vendredi 27 août 2021

VOILA CE QUI REND L'HOMME IMPUR

 

XXII e DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année B


Mc 7, 1-8.14-15.21-23)


Nous avons quitté Marc après le retour de mission des apôtres , nous avons laissé la Multiplication des pains racontée par Marc, puis l'épisode où Jésus rejoint les apôtres en marchant sur les eaux, et les nombreuses guérisons opérées à Génésateth. 

Nous avons retrouvé cette multiplication des pains chez St Jean en ouverture du magnifique chapitre 6 du Discours de Jésus sur le Pain de Vie qui éveille de vives oppositions même chez ceux qui suivent Jésus de près.

Nous retrouvons Marc en ce Dimanche où Jésus est pris à partie par Ses contradicteurs.


Les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus,

Petit rappel pour nous aider à mieux entrer dans la péricope de ce jour :

Qui sont les Pharisiens ?

Le nom « pharisien » tire ses origines du grec pharisaioi, provenant lui-même de la racine du verbe hébreu prš (« parash »), qui signifie « distinguer », « séparer » mais

aussi « éclaircir », « expliquer ». L’origine de cette dénomination donne lieu à deux interprétations. Étant donné l’importance qu’ils attachaient à la Loi, il se pourrait que leur nom marque le fait que ce groupe se soit « séparé », pour des raisons de pureté rituelle, du reste du peuple, moins soucieux des prescriptions de la Loi. Mais il peut aussi être compris comme « ceux qui séparent la loi » (en d’autres termes, la décortiquent) pour chercher à mieux l’interpréter et l’expliquer. Quoi qu’il en soit, l’attachement à la Loi était donc prépondérant dans cette secte juive.

Ainsi, au temps de Jésus, ils cherchaient à suivre la Loi de façon très scrupuleuse. Selon eux, la personne croyante se devait d’observer à la fois la Loi écrite ou Torah, et les traditions orales auxquelles ils accordaient une grande importance. En tout, ils avaient donc compilé 613 préceptes à respecter, comprenant pas moins de 365 interdictions. Ils insistaient principalement sur l’observation du sabbat et les différentes purifications rituelles. En érigeant tous ces préceptes, ils souhaitaient faire en sorte que nul ne puisse enfreindre un principe majeur de la Loi, notamment l’un des Dix commandements.

Connaissant les lois mieux que quiconque, ils jouissaient donc d’une grande influence sur la population qui les amenait parfois à abuser de leur pouvoir, à mépriser ceux qui ne connaissaient pas les préceptes aussi bien qu’eux. Jésus leur reprocha alors de « verrouiller » le Royaume des cieux, de le rendre inaccessible alors que lui-même étaient venu dire que tous sans exception y avaient accès. D’autre part, les pharisiens n’étaient pas toujours aussi scrupuleux qu’il y paraissait, enfreignant eux-mêmes les préceptes qu’ils dictaient si durement, ce qui leur valut de se faire traiter par Jésus « d’hypocrites », de « sépulcres blanchis à la chaux qui à l’extérieur ont une belle apparence, mais dont l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures. » (Mt 23,27) Alors qu’ils empêchaient le peuple de fréquenter ceux qui avaient commis une faute, Jésus leur reprochait de ne pas voir à quel point leurs excès de zèle, leurs abus de pouvoir, leur observance stricte ne laissaient aucune place à la miséricorde et faisaient d’eux-mêmes des pécheurs.

Dans les Évangiles, les pharisiens apparaissent donc comme des personnages fort peu recommandables. Cependant, il faut prendre en compte une donnée contextuelle : Au début de la rédaction du Nouveau Testament, vers l’an 70, les antagonismes entre judaïsme et christianisme étaient de plus en plus marqués, et cela a pu influencer négativement la façon dont les pharisiens furent dépeints à cette époque-là. Comme dans tout groupe, ils comptaient dans leurs rangs des hommes vertueux. Dans l’Évangile de Jean, l’un d’entre eux est rendu célèbre : il s’agit du personnage de Nicodème, un pharisien qui, après avoir décidé de suivre les enseignements de Jésus, prendra sa défense devant d’autres pharisiens (Jn 7, 45-51) et aidera Joseph d’Arimathie à descendre le corps de Jésus de la croix. Car lui, parmi les chefs du peuple et les pharisiens, avait cru Jn 7,48 ( Notes ALETEIA)

Qui sont les scribes ?

