vendredi 2 octobre 2015

DIEU LES FIT HOMME ET FEMME.


VINGT SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mc 10, 2-16)

DIEU LES FIT HOMME ET FEMME !



En ce temps-là,
    des pharisiens abordèrent Jésus
et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :

«  Pour le mettre à l’épreuve » cette expression revient plusieurs fois dans les évangiles, j’avoue qu’elle me dérange et, pourtant elle est représentative de nos hypocrisies ! Qui touche au frère, touche à Dieu, blesse Dieu ! Ne nous arrive-t-il jamais de nous permettre de mettre nos frères à l’épreuve, de prendre des chemins détournés pour obtenir les informations que notre seule curiosité réclame ou qui nous aideront à déstabiliser la sœur, le frère ? Il ne m’appartient pas de répondre, c’est à chacun de nous de rentrer en soi-même, pour connaître les roueries qui nous habitent et que nous exploitons ! Ne l’oublions pas, l’Amour, le véritable Amour est particulièrement exigeant et, si nous nous trompons, nous ne trompons pas Dieu qui connaît notre cœur !

« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
    Jésus leur répondit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
    Ils lui dirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d’établir un acte de répudiation. »
    Jésus répliqua :
« C’est en raison de la dureté de vos cœurs
qu’il a formulé pour vous cette règle.
    Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme.
    À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
    il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
    Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »

Il est bon de remarquer la Sagesse de Jésus. Jésus, sans mettre Ses interlocuteurs en accusation, les renvoie à la loi de Moïse de qui ils se réclament haut et fort. Ceux-ci s’empressent de citer un allègement de la
loi voulu par Moïse. Jésus n’est pas décontenancé, après avoir souligné les raisons de cet allègement, Il remonte plus haut encore, et les place en face du vouloir éternel du Père, dans l’acte de création, où, de deux personnes distinctes, Il en arrive à une seule chair ! C’est exprimer ainsi la très haute valeur attribuée à l’union de l’homme et de la femme, et Jésus de conclure : « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » Il n’y a ici, aucun jugement mais une déduction de l’expression de la volonté de Dieu Créateur.

L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde. Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes puis il referma la chair à sa place. Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! Il serait regrettable de passer sous silence ce très bel épisode de Création. Il ne s’agit pas ici, d’expliquer comment les choses se sont déroulées mais de mettre en exergue la volonté d’amour du Père éternel qui établit l’humanité au sommet de sa création et la crée « communauté » dès l’origine.
Nous lisons également : "Il n’est pas bon que l’homme soit seul » dès le départ Dieu Père,  donne une compagne à l’homme, issue de sa chair pour exprimer leur parfaite égalité et, quand ce premier homme découvre sa compagne, il a, dirions-nous aujourd’hui, le coup de foudre : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair !  Traduisons, toujours en langage actuel, « j’ai su immédiatement que c’était elle, que c’était lui !  Voilà l’os de mes os, voilà l’amour de ma vie ! » Un amour qu’il soit foudroyant ou pas, demande une attention quotidienne pour rester vivant. L’amour, en effet peut s’étioler si la flamme n’est pas entretenue, si la délicatesse ne l’habille plus, si la tendresse ne l’habite plus ! Dieu Père ne veut pas cela !


« Aimer, écrit Paul Baudiquey, c’est éprouver le goût de l’autre, et, d’abord que l’autre a du goût ! Tout d’un coup – coup de foudre – le bien nommé, ou lentement, quelqu’un se met à avoir un goût que les autres n’ont pas.. »

Aimer suppose un choix, une durée, une fidélité, un pardon !

Un choix : c’est lui, c’est elle, parce que c’est lui, parce que c’est elle ! Je ne butine pas ! J’ai rencontré l’amour de ma vie, j’apprends chaque jour, à aimer toujours plus, l’amour, le vrai, est neuf chaque matin ! Je pense à ce couple qui, après cinquante ans de vie commune, continue de trouver les gestes de la tendresse : la première rose du jardin est offerte à l’aimée, l’hiver c’est le petit déjeuner au lit… tous ces gestes qui disent : »tu comptes pour moi » !

Une durée : en principe, c’est pour la vie, je ne peux changer de partenaire comme je change ma chemise, avec lui, avec elle je veux construire une cellule solide, où la descendance sera heureuse et grandira harmonieusement.

