CINQUIÈME DIMANCHE DE PÂQUES 2016
(Jn 13, 31-33a.34-35)
« Au
cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples,
quand
Judas fut sorti du cénacle, »
L'heure
est particulièrement solennelle, c'est, précise St Jean, le
dernier repas que Jésus prend avec Ses disciples, et c'est au
cours de ce repas que Jésus a tenté, en vain, de toucher le cœur
de Judas qui a quitté le groupe pour s'enfoncer dans la nuit de son
péché.
« Jésus
déclara :« Maintenant le Fils de l’homme est
glorifié,et Dieu est glorifié en lui.Si Dieu est glorifié en
lui,Dieu aussi le glorifiera ;et il le glorifiera bientôt. »
Jésus
ouvre son cœur, Son propos révèle à Ses frères que l'heure est
grave, mais sont-ils en mesure d'en percevoir et la profondeur et la
gravité ? Sans doute sentent-ils confusément que cette heure
porte un mystère, mais ils sont bien loin d'imaginer ce qui va
suivre. Quant à Jésus, en des termes clairs-obscurs, ne nous dit-il
pas ce qu'il a souvent évoqué, à savoir : son unité absolue
avec le Père :
« le
Père et moi nous sommes un » « Le Fils ne fait rien
qu'Il ne voie faire au Père » « Ce que fait le Père, le
Fils l'accomplit pareillement » .
En effet,
« Si Dieu est glorifié en lui,Dieu aussi le glorifiera ;et
il le glorifiera bientôt ».
En
Jésus qui se livre, le
Père réalise Son dessein d'amour : le salut de l'humanité, ce
salut
c'est Sa glorification ; en retour, Il partage cette gloire de
l'amour absolu avec le Fils et le : « bientôt »
annonce,
à mots
couverts,
ce
que Jésus a confie
bien des fois : sa propre résurrection.
"il
faut (pour) le Fils de l'homme beaucoup souffrir et être
rejeté par les anciens et des grands-prêtres et des scribes et
être mis à mort,et après trois jours , se lever ". Luc 9,22
« Or
d'abord il lui faut beaucoup souffrir et être rejeté de
cette
génération-ci. » Lc 17,23
« Parce
que le Christ devait souffrir ces choses, et entrer dans sa
gloire. » Lc 24,26
Jésus
poursuit cette conversation, à la manière d'un Testament . Si, à
un moment Jésus appelle ses disciples « amis » :
« Je
ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas
ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que
tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître. »
Jn 15,15
ici,
dans le contexte des heures qui Le séparent de La Passion, ils
deviennent Ses « Petits enfants, ».
Nous
pouvons percevoir dans ces termes, toute la tendresse que Jésus veut
leur exprimer avant de les quitter « c’est
pour peu de temps encore que je suis avec vous. »
Jésus
sait que Ses apôtres seront désorientés, déstabilisés, apeurés
aussi, cherche-t-Il à les rassurer en exprimant l'attachement qu'Il
leur porte. Puis Il poursuit cette conversation en donnant un
commandement nouveau,
il ne s'agit pas d'une simple recommandation, d'un souhait, non !
Jésus annonce et énonce « un commandement
nouveau »
sensé prendre une force particulière
à cette ultime étape de Sa vie. Si ce commandement n'a rien
de nouveau, dans sa première partie : « Je
vous donne un
commandement nouveau : c’est de vous aimer les
uns les autres. ». Ne
le trouvons-nous pas, en effet dans l'Ancien Testament ?
N'a-t-il pas une puissance particulière dans le Deutéronome, où
Dieu demande qu'il soit non seulement dans le cœur mais écrit sur
le front, attaché à la main, inscrit sur les piliers de la maison
comme un rappel constant de son importance ?
« On
t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bon, et ce que le
Seigneur
demande de toi : c'est de pratiquer la justice, d'aimer la
miséricorde, et de marcher humblement avec ton Dieu.
« Tu
aimeras le
Seigneur,
ton Dieu, de tout ton cœur,
de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements que je
te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur.
Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras
dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et
quand tu te lèveras. Tu les attacheras sur ta main pour te servir de
signe, et ils seront comme un frontal entre tes yeux. Tu les écriras
sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. » Dt
6,5
« Tu
ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les
enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis Yahweh. i Vous observerez mes lois. » Lv 19,18
Vous
traiterez l'étranger en séjour parmi vous
comme un indigène du milieu de vous; tu l'aimeras comme toi même,
car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. Je suis
Yahweh, votre Dieu. Lv
19,34
La
nuance apportée par Jésus est capitale : «
Comme
je vous ai aimés,
vous aussi aimez-vous les uns les autres ».
