SIXIÈME DIMANCHE DE PÂQUES 2016
(Jn 14, 23-29)
UNE DEMEURE ! CHEZ TOI !
En
ce temps-là,Jésus disait à ses disciples « Si quelqu’un
m’aime,il gardera ma parole ; mon Père l’aimera,nous
viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui
qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles.Or, la parole que vous
entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a
envoyé.
La
semaine dernière, Jésus nous donnait le commandement de l'Amour,
Il en faisait le signe par excellence qui témoignerait de notre
appartenance au cercle de Ses disciples. Être disciples, c'est faire
partie de Ses proches, partager
Son mode de vie, Ses soucis, Ses espérances, c'est vivre de ce qui
Le fait vivre, recevoir Son enseignement et se laisser animer par son
contenu, le faire totalement sien, y adhérer sincèrement. C'est,
justement ce que Jésus demande aujourd'hui :
« Si
quelqu’un m’aime,il gardera ma parole ; mon Père
l’aimera,nous
viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une
demeure. »
En
accueillant l'Enseignement du Maître, le disciple manifeste son
attachement, son adhésion, son amour, son respect. Cet enseignement
découle de la parole qui prend vie et forme et donne du sens. Jésus
va encore plus loin, Il s'identifie à cette Parole puisqu'Il précise
que « L'aimer c'est garder Sa parole » et
qu'en conséquence , le Père aimera celui qui accueille et aime la
parole du Fils et que les deux , le Père et le Fils, non seulement
viendront habiter chez celui qui aime mais Ils y établiront leur
demeure. Si le disciple aime Jésus, Il ne peut qu'aimer Sa Parole et
en vivre et, en retour Le Père et le Fils demeurent, s'établissent,
dans son être, Ils en font leur Temple, leur habitation.
Réalisons-nous,
vraiment que nous sommes, pouvons être « la demeure du Père
et du Fils et du Saint Esprit » car nous ne pouvons
« héberger »l'un sans les autres ! Dieu est UN
en Trois Personnes distinctes mais indivisibles.
Je
suis, tu es, nous sommes, demeure de Dieu, à condition de
vivre de SA PAROLE !
Prenons
le temps d'accueillir ce message au fond de notre être pour qu'il
devienne une source incessante d'action de grâce et, surtout, nous
aide à vivre « en grâce » !
J'évoquais
la Présence de l'Esprit, Jésus ne tarde pas, ici, à compléter Sa
pensée, Il annonce la venue, du Défenseur, c'est-à-dire , de notre
Protecteur, et, comme tout part du Père, c'est Lui, le Père, qui
l'enverra dès que le Fils aura été glorifié :
Je
vous parle ainsi,tant que je demeure avec vous ;mais le
Défen-
seur,l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,lui,
vous enseigne-ra tout,et il vous fera souvenir de tout ce que je vous
ai dit.
Quant
à l'Esprit, non seulement Il nous protège mais Il nous enseigne, Il
permet aux disciples de comprendre ce qui reste obscur, pour eux,
dans l'Enseignement du Maître, et nous éclaire sur notre propre
chemin. Pour recevoir cet éclairage, il est indispensable d'être
attentifs, de faire taire notre imagination , cette folle du logis
qui brouille et embrouille notre esprit, il n'y a pas d'autre chemin
pour entendre l'Esprit « parler à notre esprit » .
C'est en cultivant le silence intérieur que nous pouvons entendre,
reconnaître et accueillir les motions de l'Esprit. L'Esprit Saint
nous parle, nous guide, or souvent, très souvent nous sommes absents
de chez-nous , tant nous sommes agités, troublés, si ce n'est
dissipés.
N'est-ce
pas pour rassurer Ses disciples et pour nous rassurer que Jésus
poursuit en nous offrant la paix ?
Je
vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à
la manière du monde que je vous la donne.
« La
paix à la manière du monde »
s'obtient par la dissuasion, dans des rapports de force, parfois
par d'âpres négociations,
la plupart du temps par les armes. Cette paix-là est fragile, et
peut, hélas, facilement être remise en question.
La
paix de
Jésus
est don de Dieu, fruit de l'Esprit « Le
fruit de l'Esprit, c'est la charité, la joie, la paix, la patience,
la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la
tempérance. » Gal
5,22 Elle
s'épanouit dans un cœur qui se laisse travailler par l'Esprit, un
cœur qui accueille la Parole et la garde. « Ma
mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent. »
Lc
8,21 répond
Jésus à cette femme qui loue « la
femme qui l'a porté »
Que
votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.Vous avez entendu ce
que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous.Si
vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le
Père,car le Père est plus grand que moi. je vous ai dit ces choses
maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront,vous croirez. »
avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront,vous croirez. »
Souvenons-nous
que la Passion de Jésus approche, les apôtres sont inquiets, Jésus
est conscient du bouleversement qui est le leur aussi tente-t-Il de
les rassurer, de les encourager de leur faire comprendre qu'il n'y a
pas d' autre chemin possible que celui qu'Il manifestera en donnant
librement sa vie pour le salut de l'humanité. C'est aussi le chemin
du retour au Père, Il souhaite que les apôtres perçoivent que la
gloire, la béatitude, est à ce prix, que pour Lui, Jésus, ce
retour dans le sein du Père c'est Sa glorification. En s'incarnant,
Jésus a épousé toute notre humanité, toutes les étapes que nous
connaissons et, l'ultime passage de la Rencontre. Il en appelle à la
gratuité de leur attachement, à la pureté de leur amour : « Si
vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le
Père, »
Aimer vraiment, c'est aimer l'autre, et ici,
le Tout Autre, pour ce qu'Il est non pour ce qu'Il nous donne. Ici
nous pouvons réfléchir à nos apparentes séparations, à ceux qui
rentrent à la maison du Père… certes, c'est toujours un
déchirement, et c'est normal, mais la joie profonde devrait vite
prendre le dessus ! Ceux qui entrent en Dieu connaissent la
paix, la joie, la béatitude. Leur vie s'épanouit en Dieu désormais,
ils ne souffrent plus, ne luttent plus , ils connaissent ce bonheur à
nul autre pareil, d’être établis en Dieu. Aimer vraiment c'est se
réjouir de ce qui fait le bonheur d'autrui et, ici de Jésus. C'est
à cet amour-là que Jésus nous invite : aimer l'autre pour
lui-même, non pour soi, dans une parfaite gratuité, pour qu'il soit
heureux lui, pleinement heureux !
Demandons
au Seigneur, les uns pour les autres, cette grâce d'une totale
gratuité (dans gratuité il y a grâce) dans nos amitiés, nos
relations, nos amours !
Que
Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
que son visage s’illumine pour nous ;
L'Ermite