vendredi 31 décembre 2021

QUAND DISPARAÎT L'ETOILE, RESTER DANS LA CONFIANCE!


L'EPIPHANIE DU SEIGNEUR


Année C



 
(Mt 2, 1-12)



Pour l’Église Catholique « l’Épiphanie est célébrée le 6 janvier » ainsi que le souligne les Normes universelles de l'année liturgique et du calendrier annexées au Missel Romain. Ce principe connaît toutefois des exceptions, en particulier dans les Pays où le 6 janvier n'est pas un jour chômé, permettant ainsi aux fidèles de ce rendre à la messe. L’Épiphanie est alors fixée « au dimanche inclus dans la période du 2 au 8 janvier ».

C'est le cas en France qui connaît cette exceptions d'ailleurs depuis 1802 : le Concordat n'ayant conservé que quatre fêtes chômées ( Noël, Ascension, Assomption, Toussaint), les autres fêtes de précepte avaient été déplacées au « dimanche le plus proche » par indult du cardinal Capara, légat du Pape Pie VII.

D'où vient cette fête ?

La fête de l’Épiphanie naît dans l’Orient chrétien où elle se développe parallèlement à celle de Noël en Occident, où elle est rapprochée de la fête païenne de Sol Invictus (du « Soleil invaincu »). La date du 6 janvier correspond d’ailleurs à celle de Sol Invictus en Égypte et en Arabie, où le calendrier lunaire en usage accusait un décalage de 12 jours avec le calendrier solaire des Romains.

En Occident, cette fête est alors christianisée, rassemblant en un même événement les premières manifestations publiques de Jésus (c’est l’étymologie d’Épiphanie, du grec phaïnô, « faire apparaître ») : l’adoration par les mages, le baptême au Jourdain et les Noces de Cana.


L’Épiphanie arrive en Occident vers 350 (elle est déjà fêtée à Lutèce en 361). À Rome, sa célébration insiste déjà plus sur l’adoration des mages, la célébration du baptême étant renvoyée, dès le VIIIe siècle, au dimanche suivant.La distinction entre l’Épiphanie et le Baptême ne sera toutefois entérinée qu’en 1570 par le Concile de Trente et ce n’est qu’après Vatican II qu’une véritable fête du Baptême sera instituée, en général le dimanche suivant l’Épiphanie. Quant aux Noces de Cana, elles sont marquées dans la liturgie le 7 janvier et le deuxième dimanche de l’année C (ce sera ainsi le cas le 17 janvier prochain).

En Orient, l’Épiphanie (ou Théophanie) connaît une évolution inverse avec l’importation, au IVe siècle, de la fête de Noël à laquelle va se rattacher l’adoration des mages : l’Épiphanie se recentre alors davantage sur le baptême. Aujourd’hui encore, c’est d’ailleurs par une bénédiction des eaux que la fête est le plus souvent marquée chez les orthodoxes.

Pourquoi les rois et la galette ?

C’est Tertullien (vers 200) qui, le premier, a donné le titre de rois aux mages venus visiter Jésus à Bethléem. Leur nombre de trois rappelle les trois continents d’où ils étaient censés provenir, et leurs cadeaux soulignent que le Christ est à la fois roi (or), dieu (encens) et homme mortel (myrrhe), comme le décrira saint Ambroise de Milan au IVe siècle. Quant à leurs noms, Gaspard, Melchior et Balthazar, ils apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle.

La galette trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique, célébrées au moment du

solstice d’hiver et qui se terminaient par la fête de Sol Invictus. Lors de ces fêtes païennes, les Romains avaient l’habitude d’inverser les rôles (ainsi entre maîtres et esclaves) et utilisaient la fève d’un gâteau pour désigner le « Prince des Saturnales » qui voyait tous ses désirs exaucés le temps d’une journée. La coutume voulait que le plus jeune de la maisonnée se place sous la table et nomme le bénéficiaire de la part qui était désignée par la personne chargée du service.

En Orient, lors de la fête de saint Basile, le 1er janvier, la tradition est aussi de placer une pièce d’or dans le gâteau de Saint-Basile

Jésus était né à Bethléem en Judée,au temps du roi Hérode le Grand.Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem    et demandèrent :« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

