samedi 24 octobre 2015

CONFIANCE ! LÈVE-TOI! IL T'APPELLE

TRENTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mc 10, 46b-52)

CONFIANCE ! LÈVE-TOI ! Il T'APPELLE !


En ce temps-là,
    tandis que Jésus sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait,
était assis au bord du chemin.


 Bartimée, nom qui signifie Fils de Gloire, dans le brouhaha des déplacements de la foule, entend que Jésus,dont il connaît la réputation, est là, tout proche.Il attend cette rencontre depuis bien longtemps sans doute. Pour lui, c'est un moment sans pareil, une grâce insondable ! Lui, cet homme privé de la vue ne peut envisager, sans déranger, semblable rencontre. Il n'hésite pas, il se met à crier de toutes ses forces :

« Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »


Cet homme infirme, veut attirer l'attention de Jésus pour être, lui aussi, touché par la grâce ! Cela fait désordre, ses cris et sans doute ses gesticulations, dérangent, c'est insupportable pour les bien pensants qui ne
veulent rien manquer des actes et des paroles de Jésus. Certains, dans la foule, ne tardent pas à réagir pour imposer silence à ce gêneur qui voudrait capter l'attention de Jésus, son comportement fait désordre
« beaucoup de gens, dit l’Évangile, le rabrouent pour lui imposer silence »
Bartimée ne désarme pas, il sait ce qu'il veut, il ne craint pas les rebuffades, il crie encore plus fort : « Fils de David, prends pitié de moi ! ». Lui qui ne voit pas, qui n'a jamais fréquenté Jésus, décline son identité : « Fils de David, c'est-à-dire, descendant de cette lignée royale qui doit donner le Messie au monde !En s'exprimant ainsi, Bartimée devient à la fois prophète et évangélisateur, missionnaire, il lève le voile sur l'identité réelle de Jésus : n'est-ce pas surprenant ? Jésus, hier et aujourd'hui, se sert de qui Il veut pour se faire connaître, et révéler l'amour du Père. Souvenons-nous des disciples qui récriminent parce des gens qui ne sont pas dans leur cercle, posent les mêmes actes de délivrance qu'eux, les envoyés de Jésus ! Et que répond Jésus?  « Celui qui n'est pas contre nous est pour nous ! »
Jésus, de son côté, ne se laisse pas influencer par le vacarme des interdits qu'Il ne manque pas d'entendre, l'appel de cet homme le touche, aussi s'arrête-t-il pour lui apporter toute l'attention qu'il réclame:

Jésus s’arrête et dit :
« Appelez-le. »


La surprise de la foule est grande,elle ne peut que s'exécuter , remarquons le changement de ton : on passe du rejet, à l'invitation à la confiance,


On appelle donc l’aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ;il t’appelle. »

Cet homme est invité à faire confiance, donc à croire qu'une ouverture est possible, à se lever donc à participer, à devenir acteur de son destin, à passer de la passivité à l'action, à effectuer ce qui est possible pour lui pour rejoindre Jésus qui lui manifeste de la considération. « Il t'appelle » ce n'est pas insignifiant d'être appelé par Jésus, ce n'est pas sans conséquences pour l'avenir ! Etre appelé, c'est être reconnu, cela engage des deux côtés. Si quelqu'un m'appelle c'est pour me dire quelque chose, pour me confier quelque chose ! Quelle émotion ! Quelle espérance aussi ! Ce qui suit n'a rien de surprenant :

 
   L’aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus
.

Le voilà déjà en route vers la guérison, il jette son manteau qui l'embarrasse, le tire vers le bas, et bondit, sans nul doute de joie, et court vers Jésus, il ne faut pas perdre de temps . Jeter, bondir courir autant de verbes d'action qui expriment le détermination de Bartimée ! Il n'y a pas de temps à perdre, il ne peut s'embarrasser de superflu, comme St Paul « il court droit vers le but » et ce but, c'est la rencontre avec Jésus ! Oui, alors, Jérémie a toute sa place ici :
« Poussez des cris de joie pour Jacob,
acclamez la première des nations !
Faites résonner vos louanges et criez tous :
« Seigneur, sauve ton peuple,
le reste d’Israël ! »

Quelle joie, pour ce pauvre, ce mendiant, d'être ainsi reconnu, et appelé, il comprend que sa vie va changer, lui, le méconnu, le négligé, l'ignoré, lui qui ne retient pas les regards sinon ceux du mépris, lui qui vit de mendicité, le voilà appelé et pas par n'importe quel passant, par Jésus Lui-même, le Fils de David, donc le Messie, car Bartimée entend parler des œuvres de Jésus, il connaît, l'Ecriture et sait que lorsque viendra le Messie Il réalisera cette prophétie d'Isaïe :

«L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi,
car le Seigneur m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux;

Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,
pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance».

