vendredi 7 avril 2017

SUR UN ÂNON

DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION

A DOS D'ÂNE

En arrivant à Jérusalem, Jésus n'a rien, absolument rien ! Il a toutefois, et c'est important, quelques amis sur qui Il croit pouvoir compter, ces amis-là, des vrais, ne lui refuseront rien ! La preuve, Il envoie deux disciples pour emprunter une ânesse et son ânon, sans même demander la permission, s'ils sont interpellés il suffira de répondre: « Le Seigneur en a besoin ». C'est dire la qualité de relation, la confiance absolue qui les unit !
L’Évangéliste n'évoque-t-il pas le Prophète Zacharie qui, au IV e siècle avant Jésus écrivait :
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie,
fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune. Ce roi fera disparaître d'Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l'arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s'étendra d'une mer à l'autre, et de l'Euphrate à l'autre bout du pays. (Zacharie 9)
Mais à dos d'âne, ce roi n'a rien d'un guerrier, et s'Il fait la guerre, une guerre pacifique, c'est au Mal qui habite l'humanité car le Père et Jésus avec Lui, « a choisi ce qui est faible pour confondre ce qui est fort ». La monture est faible et Celui qui l'emprunte choisit les armes apparemment faibles mais tellement plus fortes que tous notre arsenal de guerre, parce que Celui qui les manie doit être incomparablement fort pour demeurer ce qu'Il est : « l'amour incarné » la Parole qui met debout, qui libère, qui ouvre des horizons infinis !

L'amitié vraie, dont nous parlions plus haut, profonde, est un don de Dieu. C'est une force dans la vie, un appui sûr, un roc inébranlable. Cette réalité c'est un peu vulgarisée aujourd'hui, on parle d'amis alors qu'il s'agit de connaissances, très proches, certes, mais avec qui on avance souvent sur la pointe des pieds. L'ami(e) est rare, c' est un don de Dieu que l'on accueille avec respect et dont il faut savoir rendre grâce lorsqu'on a la chance, mieux encore, la grâce d'avoir un(e) ami(e) !
Les disciples sont dans la mouvance de l'amitié, «  Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. » (Jean 15) il y a toutefois un plus : cette relation spirituelle profonde qui va jusqu'à la fraternité, il suffit de s'arrêter
quelques instants sur la façon dont les apôtres se comportent, s'oubliant pour apporter un peu de confort à leur Maître devenu leur ami : « ils (les disciples) amenèrent l'ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux et Jésus s'assit dessus. » Délicatesse de l'amitié , Jésus avait demandé une monture, pas un relatif confort, mais l'ami va plus loin, il prend soin de son alter ego, il essaie de le soulager dans sa fatigue, prévient les risques encourus, voit loin et large. Car aimer c'est donner de sa vie, c'est donner sa vie pour l'autre, pour les autres ! «  Il n'y a pas de plus grand amour que de donner Sa vie pour ses amis » nous dit Jésus en Jean 15,13 C'est ce vers quoi Jésus avance .
Il y a là des foules venues L'accueillir plus que décemment, certaines Le précèdent dans la ville Sainte et vont jusqu'à joncher la route de manteaux en agitant des rameaux pour célébrer cette arrivée qui devient un triomphe ! D'autres, Le suivent dit le texte, Jésus est entouré, glorifié, reconnu comme : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » C'est surréaliste quand on connaît ce qui va suivre ! Et pourtant, Jésus est acclamé, nommé comme le Fils
de David, donc comme Messie, car la plupart savent que le Messie est de la lignée de David ! Ils appellent même le ciel à témoin, puisqu'ils l'associent à cette liesse et quand les habitants de Jérusalem demandent « qui est cet homme ? » les foules n'hésitent pas à Le situer : « C'est le Prophète Jésus, de Nazareth en Galilée » Pourtant ils ne peuvent ignorer comment Jésus fut reçu dans la ville où Il a grandi Lui-même notant :" Un prophète n'est sans honneur que dans sa patrie et dans sa maison. (Mat 13)
« qui est cet homme ? »interrogent les gens de Jérusalem ? Cette entrée festive les intrigue ! Et nous, sommes-nous blasés ou bien cherchons-nous à connaître toujours davantage Celui à qui nous devons notre Salut ? Jésus, le Saint de Dieu, le Fils unique du Père éternel, nous Le rencontrerons au jour de notre vraie naissance et nous serons dans l'étonnement, dans l'émerveillement. Il est tellement plus grand, tellement plus beau dans son être que ce que nous comprenons de Lui. Les plus grands théologiens, les plus grands exégètes, en restent au B – A BA alors, nous le petit peuple des croyants ? Il est bon toutefois de tendre vers une connaissance toujours plus fine, plus ajustée à cette Parole qui nous fait vivre et illumine nos cœurs, nos vies ! Dieu, en Jésus est si grand que nous trébucherons comme le disait quelqu'un, en arrivant à la Maison d’Éternité !
L'entrée quasi triomphale de Jésus à Jérusalem sera suivie d' une série d'enseignements visuels et oraux dont certains font allusion à la Passion qui approche puis on plonge dans la trahison. Nous parlions d'amis d'amitié et voilà qu'un ami , vous, moi, représentés ici par Judas va Le trahir ! J'entends vos protestations , pourtant, chacun, à notre façon nous participons à cette trahison ! Le péché est une trahison et il n'y a pas de petit et de grand péché, car tout péché est un refus d'aimer. Le péché, c'est se préférer, le péché c'est se choisir, Jésus, Lui, nous apprend à aimer, nous apprend à bien choisir, nous apprend à préférer ce que veut le Père : « Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé. Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour. Car la volonté de mon Père, c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6) Est-ce mon souci ? Est-ce l'orientation de ma vie ? Suis-je tourné vers le Père pour qu'Il m'enseigne, qu'Il m'informe, qu'Il me montre la Route à suivre comme l'était Jésus, comme l'était ce paysan d'Ars qui passait beaucoup de temps devant le tabernacle et qui répondait au Saint Curé qui l'interrogeait sur ce qu'il disait « au bon Dieu » « Je l'avise et Il m'avise ». Prenons-nous le temps de Lui demander Son avis  pour qu'Il nous avise ?