Voir, reconnaître, voilà des grâces à demander à l'Enfant Dieu ! Savoir regarder pour reconnaître les « signes » du Seigneur dans nos vies, consulter pour ne pas se tromper et obéir à la voix du Seigneur ! Les Mages ont vu l’Étoile parce qu'ils étaient en éveil, ils attendaient le Messie, sans doute, comme beaucoup d'autres à l'époque, ils attendaient un Messie Libérateur et Sauveur mais d'une façon toute humaine, certainement pas ce Jésus que nous apprenons à connaître chaque jour un peu mieux. Ils ont pris la route parce qu'ils ont vu une étoile différentes des autres et ils l'ont suivie . Mais comme dans toute vie il y a des jours lumineux et des jours « tristounets », voilà que l’Étoile se cache , comme Jésus semble se cacher parfois dans nos vies. Les Mages , tout savants qu'ils sont , n'hésitent pas à se renseigner ! Et nous quand nous sommes un peu perdus, désorientés savons-nous aller là où il convient pour être remis sur « les rails ». Non pas vers une ou un diseur(se) de bonne aventure, vers un « coach » comme c'est devenu la mode aujourd'hui, mais vers un prêtre, un religieux(se) un frère chrétien vraiment bien éclairé ! Les Mages ne connaissent personne dans ce coin, ils s'adressent au premier venu qui s'empresse de de faire remonter l'information à qui de droit !

 En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.    Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,pour leur demander où devait naître le Christ.    Ils lui répondirent :« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :    Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef,qui sera le berger de mon peuple Israël. »  

Il s'ensuit, comme le décrit l’Évangile, un branle-bas de combat ! Les subalternes font remonter l’information à Hérode qui « est bouleversé »  précise le texte, et tous les Hiérosolymitains avec lui. Vite on réunit les dignitaires qui savent sans doute ce qui se dit de plus juste à propos de cet enfant, et ils ne manquent pas de citer l’Écriture Sainte !  Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef,qui sera le berger de mon peuple Israël. »  

Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;  puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »    Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Hérode le fourbe, le jaloux, le sanguinaire, convoque les Mages pour obtenir des précisions sur l’événement et prendre ses dispositions, mais en excellent stratège il ne livre évidemment pas le fond de sa pensée. Il tâche de se concilier ses interlocuteurs , de les manipuler en réalité , d'en faire des alliés sûrs, pour mieux cibler « sa proie ». Il propose même aux Mages de repasser à Jérusalem, au Palais, car lui aussi désire « se prosterner » lui le roi, le vrai, l'unique, devant ce Petit Roi en devenir ! Missionnés par le chef du lieu, les Mages peuvent reprendre leur chemin !

Quant à l'Enfant-Roi, prenons conscience que dès Son berceau Jésus est confronté à l'hostilité de l'Autorité politique et religieuse de Son époque. En prenant chair de notre chair, Jésus s'expose totalement à nos roueries humaines, nos jalousies, nos peurs de l'autre, nos rivalités … Jésus, nous l'avons dit, et nous le redirons, dès la naissance se livre tout entier, Il ne garde rien, pour nous apprendre ce que veut dire AIMER, pour nous apprendre à conjuguer la réalité profonde de ce verbe, non seulement à tous les temps, mais dans toutes les circonstances de nos vies, dans toutes les étapes de nos vies !

En ce début d'année liturgique où nous allons revivre le déroulé de cette Vie offerte par Amour, peut-être pourrions-nous garder en mémoire cet événement de la Vie de notre Maître et Seigneur, et décider, dans notre cœur, de nous poser la seule vraie question : dans cette circonstance ( difficulté, épreuve, changements de tous genres ...) comment puis-je Lui prouver que je L'aime, que je suis Son disciple, que j'ai choisi de Le suivre pas à pas, en LE REGARDANT ?

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.    Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.    Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;et, tombant à ses pieds,ils se prosternèrent devant lui.Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents :de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Après cette petite halte auprès du Roi Hérode les Mages repartent rassérénés, d'autant qu'en prenant la route, l’Étoile ressurgit . Ils n'ont plus qu'à se laisser conduire ! De fait, à un moment, l’Étoile, en se positionnant, indique le lieu précis qui abrite le nouveau-né et ses parents. Un lieu qui n'a vraiment rien à voir avec les dorures qui abritent habituellement les personnes de noble naissance. Devant ce dénuement, les Mages auraient pu douter, se décourager, rebrousser chemin. Rien de tout cela chez eux

Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils entrent, voient, tombent à ses pieds, ( aux pieds d'un tout-petit ! ) et se prosternent. Les Mages, des Savants, qui ont effectué un grand voyage, se prosternent devant ce bébé apparemment semblable à tous les bébés ! Dans ce tout-petit , forts d'une Lumière tout intérieure et sans doute de quelques prophéties : sur toi se lève le Seigneur,sur toi sa gloire apparaît.    Les nations marcheront vers ta lumière,et les rois, vers la clarté de ton aurore.    Lève les yeux alentour, et regarde :tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;tes fils reviennent de loin,et tes filles sont portées sur la hanche.    Alors tu verras, tu seras radieuse,ton cœur frémira et se dilatera.Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,vers toi viendront les richesses des nations.    En grand nombre, des chameaux t’envahiront,de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront,apportant l’or et l’encens ;ils annonceront les exploits du Seigneur. Les Mages RECONNAISSENT le roi des Juifs qui vient de naître ? Sans, une grâce bien spéciale venue du Père, la grâce de la foi , ces chercheurs n'auraient jamais pu RECONNAÎTRE dans ce bébé le DEJA Roi de l'univers ! Un Roi tellement différent de celui que le peuple attendait , tellement différent de celui que la conscience populaire espérait ! Et ils n'ont pas honte de déposer à Ses pieds Les trésors d’au-delà des mers... l’or et l’encens et la myrrhe trésors habituellement réservés aux plus hauts dignitaires des Peuples. C'est déjà annoncer de façon discrète, qui ils reconnaissent dans cet enfant qui gazouille devant eux :

