vendredi 28 avril 2017

LEURS YEUX ETAIENT AVEUGLES !

TROISIEME DIMANCHE DE PÂQUES
LES DISCIPLES D'EMMAÜS
Lc 24,13
Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu,vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies.(Actes)



Voilà où en sont les deux disciples qui font route vers Emmaüs. L'horizon est complètement bouché, ils sont bloqués sur ce passé récent, dépités, anéantis, ils avaient tellement espéré ! Ils laissent là, la communauté des apôtres, repliée, enfermée et attente d'une éventuelle manifestation ...on ne sait jamais !
« Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs,à deux heures de marche de Jérusalem,et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. » Ces deux personnes sont dans la déréliction la plus totale, incapables de réfléchir, d'essayer de comprendre l'événement, c'est la nuit la plus absolue, ils ne pensent qu'à cela, ne voient que cela, ils sont devenus incapables de faire mémoire des Paroles et des actes de Celui qui avait fait naître en eux une immense espérance ! Dans notre langage, nous dirions : « ils broient du noir » tout est noir, aucune lueur dans leur esprit, dans leur regard, ils sont totalement abattus, il leur est impossible de percevoir le moindre scintillement !
Ces deux disciples, chers amis, ce peut être vous, ce peut être moi, ce peut être cet époux, cette épouse, ce jeune, ce(tte) voisin(e), cet(te) ami(e) complètement replié(e) sur soi, enfermé(e) dans l'épreuve qui l'accable ! A ces moments-là, nous voyons l'épreuve et seulement elle, elle obstrue tout, il n'y a qu'elle, tout est complètement bouché à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur ! Nos sens se rétrécissent, se ferment totalement, nous risquons de nous replier complètement, rien ne nous atteint, il y a la douleur et elle seule. Si quelqu'un réussit à prendre un peu de distance et risque un mot de consolation, un mot d'ouverture, d'apaisement, c'est peine perdue ! Nous n'entendons que le fracas de notre douleur et, parfois certains se rebellent, rejettent la faute sur autrui, accusent, se démènent , crient, deviennent injustes, médisants et malfaisants ! Il nous faut du temps pour permettre à Jésus, de se glisser discrètement, au cœur de notre détresse et pour entendre Sa voix apaisante nous demander : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Comme pour les deux disciples « leurs yeux, (nos yeux) étaient (sont) empêchés de le reconnaître. » Et pourtant, quelle que soit l'épreuve du moment, c'est Jésus qui passe dans nos vies !
Le Seigneur passe...
ouvriras-tu
quand frappe l'inconnu?
Peux-tu laisser mourir la voix
qui réclame ta foi?

Le Seigneur passe...
entendras-tu
l'Esprit de Jésus-Christ?
Il creuse en toi la pauvreté
pour t'apprendre à prier.
Le Seigneur passe...
éteindras-tu
l'amour qui purifie?
Vas-tu le fuir et refuser
d'être l'or au creuset ?
Nous avons la fâcheuse habitude de voir, dans l'épreuve, soit une punition de Dieu, (qu'ai-je fait au Bon Dieu?) soit la conséquence de comportements inadaptés, déviants, soit l'injustice de quelqu'un qui nous veut du mal et nous en fait, rares très rares, sont ceux qui se posent, essaient de comprendre, le dessein de ce Dieu qui nous aime.