Les scribes d'Israël étaient des érudits, dont le rôle était d'étudier la Loi, de la transcrire et d'écrire des commentaires sur elle. On avait aussi recours à leurs services pour rédiger un document écrit ou pour interpréter une question légale. Esdras était « un scribe versé dans la loi de Moïse» Esdras 7,6 Les scribes prenaient leur responsabilité de préserver les Écritures très au sérieux : ils copiaient méticuleusement la Bible et comptaient même les lettres et les espaces afin de s'assurer que chaque copie était exacte. C'est grâce aux scribes juifs que l'Ancien Testament a été préservé pour faire partie de nos Bibles.

Les Juifs se sont faits connaître comme le « peuple du livre » à cause de leur étude fidèle des Écritures, surtout de la Loi et de la manière dont elle devait être appliquée. À l'époque du Nouveau Testament, les scribes étaient souvent associés à la secte des Pharisiens, bien que tous les Pharisiens n'étaient pas scribes Mt 5, 20 .12. »8. Les scribes enseignaient le peuple Mc 1,22 et interprétaient la Loi. Ils étaient très respectés par la communauté à cause de leur connaissance, de leur dévouement et de leur apparence de piété.

Les scribes allaient cependant au-delà de leur responsabilité d'interpréter les Écritures, en y ajoutant des traditions humaines. Ils sont devenus des professionnels de la lettre de la Loi, tout en en ignorant l'esprit. Les choses ont commencé à aller vraiment mal, au point que les réglementations et traditions que les scribes ajoutaient à la Loi étaient considérées comme plus importantes que la Loi elle-même. Cela a provoqué beaucoup de confrontations entre Jésus, les Pharisiens et les scribes. Au début du Sermon sur la Montagne, Jésus a choqué son public en affirmant que la justice des scribes n'était pas suffisante pour entrer au ciel Mt 5,20 Une grande partie du Sermon sur la montagne compare l'enseignement traditionnel (des scribes) à ce que Dieu veut vraiment Mt 5, 21-48 . Vers la fin du ministère terrestre de Jésus, il a fermement condamné les scribes pour leur hypocrisie Mt.23. Ils connaissaient la Loi et l'enseignaient aux autres, mais ils ne l'appliquaient pas !

L'objectif premier des scribes était de connaître et de préserver la Loi et d'encourager les autres à la respecter. Ils étaient sincères, mais les choses ont terriblement mal tourné quand les traditions humaines ont pris le dessus sur la Parole de Dieu et que l'apparence de sainteté a remplacé une vie de piété sincère. Les scribes, dont l'objectif affiché était de préserver la Parole de Dieu, l'ont en fait remplacée par leurs propres traditions Mc 7,13

Comment les choses en sont-elles arrivées là ? C'est probablement dû au fait qu'après des siècles de persécution et d'asservissement à d'autres nations, les Juifs se sont attachés à la Loi au point de s'enorgueillir de leur statut de peuple élu de Dieu. Les responsables religieux de l'époque de Jésus avaient une attitude de supériorité Jn 7,49 , à laquelle Jésus était opposé Mt.9,12. Le plus gros problème est que les scribes étaient hypocrites et se souciaient davantage de plaire aux hommes qu'à Dieu, au point qu’ils ont fini par contribuer à l'arrestation et à la crucifixion de Jésus Mt. 26,57 / Mc 15,1 / Lc 22, 1-2. La leçon que tous les chrétiens peuvent apprendre de l'hypocrisie des scribes est que Dieu veut plus qu'une justice extérieure : il veut un changement intérieur, d'un cœur qui s'abandonne constamment à Christ, par amour et obéissance.

(Notes diverses)

Scribes et Pharisiens observent essentiellement les faits et gestes de Jésus et de son

entourage lorsqu'ils sont en Sa compagnie .

Ils voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » Nous aurions envie de leur dire « de quoi vous mêlez-vous ? » « où est la liberté » et nous tomberions dans le traquenard « pandémie » qui divise nos sociétés actuellement ! Jésus, bien plus fin qu'eux tous, n'entre pas directement dans une polémique qui n'en finirait pas. Jésus s'appuie sur l'Ancien Testament et cite le grand Prophète Isaïe :

 « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit :Ce peuple m’honore des lèvres,mais son cœur est loin de moi.    C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Hypocrites ! Jésus ne ménage pas ses interlocuteurs « L’hypocrite, a défini le pape François, a « peur de la vérité » et « vit avec un masque ». N’ayant pas le courage de se confronter à la vérité, il « n’est pas capable d’aimer vraiment », a insisté l’évêque de Rome. Et de répéter à plusieurs reprises : « Un hypocrite ne sait pas aimer ».

Fustigeant le fléau des demi-vérités et de la duplicité, le chef de l’Église catholique, enclin à de nombreuses improvisations, est même allé jusqu’à mimer les sourires de façade qu’on retrouve ici et là dans nos quotidiens.