L'or qui symbolise la royauté, son éclat, son rayonnement !

L'encens honore la divinité, cet attrait de l'infini !

La myrrhe qui devient l'annonce prophétique de la Passion et de la mort du Fils de Dieu

Ces présents signifient en quelque sorte l'allégeance des Mages à Celui, bien que tout petit encore, qui contient l'univers et que l'univers ne peut contenir ! S'ils se prosternent devant ce si jeune enfant c'est qu'ils reconnaissent en Lui, le Roi-Messie que le monde attend et espère, et qui devient par l’expression de leur respect « tombant à ses pieds,ils se prosternèrent » leur propre roi !

Arrêtons-nous, quelques instants, sur la démarche des Mages qui cherchent leur chemin après la disparition de l'étoile . Ces savants ne se lamentent pas, ne rendent personne responsable de leur mésaventure, ils avouent simplement leur trouble demandent de l'aide pour se réorienter le cas échéant. Certains, parmi nous froncent les sourcils, et s'étonnent, que Dieu, s'Il leur a permis de se mettre en route, n'accompagne pas leurs pas sans ce bivouac apparemment inutile ! Apparemment seulement ! Car cette halte inopinée va leur permettre de comprendre la suite et de protéger l'Enfant de la folie meurtrière d'un monarque jaloux de son statut ! Certains événements, dans nos vies, semblent nous retarder , nous détourner du projet envisagé, rappelons-nous le grand voyage des Mages, nous ne comprenons pas sur le moment le pourquoi de telle étape mais faisons confiance, Dieu sait , Il nous conduit toujours vers le meilleur vers de verts pâturages:Le Seigneur est mon pasteur; je ne
manquerai de rien
. Il me fait reposer dans de verts pâturages,

il me mène près des eaux rafraîchissantes;il restaure mon âme. Il me conduit dans les droits sentiers, à cause de son nom. Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis; tu répands l'huile sur ma tête; ma coupe est débordante. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront, tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la maison de Yahweh, pour de longs jours. (Ps23) Jamais, non JAMAIS le Seigneur ne lâche notre main, le « lâcheur » c'est soi !

La preuve , s'il en est besoin : Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Inspirés de prendre un autre chemin, les Mages déjouent le plan machiavélique du Roi en place. Ils permettent aux parents de Jésus de s'éloigner avec l'Enfant – Roi , le temps nécessaire pour échapper à la fureur de celui qui se croit tout-puissant et veut L'éliminer.

Dans nos vies Dieu ne renonce pas à Son projet d'amour Il fait tout concourir à Son dessein, quelles que soient les apparences , à nous de Lui faire confiance ! :Nous savons d'ailleurs que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son éternel dessein. (Rom 8)

Lève-toi, et resplendis! Car ta lumière paraît, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi.Voici que les ténèbres couvrent la terre, et une sombre obscurité les peuples; mais sur toi Seigneur se lève, et sa gloire se manifeste sur toi. Les nations marchent vers ta lumière, et les rois vers la clarté de ton lever. Lève tes regards autour de toi, et vois: Tous se rassemblent, ils viennent à toi; tes fils viennent de loin, et tes filles sont portées sur les bras. Tu le verras alors, et tu seras radieuse; ton cœur tressaillira et se dilatera; car les richesses de la mer se dirigeront vers toi, les trésors des nations viendront à toi. Des multitudes de chameaux te couvriront, les dromadaires de Madian et d'Epha; tous ceux de Baba viendront, ils apporteront de l'or et de l'encens, et publieront les louanges du Seigneur ... Le soleil ne sera plus ta lumière pendant le jour, et la lueur de la lune ne t'éclairera plus; le Seigneur sera pour toi une lumière éternelle, et ton Dieu sera ta gloire.Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne se retirera plus; car le Seigneur sera pour toi une lumière éternelle; et les jours de ton deuil seront achevés. Dans ton peuple, tous seront justes, et ils posséderont le pays pour toujours, eux, le rejeton que j'ai planté, l'ouvrage de mes mains, créé pour ma gloire. Le plus petit deviendra un millier, et le moindre une nation puissante. Moi, le Seigneur en leur temps, je hâterai ces choses. (Is 60)

L'Ermite

 

samedi 25 décembre 2021

NE PAS COMPRENDRE !

