TROISIEME
DIMANCHE DE PÂQUES
LES
DISCIPLES D'EMMAÜS
Lc
24,13
Cet
homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de
Dieu,vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main
des impies.(Actes)
Voilà
où en sont les deux disciples qui font route vers Emmaüs. L'horizon
est complètement bouché, ils sont bloqués sur ce passé récent,
dépités, anéantis, ils avaient tellement espéré ! Ils
laissent là, la communauté des apôtres, repliée, enfermée et
attente d'une éventuelle manifestation ...on ne sait jamais !
« Le
même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),deux
disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs,à deux
heures de marche de Jérusalem,et ils parlaient entre eux de tout ce
qui s’était passé. » Ces
deux personnes sont dans la déréliction la plus totale, incapables
de réfléchir, d'essayer de comprendre l'événement, c'est la nuit
la plus absolue, ils ne pensent qu'à cela, ne voient que cela, ils
sont devenus incapables de faire mémoire des Paroles et des actes
de Celui qui avait fait naître en eux une immense espérance !
Dans notre langage, nous dirions : « ils broient du
noir » tout est noir, aucune lueur dans leur esprit, dans leur
regard, ils sont totalement abattus, il leur est impossible de
percevoir le moindre scintillement !
Ces
deux disciples, chers amis, ce peut être vous, ce peut être moi, ce
peut être cet époux, cette épouse, ce jeune, ce(tte) voisin(e),
cet(te) ami(e) complètement replié(e) sur soi, enfermé(e) dans
l'épreuve qui l'accable ! A ces moments-là, nous voyons
l'épreuve et seulement elle, elle obstrue tout, il n'y a qu'elle,
tout est complètement bouché à l'extérieur, mais aussi à
l'intérieur ! Nos sens se rétrécissent, se ferment
totalement, nous risquons de nous replier complètement, rien ne nous
atteint, il y a la douleur et elle seule. Si quelqu'un réussit à
prendre un peu de distance et risque un mot de consolation, un mot
d'ouverture, d'apaisement, c'est peine perdue ! Nous n'entendons
que le fracas de notre douleur et, parfois certains se rebellent,
rejettent la faute sur autrui, accusent, se démènent , crient,
deviennent injustes, médisants et malfaisants ! Il nous faut du
temps pour permettre à Jésus, de se glisser discrètement, au cœur
de notre détresse et pour entendre Sa voix apaisante nous
demander : « De
quoi discutez-vous en marchant ? » Comme
pour les deux disciples
« leurs yeux, (nos yeux) étaient (sont) empêchés de le
reconnaître. » Et
pourtant, quelle que soit l'épreuve du moment, c'est Jésus qui
passe dans nos vies !
Le
Seigneur passe...
ouvriras-tu
quand frappe l'inconnu?
Peux-tu laisser mourir la voix
qui réclame ta foi?
ouvriras-tu
quand frappe l'inconnu?
Peux-tu laisser mourir la voix
qui réclame ta foi?
Le Seigneur passe...
entendras-tu
l'Esprit de Jésus-Christ?
Il creuse en toi la pauvreté
pour t'apprendre à prier.
Le Seigneur passe...
éteindras-tu
l'amour qui purifie?
Vas-tu le fuir et refuser
d'être l'or au creuset ?
Nous
avons la fâcheuse habitude de voir, dans l'épreuve, soit une
punition de Dieu, (qu'ai-je fait au Bon Dieu?) soit la conséquence
de comportements inadaptés, déviants, soit l'injustice de quelqu'un
qui nous veut du mal et nous en fait, rares très rares, sont ceux
qui se posent, essaient de comprendre, le dessein de ce Dieu qui nous
aime.
Il
peut y avoir des personnes qui nous veulent du mal et nous en font
mais si le Seigneur
permet, c'est qu'Il a un projet supérieur pour nous ! L'épreuve est toujours parole de Dieu dans notre vie, encore faut-il savoir la lire, l'entendre, la décrypter pour nous orienter dans le sens de l'attente de ce Dieu d'amour ! Il convient d'apprendre à imposer le silence à tous nos bruitages intérieurs pour entendre la douce brise de l'amour de Dieu qui nous murmure : va plus loin, plus haut, plus profond, entends ce que j'attends !
permet, c'est qu'Il a un projet supérieur pour nous ! L'épreuve est toujours parole de Dieu dans notre vie, encore faut-il savoir la lire, l'entendre, la décrypter pour nous orienter dans le sens de l'attente de ce Dieu d'amour ! Il convient d'apprendre à imposer le silence à tous nos bruitages intérieurs pour entendre la douce brise de l'amour de Dieu qui nous murmure : va plus loin, plus haut, plus profond, entends ce que j'attends !
