes-nous prêts à quitter nos amis, nos biens, nos projets, pour marcher derrière Celui qui nous fait signe pour nous entraîner plus loin , ou plus profond, pour faire de nous de vrais serviteurs de la Parole de Vérité ? Je le disais en ouvrant cette séquence, il y a de multiples appels au sein de l’Église pour servir l'Amour !
Lorsque quelqu'un tente d'emboîter ses pas dans nos pas, nous le sentons, parfois nous pressons le nôtre, cela nous dérange, et nous pensons : que me veut-il celui-la, celle-la ? Jésus vraiment homme , se sent suivi et que fait-il ?Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit :« Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent :« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Jésus n'a pas peur, Il ouvre le dialogue ! Il s'informe sur la raison de leur démarche ? Que cherchez-vous ? Il permet l'échange, la rencontre . Les disciples, sans doute intimidés, ne répondent pas directement à la question , y a-t-il un ersatz de curiosité dans leur réponse ? Où demeures-tu ? Ils désirent entrer dans son intimité, en connaître un peu plus sur son mode de vie . Jésus répond en toute simplicité , Il ne les rabroue pas comme nous serions peut-être, tentés de le faire : (en quoi cela vous regarde-t-il ? Quel intérêt pour vous ? Que voulez-vous savoir?)
Il leur dit :« Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait,et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).
Ce ne devait pas être luxueux, nous saurons par la suite, que le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Ils ne sont pas là par pure curiosité pour faire l'inventaire des biens du Seigneur,il veulent apprendre à mieux Le connaître, à se laisser déranger, A se laisser enseigner , à sortir de leurs ornières . Invités, ils suivent Jésus et ils restent avec Lui ce jour-là. Nous ne connaissons pas le contenu de cette première rencontre , nous pouvons penser qu'elle fut riche de découvertes, d'espérance, et de bouleversement ! Au point que ;
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. Si nous ne connaissons pas le contenu du partage, entre Jésus et les deux disciples l'annonce faite par André à son frère est significative . Au cours de cette rencontre ils font l'expérience unique qui va changer leur vie et faire de chacun d'eux des apôtres de Jésus. RENCONTRER vraiment le Christ change profondément une vie. A l'inverse fréquenter Jésus , flirter si j'ose dire, n'engage pas l'être. 
 
Pas plus tard qu'hier, lors d'un rendez-vous médical , une femme médecin, spécialiste, me disait d'elle-même «  j'ai été élevée dans la foi catholique, mes parents sont catholiques pratiquants, mais, depuis que je suis en France je ne fréquente plus les églises, vos célébrations sont tristes ! Chez nous on chante, on, bouge, c'est vivant etc  » elle n'est pas la seule à parler ainsi, des français de souche, tiennent les mêmes propos … Je pensais alors, mais qu'allons-nous chercher dans une église ? Que cherchons-nous, QUI cherchons-nous ? La gesticulation ? Le bruit ? Les boums boums musicaux ? Ou bien, le Dieu qui parle dans le silence d'une brise légère ? Tandis que me parlait ce médecin je pensais qu'elle n'avait pas fait une vraie rencontre de Jésus, elle était portée par la foule, l'ambiance, mais Dieu n'est pas dans l'ouragan , Dieu se laisse trouver dans le silence, le service discret, Dieu ne fait pas de bruit, Il parle dans le secret du cœur … « Quand tu veux prier, retire-toi dans ta chambre » Certes, les chants, les belles liturgies, l'esprit de fête, sont utiles, mais l'essentiel est ailleurs, l'essentiel est dans ce qui se joue à l'intérieur !
Je prie pour cette personne, merci de prier avec moi s'il vous plaît, elle devrait venir me voir aux beaux jours, puissé-je être la voix , ou puisse le Seigneur mettre sur sa route la personne ( un André comme ici pour Pierre) qui lui permettra de rencontrer le seul et vrai Maître Jésus-Christ.
André amena son frère à Jésus.Jésus posa son regard sur lui et dit :« Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
André est saisi par la rencontre de Jésus et il ne peut garder ce bonheur pour lui seul, il s'empresse de le partager avec son frère qu'il amène à Jésus qui pose son regard sur lui, Simon, le nouveau venu, et en qui, dès cet instant, Il discerne une vocation d'exception ! Ah le regard de Jésus ! C'est un regard qui aime, qui fait exister, qui donne du sens à une vie et ce fut le cas , puisque dès cet instant Jésus retourne Simon
« Lorsque nous consultons la littérature qui traite des thèmes religieux, nous rencontrons une curieuse expli­cation au fait que le Seigneur changea le nom de l’un de ses apôtres. Le cas se présenta avec l’apôtre Si­mon. Pourquoi ce changement ? Le professeur Andrzej Wantula dans son livre « Les miettes de la table du Seigneur » (page 177), explique que le nom de Simon provient d’un ancien mot hébreu qui signifie « roseau ».Un roseau est le symbole de quelque chose qui va­cille et qui se plie au gré du vent. Au contraire, le pré­nom « Pierre » tire son origine du mot « roc ». Le Sei­gneur lisait les cœurs et savait apprécier ceux qui l’entouraient. Il apprécia Simon. Il vit en lui un caractère instable à la fois prompt à agir, mais qui se résignait rapidement face à l’adversité. 
Le Seigneur vit que sous l’influence de l’Esprit saint, Simon avait la capacité de forger son caractère pour devenir dur comme le roc. Dès qu’il reçut ce nom nou­veau, Pierre sut qu’il devait se conformer aux exigen­ces du Seigneur.
L’histoire de l’Église prouve que Pierre a accompli sa mission (non sans difficultés) et qu’il est l’une des pierres symboliques de la Nouvelle Jérusalem : « La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les noms des douze apôtres de l’Agneau ». - Apoca­lypse 21 : 14.
Jésus fait de Pierre ce roc de fondation qui malgré ses fragilités conduira son Église et Lui donnera son élan !
Somme-nous prêts,(es) à nous laisser façonner, malaxer par l'Esprit de Vérité, quel que soit notre âge, notre condition ? Sommes-nous prêts (es) à prendre à notre compte la réponse de Samuel :



"PARLE SEIGNEUR, TON SERVITEUR, TA SERVANTE ÉCOUTE !"
Si le Père vous appelle à aimer comme il vous aime
Dans le feu de son Esprit, bienheureux êtes-vous !
Si le monde vous appelle à lui rendre une espérance
A lui dire son salut, bienheureux êtes-vous !
Si l’Église vous appelle à peiner pour le royaume
Aux travaux de sa moisson, bienheureux êtes-vous !


Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
Car vos noms sont inscrits
Pour toujours dans les Cieux !
Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
Car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu !


Si le Père vous appelle à la tâche des apôtres,
En témoins du seul pasteur, bienheureux êtes-vous !
Si le monde vous appelle à l’accueil et au partage
Pour bâtir son unité, bienheureux êtes-vous !
Si l’Église vous appelle à répandre l’Évangile
En tout point de l’univers, bienheureux êtes-vous !


Si le Père vous appelle à quitter toute richesse
Pour ne suivre que son Fils, bienheureux êtes-vous !
Si le monde vous appelle à lutter contre la haine
Pour la quête de la paix, bienheureux êtes-vous !
Si l’Église vous appelle à tenir dans la prière
Au service des pécheurs, bienheureux êtes-vous !



 L'Ermite