 

FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE


Année C


(Lc 2, 41-52)




Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.    Quand il eut douze ans,ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.    À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.    Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.    Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,en continuant à le chercher.    C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,assis au milieu des docteurs de la Loi

Il n'est pas difficile d'imaginer l'angoisse de Marie et Joseph quand ils prennent conscience de l'absence de l'Enfant qui leur a été confié par le Seigneur Lui-même. Dieu Père leur fait confiance, Il les choisit pour en prendre soin et voilà qu'au cours d'un pèlerinage, l'Enfant disparaît sans laisser le moindre indice. Un véritable drame qui génère une inquiétude intense, difficile à maîtriser. Ils reviennent sur leurs pas et remontent jusqu'au Temple où ils Le trouvent assis au milieu des Docteurs. Ils n'arrivent au Temple qu'après trois jours d'inquiétude, de questions, posées aux uns et aux autres ! TROIS JOURS ! Cela ne vous dit rien ? C'est le délai souvent cité dans l’Écriture Sainte pour des actions importantes, des moments de grande intensité, pour la mort/ Résurrection du Seigneur :

Moïse étendit sa main vers le ciel et, pendant trois jours, il y eut des ténèbres opaques sur tout le pays d'Égypte. Pendant trois jours, personne ne vit son frère ni ne bougea de sa place. Mais tous les fils d'Israël avaient de la lumière là où ils habitaient. (Ex 10)

Ils marchèrent trois jours au désert sans trouver d'eau. (Ex 15)

il dit au peuple: " Soyez prêts dans trois jours. N'approchez pas vos femmes. (Ex 19)

Il les retint sous bonne garde pendant trois jours. Le troisième jour, il leur dit : « Faites ce que je vais vous dire, et vous aurez la vie sauve, car je crains Dieu. (Gn 42)

: « Préfères-tu qu'il y ait la famine dans ton royaume pendant trois ans ? Ou préfères-tu être poursuivi par tes ennemis et fuir devant eux pendant trois mois ? Ou préfères-tu qu'il y ait la peste dans ton royaume pendant trois jours ? Réfléchis donc, et choisis ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. » (2S 24)

Le Seigneur donna l'ordre à un grand poisson d'engloutir Jonas. Jonas demeura dans ses entrailles trois jours et trois nuits. (Jo 2)

« En entendant ces paroles, Sara monta dans la chambre du haut, et elle resta trois jours et trois nuits sans manger ni boire ; elle faisait de longues prières, et elle implorait Dieu en versant des larmes pour être délivrée de ce déshonneur. (Tb 3)

Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »

Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais (Jn 2)

« J'ai pitié de cette foule, car depuis trois jours déjà ils sont avec moi, et n'ont rien à manger. (Mc 8)

« Cet homme a dit : 'Je peux détruire le Temple de Dieu et, en trois jours, le rebâtir.' (Mt 26)

« Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger. (Mc 9)

ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. » (Mc 10)

il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient
sur son intelligence et sur ses réponses.Les gens n'ont pas fini de s'étonner, ils sont bien loin d'imaginer qui est en vérité cet enfant, apparemment surdoué, qui émerveille par son intelligence et par les réponses données à ses interlocuteurs de l’instant. Pour le moment, ils voient un adolescent bien éveillé et surprenant. Ses parents eux-mêmes sont « frappés d'étonnement » dit le texte ! 

En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, Ils sont avant tout PARENTS et se conduisent comme tels. Ils n'hésitent pas une seconde à exprimer leur désarroi face à une telle désinvolture. Ils ont une mission, parce qu' ils ne comprennent pas tout, ils voient, en Jésus, un adolescent semblable à tous les adolescents qui a failli à son devoir de soumission. Marie s'empresse de prendre la parole pour tenter de comprendre l'incompréhensible !

et sa mère lui dit :« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?Vois comme ton père et moi, »

Marie et Joseph comme tous les parents responsables, tentent la question qui pourrait, qui devrait dénouer la situation . Marie essaie également d'éveiller le jeune adolescent à prendre conscience des conséquences de son acte apparemment irréfléchi :

    - pourquoi nous as-tu fait cela

  • nous avons souffert en te cherchant !

    Marie veut comprendre le sens de la démarche de son enfant et Elle veut lui montrer que son geste n'est pas anodin, en parents conscients de leur responsabilité ils ont souffert et ils l'on cherché !

