TROISIÈME DIMANCHE DE PÂQUES 2016
POURQUOI ?
Jn
21, 1-19
Dimanche
dernier, Jésus a surpris les apôtres toutes portes verrouillées
aujourd'hui, c'est à l'ai libre qu'Il les rejoint, et, qui plus est,
au bord de l'eau, Il les attend même, car ceux-ci ont passé la nuit
à la pêche ! Au lever du jour, à leur retour, quelqu'un,
(Jésus) les interpelle depuis le rivage, eux ne Le
reconnaissent pas immédiatement !
« Au
lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,mais les disciples ne
savaient pas que c’était lui. »
N'est-ce
pas impressionnant ? Les apôtres ont vécu trois ans aux côtés
de Jésus , Jésus les a rencontrés depuis Sa résurrection, et ils
ne Le reconnaissent pas !
Pourquoi ?
Sans
doute espèrent-ils un Jésus bien différent de Celui avec qui ils
ont cheminé, une espèce de « superman » et non Celui
qu'ils ont connu, avec qui ils ont longuement parlé, dont ils ont
apprécié
les enseignements… un
Jésus glorieux, enveloppé d'une lumière éblouissante, irradiante,
non pas ce Jésus que l'on peut confondre avec un jardinier, qui
allume un feu de braise au bord de l'eau, qui partage un repas comme
auparavant .
Certes,
nous ne pouvons pas répondre à leur place mais il me semble
intéressant de nous poser la question pour nous-mêmes ?
Cela
fait vingt, trente, cinquante ans que nous avançons en Sa compagnie,
que nous Le « touchons » dans et par les sacrements, que
nous nous nourrissons de Lui, que nous Le fréquentons dans Sa Parole
de Vérité, et, que vienne l'épreuve, la
maladie, la perte d'un emploi, la perte d'un être cher,
nous sommes désarçonnés, bouleversés, déstabilisés, nous
accusons le monde entier de nous en vouloir, de chercher à nous
nuire, à
nous écraser, parfois, nous nous révoltons, il nous faut du temps,
beaucoup de temps dans certains cas, pour trouver l'apaisement et
devenir capables de dire , de croire vraiment, « c'est
le Seigneur qui passe »,
Il me dit quelque chose de précis, Il me conduit là où je ne
serais pas allé de moi-même ... »
Ne
ferions-nous pas partie de ceux qui attendent un Jésus, qui, comme
une fée balayerait tous les obstacles, nous transformerait en saint
en un instant, sans le moindre effort de notre part ? Notre
Maître et Seigneur intervient quand nous ne l'attendons pas et là
où nous ne l'attendons pas , j'ai plusieurs fois eu l'occasion de le
dire, notre
Christ nous surprend toujours,
à nous de vivre en « veilleurs » pour ne pas nous
laisser troubler !
J'apprécie
beaucoup le chant liturgique qui développe certains
des
passages du Seigneur dans nos vies
Le
Seigneur passe...ouvriras-tu quand frappe l'inconnu ? Peux-tu laisser
mourir la voix qui réclame ta foi ? Le Seigneur
passe...
Entendras-tu l'Esprit de Jésus-Christ ? Il creuse en toi la pauvreté pour t'apprendre à prier.
Le Seigneur passe...éteindras-tu l'amour qui purifie ? Vas-tu le fuir et refuser d'être l'or au creuset ?
Le Seigneur passe...entreras-tu dans son eucharistie ? Rappelle-toi que dans son corps il accueille ta mort.
Le Seigneur passe...oseras-tu lancer ton cri de joie ? Christ est vivant, ressuscité, qui voudra l'héberger ?
Le
Seigneur passe...attendras-tu un autre rendez-vous ? Pourquoi tarder
? Prends avec lui le chemin de la vie.
Le Seigneur passe.
Le Seigneur passe.
Demandons
à Jésus ressuscité, les uns pour les autres, non seulement de
L'accueillir quand Il passe de façon plus pressante dans nos vies,
mais de Le reconnaître, et de comprendre ce qu'Il veut nous dire, ce
qu'Il veut creuser en nous pour nous permettre de mieux nous
identifier à ce qu'Il attend de nous . Quand passe le Seigneur,
soyons en éveil , pour qu'Il nous trouve debout pour emboîter Son
pas, Son rythme !
C'est
en effet, un Jésus tout ordinaire qui nous attend sur le rivage , il
a faim et Il souhaite partager un repas, sur la grève avec Ses amis,
avec nous !
Jésus
leur dit :« Les enfants,auriez-vous quelque chose à
manger ? »Ils lui répondirent :« Non. »Il
leur dit :« Jetez le filet à droite de la barque,et vous
trouverez. »Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils
n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.
Alors,
le disciple que Jésus aimait dit à Pierre :« C’est le
Seigneur ! »Quand Simon-Pierre entendit que c’était le
Seigneur,il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui,et il
se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en
barque,traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était
qu’à une centaine de mètres.Une fois descendus à terre,ils
aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé
dessus, et du pain.Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors :« Venez manger. »Aucun des disciples n’osait lui demander :« Qui es-tu ? »Ils savaient que c’était le Seigneur.Jésus s’approche ;il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson.C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Cette
péricope m'inspire quatre remarques :
-
C'est Jean qui, le premier, reconnaît Jésus !
