XVIIIe
DIMANCHE
DU
TEMPS ORDINAIRE
ANNEE
A
(Mt 14, 13-21)
Or,
après que Jésus eut achevé ces paraboles, il partit de là. Étant
venu dans sa patrie, il les enseignait dans leur synagogue, si bien
que, saisis d'étonnement, ils disaient: " D'où lui viennent
cette science et ces miracles? N'est-ce pas le fils du charpentier?
Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques,
Joseph, Simon et Judas? Et ses sœurs, ne sont-elles pas toutes chez
nous? D'où lui vient donc tout cela`? " Et il était pour
eux une pierre d'achoppement. Mais Jésus leur dit: " Un
prophète n'est sans honneur que dans sa patrie et dans sa maison. "
Et il ne fit pas là beaucoup de miracles à cause de leur
incrédulité. (Mt13)
En
ce temps-là, Hérode le tétrarque apprit ce qui se publiait de
Jésus, et il dit à ses courtisans: " C'est Jean-Baptise! Il
est ressuscité des morts: voilà pourquoi le pouvoir thaumaturgique
agit en lui. "
Hérode,
en effet, ayant fait arrêter Jean, l'avait chargé de chaînes et
jeté en prison, à cause d'Hérodiade, la femme de son frère
Philippe, car Jean lui disait: " Il ne t'est pas permis de
l'avoir (pour femme). "
Volontiers il l'eût fait mourir, mais il craignait le peuple, qui
le regardait comme un prophète.
Or, au jour anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille
d'Hérodiade dansa devant (les convives) et plut à Hérode, qui
promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait.
Elle, à l'instigation de sa mère: " Donne-moi, dit-elle, ici,
sur un plateau, la tête de Jean le Baptiste. " Le roi fut
contristé; mais,
à cause des serments et des convives, il commanda qu'on la (lui)
donnât. et il envoya décapiter Jean dans la prison.
Et la tête, apportée sur un plateau, fut donnée à la jeune
fille, qui la porta à sa mère. Ses disciples vinrent prendre le
corps et lui donnèrent la sépulture; puis, ils allèrent informer
Jésus. (Mt14)
Tel
est le contexte qui précède immédiatement la Multiplication des
pains.Jésus vient d'apprendre la mort violente et injuste du
Précurseur, Il a besoin de s'éloigner pour se recueillir, sans
doute pour réfléchir aussi. Il entend sourdre les controverses à
Son égard et il est souhaitable de prendre du recul pour regarder la
situation en face.Jésus emprunte donc une barque pour s'éloigner,
trouver le silence dans un lieu désert où Il ne sera pas déranger !
Mais la foule a faim de Sa Parole de Vérité, elle ne Le laissera
pas s'éloigner furtivement. Habile elle observe et s'organise.
Quand
Jésus apprit la mort de Jean le Baptiste,il se retira et partit en
barque
pour un endroit désert, à l’écart.
pour un endroit désert, à l’écart.
Cultivons-nous
cette faim du « vivre au plus près » de Jésus,
avons-nous faim de Sa Parole qui donne la Vie ? Sommes-nous
capables de nous organiser pour permettre à des frères qui se
déplacent difficilement, de participer au rassemblement dominical ?
Au nom du respect de l'autre ne risquons-nous pas l'indifférence ?
Qu'importe si notre proposition est refusée, l'essentiel est
d'ouvrir une porte qui sera ou non franchie !
Avons-nous
investi dans une Bible pour la famille ? Sur Internet, c'est
vrai, nous trouvons tout, mais avoir LE LIVRE par excellence permet
de lui réserver une place d'honneur dans notre foyer, les enfants
peuvent le feuilleter, se familiariser ! Je me souviens de la
grande Bible familiale, je revois sa place à la maison. Ne serait-ce
que pour enfreindre le rituel qui l'entourait, combien de fois
l'ai-je feuilletée enfant ! Prenons les moyens de faire grandir
le désir de Dieu !