Il peut y avoir des personnes qui nous veulent du mal et nous en font mais si le Seigneur
permet, c'est qu'Il a un projet supérieur pour nous ! L'épreuve est toujours parole de Dieu dans notre vie, encore faut-il savoir la lire, l'entendre, la décrypter pour nous orienter dans le sens de l'attente de ce Dieu d'amour ! Il convient d'apprendre à imposer le silence à tous nos bruitages intérieurs pour entendre la douce brise de l'amour de Dieu qui nous murmure : va plus loin, plus haut, plus profond, entends ce que j'attends !
Dans la Parole de ce jour, Cléophas redit toute l'histoire à Celui qui vient de la vivre, Jésus !
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. »Il leur dit :« Quels événements ? »Ils lui répondirent :« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple :comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.Mais avec tout cela,voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur.Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,elles n’ont pas trouvé son corps ;elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision :des anges, qui disaient qu’il est vivant.Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Le traumatisme est tel ,qu'ils n'arrivent plus à retrouver un peu de lucidité , à se poser les bonnes questions sur l'événement et ce qui leur a été rapporté, ils sont tellement dans leur marasme qu'ils ne lèvent même pas les yeux pour dévisager cet interlocuteur arrivé d'on ne sait où et qui les écoute avec bienveillance et, sans nul doute miséricorde. Ils sont tellement enfermés qu'ils reçoivent Sa Parole un peu comme hors du temps, :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa
gloire ? »Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,il leur interpréta, dans toute l’Écriture,ce qui le concernait. Jésus parle mais Ses Paroles glissent...Tout ça, ils le savent, mais en surface, LA PAROLE n'a pas pris chair en eux, ils n'en sont pas imprégnés, c'est un discours parmi d'autres discours, un de plus qui n'arrive pas au cœur de leur être, il n'y a qu'une chose qui demeure : ils ont cru et ils sont dépités, désabusés, défaits, ils ne voient que leur détresse, l'apparent échec d'un vécu récent : Jésus qui leur avait donné un élan, avait nourri leurs ambitions, n'est plus, c'est terminé !
Cela ne vous évoque rien ? Ne reconnaissez-vous pas notre superficialité ? Chaque dimanche, pour certains,chaque jour, depuis que nous fréquentons la Parole de Dieu, nous l'entendons, mais passée la porte de l'église ou de la chambre, nous nous lançons à corps perdu dans nos activités cloisonnant au maximum notre foi et notre quotidien ! La foi, son expression, c'est de l'ordre intime, de l'ordre privé, nous construisons un mur pour bien séparer les domaines ! Ne nous étonnons pas dés lors ,d'avoir des réflexes plus sous humains, qu'humains ! Nous récoltons ce que nous semons ! Comment reconnaîtrions-nous, Jésus chez l'immigré, le sorti de prison ... « j'étais en prison, j'étais un étranger, nu, ... » Ne nous étonnons pas d'être envahis par la tristesse, ne nous étonnons pas de ne pas reconnaître Ses passages, Sa présence dans nos vies, dans l'épreuve. Nous sommes tous les Cléophas de notre époque ! Nous avançons, les yeux rivés sur nos chaussures incapables de reconnaître « Celui qui passe dans nos vies ! » Celui qui nous fait signe pour nous entraîner plus loin, plus profond !
Le Seigneur passe...
oseras-tu
lancer ton cri de joie?
Christ est vivant, ressuscité,
qui voudra l'héberger?
Il s'est malgré tout, passé quelque chose : 

« Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,Jésus fit semblant d’aller plus loin.Mais ils s’efforcèrent de le retenir :« Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. »Il entra donc pour rester avec eux. »
Un indicible ne leur permet pas d'abandonner « ce compagnon de route » ils ont marché ensemble, il leur semble naturel de partager le repas et de le garder pour la nuit ! Leur cœur est resté entrebâillé, l'inconnu peut s'y glisser et il ne se fait pas prier ! 
« Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. » Leurs yeux se dessillent, les écailles tombent, la solennité du geste : «  ayant pris le pain,il prononça la bénédiction » ce pain rompu et partagé dans diverses circonstances, ils voient autrement, la souffrance s'estompe, le cœur est brûlant, les doutes disparaissent (Lui aussi d'ailleurs!) mais la Paix est revenue, et la Paix ? C'est Lui, ils le savent !
« l’ayant rompu,il le leur donna. » ils n'ont vu cela nulle part ailleurs, c'est bien de Lui dont les femmes ont parlé, en transmettant le message de l'Ange, Lui que les compagnons ( les apôtres) n'ont pas retrouvé dans le tombeau trouvé ouvert comme les femmes le leur avaient dit ! Il est là avec eux, à la Table des éprouvés, des désespérés . Le temps de prendre conscience de cette insondable grâce et Il disparaît à leurs regards mais pas sans gonfler leur cœur de joie et leur permettre de réaliser « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »En
écoutant Sa Parole sur la route, imperceptiblement, leurs cœurs s'étaient raffermis, réchauffés, mais ils n'avaient pas les mots pour le dire ! C'est après, maintenant, qu'ils comprennent …
Cette expérience ne nous est pas totalement étrangère, qu'en pensez-vous ? Ne nous arrive-t-il pas, souvent, dans nos combats d'éprouver cette Présence chaleureuse, aimante, et cependant nous demeurons incapables de Le rejoindre là où Il habite, tout au fond de notre être. Vienne un événement, parfois très bénin , et nous reconnaissons Sa présence mais nous étions empêchés de Lui dire notre Amen !
Le Seigneur passe...
ouvriras-tu
quand frappe l'inconnu?
Peux-tu laisser mourir la voix
qui réclame ta foi?