Dans
la Parole de ce jour, Cléophas redit toute l'histoire à Celui qui
vient de la vivre, Jésus !
L’un
des deux, nommé Cléophas, lui répondit :« Tu es bien le
seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de
ces jours-ci. »Il leur dit :« Quels
événements ? »Ils lui répondirent :« Ce qui
est arrivé à Jésus de Nazareth,cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le
peuple :comment les grands prêtres et nos chefs l’ont
livré,ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont
crucifié.Nous, nous espérions que c’était lui qui allait
délivrer Israël.Mais avec tout cela,voici déjà le troisième jour
qui passe depuis que c’est arrivé.À vrai dire, des femmes de
notre groupe nous ont remplis de stupeur.Quand, dès l’aurore,
elles sont allées au tombeau,elles n’ont pas trouvé son
corps ;elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu
une vision :des anges, qui disaient qu’il est
vivant.Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,et ils
ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;mais
lui, ils ne l’ont pas vu. »
Le
traumatisme est tel ,qu'ils n'arrivent plus à retrouver un peu de
lucidité , à se poser les bonnes questions sur l'événement et ce
qui leur a été rapporté, ils sont tellement dans leur marasme
qu'ils ne lèvent même pas les yeux pour dévisager cet
interlocuteur arrivé d'on ne sait où et qui les écoute avec
bienveillance et, sans nul doute miséricorde. Ils sont tellement
enfermés qu'ils reçoivent Sa Parole un peu comme hors du temps, :
« Esprits
sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout
ce que les prophètes ont dit !Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa
gloire ? »Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,il leur interpréta, dans toute l’Écriture,ce qui le concernait. Jésus parle mais Ses Paroles glissent...Tout ça, ils le savent, mais en surface, LA PAROLE n'a pas pris chair en eux, ils n'en sont pas imprégnés, c'est un discours parmi d'autres discours, un de plus qui n'arrive pas au cœur de leur être, il n'y a qu'une chose qui demeure : ils ont cru et ils sont dépités, désabusés, défaits, ils ne voient que leur détresse, l'apparent échec d'un vécu récent : Jésus qui leur avait donné un élan, avait nourri leurs ambitions, n'est plus, c'est terminé !
gloire ? »Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,il leur interpréta, dans toute l’Écriture,ce qui le concernait. Jésus parle mais Ses Paroles glissent...Tout ça, ils le savent, mais en surface, LA PAROLE n'a pas pris chair en eux, ils n'en sont pas imprégnés, c'est un discours parmi d'autres discours, un de plus qui n'arrive pas au cœur de leur être, il n'y a qu'une chose qui demeure : ils ont cru et ils sont dépités, désabusés, défaits, ils ne voient que leur détresse, l'apparent échec d'un vécu récent : Jésus qui leur avait donné un élan, avait nourri leurs ambitions, n'est plus, c'est terminé !
Cela
ne vous évoque rien ? Ne reconnaissez-vous pas notre
superficialité ? Chaque dimanche, pour certains,chaque jour,
depuis que nous fréquentons la Parole de Dieu, nous l'entendons,
mais passée la porte de l'église ou de la chambre, nous nous
lançons à corps perdu dans nos activités cloisonnant au maximum
notre foi et notre quotidien ! La foi, son expression, c'est de
l'ordre intime, de l'ordre privé, nous construisons un mur pour bien
séparer les domaines ! Ne nous étonnons pas dés lors ,d'avoir
des réflexes plus sous humains, qu'humains ! Nous récoltons ce
que nous semons ! Comment reconnaîtrions-nous, Jésus chez
l'immigré, le sorti de prison ... « j'étais
en prison, j'étais un étranger, nu, ... » Ne nous
étonnons pas d'être envahis par la tristesse, ne nous étonnons pas
de ne pas reconnaître Ses passages, Sa présence dans nos vies, dans
l'épreuve. Nous sommes tous les Cléophas de notre époque !
Nous avançons, les yeux rivés sur nos chaussures incapables de
reconnaître « Celui qui passe dans nos vies ! »
Celui qui nous fait signe pour nous entraîner plus loin, plus
profond !
Le
Seigneur passe...
oseras-tu
lancer ton cri de joie?
Christ est vivant, ressuscité,
qui voudra l'héberger?
oseras-tu
lancer ton cri de joie?
Christ est vivant, ressuscité,
qui voudra l'héberger?