Quand Jésus semble se cacher dans nos vies quelle est notre réaction ? Persévérons-nous dans notre quête d'absolu ou bien nous envoyons tout promener en disant comme, une connaissance aujourd'hui même: « Quant à la prière elle ne m'est guère utile alors je m'en détourne aussi.. Je te demande de ne plus prier pour moi , je ne le veux plus » Ne sommes-nous pas parfois ces enfants capricieux et colériques qui boudent pour un oui et pour un non, qui tapent du pied quand Dieu semble se taire ? Ou bien, patiemment, nous continuons de chercher dans l’Écriture, dans la prière, dans le silence – Dieu parle quand je fais silence- si je bavarde trop je ne peux pas L'entendre, Lui, la brise légère !

Que répond Jésus ?

Il leur dit :« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »    Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. L'étonnement change de camp si j'ose dire, Jésus est surpris de la remarque de Marie. Pour Lui, ce contact avec les Docteurs de la Loi est normal, vital semble-t-il. Bien que très jeune encore, Il veut connaître ce qui les anime, Il pourra , comme Marie Elle-même, « méditer et conserver toutes ces choses dans Son cœur », Jésus vit là une première approche de ceux qui le contesteront un jour. Plus troublant encore est le second membre de Sa réponse qui reste une question troublante pour Ses parents : Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? Ne se révèle-t-Il pas, dés cet

instant, comme Fils du Très Haut qu'Il appelle « mon Père » et cela en présence de son Père putatif ? Il est certain que Marie et Joseph peuvent être troublés ! Donc, Sa vraie maison, c'est Celle de Dieu ? C'est dans le Temple et dans l'Univers-Temple, qu'Il est, et se sent vraiment chez Lui ! Marie et Joseph, depuis l'apparition de l'Ange font tout pour cet enfant et voilà qu'Il déclare être chez Lui dans la Maison de Dieu et qu'Il parle d'un Père autre que Joseph qui pourtant le nourrit et le chérit ! C'est tout simplement incompréhensible et c'est bien ce que déclare l’Évangéliste : ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Quelle épreuve ! Ils ne sont pas sur la « même longueur d'onde », ils ne parlent pas des mêmes personnes , ce jeune garçon a un autre centre d'intérêt qui échappe à Ses parents ! Marie et Joseph sont dans l'abnégation absolue, ils avancent dans la foi, ils ne comprennent pas tout de la mission confiée, ils s'abandonnent totalement. Quelle humilité !

Combien de parents font cette douloureuse expérience devant les choix inattendus de leurs enfants au point que certains barrent la route parfois, parce qu'ils ne comprennent pas, et prennent le risque de voir s'éloigner l'enfant qui leur devient étranger et, dans certains cas, les rejettent. Combien nous devons prier pour les parents afin qu'ils maintiennent le dialogue et respectent l'orientation envisagée tout en accompagnant s'il s'agit d'une erreur d'aiguillage !

Jésus ne cherche pas à expliquer, à convaincre, Marie et Joseph gardent le silence. L'un et les autres manifestent un grand respect , il n'y a pas de violence, ni d'un côté, ni de l'autre, et Jésus reprend sans mot dire la route du retour dans cette maison provisoire de Nazareth !

Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,et il leur était soumis. Jésus reprend sa vie ordinaire, d'enfant ordinaire, soumis à ceux qui ont reçu la mission de Le conduire à la maturité.et Jésus, grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.Jésus ne se montre pas différent des jeunes de son âge, ce qui étonnera le moment venue de Sa vie publique, au point de déranger l'ordre établi : " D'où lui viennent cette science et ces miracles? N'est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Judas? Et ses sœurs, ne sont-elles pas toutes chez nous? D'où lui vient donc tout cela`? " Et il était pour eux une pierre d'achoppement. Mais Jésus leur dit: " Un prophète n'est sans honneur que dans sa patrie et dans sa maison. " Et il ne fit pas là beaucoup de miracles à cause de leur incrédulité. (Mt 13)

Quant à Marie et sans doute Joseph, elle « gardait dans son cœur tous ces événements ».

Demandons, les uns pour les autres la grâce du silence et celle de la patience. Il nous arrive de ne pas comprendre ce que le Seigneur attend de nous , il est bon alors de s'abandonner dans la confiance, sûrs qu'à Son heure, le Seigneur montrera et conduira toutes choses pour Sa plus grande Gloire.




Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.


Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! 

(Ps 83, 5a)

De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;

mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !

Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !

Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.

L'Ermite


vendredi 24 décembre 2021

NOËL 2021 - AN NEUF 2022

NOEL 2021 – AN NEUF 2022


Sous le signe de la Barque de Pierre en proie à la violence du vent !