Le Seigneur passe...
entendras-tu
l'Esprit de Jésus-Christ?
Il creuse en toi la pauvreté
pour t'apprendre à prier.
Quand nos deux compagnons comprennent, la fatigue tombe, ils n'ont plus faim, une seule chose compte : « À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :« Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre.À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. » Ils pensaient annoncer l'incroyable nouvelle et voilà que les apôtres ont eu la même expérience : JESUS EST VIVANT ! JESUS EST RESSUSCITE PREMICE DE NOTRE DEVENIR EN LUI !


C’est pourquoi mon cœur est en fête,
et ma langue exulte de joie ;
ma chair elle-même reposera dans l’espérance :
    tu ne peux m’abandonner au séjour des morts
ni laisser ton fidèle voir la corruption.
    Tu m’as appris des chemins de vie,
tu me rempliras d’allégresse par ta présence. Actes 2

Le Seigneur passe...
entreras-tu
dans son eucharistie?
Rappelle-toi que dans son corps
il accueille ta mort.
Le Seigneur passe...
oseras-tu
lancer ton cri de joie?
Christ est vivant, ressuscité,
qui voudra l'héberger?
Le Seigneur passe...
attendras-tu
un autre rendez-vous?
Pourquoi tarder?  Prends avec lui
le chemin de la vie.
Le Seigneur passe.
Quand PASSE le Seigneur ouvrons la porte, ll nous conduit vers des horizons illimités !

L'Ermite

vendredi 21 avril 2017

L'AMOUR A FAIT LE PREMIER PAS !

DEUXIEME DIMANCHE DE PÂQUES

FÊTE DE LA DIVINE MISERICORDE

(année A)

Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.Il leur dit :« La paix soit avec vous ! »Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.Jésus leur dit de nouveau :« La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé,moi aussi, je vous envoie. »Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit :« Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés,ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés,ils seront maintenus. 

A mon regard,ce paragraphe de l’Évangile du jour, forme un tout. Il m'est difficile de désolidariser les versets , c'est un peu comme une chute d'eau qui caracole, sautille d'une pierre à l'autre, pour s'épanouir dans un océan de lumière ! Il s'agit ici, de la lumière de la Miséricorde !