Car l’hypocrisie est un « virus » qui se diffuse partout. On le repère souvent dans le monde du travail ou bien dans la vie politique. Mais cette maladie se répand aussi au sein de l’Église, où elle « est particulièrement détestable, parce qu’elle met en danger l’unité ».

« Malheureusement elle existe dans l’Église », a insisté le pontife argentin, sortant encore de ses notes. « Tant de chrétiens et tant de ministres sont hypocrites », a-t-il déploré. « N’ayons pas peur d’être sincères, de dire la vérité, de ressentir la vérité, de nous y conformer », a conclu le Pape, expliquant que c’est seulement de cette façon que « nous pourrons aimer ».

Le Saint Père est précis, à nous de nous situer ! Maintenant, remontons à la source de la citation d'Isaïe

   Etonnez-vous et soyez dans la stupeur! Aveuglez-vous et soyez aveuglés! Ils sont ivres, mais pas de vin; ils chancellent, mais pas de liqueurs fortes. Car le Seigneur a répandu sur vous un esprit de léthargie; il a fermé vos yeux -- les prophètes; Il a jeté un voile sur vos têtes -- les voyants. Et toute vision est devenue pour vous comme les paroles d'un livre scellé. On le présente à un homme qui sait lire, en disant: ""Lis cela!" et il dit: "Je ne puis, car ce livre est scellé." On le présente à un homme qui ne sait pas lire, en disant: ""Lis cela!" et il dit: "Je ne sais pas lire."

Le Seigneur dit: Puisque ce peuple s'approche en paroles et m'honore des lèvres, tandis qu'il tient son cœur éloigné de moi, et que le culte qu'il me rend est un précepte appris des hommes, à cause de cela, je continuerai à user de prodiges, avec ce peuple, de prodiges étranges. Et la sagesse de ses sages périra, et l'intelligence de ses docteurs s'obscurcira.

Malheur à ceux qui cachent profondément au Seigneur le secret de leurs desseins, dont l’œuvre s'accomplit dans les ténèbres, et qui disent: "Qui nous voit, qui nous connaît?" Quelle folie! Le potier sera-t-il donc estimé pour de l'argile, que l’œuvre dise de l'ouvrier: "Il ne m'a point faite; et que le vase dise du potier: "Il n'y entend rien?" (Is 29)

Voici donc la parole du Prophète sur laquelle s'appuie Jésus. Le Prophète, et Jésus emboîte le pas, souligne l'aveuglement de ceux qui imposent à leurs sœurs et frères des choses impossibles à réaliser ,( lire quand on ne sait pas lire, où quand un livre est dans une langue ignorée, scellée ici.) ou à rendre un culte purement chosifié, ( j'impose à mes frères des rites, abusifs, des actes que je ne pose pas moi-même, des exigences que je ne respecte pas ...) enfin, à nier l'évidence parfois (se croire son propre maître quand ce n'est pas le maître du monde...) .

Et surtout, chers amis , ne commettons pas la monumentale erreur de gonfler nos

poitrines, les mains dans les poches en clamant à qui veut l'entendre : « oui mais,ça, c'était hier, nous sommes bien différents aujourd'hui, nous avons 2000 ans et plus de christianisme » ! Rentrons en nous-mêmes et nous reconnaîtrons, si nous avons une once de vérité, qu'il n'y a pas une réelle différence entre un pharisien ou un scribe et , pardonnez-moi, le chrétien que je suis , par la grâce de Dieu !

Arrêtons-nous à présent sur le dernier verset du paragraphe :Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. ». Le commandement par excellence , le SEUL commandement qui enveloppe tous les autres, n'est-ce pas celui de L'AMOUR ? « Aime fais ce que tu veux » nous dit St Augustin oui , à condition de savoir ce que signifie AIMER ! Est-ce que j'aime vraiment quand je refuse de m'asseoir près de telle personne parce qu'elle n'est pas à mon goût ?

Est-ce que j'aime vraiment quand je me détourne pour ne pas rencontrer telle personne ?

Est-ce que je pense aux autres aujourd'hui , quand je refuse de porter un masque ou que je refuse la vaccination pour des prétextes qui restent ce qu'ils sont, des pré-tex-tes !

