VINGT NEUVIÈME DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE
(Mc 10, 35-45)
SERVIR !
« Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
Nos frères, disciples de
Jésus, ont au moins l’avantage de la simplicité et, à mon avis, d’une certaine
naïveté ! Il fallait oser ! Ce préambule pourrait mettre mal à l’aise
un interlocuteur lambda ! Ne se sentirait-il pas piégé, ligoté ?
Certes Jésus nous dit : « demandez
et vous recevrez, frappez, et il vous sera ouvert » mais je doute
qu’il s’agisse du genre de requête qui suit !
Il leur dit :
« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
Jésus se rend disponible,
Il est ouvert à toute éventualité, et leur donne la possibilité de s’exprimer
librement. Ainsi encouragés, nos frères disciples, ayant posé leur préalable,
poursuivent sans gêne :
« Donne-nous de siéger,
l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ta gloire. »

De plus, ils manifestent
ici, leur foi en la vie éternelle
puisqu’ils évoquent « la gloire » mais aussi un Royaume qui se mérite, et
où ils pourraient siéger avec leur Maître comme Celui-ci l’exprime en
Matthieu : « Je vous le dis en vérité, lorsque, au
renouvellement, le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous qui
m'avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes, et vous jugerez les
douze tribus d'Israël. » (Matthieu
19) Toutefois, Jésus parle des Douze et pas
seulement de Jacques et Jean ! Nous avons le droit de percevoir une pointe
d’égoïsme que les confrères ne tarderont
pas à soulever !
Leurs propos révèlent
aussi à quel point ils se sentent bien en compagnie de Jésus et souhaiteraient
prolonger à l’infini semblable relation.
Ils ont, cependant,
entendu Jésus parler de Sa Passion, mais ils « zappent » préférant
envisager la fin et oubliant les étapes ! Jésus va les éveiller à un peu plus de réalisme, Jésus, disait le
catéchisme de mon enfance « ne nous trompe pas » !
Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême
dans lequel je vais être plongé ? »
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême
dans lequel je vais être plongé ? »
Jésus ne les trompe
pas ! Nos Frères disciples visent les sommets quant aux annonces de la
Passion, elles sont passées au-dessus de leurs têtes, de même la plupart des
paroles de Jésus, dont la conclusion du sermon sur la montagne : « Heureux
serez-vous si l’on vous persécute…votre récompense sera grande dans le
ciel. » La Gloire n’est pas la gloriole, la Gloire sera offerte au
terme du pèlerinage en mettant les pas dans ceux de Jésus et Jésus évoque
justement « la coupe qui sera la sienne, le baptême dans lequel il va
plonger », nos frères et amis n’ont vraiment pas l’air de
réaliser, d’assimiler ce que dit Jésus, la preuve est dans leur remarque qui
suit :
Ils lui dirent :
« Nous le pouvons. »
Qui peut prétendre
cela ? « Veillez et priez afin que vous n'entriez point en tentation. L'esprit
est ardent, mais la chair est faible. "
(Marc 14) avertit Jésus au Jardin des oliviers. Nous pouvons
très sincèrement désirer aller jusqu’au martyr, mais la peur peut nous
paralyser, nous retourner, songeons à Pierre : « Non
je ne connais pas cet homme ». Demandons-nous sérieusement quel
serait notre choix et prions avec force pour rester fidèles à l’amour de
Jésus, en toutes circonstances : « Sans moi, vous ne pouvez rien
faire ». Oui nous avons besoin de la grâce du Christ, de la force
du Christ, de sa présence agissante en nous pour tenir dans l’adversité, « par
nous-mêmes nous ne sommes que péché » écrit quelque part St Paul.
Jésus leur dit :
« La coupe que je vais boire, vous la boirez ;
et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé. »

Attribuer une place dans
le Royaume n’est pas de son ressort, c’est le Père qui s’en charge. L’essentiel
n’est-il pas de voir les bras du Père ouverts pour nous accueillir ?
Qu’importe l’endroit où nous serons placés, l’important n’est-il pas de voir ce
Dieu qui nous aime et que nous aimons, de Le contempler « pour de
bon » et de chanter Sa Gloire éternellement en unissant nos voix à celles
des anges ? Siéger à droite ou à gauche, n’est-ce pas raisonner de façon
très humaine, avec nos critères humains, un peu comme on reçoit une note pour
un travail réussi ? Être en Dieu, doit être tellement différent, tellement
plus grand que ce que nous pouvons imaginer, avec, pardonnez-moi, nos cervelles
de moineaux ? Vivons pleinement, aimons sincèrement et préparons-nous à
cet émerveillement qui dépassera toutes les fééries qui nous ont
époustouflés ! Dieu est tellement autre, tellement grand, tellement amour,
tellement lumière, tellement pur que nous ne pouvons pas envisager ce que sera
La Rencontre des Rencontres, soyons simplement « veilleurs »,
n’anticipons pas, surtout, mathématiquement, ce qui est d’un tout autre ordre.
AIMONS !
Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
C’est tout-à-fait normal
parce tellement humain ! Le seul fait de s’indigner ne révèle-t-il
pas les tensions, les regards faussés,
les peurs d’être soi-même lésés ? Comme si Dieu peut léser un de ses enfants !
Restons dans la confiance, quand sonnera notre heure nous verrons et nous
saurons et nous risquons de nous reprocher d’avoir été calculateurs,
malveillants pour nos frères inquiets de se « tailler »une place au
soleil de l’éternité. Continuons d’apprendre à vivre le moins mal possible
l’instant présent !
Jésus les appela et leur dit :
« Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur.
Celui qui veut être parmi vous le premier
sera l’esclave de tous :

car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Jésus, Lui, n’a rien
revendiqué : « Or je dis ceci: Aussi longtemps que l'héritier est enfant, il
ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout; mais il est soumis à des tuteurs et à des
curateurs jusqu'au temps marqué par le père.
(Galates 4) » Et toute sa vie il en sera
ainsi puisqu’Il ne fait rien qu’Il ne voie faire au Père, qu’Il s’agenouille
au pied de Ses disciples –nos pieds !- pour les leur laver…et
qu’Il donne et se donne jusqu’à l’extrême sur le gibet de la croix !
Broyé par la souffrance,
le Serviteur a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
Par suite de ses tourments, il verra la lumière,
la connaissance le comblera.
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs fautes.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
Par suite de ses tourments, il verra la lumière,
la connaissance le comblera.
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs fautes.
et ce ne serait pas perdre du temps que de s’approprier ce passage de la Lettre de Saint Paul aux Philippiens jusqu’à la connaître par cœur pour lui permettre de monter en nous dans les tentations de pouvoir, d’avoir et de savoir !
Ayez en
vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus:
bien qu'il
fût dans la condition de Dieu, i
l n'a pas
retenu avidement son égalité avec Dieu;
mais il s'est anéanti lui-même,
en prenant la condition d'esclave,
en se rendant semblable aux hommes,
et reconnu pour homme par tout ce qui a paru
de lui;
il s'est
abaissé lui-même,
se faisant
obéissant jusqu'à la mort,
et à la mort de la croix.
et à la mort de la croix.
C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement
élevé,
et lui a donné le nom qui est au-dessus de
tout nom,
afin qu'au
nom de Jésus
tout genou fléchisse dans les cieux,
tout genou fléchisse dans les cieux,
sur la terre et dans les enfers,
et que toute langue confesse,
et que toute langue confesse,
à la gloire de Dieu le Père,
que Jésus-Christ est Seigneur.
que Jésus-Christ est Seigneur.
(Philippiens
2)
L’Ermite
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