Les apôtres sont rassemblés, enfermés dans leur souffrance, ils ont peur de sortir, craignent des représailles, des quolibets et voilà que Jésus qu'ils ont vu mort et enseveli se présente à eux, leur montre les marques des clous et par deux fois, leur souhaite, ce qu'ils ont perdu au cours des récents événements , la paix ! Comment pourraient-ils être inondés de paix quand ils savent qu'ils ont abandonné leur Maître et Seigneur, que Pierre l'a renié, lui, établi comme leur chef, et qu'ils se tiennent repliés par peur de ce qui pourrait leur arriver ? « La paix soit avec vous » proclame Jésus ! Si Jésus souhaite la Paix, c'est qu'Il vient l'offrir, qu'Il vient rétablir Ses frères dans l'état d'amitié qu'ils ont partagé pendant les trois années de préparation ! C'est inouï, c'est difficilement concevable pour nos esprits malades de rancunes , de vengeances froidement ruminées. Jésus ne connaît pas ces sentiments, Il a vaincu toutes nos morts et le dit haut et fort ! Les apôtres s'en trouvent transformés et passent de l'abattement, à la joie insondable de retrouver leur Maître et Seigneur Vivant, là , au milieu d'eux ! C'était tellement inespéré ! Ayant offert la Paix, Jésus va encore bien plus loin, non seulement, il n'y a pas de temps pour le reproche, mais Jésus maintient Sa confiance, la renouvelle avec délicatesse puisqu'Il les inscrit dans la mission que le Père Lui a confiée : » Comme le
Père m'a envoyé, je vous envoie » pas de règlement de compte, pas de rappel désobligeant qui soulignerait les failles, rien de tout cela , mais une confiance absolue qui les inscrit dans l'héritage d'une mission confiée par le Père Lui-même au Fils Bien Aimé qu'Il leur a plusieurs fois demandé d'écouter ! Et les largesses de miséricorde continuent, puisque Jésus souffla sur eux et il leur dit :« Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés,ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés,ils seront maintenus. » Eux , froussards comme il n'est pas possible de l'être, les voilà propulsés vers des horizons illimités ! Eux, pêcheurs, les voilà investis d'un pouvoir surprenant celui de pardonner et de discerner ce qui peut l'être ou pas ! Si ce n'est pas la plus haute expression de la Miséricorde dites-moi comment vous comprenez cette largesse de cœur ?

Nous comprenons pourquoi, Saint Jean-Paul II a fait de ce jour, la fête de la divine miséricorde. Trahi et abandonné par les siens, c'est vers eux que Jésus revient pour leur offrir SA PAIX , les envoyer, et les confirmer dans leur mission d'apôtres en les investir de Son Esprit et leur confier le Pouvoir des clefs ! Peut-on faire davantage confiance ? Qui d'entre nous est capable, aussi spontanément d'effacer un passé récent et de rétablir l'offenseur, non seulement dans son cercle d'amis mais en lui confiant les plus hautes responsabilités, et lui dire : « tu vois, je te garde ma confiance, avance au large et remplis le filet ! Ton expérience te permettra de comprendre tes frères, de leur ouvrir de larges horizons, de leur permettre de grandir. »

J'apprécie beaucoup le chant liturgique de J. Akepsimas qui dit :

 L'amour a fait les premiers pas,
L'amour a préparé la noce.Les invités ne viennent pas,
L'amour a fait les premiers pas. Les places vides sont offertes
A ceux que l'on attendait pas.L'amour a fait les premiers pas.
Il nous adresse la parole,Il nous invite à son repas.
L'amour a fait les premiers pas,L'amour a fait les premiers pas.
 


2 - L'amour a pris la liberté,De négliger les convenances.
Il s'est chargé de l'étranger.L'amour a pris la liberté.
Il laisse les brebis fidèles Pour celle qui s'est égarée.
L'amour a pris la liberté.Il attendait l'enfant prodigue.
Il nous invite à le fêter.L'amour a pris la liberté.
 
3 - L'amour efface le passé,Aucun n'osa jeter la pierre.
Et tous les yeux se sont baissés,L'amour efface le passé.
Il a vu l'homme dans sa lèpre.Il n'a pas peur de l'embrasser.
L'amour efface le passé.Il nous redonne une autre chance.
Il nous invite à pardonner.L'amour efface le passé.
 
4 - L'amour annonce l'avenir.Il fait renaître de la cendre
La flamme qui allait mourir.L'amour annonce l'avenir.
Il donne jour à l'espérance.Il fait renaître le désir.
L'amour annonce l'avenir.Il nous redonne sa confiance.
Il nous invite à repartir.L'amour annonce l'avenir.