Les disciples de Jésus ne se lavent pas les mains,sans doute parce qu'ils ont compris qu'il s'agit là de contraintes qui n'ont rien à voir avec l'amour du frère. Il s'agit de minuties mises en place par des humains qui compliquent la vie plus qu'elles ne la favorisent... Celles-là, et bien d'autres, alourdissent les relations au lieu de permettre de vraies rencontres fraternelles où chacun trouve sa place . Pour Jésus qui prend la défense de ses disciples , la liberté de l'homme émane du cœur. C'est le cœur, au sens profond, qui nous conduit. Pour Jésus, et nous y reviendrons, tout vient de l'intérieur, de la pureté d'intention. Les choses ne sont ni bonnes ni mauvaises, c'est chacun de nous qui agit bien ou mal, selon que nous suivons ou non la lumière intérieure qui éclaire toute personne.

C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains . Jésus ne cache en rien la vérité. A quoi sert de se tenir durant des heures devant le tabernacle si, en quittant le lieu saint je médis de mon prochain dès que j'en ai franchi la porte ?

Que signifie aller à la messe chaque jour, si je suis incapable de venir au secours de celle, de celui qui est dans le besoin ! Si je ramasse tous les « ragots » de la ville et les confie à tous vents en paroles et par écrit ? Les réseaux sociaux sont d'excellent vecteurs pour cela ! Cela s'appelle ho-no-rer Dieu du bout des lèvres alors que le christianisme s'inscrit en lettres d'or au fond du cœur de l'homme et non à la périphérie !

Parfois, nous nous appuyons sur des décrets, des lois purement humains. Certes, nous devons les observer pour un bon fonctionnement de la société, sinon tout irait à vau-l'eau, mais nous devrions connaître par cœur,et surtout avec le cœur cet écrit de Saint Paul aux Corinthiens :

La charité ne passera jamais. S'agit-il des prophéties, elles prendront fin; des langues, elles cesseront; de la science, elle aura son terme. Car nous ne connaissons qu'en partie, et nous ne prophétisons qu'en partie; or, quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel prendra fin. ... Maintenant nous voyons dans un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande des trois c'est la charité. (1Co 13)

Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »   

Jésus saisit toutes les occasions pour enseigner. La foule a été témoin des propos des

Scribes et des Pharisiens, Jésus ne peut la laisser dans l'expectative, une Parole est attendue et Jésus la donne , claire, concise, ferme ! Qui a des oreilles pour entendre qu'il entende avons-nous envie de clamer comme le dit parfois Jésus  ! Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur qui oserait contester cette assertion ? Ce que nous consommons peut nous rendre malade mais impur on ne voit pas comment ! Voici ce que nous lisons sur le pur et l'impur dans le dictionnaire biblique :L’origine de la distinction entre le pur et l’impur ne nous est point connue. Nous sommes réduits à expliquer l’apparition de cette distinction en faisant des conjectures plus ou moins vraisemblables. Parmi les nombreuses hypothèses proposées, retenons seulement celle selon laquelle l’impureté proviendrait d’une relation avec les puissances néfastes, avec les esprits mauvais. L’impureté s’opposerait, dans ce cas, à la sainteté, puisqu’on peut considérer que la sainteté provient d’une relation spéciale avec les puissances bienfaisantes, avec les bons esprits, avec Dieu. Nous sommes bien d'accord, ce qui entre dans l'homme ne touche en rien à son intégrité spirituelle . Et il nous saute aux yeux si j'ose dire, qu'il est loin d'en être de même pour ce qui sort, encore une fois écoutons ce même passage rapporté par St Matthieu , nous ne pourrions pas être plus clairs. C'est Jésus qui s'explique sur le pur et l'impur  : " Êtes-vous encore, vous aussi, sans intelligence? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe au ventre et est rejeté aux lieux secrets? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est là ce qui souille l'homme. Car c'est du cœur que viennent des pensées mauvaises: meurtres, adultères, fornications, vols, faux témoignages, blasphèmes. Voilà ce qui souille l'homme; mais manger avec des mains non lavées, cela ne souille point l'homme. (Mt 15) Et il serait vraiment dommage de ne pas citer St Paul dans sa Lettre aux Galates

Pour vous, mes frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement ne faites pas de

cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair; mais, rendez-vous par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la Loi est contenue dans un seul mot: " Tu aimeras ton prochain comme toi-même. " Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Je dis donc: " Marchez selon l'esprit; et vous n'accomplirez pas les convoitises de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit, et l'esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés l'un à l'autre, de telle sorte que vous ne faites pas ce que vous voulez. Mais si vous êtes conduits par l'esprit, vous n'êtes plus sous la Loi. Or les œuvres de la chair sont manifestes: ce sont l'impudicité, l'impureté, le libertinage, l'idolâtrie, les maléfices, les inimitiés, les contentions, les jalousies, les emportements, les disputes, les dissensions, les sectes, l'envie, [les meurtres], l'ivrognerie, les excès de table, et autres choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront pas du royaume de Dieu. Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de pareils fruits, il n'y a pas de loi. Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l'esprit, marchons aussi par l'esprit. Ne cherchons pas une vaine gloire en nous provoquant les uns les autres, en nous portant mutuellement envie. (Ga 5) La citation est longue, je sais, mais tellement explicite , que pourrions-nous dire de mieux,  la couper serait, à mon avis, un erreur !