    Prenant la parole, Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »


Jésus poursuit avec la même finesse qui est la sienne, Il ne s'impose pas,Il veut permettre à cet homme blessé d'exposer sa blessure au soleil de Son Amour. Jésus ne plaque pas sur Bartimée, Sa puissance, Son savoir, Sa grâce, Il ne s'impose en rien ! Comme tout à l'heure cet homme méconnu a manifesté sa participation en jetant son manteau, en se levant et en courant, maintenant Jésus libère sa parole pour qu'il exprime devant tous, son attente, il ne doit y avoir aucune ambiguité !

L’aveugle lui dit :
« 
Rabbouni, que je retrouve la vue ! »

Rabbouni ! Ce mot est traduit par Maître dans l’évangile, (Jean 20,16), mais Rabbouni est en réalité un diminutif de « Rabbi », mot hébreu signifiant le «
docteur », le « Maître » ou « celui qui enseigne ». (Jean 1,38). C’était une appellation respectueuse que les Juifs décernaient à leurs chefs spirituels. En exprimant cela, Bartimée reconnaît l'autorité de Jésus, il Lui donne toute sa confiance, témoigne de Sa capacité de lui permettre de prendre sa place dans la société, de vivre pleinement.

    Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »


Jésus, en Maître de vie, ne ramène pas à Lui cet acte de salut, Il l'attribue généreusement à la foi de cet homme qui lui a fait confiance, qui s'en est remis à Sa miséricorde, à sa générosité, à Sa compassion, à son amour.


Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait Jésus sur le chemin.


Et retrouvant immédiatement la vue, sur l'heure, l'aveugle prend sa place à la suite de Jésus ! Il se met en marche, il adopte les manières de Jésus,l'esprit de Jésus, il met ses pas dans les pas de Jésus, il devient disciple à l'école de Jésus !

Chacun, au terme de cette méditation, peut en tirer les conséquences pour sa vie personnelle, pour celle de l'Eglise notre Mère, pour le monde qui est le nôtre !



Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

(Ps 125, 3)

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !


Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

L'Ermite



samedi 17 octobre 2015

... POUR SERVIR

VINGT NEUVIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mc 10, 35-45)

SERVIR !

 « Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »


Nos frères, disciples de Jésus, ont au moins l’avantage de la simplicité et, à mon avis, d’une certaine naïveté ! Il fallait oser ! Ce préambule pourrait mettre mal à l’aise un interlocuteur lambda ! Ne se sentirait-il pas piégé, ligoté ? Certes Jésus nous dit : « demandez et vous recevrez, frappez, et il vous sera ouvert » mais je doute qu’il s’agisse du genre de requête qui suit !

    Il leur dit :
« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »


Jésus se rend disponible, Il est ouvert à toute éventualité, et leur donne la possibilité de s’exprimer librement. Ainsi encouragés, nos frères disciples, ayant posé leur préalable, poursuivent sans gêne :

« Donne-nous de siéger,
l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ta gloire. »

Tout n’est pas négatif ! Ils ont vécu la Transfiguration, Ils voient les œuvres de Jésus, Ils entendent Ses enseignements, tout cela ne manque pas de les faire réfléchir. D’ailleurs, la Transfiguration fut une expérience d’une telle puissance, qu’ils seraient bien restés dans « cette bulle » jusqu’à la fin des temps ! Souvenons-nous de la remarque de Pierre ! « Dressons ici trois tentes ! »

De plus, ils manifestent ici,  leur foi en la vie éternelle puisqu’ils évoquent « la gloire » mais aussi un Royaume qui se mérite, et où ils pourraient siéger avec leur Maître comme Celui-ci l’exprime en Matthieu : « Je vous le dis en vérité, lorsque, au renouvellement, le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël. »  (Matthieu 19) Toutefois, Jésus parle des Douze et pas seulement de Jacques et Jean ! Nous avons le droit de percevoir une pointe d’égoïsme que les confrères  ne tarderont pas à soulever ! 
Leurs propos révèlent aussi à quel point ils se sentent bien en compagnie de Jésus et souhaiteraient prolonger à l’infini semblable relation.
Ils ont, cependant, entendu Jésus parler de Sa Passion, mais ils « zappent » préférant envisager la fin et oubliant les étapes ! Jésus va les éveiller à un  peu plus de réalisme, Jésus, disait le catéchisme de mon enfance  « ne nous trompe pas » !

Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême 

dans lequel je vais être plongé ? »

Jésus ne les trompe pas ! Nos Frères disciples visent les sommets quant aux annonces de la Passion, elles sont passées au-dessus de leurs têtes, de même la plupart des paroles de Jésus, dont la conclusion du sermon sur la montagne : « Heureux serez-vous si l’on vous persécute…votre récompense sera grande dans le ciel. » La Gloire n’est pas la gloriole, la Gloire sera offerte au terme du pèlerinage en mettant les pas dans ceux de Jésus et Jésus évoque justement « la coupe qui sera la sienne, le baptême dans lequel il va plonger », nos frères et amis n’ont vraiment pas l’air de réaliser, d’assimiler ce que dit Jésus, la preuve est dans leur remarque qui suit :

    Ils lui dirent :
« Nous le pouvons. »

Qui peut prétendre cela ? « Veillez et priez afin que vous n'entriez point en tentation. L'esprit est ardent, mais la chair est faible. "  (Marc 14) avertit Jésus au Jardin des oliviers. Nous pouvons très sincèrement désirer aller jusqu’au martyr, mais la peur peut nous paralyser, nous retourner, songeons à Pierre : « Non je ne connais pas cet homme ». Demandons-nous sérieusement quel serait notre choix  et prions avec force pour rester fidèles à l’amour de Jésus, en toutes circonstances : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Oui nous avons besoin de la grâce du Christ, de la force du Christ, de sa présence agissante en nous pour tenir dans l’adversité, « par nous-mêmes nous ne sommes que péché » écrit quelque part St Paul.

Jésus leur dit :
« La coupe que je vais boire, vous la boirez ;
et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
    Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé. »

Une fois de plus, Jésus ne cache rien et révèle que tout est entre les Mains de Son Père et notre Père. Nous ne suivons pas Jésus pour une récompense, pour une Gloire, fusse-t-elle celle de l’éternité, mais dans une gratuité absolue, parce que nous aimons. Jésus ne nous  montre-t-il pas le chemin ? Pécheurs, Il nous aime jusqu’à donner Sa vie sur la croix ! C'est à peine si l'on meurt pour un juste, et peut-être quelqu'un saurait-il mourir pour un homme de bien.  Mais Dieu montre son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, [au temps marqué], Jésus-Christ est mort pour nous.  (Romains 5)

Attribuer une place dans le Royaume n’est pas de son ressort, c’est le Père qui s’en charge. L’essentiel n’est-il pas de voir les bras du Père ouverts pour nous accueillir ? Qu’importe l’endroit où nous serons placés, l’important n’est-il pas de voir ce Dieu qui nous aime et que nous aimons, de Le contempler « pour de bon » et de chanter Sa Gloire éternellement en unissant nos voix à celles des anges ? Siéger à droite ou à gauche, n’est-ce pas raisonner de façon très humaine, avec nos critères humains, un peu comme on reçoit une note pour un travail réussi ? Être en Dieu, doit être tellement différent, tellement plus grand que ce que nous pouvons imaginer, avec, pardonnez-moi, nos cervelles de moineaux ? Vivons pleinement, aimons sincèrement et préparons-nous à cet émerveillement qui dépassera toutes les fééries qui nous ont époustouflés ! Dieu est tellement autre, tellement grand, tellement amour, tellement lumière, tellement pur que nous ne pouvons pas envisager ce que sera La Rencontre des Rencontres, soyons simplement « veilleurs », n’anticipons pas, surtout, mathématiquement, ce qui est d’un tout autre ordre. AIMONS !

    Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.

C’est tout-à-fait normal parce tellement humain ! Le seul fait de s’indigner ne révèle-t-il pas  les tensions, les regards faussés, les peurs d’être soi-même lésés ? Comme si Dieu peut léser un de ses enfants ! Restons dans la confiance, quand sonnera notre heure nous verrons et nous saurons et nous risquons de nous reprocher d’avoir été calculateurs, malveillants pour nos frères inquiets de se « tailler »une place au soleil de l’éternité. Continuons d’apprendre à vivre le moins mal possible l’instant présent !