Et les apôtres, fortifiés par cette insondable confiance du Maître se mettent à l'ouvrage nous disent les actes des apôtres : « Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle,à la fraction du pain et aux prières.La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signesaccomplis par les Apôtres....Chaque jour, d’un même cœur,ils fréquentaient assidûment le Temple,ils rompaient le pain dans les maisons,ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ;ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier.Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés. » Leurs filets de pêcheurs étaient pleins à craquer ! Et la Bonne nouvelle était annoncée et continue de l'être 2017 ans après !

« La Miséricorde du Seigneur, à jamais, je la chanterai ! »

Cependant, l'un d'eux est absent, sans doute est-il allé prendre l'air pour se remettre les idées en place. De tels événements déstabilisent, un peu de solitude permet de réfléchir, de voir plus clair et de retrouver le groupe d'amis pour envisager l'avenir différemment ! Pour lui, Jésus n'est plus là, il faut réorganiser la vie du groupe aussi, ou le disloquer. Peut-être fait-il partie des dépités, de ceux qui, comme les disciples d'Emmaüs, retournent chez eux. Thomas s'arrête chez ses frères, pour savoir où ils en sont de leur réflexion. A son arrivée, le récit de ses frères le trouble profondément, il n'en croit rien de rien, il le dit sans ambages « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,si je ne mets pas la main dans son côté,non, je ne croirai pas ! » Qui de nous lui en ferait le reproche ? Thomas a vu mourir Jésus, de loin certes, mais il sait qu'il a été mis dans un tombeau d'emprunt, qu'ils sont tous dans le repli et la peur comment croirait-il ce qui lui est raconté ? Jésus, dont la Miséricorde est sans failles, sans limites, fait encore et toujours le premier pas :
Huit jours plus tard,les disciples se trouvaient de nouveau dans la
maison,et Thomas était avec eux.Jésus vient,alors que les portes étaient verrouillées,et il était là au milieu d’eux.Il dit :« La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas :« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;avance ta main, et mets-la dans mon côté :cesse d’être incrédule,sois croyant. » Alors Thomas lui dit :« Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit :« Parce que tu m’as vu, tu crois.Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

« La Miséricorde du Seigneur, à jamais, je la chanterai ! » Ah oui, nous pouvons la chanter cette infinie miséricorde qui s'étend d'âge en âge, à toutes les générations ! Jésus est là, Il offre la Paix à tous et particulièrement à l'absent de la première visite. L'émotion doit le submerger, aussi c'est Jésus qui prend l'initiative de lui proposer de placer sa main dans les plaies à jamais visibles, témoins du supplice subi pour le salut de l'humanité. Thomas semble figé, stupéfait, il ne paraît pas nécessaire d'effectuer cette troublante expérience, Thomas, tombe à genoux, et dans un acte d'adoration incomparable, qui nous bouleverse aujourd'hui encore, reconnait son Seigneur et son Dieu ! Quant à Jésus, Son regard d'amour le porte vers les croyants de tous les temps, vous, moi :Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Nous sommes inscrits à tout jamais, dans cette béatitude ! C'est en effet dans la foi que nous cheminons jusqu'à ce jour du passage ou nous Le verrons tel qu'Il est ! Oui, Miséricorde infinie d'un Dieu dont l'amour franchit toutes les
barrières, il suffit que l'homme donne son consentement, même entre le pont et l'eau comme le disait le Saint curé d'Ars, même au moment où le terroriste se fait exploser, dirions-nous aujourd'hui, pourvu qu'en cet instant où l'infernale machine est enclenchée , en un éclair il tourne son regard vers Son Créateur ! Jusque dans cet instant, TOUT est possible parce que Jésus a donné SA VIE pour le salut de TOUS !

« La Miséricorde du Seigneur, à jamais, je la chanterai ! »
Et vous ?
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. Ah oui :

Béni soit Dieu, le Père
de notre Seigneur Jésus Christ :
dans sa grande miséricorde,
il nous a fait renaître pour une vivante espérance
grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts,
    pour un héritage qui ne connaîtra
ni corruption, ni souillure, ni flétrissure.
Cet héritage vous est réservé dans les cieux,
    à vous que la puissance de Dieu garde par la foi,
pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps.