Les
foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à
pied. En débarquant, il vit une grande foule de
gens ;il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs
malades.
Les
foules sont tellement avides qu'elles devancent Jésus et arrivent
sur place avant Lui au point qu'Il n'aura pas la possibilité de se
recueillir selon son désir ! Qu'aurions-nous dit ? Fait ?
Plus d'un je pense aurait envisagé une volte - face. D'autres
auraient maugréé devant une foule qui ne respecte rien, même pas
le temps du deuil, une foule qui n'a aucun respect de la « vie
privée », une foule qui s'impose et n'en démord pas !
Que
fait Jésus ? il
fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.Jésus
reconnaît la Volonté de Son Père, Il ne se détourne pas, ne
s'impatiente pas, ne se dérobe pas,
Jésus fut saisi de compassion
,
Il perçoit avec acuité la souffrance de Ses frères en humanité
,leurs attentes, ceux pour qui Il a quitté le sein du Père et Il se
met immédiatement à leur service pour y remédier ! Voilà
Dieu ! En effet, le
Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
(Lc 19)
Les
malades présents ne sont vraisemblablement pas perdus mais ils
attendent un secours pour plus de bien-être , Jésus l'a compris et
Il agit en fonction de leurs attentes ! Le temps passe et...
Le
soir venu,les disciples s’approchèrent et lui dirent :« L’endroit
est désert et l’heure est déjà avancée.Renvoie donc la
foule :qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la
nourriture ! »
Réalistes
les disciples voient venir la nuit, ils connaissent les lieux et sont
conscients de la difficulté de trouver ce qui convient pour
alimenter semblable foule, ils osent donc une démarche auprès du
Maître qui ne se démonte pas :
Mais
Jésus leur dit :« Ils n’ont pas besoin de s’en
aller.Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
La
réponse est pour le moins déstabilisante ! Ils n'ont
rien
et Jésus semble leur lancer un défi , on pourrait entendre «
débrouillez-vous , faites quelque chose, trouvez vous-mêmes une
solution, ce n'est pas « mon problème » Voilà une
expression que nous connaissons fort bien : « ce n'est pas
mon problème ! » Autrement dit ; « je
m'en lave les mains » ce que dira Pilate lors de la
condamnation de Jésus :
Pilate
vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le
désordre ; alors
il prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant : «
Je ne suis pas responsable du sang de cet homme : cela vous regarde
(Mt 27)
Quand
nous disons cela nous passons très vite à autre chose laissant nos
frères enfermés, emprisonnés dans leur détresse : en
avons-nous conscience ? Jésus n'est pas dans cet esprit, Il n'a
qu'un désir : secourir Ses frères et Il fait tout pour
éveiller Ses disciples à participer, à se « mettre en
quatre » pour chercher et trouver la solution qui répondra à
la difficulté du moment ! N'est-ce pas ainsi que se comporte
Notre Église, L’Église fondée par Jésus Lui-même ? Ne la
trouvons-nous pas toujours aux premières lignes des souffrances
humaines, des catastrophes naturelles, la plupart du temps l’Église
est pionnière , la société civile, l’État emboîtent le pas.
L’Église apporte alors Sa Présence,là où les besoins sont
encore plus urgents ! Il en a toujours été ainsi !
Les
apôtres ne se révoltent pas, ils ne grommellent pas comme nous le
faisons peut-être trop facilement. Dans leur dénuement ils tentent
de trouver une solution pour aussi dérisoire qu'elle leur
apparaisse, en toutes simplicité, ils présentent la situation à
Jésus qui se fait tout accueil . Savons-nous comme Jésus accueillir
l'insignifiant en toute simplicité pour donner confiance et
permettre à l'autre de rester debout et de grandir ?
Voyons-nous dans « les impossibles » que nous rencontrons
la Main de Dieu qui nous appelle plus loin, qui fait confiance à
notre ingéniosité, qui veut nous permettre de développer nos
talents ?