    Jésus les appela et leur dit :
 « Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
    Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur.
    Celui qui veut être parmi vous le premier
sera l’esclave de tous :

Jésus n’hésite pas à remettre les choses en place et à renverser l’ordre terrestre : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : » Ce langage est à mille mille de nos façons de voir, d’évaluer les mérites, de considérer les personnes ! Vous avez vu déjà un Maître donner la préséance à son serviteur ? Un chef de file être l’esclave de ses pairs ? Il n’y a que Jésus pour oser cette échelle de valeurs et les saints pour l’adopter ! N’ayons pas peur de demander à Jésus de nous faire entrer dans ce projet d’amour, le seul qui ait du poids à Ses yeux, le seul qui puisse nous ouvrir toutes grandes les portes du Royaume sans autre désir que « d’être avec » ! Ah que nous aurons des surprises à l’heure du « tout en tous » !

    car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Jésus, Lui, n’a rien revendiqué : « Or je dis ceci: Aussi longtemps que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout;  mais il est soumis à des tuteurs et à des curateurs jusqu'au temps marqué par le père.  (Galates 4) » Et toute sa vie il en sera ainsi puisqu’Il ne fait rien qu’Il ne voie faire au Père, qu’Il s’agenouille au pied de Ses disciples –nos pieds !- pour les leur laver…et qu’Il donne et se donne jusqu’à l’extrême sur le gibet de la croix !

Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
    Par suite de ses tourments, il verra la lumière,
la connaissance le comblera.
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs fautes.

et ce ne serait pas perdre du temps que de s’approprier ce passage de la Lettre de Saint Paul aux Philippiens jusqu’à la connaître par cœur pour lui permettre de monter en nous dans les tentations de pouvoir, d’avoir et de savoir !

Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus: 
bien qu'il fût dans la condition de Dieu, i
l n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu;
 mais il s'est anéanti lui-même,
 en prenant la condition d'esclave,
 en se rendant semblable aux hommes,
 et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui; 
il s'est abaissé lui-même,
se faisant obéissant jusqu'à la mort, 
et à la mort de la croix.
 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé,
 et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 
afin qu'au nom de Jésus 
tout genou fléchisse dans les cieux,
 sur la terre et dans les enfers,  
et que toute langue confesse,
 à la gloire de Dieu le Père, 
que Jésus-Christ est Seigneur.
(Philippiens 2)



L’Ermite

vendredi 9 octobre 2015

ET IL L'AIMA

VINGT HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

JÉSUS POSA SON REGARD SUR LUI ET IL L’AIMA.

(Mc 10, 17-30)


« Bon Maître, que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
    
On peut penser que la demande est sincère ! Ce jeune homme désire du fond de son cœur, aller plus loin, plus profond surtout ! Sa vie actuelle le laisse insatisfait ! Il a entendu parler de Jésus, Sa réputation n’est plus à faire, les gens parlent de lui comme d’un Sage (c’est notre première lecture) Il ne peut être que de bon conseil.

Jésus commence par deux remarques : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. » C’est une façon délicate pour Jésus de souligner l’acte de foi de ce jeune homme. S’il parle de Jésus comme de quelqu’un de bon, c’est, qu’il l’assimile à Dieu, et fait un rapprochement entre Jésus et Dieu. Son cœur est ouvert à la Révélation.

Deuxième remarque : « Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre,… » Et Jésus décline la base de l’adhésion au message donné par Dieu et transmis par Moïse. Cet homme, de bonne volonté, ne se décontenance pas : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. ». Nous sommes en présence d’un bon observant, il a grandi dans la foi en pratiquant les commandements, il est préparé pour aller plus loin et c’est son désir.


Ne nous reconnaissons-nous pas dans ce dialogue ? Ne sommes-nous pas désireux de vivre au plus près de Jésus ? Ne ressentons-nous pas une insatisfaction au fond de notre être parfois ? Ne sommes-nous pas tiraillés entre ce que nous vivons et ce que nous souhaiterions-vivre ? La question à se poser est de savoir si je me donne les moyens d’aller plus profond, plus loin ? Est-ce que j’ose le pas d’un accompagnement pour mieux voir dans ma vie ? Pour m’engager sérieusement quelle que soit d’ailleurs ma situation vocationnelle ? 


« Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. » Ce « regard » plein d’amour de Jésus est, ô combien, réconfortant ! Je perçois, toutefois un accent de compassion. Jésus ne ressent-Il pas le tiraillement que vit ce jeune homme ? Ne perçoit-Il pas et son désir et sa fragilité ? A mon avis,
Jésus éprouve une réelle souffrance car Il se rend bien compte que le jeune homme n’est pas prêt à faire un saut dans l’inconnu, dans l’inattendu, à risquer sa vie sur La Parole qui vient d’ailleurs ! Il la découvre, il la reçoit comme un possible qui lui reste impossible pour le moment. Cela n’empêche pas Jésus de l’aimer : « et il l’aima » dit le texte. Oui, Jésus nous aime jusque dans nos fragilités, jusque dans notre péché, c’est parce qu’Il nous aime tels que nous sommes qu’Il livre Sa vie par Amour, car Jésus nous espère toujours ! Jésus ne détourne pas son regard, bien au contraire !

D’ailleurs, Il n’interrompt pas le dialogue, Il le poursuit au contraire en révélant à ce jeune homme ce qui lui manque pour trouver la paix. Sachons-le, quand nos demandes sont sincères, Jésus répond, mais, souvent, là où nous ne L’attendons pas, nous sommes placés devant des choix radicaux et, soit nous fermons les oreilles de notre cœur, soit nous changeons de registre parce que nous nous trouvons au pied du mur. Et nous disons : « Jésus ne m’entend pas » ! Qui est sourd en réalité ? C’est pour nous, comme pour l’interlocuteur de Jésus, l’heure de vérification, l’heure de vérité ! Sommes-nous des velléitaires ou sommes- nous fermes et décidés à avancer avec Jésus ?
  
Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ;
alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. »
    Mais lui, à ces mots, devint sombre
et s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.


Jésus ne lésine pas, pour être heureux, pour connaître la paix, voilà ce que je te propose ! Et, ne voyons pas dans les propos de Jésus, le seul aspect matériel, car, en vérité, renoncer à des biens concrets n’est pas nécessairement difficile, ne recevons pas Ses paroles de manière littérale, car bien plus que les biens tangibles, Jésus nous demande de « nous quitter nous-mêmes » de renoncer à nos projets, à nos revendications, nos rêves faux,  nos nostalgies, nos mirages… Jésus invite à se recevoir d’un autre, à
s’en remettre à sa Parole de vérité, à se placer sous Sa guidance et c’est sans nul doute bien plus exigeant que d’abandonner de beaux meubles, une splendide maison et son confort ! « L’amour écrit Paul Baudiquey, n’est pas d’abord pour qu’on soit heureux ensemble, mais pour qu’ensemble on existe davantage. »

Un saint disait que notre volonté propre disparaîtra après nous, c’est dire à quel point nous y collons !

Essayons, ne serait-ce qu’une fois par semaine, de lire l’Écriture, un crayon à la main, c’est une expérience particulièrement salutaire ! Nous verrons alors à quel point nous sommes pauvres et démunis en présence de la Parole Incarnée ! Ne dit-on pas que les saints pèchent sept fois par jour, et n’oublions pas que sept représente une infinie de fois ! Si vous lisez l’Évangile un crayon à la main vous ne manquerez pas une expérience bien précise qui nous remet, sans bruit, à notre juste place  de pécheur ! Ce n’est pas pour nous décourager, mais simplement pour nous dire à quel point nous sommes petits alors que nous souhaitons être très grand !

elle est vivante, la parole de Dieu,
énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ;
elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit,
des jointures et des moelles ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
    Pas une créature n’échappe à ses yeux,
tout est nu devant elle, soumis à son regard ;
nous aurons à lui rendre des comptes.



Et, sachons-le, cette Parole que nous entendons aujourd’hui, ne s’adresse pas uniquement à ceux que Jésus appelle pour le service de l’humanité, non, elle est pour chaque chrétien, dans sa vocation spécifique, c’est parce qu’ils l’ont vécue en vérité, que Zélie et Louis Martin seront prochainement canonisés. L’appel à la sainteté est pour chacun, pas pour quelques uns seulement. L’amour de Jésus, et pour Jésus, est un feu dévorant qui brûle sans nous consumer. Souvenons-nous du buisson ardent !