-
Pierre entendant la remarque de Jean, n'hésite plus, il se jette à
l'eau, pas sans avoir enfilé un vêtement par respect pour son
Seigneur !
-
Le filet est plein de gros poissons, on en compte cent cinquante
trois !
-
Après cette pêche étonnante Aucun des disciples n’osait
lui demander :« Qui es-tu ? »Ils savaient que
c’était le Seigneur.
Il
ne faut pas longtemps pour que Jean, le disciple bien-aimé, celui
que l’Église symbolise par un aigle, reconnaisse son Seigneur. On
perçoit ici son acuité spirituelle, cette perception toute
intérieure, qui lui permet d'identifier sans hésitation Celui qu'Il
avait vu transfiguré sur le Tabor.
Quant
à Pierre, il ne réfléchit plus, son tempérament fougueux, en un
instant le jette à l'eau, c'est dire à quel point, Jésus a brûlé,
saisi, , séduit son être. Il a aussi expérimenté le jugement sûr
de Jean, il s'appuie sur lui, fait confiance et prend le risque
d'aller plus loin dans cette rencontre inattendue.
Quant
au filet, il est rempli de cent cinquante trois poissons et
contrairement à la pêche miraculeuse d'avant la résurrection
ici, le filet ne se déchire pas ! ?
Pour saint Jérôme, cela pouvait signifier une plénitude, une
totalité, puisque les grecs de l’époque avaient répertorié
l’existence de 153 espèces de poissons.
Ce
qui pourrait signifier , l'universalisme du salut et pourrait
rejoindre ce qui est écrit à la fin de l’Évangile de Saint
Matthieu «
de toutes les nations faites des disciples »
Quant
au filet, non déchiré cette fois, peut-être pourrions-nous y voir
cette aspiration à l'unité de l’Église voulue par Jésus, et,
pourquoi pas, l'image de la tunique de Jésus qui n'a pas été
partagée
«
afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je
suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé. »
Souvenons-nous
de l'avertissement de Jésus à Pierre :
"Tu
donneras ta vie pour moi! En vérité, en vérité, je te le dis, le
coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois."
et
du comportement de ce dernier lors de la Passion de Jésus . Que
répond Pierre à la servante qui le reconnaît :
Je
ne sais ce que tu veux dire. "
Et,
comme on insiste :
"
Je ne connais pas cet homme. "
"
Je ne connais pas cet homme! " Et aussitôt un coq chanta. Et
Pierre se souvint de la parole de Jésus, qui lui avait dit: "
Avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois. " Et
étant sorti, il pleura amèrement. »
Le
mal est commis, Pierre, au chant du coq se souvient de la Parole de
Jésus, il réalise aussitôt sa faiblesse, sa fragilité, sa
lâcheté, il sort et « pleura amèrement ».Le
dialogue qui suit, ne peut en rien nous étonner, ne devrait-il pas
même nous réconforter, nous fortifier, nous rendre débordants
d'action de grâce et nous établir dans une paix durable ?
Au
triple reniements, Pierre est invité par trois fois à exprimer son
attachement à Jésus, et cela devant ses frères comme témoins !
Quand
ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre :« Simon,
fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :« Oui,Seigneur ! Toi, tu le sais :
je t’aime. »Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? » Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit :
« Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :« Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit :« Sois le berger de mes brebis.
« Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? » Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit :
« Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :« Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit :« Sois le berger de mes brebis.

.
Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune,tu mettais ta
ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu
seras vieux,tu étendras les mains,et c’est un autre qui te mettra
ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Dans
une vie offerte, livrée à l'amour de ce Dieu qui nous aime, au fur
et à mesure que nous avançons sur ce chemin de foi, c'est très
souvent, que nous sommes invités, par Jésus, à aller là où nous
n'aurions pas choisi d'aller ! C'est Jésus qui conduite tout,
Il sait ce qui est le meilleur pour chacun, à nous , comme Jésus le
dit Lui-même en conclusion de cette péricope, de Le suivre
« suis-moi »
C'est
toujours Jésus qui montre le chemin et pas le contraire, Il nous
devance toujours , nous n'avons qu'à emboîter le pas. »voici
que j'envoie mon Ange devant toi pour te garder en chemin, et faire
entrer dans le lieu que je t'ai préparé. prends garde à lui,
écoute sa voix, ne pense pas que tu
puisses
l'ignorer,
si tu pèches, il ne te pardonnera pas, car Mon Nom est en lui;
(Exode 23,20-23).
C'est
une expérience unique que de se recevoir conduit, porter,
accompagner, ne jouons pas de nos gros muscles, entrons, joyeux dans
le dessein du Seigneur pour nous, c'est la source de la joie, c'est
la source de la Paix du cœur ! « Heureux
celui qui entend la Parole de Dieu et qui la garde ! »
« Suis-moi. »
L'Ermite
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