Alors
ils lui disent :« Nous n’avons là que cinq pains et
deux poissons. » Jésus dit :« Apportez-les
moi. » Jésus aurait pu les
ridiculiser, et c'est peut-être l'attitude que nous aurions eue ou
que nous avons parfois, quand une proposition nous semble saugrenue
ou disproportionnée avec la situation du moment ! Jésus
reçoit l'information avec attention et à partir de ce
rien donne un ordre surprenant.
Jésus utilise toutes les compétences et Il donne l'impulsion pour
les déployer ! :
Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe,il prit les cinq pains et les deux poissons,et, levant les yeux au ciel,il prononça la bénédiction ;il
rompit
les pains,il les donna aux disciples,et les disciples les donnèrent
à la foule.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. Jésus ne laisse personne dans l'embarras, ni la foule , ni les apôtres !
Pour éviter tout mouvement de foule, en bon organisateur, Jésus
demande, lui demande de s'asseoir . Cette mesure évitera la cohue
et permettra d'agir dans le calme et avec équité . Nous connaissons
tous le proverbe : « il
vaut mieux prévenir que guérir »
Jésus l'applique avant l'heure dans Sa Sagesse divine, de plus,
Jésus sait où Il veut en venir, Il veut associer les apôtres
présents, à l'acte qu'Il va poser, sans doute veut-Il leur montrer
qu'ils sont vraiment Ses collaborateurs , Ses amis à qui Il
fait confiance et qu'Il associe à Sa mission. Chacun étant posé,
Jésus peut se tourner vers Le Père comme Il le fait habituellement
avant toute intervention qui marquera les esprits . Jésus prend
alors ce « petit
rien »
que l'on pourrait tenir pour ridicule et, levant les yeux au ciel Il
prononça la bénédiction
« Quand
on bénit, on ne fait pas quelque chose pour soi, mais pour les
autres », a expliqué le Pape François le 23 juin 2019.. Ce ne
sont pas de « belles paroles » ou des paroles de
« circonstance », bénir,
c’est dire « du bien des autres et le dire avec amour ».
Pour le pape François, il est triste de constater la facilité avec
laquelle, de nos jours, on fait le contraire : « on maudit,
on méprise, on insulte ». Pris par « une sorte de
frénésie », a-t-il poursuivi, « on ne se contient pas
et on déverse sa colère sur tout et sur tous ». « Ne
nous laissons pas contaminer par l’arrogance, ne nous laissons pas
envahir par l’amertume, nous qui mangeons le Pain qui porte en soi
toute douceur »,
a exhorté le pape François.
Jésus
prononce la bénédiction, Il dit du bien de Son Père de qui nous
vient tout bien, sans doute dit Il du bien de cette foule en attente,
qui est là dans la confiance, de Ses apôtres en formation, à qui
Il va confier la mission de partager
ce « petit rien »
. Puis,
Jésus rompt le pain
un geste qui se répétera lors de la dernière Cène et de siècle
en siècle, dans toutes les parties du monde, Jésus rompt le Pain ,
le
donne à Ses apôtres qui le donnent à la foule
. Cinq pains , une foule , tous sont rassasiés et il en reste !
N'est-ce
pas ce qui arriva à la veuve de Sarepta qui, en partageant son
indigence avec Élie vit que :Le
pot de farine ne s'épuisa pas, et la cruche d'huile ne diminua pas,
selon la parole du Seigneur, qu'il avait dite par l'organe d’Élie.