L'ange du Seigneur lui apparut en flamme de feu, du milieu du buisson. Et Moïse vit, et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait pas.  Moïse dit: "Je veux faire un détour pour considérer cette grande vision, et voir pourquoi le buisson ne se consume point."  Le Seigneur vit qu'il se détournait pour regarder; et Dieu l'appela du milieu du buisson, et dit: "Moïse! Moïse Il répondit: "Me voici."  Dieu dit: "N'approche pas d'ici, ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte."  Il ajouta: "Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob." Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu. (Exode  3)

    Alors Jésus regarda autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile
à ceux qui possèdent des richesses
d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
    Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
Jésus reprenant la parole leur dit:
« Mes enfants, comme il est difficile
d’entrer dans le royaume de Dieu !
    Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

Et pourtant, à l’heure du grand départ, nous laissons TOUT, seul demeure l’amour que nous répandons autour de nous ! Pensons aux frères de Tibhirine, pensons à nos proches qui nous ont devancés, et je me souviens de cette amie qui a rencontré le Père le 31 mai dernier, partie si brusquement, loin de chez elle, dans un accident absurde, en la fête de Très Sainte Trinité ! Elle avait acquis une bien belle maison, ouverte à tous, famille et amis, la maison demeure, Claude est en Dieu au terme d’un chemin où elle semait de l’amour ! Et c’est cela qui demeure pour l’éternité ! Le Royaume c’est l’amour et nous le commençons dès ici bas en aimant !


Jésus n’hésite pas à nous le dire : les richesses encombrent, les richesses
appesantissent, elles nous tirent vers le bas, elles nous font traîner les pieds, quelles soient matérielles ou intellectuelles, c’est pourquoi Jésus plaisante : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Sur un ton badin, Jésus nous invite à nous délester au maximum, c’est alors que nous serons libres et donc légers pour avancer sur le chemin de la sainteté.

Les apôtres sont : » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? Jésus les regarde et dit: « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Ils sont déconcertés mais pas découragés, démobilisés, ils connaissent un peu leurs limites et Jésus s’empresse de les remettre sur les rails. Jésus leur précise ce qui a été dit à Marie : »tout est possible à Dieu » ! Frère, sœur, si tu comptes sur toi, si tu t’en réfères à tes seules forces alors tu chutes mais si tu te jettes dans les bras du Père, alors Il les refermera sur toi et t’enveloppera de toute Sa sollicitude, de tout son amour. Laisse-toi aimer simplement mais vraiment ! Demande cet Amour purificateur, tu seras comblé ! « Un autre te mènera » dit Jésus à Pierre, certes on peut avoir peur, mais que craignons-nous quand c’est Jésus qui nous prend par la main ?



"J’ai prié,
et le discernement m’a été donné.
J’ai supplié,
et l’esprit de la Sagesse est venu en moi.
    Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ;
à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ;
    je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ;
tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable,
et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue.
    Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ;
je l’ai choisie de préférence à la lumière,
parce que sa clarté ne s’éteint pas.
    Tous les biens me sont venus avec elle
et, par ses mains, une richesse incalculable."



L'Ermite

lundi 5 octobre 2015

PRIERE POUR LES FAMILLES;






« Prière pour les Familles » de notre Pape François :

« Jésus, Marie et Joseph à vous, Sainte Famille de Nazareth, aujourd'hui, nous tournons vers vous notre regard avec admiration et confiance. En vous, nous contemplons la beauté de la communion dans un amour vrai; à vous, nous recommandons toutes nos familles, afin que se renouvelle en elles les merveilles de la Grâce.

Sainte Famille de Nazareth, école séduisante du Saint Évangile, enseigne-nous à imiter tes vertus avec une sage discipline spirituelle, donne-nous le regard limpide qui sait reconnaître l’œuvre de la Providence dans les réalités quotidiennes de la vie.

Sainte Famille de Nazareth, gardienne fidèle du Mystère du Salut : fais renaître en nous l'estime du silence, fais nos familles des cénacles de prière et transforme-les en petites églises domestiques. Renouvelle-y le désir de sainteté, soutiens la noble fatigue du travail, de l'éducation, de l'écoute, de la réciproque compréhension et du pardon.

Sainte Famille de Nazareth, réveille dans notre société la conscience bienveillante du caractère sacré et inviolable de la famille, bien inestimable et irremplaçable. Que chaque famille soit la demeure accueillante de bonté et de paix pour les enfants et les personnes âgées, pour qui est malade et seul, pour qui est pauvre et dans le besoin.