Ne te réjouis pas à mon sujet, ô mon ennemie; car, si je suis tombée, je me relèverai; si je suis assise dans les ténèbres, le Seigneur est ma lumière. (Mi 7)

Notre Barque-Église est rudement ballottée en cette année 2021 et 2022 en est éclaboussée. Certains, parmi nos frères et sœurs, tremblent de tout leur être. Quelques un(e)s en catimini , parfois d'une voix qui se voudrait convaincante, expriment leurs doutes , leurs craintes : «  notre Barque-Église prend l'eau elle va couler, c'est fini ! » etc Il y en a même un, -je ne le nomme pas, il serait trop content, le mieux c'est de l'ignorer,- qui, à travers le « témoignage » de tel ancien prêtre aujourd'hui marié, voudrait trouver dans l'épreuve actuelle, une justification à la situation personnelle de ceux et celles qui, comme lui, ont été contraints d'endosser un autre statut. Toutefois, il est urgent de redire encore plus fort à ceux qui se frottent les mains ...en ca-t -m -ni :


Il n’a pas dit que tu coulerais

Il n’a pas dit que sombrerais

Il a dit : allons de l’autre bord (Bis)

1. Si la mer se déchaîne, si le vent souffle fort

Si la barque t’entraîne, n’aie pas peur de la mort (bis)

2. Si ton cœur est en peine, si ton corps est souffrant

Crois en Jésus, Il t’aime, Il te donne la paix (bis)

3. Si un jour sur ta route, tu rencontres le mal,

Ne sois pas dans le doute, Dieu aime ses enfants (bis)


Dieu, en Jésus, nous redit :

" Pourquoi êtes-vous peureux, hommes de peu de foi? " Alors il se dressa et commanda avec force aux vents et à la mer, et il se fit un grand calme. Et les hommes, saisis d'admiration, disaient: " Qui est-il donc, que même les vents et la mer lui obéissent? (Mt 8)

Et c'est le même qui nous redit :

Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. (Mt 24)

Pourquoi trembler, pourquoi avoir peur, pourquoi gémir, pourquoi juger nos frères et sœurs défaillants, laissons ce jugement à Celui qui sonde les reins et les cœurs, lui connaît le détail des itinéraires, les souffrances cachées, les erreurs d'orientation, les tribulations des uns et des autres, nous, écoutons Jésus qui parle encore et toujours au présent ! Rappelons-nous cette conversation avec Ses disciples, , accrochons-nous à elle comme à la rame qui nous sauve du doute, de nos peurs, voire de notre désespoir  :

Simon Pierre, prenant la parole, dit: " Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant.

Jésus lui répondit: " Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux: tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. " (Mt 16)

Nous le savons le Maître de la Barque-Église, c'est Lui, Jésus. Comme hier Il nous redit « ne craignez pas, les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre Elle, priez plutôt pour les victimes, pour ceux qui sont tombés lourdement, pour ceux qui sont montrés du doigt à tort et qui prennent sur leurs épaules, avec Moi, ma croix, comme je le précise ailleurs :Je pense à l'archevêque de Paris vraisemblablement victime de vengeances (cf certains articles d'une presse sérieuse, cf les propos du St Père).

Il n'y a pas de disciple au-dessus du maître, ni de serviteur au-dessus de son Seigneur. Il suffit au disciple d'être comme son Maître, et au serviteur comme son Seigneur. S'ils ont appelé le Maître de maison Béelzéboul, combien plus les gens de la maison! (Mt 10) .

Relevons la tête, Christ vient nous sauver, Christ est vainqueur de toutes nos bassesses, Christ vient nous renouveler, donnons-Lui la permission de nous empoigner pour nous arrimer dans la Barque-Église à l'aide des solides cordages qui ne passent pas, comme la Parole de Dieu et les Sacrements de l’Église, Sainte dans et par Son Fondateur ! Et

Pousse (poussons) des cris de joie et sois (soyons) dans l'allégresse, fille de Sion; car voici que je viens et j'habiterai au milieu de toi, -oracle du Seigneur (Za 2)


Nous terminerons alors notre année dans la paix et l'allégresse des sauvés par Celui qui vient et veut nous accompagner, tout au long de 2022, si nous restons bien dans Ses cordages. Avec Lui et par Lui, je vous souhaite un joyeux Noël, et une année où nous resterons fermes dans la foi reçue par l'intermédiaire des Apôtres !

Joyeux Noël et Sainte Année ! 

L'Ermite


vendredi 17 décembre 2021

REMPLIE D'ESPRIT SAINT

 

QUATRIEME DIMANCHE DE L'AVENT

Année C


(Lc 1, 39-45)


Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Nous avons, au mois d'août,méditer cette péricope mais je vais tenter de l'accueillir avec un regard neuf , tourné cette fois vers la merveilleuse et unique fête de Noël. Ce jour si particulier, où Dieu , oui Dieu,( nous n'avons pas d'autre terme pour exprimer qui Il est )

« Ô Toi l'au-delà de tout, comment t'appeler d'un autre nom ? Quelle hymne peut te chanter ? Aucun mot ne t'exprime. Quel esprit te saisir ? Nulle intelligence ne te conçoit.  ...Tu as tous les noms, comment t'appellerai-je ? Toi le seul qu'on ne peut nommer  (Grégoire de Nazianze)

épouse notre nature humaine en s'enfermant, comme tout humain, dans le Tabernacle de cette femme, à nulle autre pareille, puisque seule, elle a été préservée de la faute originelle, de nos communs premiers parents !