Plus on Le fréquente et plus Il nous inspire parce que l'oreille du cœur reste ouverte au doux murmure de Sa voix. Essayons ! C'est une extraordinaire expérience spirituelle.

Cette entrée , j'ai du mal à dire triomphale, car, pour Jésus , il n'y a rien de triomphal, cette entrée donc, ouvre la grande semaine de la Passion-Résurrection, elle est d'ailleurs suivie de la Passion selon St Matthieu qui s'ouvre avec le marchandage de Judas. Puisse le Seigneur Lui-même nous donner le langage des disciples pour que nous puissions d'une parole soutenir celui qui est épuisé. Puisse-t-il éveiller nos oreilles pour nous permettre d'écouter en vrais disciples ! Puisse-t-il nous faire entrer avec Jésus Lui-même, dans les trois jours saints qui vont suivre pour les vivre non pour accomplir un devoir annuel de chrétiens, mais pour communier avec ( pardonnez-moi) nos viscères, à Jésus qui est et sera en agonie jusqu'à la fin du monde ! Quand un homme souffre c'est Jésus qui souffre en lui ! Si je secours un frère, je secours Jésus dans Sa Passion, dans son agonie !

Mon Dieu, mon Dieu,
Pourquoi m'as-tu abandonné ?

Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis.
Mon Dieu, j'appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ;
*même la nuit, je n'ai pas de repos.
Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d'Israël !
C'est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais.
Quand ils criaient vers toi, ils échappaient
en toi ils espéraient et n'étaient pas déçus.
Et moi, je suis un ver, pas un homme,
raillé par les gens, rejeté par le peuple.
Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre !
Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! »
C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère,
qui m'a mis en sûreté entre ses bras.
A toi je fus confié dès ma naissance ;
dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.
Ne sois pas loin : l'angoisse est proche, je n'ai personne pour m'aider.
Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m'encerclent.
Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi.
Je suis comme l'eau qui se répand, tous mes membres se disloquent.
Mon cœur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles.
Ma vigueur a séché comme l'argile, ma langue colle à mon palais.
Tu me mènes à la poussière de la mort. + Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ;
je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent. +
Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :ô ma force, viens vite à mon aide !
Préserve ma vie de l'épée, arrache-moi aux griffes du chien ;
sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles.
Tu m'as répondu ! + Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée. Vous qui le craignez, louez le Seigneur,glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob,vous tous,
 redoutez-le, descendants d'Israël.
Car il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ;
il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.
Tu seras ma louange dans la grande assemblée ;
devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.
Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ;
ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent :
« A vous, toujours, la vie et la joie ! »
La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur,
chaque famille de nations se prosternera devant lui :
« Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! »
Tous ceux qui festoyaient s'inclinent ;
promis à la mort, ils plient en sa présence.
Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ;
on annoncera le Seigneur aux générations à venir.
On proclamera sa justice au peuple qui va naître :
Voilà son œuvre
(Psaume 21)

Très belle fête des rameaux ! Excellente semaine sainte avec Jésus qui nous sauve ! Que Jésus nous bénisse et nous fasse grandir dans Son Amour. Ensemble redisons-Lui notre MERCI

L'Ermite

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