Jésus, Marie et Joseph, nous vous prions avec confiance. A vous avec joie, nous nous confions. »




L'Ermite

vendredi 2 octobre 2015

DIEU LES FIT HOMME ET FEMME.


VINGT SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mc 10, 2-16)

DIEU LES FIT HOMME ET FEMME !



En ce temps-là,
    des pharisiens abordèrent Jésus
et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :

«  Pour le mettre à l’épreuve » cette expression revient plusieurs fois dans les évangiles, j’avoue qu’elle me dérange et, pourtant elle est représentative de nos hypocrisies ! Qui touche au frère, touche à Dieu, blesse Dieu ! Ne nous arrive-t-il jamais de nous permettre de mettre nos frères à l’épreuve, de prendre des chemins détournés pour obtenir les informations que notre seule curiosité réclame ou qui nous aideront à déstabiliser la sœur, le frère ? Il ne m’appartient pas de répondre, c’est à chacun de nous de rentrer en soi-même, pour connaître les roueries qui nous habitent et que nous exploitons ! Ne l’oublions pas, l’Amour, le véritable Amour est particulièrement exigeant et, si nous nous trompons, nous ne trompons pas Dieu qui connaît notre cœur !

« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
    Jésus leur répondit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
    Ils lui dirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d’établir un acte de répudiation. »
    Jésus répliqua :
« C’est en raison de la dureté de vos cœurs
qu’il a formulé pour vous cette règle.
    Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme.
    À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
    il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
    Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »

Il est bon de remarquer la Sagesse de Jésus. Jésus, sans mettre Ses interlocuteurs en accusation, les renvoie à la loi de Moïse de qui ils se réclament haut et fort. Ceux-ci s’empressent de citer un allègement de la
loi voulu par Moïse. Jésus n’est pas décontenancé, après avoir souligné les raisons de cet allègement, Il remonte plus haut encore, et les place en face du vouloir éternel du Père, dans l’acte de création, où, de deux personnes distinctes, Il en arrive à une seule chair ! C’est exprimer ainsi la très haute valeur attribuée à l’union de l’homme et de la femme, et Jésus de conclure : « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » Il n’y a ici, aucun jugement mais une déduction de l’expression de la volonté de Dieu Créateur.

L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde. Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes puis il referma la chair à sa place. Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! Il serait regrettable de passer sous silence ce très bel épisode de Création. Il ne s’agit pas ici, d’expliquer comment les choses se sont déroulées mais de mettre en exergue la volonté d’amour du Père éternel qui établit l’humanité au sommet de sa création et la crée « communauté » dès l’origine.
Nous lisons également : "Il n’est pas bon que l’homme soit seul » dès le départ Dieu Père,  donne une compagne à l’homme, issue de sa chair pour exprimer leur parfaite égalité et, quand ce premier homme découvre sa compagne, il a, dirions-nous aujourd’hui, le coup de foudre : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair !  Traduisons, toujours en langage actuel, « j’ai su immédiatement que c’était elle, que c’était lui !  Voilà l’os de mes os, voilà l’amour de ma vie ! » Un amour qu’il soit foudroyant ou pas, demande une attention quotidienne pour rester vivant. L’amour, en effet peut s’étioler si la flamme n’est pas entretenue, si la délicatesse ne l’habille plus, si la tendresse ne l’habite plus ! Dieu Père ne veut pas cela !


« Aimer, écrit Paul Baudiquey, c’est éprouver le goût de l’autre, et, d’abord que l’autre a du goût ! Tout d’un coup – coup de foudre – le bien nommé, ou lentement, quelqu’un se met à avoir un goût que les autres n’ont pas.. »

Aimer suppose un choix, une durée, une fidélité, un pardon !

Un choix : c’est lui, c’est elle, parce que c’est lui, parce que c’est elle ! Je ne butine pas ! J’ai rencontré l’amour de ma vie, j’apprends chaque jour, à aimer toujours plus, l’amour, le vrai, est neuf chaque matin ! Je pense à ce couple qui, après cinquante ans de vie commune, continue de trouver les gestes de la tendresse : la première rose du jardin est offerte à l’aimée, l’hiver c’est le petit déjeuner au lit… tous ces gestes qui disent : »tu comptes pour moi » !