Marie vient d'apprendre l'étonnante, la bouleversante, l'incroyable nouvelle : Elle, fille de la terre, devient , uniquement par grâce, le réceptacle, du Fils du Très Haut, l'Arche d’Alliance dont il est question dans l'Exode «  Il introduisit l'arche dans la Demeure, et posa le rideau pour voiler l'arche de la charte de l'Alliance comme le Seigneur le lui avait prescrit. (Ex40) !

Arche d’alliance,
Réjouis-toi,

Sur toi repose la présence
Du Dieu caché dans la nuée;
Par toi la route est éclairée
Dans le désert où l’homme avance.

Marie est cette Arche, cette Demeure du Seigneur. Marie comme le déploient les litanies qui lui sont consacrées est la Demeure de la Sagesse, le Miroir de la Sainteté divine, la Cause de notre joie, le Temple du Saint-Esprit, la Demeure comblée de gloire, la Demeure toute consacrée à Dieu, la Rose mystique, la Tour de David,la Tour d’ivoire, la Maison d’or, l'Arche de la nouvelle Alliance, la Porte du Ciel, l'Étoile du matin, la Splendeur du monde, parce que Celui qu'Elle porte est tout cela et bien plus,

et même en gestation, c'est Lui qui lui permet d’Être Sa Mère bénie entre toutes les femmes ! Marie, si petite et si grande, reçoit la troublante mission d'accompagner Sa croissance humaine , dans toutes ses dimensions jusqu'à l'heure , choisie par le Père, pour ACCOMPLIR le Mystère caché depuis des siècles !

De cette Église, je suis devenu ministre, et la charge que Dieu m'a confiée, c'est d'accomplir pour vous sa Parole, le mystère qui était caché depuis toujours à toutes les générations, mais qui maintenant a été manifesté aux membres de son peuple saint. Car Dieu a bien voulu leur faire connaître en quoi consiste, au milieu des nations païennes, la gloire sans prix de ce mystère : le Christ est au milieu de vous, lui, l'espérance de la gloire ! (Co1)

Je combats pour que leurs cœurs soient remplis de courage et qu'ils soient rassemblés dans l'amour, afin d'acquérir toute la richesse de l'intelligence parfaite, et la vraie connaissance du mystère de Dieu. Ce mystère, c'est le Christ, en qui se trouvent cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. (Co 2)

Marie, toute jeune fille, aurait pu en tirer une pointe de fierté, et se concentrer sur ce Mystère, en essayant de comprendre , de se nourrir Elle-même de cette vie qui la nourrissait déjà « Ô échange admirable ! Le Créateur de l’homme, en prenant chair de la Vierge Marie, nous donne part à sa divinité ! » (Vêpres de la veille au soir en la solennité de Marie Mère de Dieu, 1 ère antienne)

Eh bien non ! Marie vient d'apprendre que son aînée et cousine, attend aussi un enfant, Elle s'élance sans tarder, pour la soulager . Elle qui devient la Première parmi toutes les femmes de la terre, est aussi la première à se mettre en route pour servir le SERVITEUR DE DIEU.

La première en chemin Marie, tu nous entraînes
À risquer notre oui Aux imprévus de Dieu

Et voici qu'est semé En argile incertaine
De notre humanité Jésus-Christ, fils de Dieu

La première en chemin En hâte tu t'élances
Prophète de celui Qui a pris corps en toi

La parole a surgit Tu es sa résonance
Et tu franchis des monts Pour en porter la voix

Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.Or, quand Élisabeth

entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Remarquons ce qui se passe : Élisabeth entend la salutation de sa cousine et l'enfant qu'elle porte tressaille en elle . Les deux enfants se reconnaissent, pour Jésus, c'est normal, Il est Dieu fait homme , Jean Baptiste est, en cet instant, touché par la grâce divine, cette Présence irradiante à laquelle, nul n'échappe s'Il se laisse visiter par le Maître divin. Jean lui-même est rempli d'Esprit Saint, n'est-ce pas le message de l'Ange à son père Zacharie , :

« Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean. Tu en auras joie et allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance... il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère. »

Ce tressaillement de l'enfant informe Élisabeth qui fut remplie d’Esprit Saint    et s’écria d’une voix forte

Ce n'est pas Élisabeth qui parle, mais l'Esprit Saint . Jésus ne dira-t-Il pas plu tard :