Ce
« comme je vous ai aimés » ouvre
une perspective insoupçonnée et insoupçonnable dont le poids et la
mesure sont incalculables ! Aimer comme
Jésus
cela ne veut-il pas dire , sans la moindre retenue, sans rien garder
pour soi, tout donner et se donner jusqu'à l'extrême si la grâce
nous en est faite ? Nous connaissons tous au moins UNE personne
qui donne et se donne, s'oubliant ne comptant ni sa peine, ni ses
privations, ni ses veilles, ni...c'est notre maman ! Oui, les
mamans, sont fabriquées dans « l'étoffe » du Christ ! »
Le
Père Damien, l'apôtre des lépreux était aussi de « cette
trempe » tous les saints, d'hier et d'aujourd'hui dont la vie
n'est que service, amour du plus petit, soutien du faible, de
l'opprimé, sont ainsi livrés !
« Aimer
comme Jésus » c'est
accueillir chaque personne comme un frère, une sœur, c'est
se livrer entièrement à la volonté du Père, c'est faire, dire, ce
que le Père veut et rien de plus, c'est aimer ses ennemis, prier
pour ceux qui nous font du mal, les bénir, vêtir celui qui est nu,
donner à manger à celui qui a faim, visiter le prisonnier, donner
sa vie …
Et
Jésus de poursuivre :
À
ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si
vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Comme
je vous ai aimés,vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci,
tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :si vous avez
de l’amour les uns pour les autres. »
Jésus
ne craint pas de se redire, Il reprend plusieurs fois son
« commandement », avec les variantes susceptibles de
toucher les cœurs et pour bien ancrer cela dans l'esprit des apôtres
et dans le nôtre !
La
seule façon de pouvoir être reconnus comme disciples, c'est
l'AMOUR ! Les paroles peuvent être du vent, le service peut
être entaché par nos intentions, l'Amour seul ne trompe pas.
« Quand
je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas
l'amour, je suis un airain qui résonne ou une
cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je
connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute
science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des
montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je
distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je
livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'amour, tout cela ne
me sert de rien
La
charité est patiente, elle est bonne; la charité n'est pas
envieuse, la charité n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle
point d'orgueil; elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne cherche
point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte
du mal; elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle se
réjouit de la vérité;elle excuse tout, elle croit tout, elle
espère tout, elle supporte tout.
La
charité ne passera jamais. S'agit-il des prophéties, elles
prendront fin; des langues, elles cesseront; de la science, elle aura
son terme. Car nous ne connaissons qu'en partie, et nous ne
prophétisons qu'en partie; or, quand sera venu ce qui est parfait,
ce qui est partiel prendra fin. Lorsque j'étais enfant, je parlais
comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un
enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai laissé là ce qui était
de l'enfant. Maintenant nous voyons dans un miroir, d'une manière
obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais
en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant
ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, l'amour; mais le
plus grand des trois c'est l'amour 1
Cor 13.
L'amour
est le seul témoignage crédible car il demande un dépassement de
soi. N'est-ce pas St Augustin qui disait : » La mesure de
l'Amour, c'est d'aimer sans mesure » ?
Puisse
notre amour grandir chaque jour davantage !
O
vous tous, gens de la terre,
qui cheminez si douloureusement.
Ayez
d’abord la Charité.
Aimez-vous les uns les autres.
Consolez-vous les
uns les autres.
Soutenez-vous les uns les autres.
Fût-on brûlé
d’amour à en mourir.
On n’aime pas encore assez. On n’aime
jamais assez.
L’amour
est tout qui est Dieu même.
Extrait
du chant d'Assise
L'Ermite
quand Judas fut sorti du cénacle, »

génération-ci. » Lc 17,23
commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. ». Ne le trouvons-nous pas, en effet dans l'Ancien Testament ? N'a-t-il pas une puissance particulière dans le Deutéronome, où Dieu demande qu'il soit non seulement dans le cœur mais écrit sur le front, attaché à la main, inscrit sur les piliers de la maison comme un rappel constant de son importance ?
« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements que je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les attacheras sur ta main pour te servir de signe, et ils seront comme un frontal entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. » Dt 6,5
vous aussi aimez-vous les uns les autres ».

À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Comme je vous ai aimés,vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
qui cheminez si douloureusement.
Aimez-vous les uns les autres.
Consolez-vous les uns les autres.
Soutenez-vous les uns les autres.
Fût-on brûlé d’amour à en mourir.
On n’aime pas encore assez. On n’aime jamais assez.
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