Une fidélité : le modèle par excellence, de cette fidélité c’est le Christ, et nous savons que Sa fidélité Le conduit jusqu’à la mort sur une croix : « Le Christ a été fidèle comme fils, à la tête de sa propre maison, et sa maison c'est nous, pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin la profession ouverte de notre foi, et l'espérance qui fait notre gloire. (Hébreux 3) »

Un pardon : le frottement quotidien, entraîne, forcément des piqûres d’épingle, parfois volontaires, parfois involontaires « parce qu’elle, il, n’est pas tout à fait moi, parce qu’il, elle, n’est pas tout à fait soi ». Pour continuer à se regarder dans les yeux, ceci réclame humilité, vérité, réconciliation ! Je me souviens de ce couple qui me disait ne jamais se coucher sans avoir fait la paix ! Comment pourrait-on être côte à côte et s’ignorer, faire perdurer, dans le temps, un ressentiment ?

Le 18 octobre, les époux MARTIN, parents de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, seront reconnus saints, par le Pape François.Prions-les pour les
familles du monde entier, prions-les pour notre propre famille, n'hésitons pas à leur confier les difficultés de nos familles, ils connaissent et comprennent toutes les difficultés du "vivre ensemble", tous les soucis du quotidien.


    De retour à la maison,
les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
    Il leur déclara :
« Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre
devient adultère envers elle.
    Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre,
elle devient adultère. »

Jésus, et on le comprend, expose ici, parce qu’Il forme les piliers de Son Église, l’absolu de l’amour conjugal et les conséquences d’une rupture. Il laissera le soin à ces apôtres, de lier et de délier. L’Église est établie comme juge, mais l’Église est Mère avant tout. C’est pourquoi, si Elle expose la doctrine reçue de Jésus, Elle ne manque pas de réfléchir aux difficultés de Ses enfants : manque de maturité au moment de l’engagement, mariages forcés pour X et Y raisons, violation  impénitente des engagements par l’un des conjoints, vice de fond et de forme, … Ne disons pas trop vite que l’Église est une marâtre qui ne comprend rien à la vie de Ses enfants, laissons-lui le
temps de prier, de réfléchir, de prendre les bonnes décisions qui panseront de profondes blessures et, si Elle n’y parvient pas dans tous les cas, n’oublions jamais que Dieu est plus grand que notre cœur, le dernier mot Lui revient ! Continuons à agir en fille et en fils du Très haut c’est Lui qui connaît le mieux les profondeurs de nos vies, le dicible et l’indicible, Il fera la part des choses. Devenons ces enfants qui sommeillent au fond de notre être, simples, vrais, abandonnés, livrés, Jésus nous bénira, Il nous enveloppera de Ses bras, Il nous embrassera, nous protègera jusqu’en la Vie Éternelle

    Des gens présentaient à Jésus des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
    Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
    Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
    Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.

« Aimer, c’est toujours aller plus loin…plus loin que les apparences, plus loin que les déceptions, plus loin que les lassitudes, plus loin que les solitudes. L’amour est nomade. Il parcourt le désert à la recherche d’un puits. Il peuple le désert, le peuple de désir, le peuple d’Espérance. C’est en étant nomade que l’amour est fidèle, fidèle à la quête inlassable de l’autre, à l’attente infatigable de l’autre et des autres…

L’amour déplie : il donne à l’aimé de s’ouvrir à tout son déploiement, il est le contraire même de l’enfermement, à l’opposé de toute main-mise.

L’amour et la surprise iront toujours de pair : ceux que nous aimons, nous surprendront toujours ; ceux que nous aimons nous étonneront toujours ; ceux que nous aimons nous émerveillent encore.

L’amour est porteur de lumière, comme le visage qu’il anime et qu’il transfigure…

L’amour est un feu qui brûle sans se consumer, qui mord profond, comme mord la flamme, dans la chair d’un quartier de hêtre éclatant de sa déchirure.
L’amour est vigneron : il sait nous vendanger. Viendra le jour des Noces dont l’attente nous consume : aucune goutte d’aucune grappe n’y sera oubliée, aucune goutte d’aucune grappe n’y sera perdue. » (Paul Baudiquey prêtre poète)




L’Ermite

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