Celui qui ne m'aime pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. Mais le Consolateur, l'Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. (Jn14)

Lorsqu'on vous livrera, ne vous préoccupez ni de la manière dont vous parlerez, ni de ce que vous aurez à dire: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. (Mt 10)

Et quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous préoccupez pas d'avance de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit-Saint. (Mc13)

Élisabeth n'était pas au courant de cette visite, Élisabeth n'a pas pu préparer un discours bien construit , ce qui se passe en elle, à cet instant, lui donne assurance et éloquence, elle prononce des paroles qui la dépassent, parce qu'UN AUTRE, L'ESPRIT SAINT, l'envahit et inspire les mots que sa voix transmet. Comme celui qu'elle porte sera La Voix qui transmet le projet de Dieu, lui aussi, Jean, inspiré par l'Esprit de Dieu. :

«Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe.» (Jn 1)

Et que dit Élisabeth d'une voix forte, d'une voix assurée, d'une voix qui n'a rien à cacher, d'une voix que je dirais « missionnaire » (évangélisatrice). Si Élisabeth parle fort c'est qu'elle veut être entendue :

:« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. 

Voilà la merveille, l'inattendu attendu, Celui que le monde attend , le choisi de Dieu, le béni de Dieu, l'oint du Très Haut, ce fruit hors du commun, Il est là, présent et c'est Lui qui, par Sa présence donne à Marie, Sa Mère, d'être La Femme bénie entre toutes les femmes , celles d'hier, d'aujourd'hui et de demain parce qu'Elle porte en son sein Celui qui n'a ni commencement ni fin en tant que Dieu, et qui se fait semblable à nous en tant qu'homme à l'exception du péché !

Tu n'as pas voulu de sacrifices ni d'offrandes, mais tu m'as fait un corps. Tu n'as pas accepté les holocaustes ni les expiations pour le péché ; alors, je t'ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c'est bien de moi que parle l'Écriture. (Hé10, 2ème lecture)

Élisabeth est dans l'émerveillement de cette Présence et de ce qu'elle provoque en elle :

D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.

Avec Élisabeth, posons-nous la question des questions : Pourquoi moi ? Pourquoi ce bonheur d'avoir été rencontré(e) par le Christ et qu'est-ce que je fais de cette grâce incommensurable ? Qu'est-ce que j'en fais ? Est-ce un petit vernis de protection ou bien une réelle implication , une foi qui me porte et déplace, les montagnes de l'égoïsme, du pouvoir, de l'avoir, de la corruption sous toutes ses formes ? Suis-je à ce point frileux(se) que je mets, comme le dira Jésus, « la lampe sous le boisseau », l'empêchant d'irradier autour de moi ! Comme le disait récemment un texte de l'Avent, « réveillons-nous ! Oui l’Église est pécheresse,oui elle est fragile. N'oublions pas : nous sommes l’Église du Christ, c'est donc nous qui sommes fragiles, c'est nous qui sommes pêcheurs, mais l’Église est sainte dans Son fondement et dans Son Fondateur : le Christ Sauveur ! Debout, quittons nos robes de tristesse, réjouissons-nous, le divin Sauveur frappe à notre porte allons-nous la lui ouvrir en grand, tout grand ?

Sœurs, frères, il est temps de revêtir nos habits de fête, ceux de la confiance, du pardon, de la paix en recevant cette paix de Celui qui la donne, notamment au sacrement du pardon ! Excusez-moi d'insister, mais croire, aimer, c'est aller au-delà des apparences, au-delà du péché de l’Église , croire c'est accueillir dans ma vie LA PAROLE INCARNEE et Elle a pris notre chair de péché pour que nous n'ayons pas peur d'Elle ! Heureux ceux qui croient en l'accomplissement des Paroles du Seigneur, c'est la conclusion, en même temps que l'introduction, à une vie de foi renouvelée, d’Élisabeth, remplie d'Esprit Saint !

Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »



Rose Mystique

La première en chemin Pour suivre à Golgotha
Le fils de ton amour Que tous ont condamné

Tu te tiens là debout Au plus près de la croix
Pour recueillir la vie De son cœur transpercé

Marche avec nous Marie Sur nos chemins de croix
Ils sont chemins vers Dieu Ils sont chemins vers Dieu

La première en chemin Avec l'Église en marche
Dès les commencements Tu appelles l'Esprit

En ce monde aujourd'hui Assure notre marche
Que grandisse le corps De ton fils Jésus-Christ

Marche avec nous Marie Aux chemins de ce monde
Ils sont chemins vers Dieu Ils sont chemins vers Dieu

Marche avec nous Marie Aux chemins de ce monde
Ils sont chemins vers Dieu Ils sont chemins vers Dieu

 Georges Lefèbvre / Marie-colette Guedon



L'Ermite