Une durée : en principe, c’est pour la vie, je ne peux changer de partenaire comme je change ma chemise, avec lui, avec elle je veux construire une cellule solide, où la descendance sera heureuse et grandira harmonieusement.

Une fidélité : le modèle par excellence, de cette fidélité c’est le Christ, et nous savons que Sa fidélité Le conduit jusqu’à la mort sur une croix : « Le Christ a été fidèle comme fils, à la tête de sa propre maison, et sa maison c'est nous, pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin la profession ouverte de notre foi, et l'espérance qui fait notre gloire. (Hébreux 3) »

Un pardon : le frottement quotidien, entraîne, forcément des piqûres d’épingle, parfois volontaires, parfois involontaires « parce qu’elle, il, n’est pas tout à fait moi, parce qu’il, elle, n’est pas tout à fait soi ». Pour continuer à se regarder dans les yeux, ceci réclame humilité, vérité, réconciliation ! Je me souviens de ce couple qui me disait ne jamais se coucher sans avoir fait la paix ! Comment pourrait-on être côte à côte et s’ignorer, faire perdurer, dans le temps, un ressentiment ?

Le 18 octobre, les époux MARTIN, parents de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, seront reconnus saints, par le Pape François.Prions-les pour les
familles du monde entier, prions-les pour notre propre famille, n'hésitons pas à leur confier les difficultés de nos familles, ils connaissent et comprennent toutes les difficultés du "vivre ensemble", tous les soucis du quotidien.


    De retour à la maison,
les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
    Il leur déclara :
« Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre
devient adultère envers elle.
    Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre,
elle devient adultère. »

Jésus, et on le comprend, expose ici, parce qu’Il forme les piliers de Son Église, l’absolu de l’amour conjugal et les conséquences d’une rupture. Il laissera le soin à ces apôtres, de lier et de délier. L’Église est établie comme juge, mais l’Église est Mère avant tout. C’est pourquoi, si Elle expose la doctrine reçue de Jésus, Elle ne manque pas de réfléchir aux difficultés de Ses enfants : manque de maturité au moment de l’engagement, mariages forcés pour X et Y raisons, violation  impénitente des engagements par l’un des conjoints, vice de fond et de forme, … Ne disons pas trop vite que l’Église est une marâtre qui ne comprend rien à la vie de Ses enfants, laissons-lui le
temps de prier, de réfléchir, de prendre les bonnes décisions qui panseront de profondes blessures et, si Elle n’y parvient pas dans tous les cas, n’oublions jamais que Dieu est plus grand que notre cœur, le dernier mot Lui revient ! Continuons à agir en fille et en fils du Très haut c’est Lui qui connaît le mieux les profondeurs de nos vies, le dicible et l’indicible, Il fera la part des choses. Devenons ces enfants qui sommeillent au fond de notre être, simples, vrais, abandonnés, livrés, Jésus nous bénira, Il nous enveloppera de Ses bras, Il nous embrassera, nous protègera jusqu’en la Vie Éternelle

    Des gens présentaient à Jésus des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
    Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
    Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
    Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.

« Aimer, c’est toujours aller plus loin…plus loin que les apparences, plus loin que les déceptions, plus loin que les lassitudes, plus loin que les solitudes. L’amour est nomade. Il parcourt le désert à la recherche d’un puits. Il peuple le désert, le peuple de désir, le peuple d’Espérance. C’est en étant nomade que l’amour est fidèle, fidèle à la quête inlassable de l’autre, à l’attente infatigable de l’autre et des autres…

L’amour déplie : il donne à l’aimé de s’ouvrir à tout son déploiement, il est le contraire même de l’enfermement, à l’opposé de toute main-mise.

L’amour et la surprise iront toujours de pair : ceux que nous aimons, nous surprendront toujours ; ceux que nous aimons nous étonneront toujours ; ceux que nous aimons nous émerveillent encore.

L’amour est porteur de lumière, comme le visage qu’il anime et qu’il transfigure…

L’amour est un feu qui brûle sans se consumer, qui mord profond, comme mord la flamme, dans la chair d’un quartier de hêtre éclatant de sa déchirure.
L’amour est vigneron : il sait nous vendanger. Viendra le jour des Noces dont l’attente nous consume : aucune goutte d’aucune grappe n’y sera oubliée, aucune goutte d’aucune grappe n’y sera perdue. » (Paul Baudiquey prêtre poète)




L’Ermite