    Aussi vous exultez de joie,
même s’il faut que vous soyez affligés,
pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ;
    elles vérifieront la valeur de votre foi
qui a bien plus de prix que l’or
– cet or voué à disparaître
et pourtant vérifié par le feu –,
afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur
quand se révélera Jésus Christ.
    Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ;
en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi,
vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire,
    car vous allez obtenir le salut des âmes
qui est l’aboutissement de votre foi.

Aussi vous exultez de joie,même s’il faut que vous soyez affligés,pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ;elles vérifieront la valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or– cet or voué à disparaître et pourtant vérifié par le feu –,L'épreuve, ne l'oublions jamais, vérifie la qualité de notre foi , elle nous permet de mesurer la pureté de notre attachement au Christ. De savoir si je Lui reste fidèle pour Ses douceurs mais aussi dans l'adversité ! Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils. Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ? Héb 12

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
 (Ps 117, 1)

Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

L'Ermite

samedi 15 avril 2017

CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITE !

CHRIST EST RESSUSCITE ALLELUIA, ALLELUIA !
IL EST VRAIMENT RESSUSCITE ALLELUIA !

(Jn 20, 1-9)


Le premier jour de la semaine,Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;c’était encore les ténèbres.Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,celui que Jésus aimait,et elle leur dit :
Marie Madeleine bouleversée ne cherche pas plus loin ! Elle ne se penche même pas dans le tombeau pour s'informer davantage ! Le tombeau est ouvert et cela suffit pour tirer une conclusion hâtive :« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,et nous ne savons pas où on l’a déposé. »

Ne reconnaissons-nous pas là, une de nos réactions quand un événement nous trouble, nous dépasse ? Au lieu de nous calmer, de nous poser pour réfléchir aux différentes éventualités et regarder paisiblement, posément la situation, nous nous laissons submerger par les émotions qui nous rendent incapables de bien voir, de bien mesurer ce qui se passe.Ici c'est moindre mal, Marie Madeleine se précipite chez le responsable des apôtres, mais la précipitation, dans la vie de tous les jours, peut nous conduire à des erreurs d'appréciation monumentales. Demandons à Jésus cette grâce incomparable d'une parfaite maîtrise de soi, ce fruit de l'Esprit qui nous permettra de nous ajuster de façon mesurée et ,raisonnable aux situations, pour mieux les appréhender. « voici ce que produit l'Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. Face à tout cela, il n'y a plus de loi qui tienne. (Galates 5)

Alerté : « Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.Ils couraient tous les deux ensemble,mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.En se penchant, il
s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;cependant il n’entre pas. » N'est-il pas bon de nous arrêter quelques instants sur l'attitude pleine de déférence de l'Apôtre Jean ? Jean pouvait rentrer dans le tombeau sans toucher quoique ce soit, mais il respecte trop son aîné et son chef pour agir de la sorte ? Où en sommes-nous aujourd'hui dans nos relations ? Nous les aînés d'abord ? 
Si nous montrons la route, les jeunes suivront : «  ces enfants, écoute-les, respecte-les, aime-les, aide-les à se prendre eux-mêmes en charge, ils te regardent vivre, que tu le veuilles ou non, tu as une responsabilité vis à vis d'eux :
Si tu ralentis, ils s'arrêtent,
Si tu critiques, ils démolissent,
Si tu doutes, ils désespèrent
Mais, si tu marches devant, ils dépasseront, si tu donnes ta main, ils


donneront leur peau et si tu pries, alors ils seront des saints ! » Oui, nos jeunes nous regardent, ils apprennent bien plus en regardant qu'en écoutant nos discours qui peuvent les agacer ! L’Évangile est porteur de vie sous toutes ses formes, réapprenons la déférence en regardant Jean !

« Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.Il entre dans le tombeau ;il aperçoit les linges, posés à plat,ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,non pas posé avec les linges,mais roulé à part à sa place.C’est alors qu’entra l’autre disciple,lui qui était arrivé le premier au tombeau.Il vit, et il crut.Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture,il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »Pierre, fait l'inventaire de la situation, quand Jean entre à son tour, lui aussi voit, mais ce qu'il voit avec son regard « d'aigle » comme le veut la tradition, le propulse dans l'Ailleurs qui nous dépasse et il adhère immédiatement « Il vit, et il crut » Que voit-il ? les linges de
l'ensevelissement posés de façon ordonnée et non jetés à la va vite, l'un de ces linges est même roulé . Celui qui s'est levé a pris le temps de ranger, il ne peut s'agir d'un enlèvement mais bien d'un relèvement ! Il s'est levé d'entre les morts Celui que nous avons crucifié , plus tard Pierre dans un discours extraordinaire rapporté par Luc dans les Actes s'écriera «  Israélites, écoutez ces paroles: Jésus de Nazareth, homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; lui, livré selon le dessein arrêté et la prescience de Dieu, que vous avez fait mourir en le crucifiant par la main des impies, Dieu l'a ressuscité, déliant les liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'elle le tînt en son pouvoir. David, en effet, dit à son sujet: Je voyais, continuellement le Seigneur devant moi, parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. C'est pour cela que mon cœur s'est réjoui, et que ma langue a été dans l'allégresse, et qu'aussi même ma chair reposera dans l'espérance: parce que vous n'abandonnerez pas mon âme dans le séjour des morts, et vous ne permettrez pas que votre Saint voie la décomposition. Vous m'avez fait connaître les chemins de la vie; vous me remplirez de joie par (la vue de) votre face. Mes frères, il est permis de vous dire avec assurance du patriarche David, qu'il est mort, qu'il a été enterré et que son tombeau est encore aujourd'hui parmi nous. Comme donc il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône un fils de son sang, voyant d'avance, il a parlé de la résurrection du Christ, (disant) et qu'il n'a pas été abandonné
dans le séjour des morts, et que sa chair n'a pas vu la décomposition.
C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité: nous en sommes tous témoins. Ayant donc été élevé par la droite de Dieu et ayant reçu du Père l'Esprit-Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez. Car, David n'est pas monté aux cieux, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Asseyez-vous à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de vos ennemis un escabeau pour vos pieds. Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu l'a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. (Actes 2) Sans doute Jean se souvient-il de l'étonnant et merveilleux moment de la Transfiguration, peut-être aussi de certaines paroles de Jésus , toujours est-il qu'il croit instantanément ! Et n'est-elle pas étonnante cette parole de conclusion ? « Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture,il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »
Cette parole est révélatrice de cet autre Parole du Christ : « Pour eux s'accomplit la prophétie d'Isaïe qui dit: Vous entendrez de vos oreilles et vous ne comprendrez point; vous verrez de vos yeux, et vous ne verrez point. (Matthieu 13) Et nous pouvons comprendre ce qui nous est dit ici ; que de fois nous entendons sans comprendre, sans entendre vraiment aussi, nous regardons, sans voir et nous réagissons : « au fait, qu'a-t-il, elle dit ? Oui, je regardais, mais sans voir !


Ne sommes-nous pas souvent aveugles, sourds, muets ? Les apôtres ont entendu plusieurs fois Jésus leur parler de Sa Passion/Résurrection mais il fallait l'expérience pour assimiler, pour intérioriser, pour accueillir et enfin se réjouir ! Il fallait ce tombeau vide et pour certains comme Thomas, il fallait mettre ses mains dans les plaies pour s'écrier :
Mon Seigneur et mon Dieu !


Christ est VIVANT ! ALLELUIA !
CHRIST EST RESSUSCITE !
ALLELUIA
prémices de ceux qui se sont endormis,
avec lui nous RESSUSCITERONS  ALLELUIA !
GLOIRE ET LOUANGE A TOI SEIGNEUR JESUS !

L'Ermite