Il
s'est malgré tout, passé quelque chose :
« Quand
ils approchèrent du village où ils se rendaient,Jésus fit semblant
d’aller plus loin.Mais ils s’efforcèrent de le retenir :« Reste
avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. »Il
entra donc pour rester avec eux. »
Un
indicible ne leur permet pas d'abandonner « ce compagnon de
route » ils ont marché ensemble, il leur semble naturel de
partager le repas et de le garder pour la nuit ! Leur cœur est
resté entrebâillé, l'inconnu peut s'y glisser et il ne se fait pas
prier !
« Quand
il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la
bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs
yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs
regards. »
Leurs yeux
se dessillent, les écailles tombent, la solennité du geste : «
ayant
pris le pain,il prononça la bénédiction » ce
pain rompu et partagé dans diverses circonstances, ils voient
autrement, la souffrance s'estompe, le cœur est brûlant, les doutes
disparaissent (Lui aussi d'ailleurs!) mais la Paix est revenue, et la
Paix ? C'est Lui, ils le savent !
« l’ayant
rompu,il le leur donna. » ils n'ont vu cela
nulle part ailleurs, c'est bien de Lui dont les femmes ont parlé, en
transmettant le message de l'Ange, Lui que les compagnons ( les
apôtres) n'ont pas retrouvé dans le tombeau trouvé ouvert comme
les femmes le leur avaient dit ! Il est là avec eux, à la
Table des éprouvés, des désespérés . Le temps de prendre
conscience de cette insondable grâce et Il disparaît à leurs
regards mais pas sans gonfler leur cœur de joie et leur permettre de
réaliser « Notre cœur n’était-il
pas brûlant en nous,tandis qu’il nous parlait sur la route et nous
ouvrait les Écritures ? »En
écoutant Sa Parole sur la route, imperceptiblement, leurs cœurs s'étaient raffermis, réchauffés, mais ils n'avaient pas les mots pour le dire ! C'est après, maintenant, qu'ils comprennent …
écoutant Sa Parole sur la route, imperceptiblement, leurs cœurs s'étaient raffermis, réchauffés, mais ils n'avaient pas les mots pour le dire ! C'est après, maintenant, qu'ils comprennent …
Cette
expérience ne nous est pas totalement étrangère, qu'en
pensez-vous ? Ne nous arrive-t-il pas, souvent, dans nos combats
d'éprouver cette Présence chaleureuse, aimante, et cependant nous
demeurons incapables de Le rejoindre là où Il habite, tout au fond
de notre être. Vienne un événement, parfois très bénin , et nous
reconnaissons Sa présence mais nous étions empêchés de Lui dire
notre Amen !
Le
Seigneur passe...
ouvriras-tu
quand frappe l'inconnu?
Peux-tu laisser mourir la voix
qui réclame ta foi?
ouvriras-tu
quand frappe l'inconnu?
Peux-tu laisser mourir la voix
qui réclame ta foi?
Le Seigneur passe...
entendras-tu
l'Esprit de Jésus-Christ?
Il creuse en toi la pauvreté
pour t'apprendre à prier.
Quand
nos deux compagnons comprennent, la fatigue tombe, ils n'ont plus
faim, une seule chose compte : « À
l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui
leur dirent :« Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre.À leur tour, ils racontaient ce qui
s’était passé sur la route,et comment le Seigneur s’était fait
reconnaître par eux à la fraction du pain. » Ils
pensaient annoncer l'incroyable nouvelle et voilà que les apôtres
ont eu la même expérience : JESUS EST VIVANT ! JESUS EST
RESSUSCITE PREMICE DE NOTRE DEVENIR EN LUI !
C’est
pourquoi mon cœur est en fête,
et ma langue exulte de joie ;
ma chair elle-même reposera dans l’espérance :
tu ne peux m’abandonner au séjour des morts
ni laisser ton fidèle voir la corruption.
Tu m’as appris des chemins de vie,
tu me rempliras d’allégresse par ta présence. Actes 2
et ma langue exulte de joie ;
ma chair elle-même reposera dans l’espérance :
tu ne peux m’abandonner au séjour des morts
ni laisser ton fidèle voir la corruption.
Tu m’as appris des chemins de vie,
tu me rempliras d’allégresse par ta présence. Actes 2
Le Seigneur passe...
entreras-tu
dans son eucharistie?
Rappelle-toi que dans son corps
il accueille ta mort.
Le Seigneur passe...
oseras-tu
lancer ton cri de joie?
Christ est vivant, ressuscité,
qui voudra l'héberger?
Le Seigneur passe...
attendras-tu
un autre rendez-vous?
Pourquoi tarder? Prends avec lui
le chemin de la vie.
Le Seigneur passe.
Quand
PASSE le Seigneur ouvrons la porte, ll nous conduit vers des horizons
illimités !
L'Ermite