(1R17)
A
Élisée son disciple d’Élie , au temps de la famine :Un
homme vint de Baal-Salisa, apportant à l'homme de Dieu du pain des
prémices, savoir vingt pains d'orge,
et du blé frais dans son sac. Élisée dit: «Donne
aux gens, et qu'ils mangent.» Son
serviteur répondit: «Comment mettrai-je cela devant cent
personnes?» Mais Élisée dit: «Donne
aux gens et qu'ils mangent. Car
ainsi dit le Seigneur On mangera, et
il y aura un reste.» Il mit donc
les pains devant eux, et ils mangèrent et ils en eurent de reste,
selon la parole du Seigneur. (2R 4)
« Notre
Dieu est le Dieu des victoires » chantons-nous dans un
psaume, notre Dieu ne fait rien à moitié , quand Il donne Il agit
avec largesse, c'est l'abondance ! La preuve déjà après la
sortie d’Égypte. Toutefois, ici, le peuple murmure pourtant il a
vu les merveilles de Dieu ! Mais l'homme est fragile et il a
vite fait d'oublier les bienfaits du Seigneur , n'est-ce pas souvent
notre cas ,
.
J'ai entendu les murmures, des enfants d'Israël. Dis-leur: Entre les
deux soirs vous mangerez de la viande, et au matin vous vous
rassasierez de pain, et vous saurez que je suis le Seigneur, votre
Dieu." Le soir, on vit monter des cailles, qui couvrirent le
camp, et le matin il y avait une couche de rosée autour du camp.
Quand cette rosée fut dissipée, voici qu'il y avait à la surface
du désert quelque chose de menu, de granuleux, de menu comme le
givre sur le sol. Les enfants d'Israël le virent, et ils se dirent
les uns aux autres: "Qu'est-ce que cela?" car ils ne
savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit: "C'est le pain
que le Seigneur vous donne pour nourriture. Voici ce que le Seigneur
a ordonné: Que chacun de vous en ramasse ce qu'il faut pour sa
nourriture.. (Ex 16)
Lors
de la multiplication des cinq petits pains, c'est aussi la
surabondance :
On
ramassa les morceaux qui restaient :cela faisait douze paniers
pleins. Ceux qui avaient mangé étaient environ
cinq mille,sans compter les femmes et les enfants.
Quant
au « sans
compter les femmes et les enfants »
soit il convient de mettre ce verset au compte de la place des
enfants et des femmes à l'époque :
On
lui amenait aussi les tout petits pour qu'il les touchât; ce
que voyant, les disciples les gourmandaient.
Mais
Jésus les appela
à lui, disant: " Laissez les petits enfants venir à moi, et ne
les en empêchez pas; car le
royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Je
vous le dis, en vérité: qui ne recevra pas comme un petit enfant le
royaume de Dieu n'y entrera point. (Lc 18)
mais
j'en doute, car Jésus apporte une attention toute particulière à
ces derniers, quant aux femmes, ne sont-elles pas présentes à Ses
côtés sur les routes de Palestine, sur le chemin du Calvaire, au
pied de la Croix et même à la Résurrection où Marie Madeleine
sera chargée d'annoncer la merveille aux apôtres ? «
Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va
trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et
votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu
le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit. Jn 20, 11
Retenons
essentiellement
- la surabondance des interventions du Seigneur dans nos vies ! Quand Dieu donne Il se donne mais jamais Il ne trouvera notre apport dérisoire, Il nous aime trop pour nous mépriser, agissons de même avec nos frères !
- Leur gratuité absolue, pour cela reprenons la première lecture de ce jour : Vous tous qui avez soif,venez, voici de l’eau !Même si vous n’avez pas d’argent,venez acheter et consommer,venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
- Son infini respect pour « les rien » de notre participation, Jésus ne joue pas au comptable et encore moins à l'Inspecteur : Jésus nous aime et c'est pour cette raison qu'Il nous permet de participer à Son Œuvre de Création, chacun selon nos dons et nos capacités. Jésus pourrait faire sans nous, mais Il veut avoir besoin de nous !
- Sa compassion pour les personnes , Son accueil sans limite qui lui permet d'ouvrir Son cœur à ceux qui attendent tout de lui. Jésus s'oublie pour permettre à Ses frères de trouver la paix en les enseignant, les guérissant, les nourrissant !A vous de trouver tous les enseignements de cette péricope pour en vivre et les annoncer autour de vous !
Vous
tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
(Is 55, 1-3)
L'Ermite