Par contre, nous pouvons nous recueillir et nous poser les bonnes questions à propos de ce qui sort de notre intérieur ! Chut ! Cela appartient à chacun dans un cœur à cœur avec Jésus !

Jésus est profondément touché par ce reproche des scribes et des pharisiens, n'est-ce pas une attaque à l'essentiel de la Bonne Nouvelle ? Leur remarque ne chosifie-t-elle pas la religion du cœur et qui dit cœur, dit Esprit, qu'Il vient instaurer ? Jésus ne méprise pas l'Ancienne Alliance , Il vient l'accomplir, lui donner plus de saveur, la traduire en quelques sorte pour que chaque personne y trouve sa nourriture, du plus petit au plus grand, du plus lettré à l'ignare. Pour se nourrir de la Parole il n'est

pas nécessaire d'être scribe ou docteur, il convient de cultiver le cœur pur, ce cœur ou l'Esprit Saint peut habiter et parler.Trop de science, et je ne dénigre pas la science, mais une science mal comprise, peut déformer, encombrer le cœur, alors qu'un cœur libre donne toute la place à la Trinité. Marie, la Mère de Jésus n'a pas fait d'études,son cœur est resté vierge dans tous les sens du terme et c'est dans cette terre vierge que le Verbe a trouvé Sa place pour s'habiller d'humain sans toutefois en épouser le péché !

Pour naître à notre monde, Jésus cherche des cœurs désencombrés, et si le désordre y règne alors, Jésus ne mâche, ni Ses mots, voir avec les Pharisiens, ni Ses actes cf les vendeurs chassés du Temple. Le Temple construit de mains d'hommes, mais aussi le Temple de notre cœur ! Si nos cœurs sont embarrassés par poules, cochons , vaches de nos passions, Jésus prend le fouet de l'Amour vrai et par toutes sortes de stratégies qui Lui sont propres , met tout ce vilain monde dehors afin de tenter de se faire une place dans le but de nous rendre libres pour aimer comme Il aime !

Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule :« C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres,     adultères,cupidités,méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.     Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. » Jésus a parlé à la foule, Il se fait insistant maintenant auprès de Ses disciples , ceux qu'Il a appelés pour marcher avec Lui et annoncer la Bonne Nouvelle aux limites du monde et jusqu'à la fin des temps !  « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.Allez ! De toutes les

nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Jésus ne néglige rien, ne méprise rien, tout est pour Lui occasion d'enseigner et de parfaire la formation de Ses apôtres. Jésus demande à Ses apôtres et à chacun de nous d'être attentifs aux motivations qui président à nos actes et à nos paroles. Un même acte, une même parole peut être bon(ne) ou mauvais(e), tout dépend ce qui l'anime, c'est ce qu'on appelle la pureté d'intention. Certains restent mauvais en eux-mêmes évidemment : un vol est un vol mais il peut y avoir des circonstances atténuantes ! Une fraude reste une fraude mais , là encore nous pourrions épiloguer , ainsi de suite … Seule la personne ayant posé tel acte, exprimé telle parole peut , en rentrant en elle-même , s'expliquer sur ses motivations , c'est pour cela que Jésus dit ailleurs « Ne jugez point afin de n'être point jugés, car de la façon dont vous jugez, vous serez jugés, et avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré. (Mt 7) Quant à nous AIMONS !

Et recevons les paroles de Saint Jacques de la deuxième lecture du jour

Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, 
pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures. 
  
 Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; 
c’est elle qui peut sauver vos âmes. 
    
Mettez la Parole en pratique, 
ne vous contentez pas de l’écouter : 
ce serait vous faire illusion.

    
Devant Dieu notre Père, 
un comportement religieux pur et sans souillure, 
c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, 
et de se garder sans tache au milieu du monde.

(Jc 1, 17-18.21b-22.27)

Je ne te condamne pas !

L'Ermite

vendredi 20 août 2021

A QUI IRIONS-NOUS

 

XXIe DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année B

(Jn 6, 60-69)



Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: "Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger?" Jésus leur dit: "En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi. C'est là le pain qui est descendu du ciel: il n'en est point comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts; celui qui mange de ce pain vivra éternellement."Jésus dit ces choses, enseignant dans la synagogue à Capharnaüm.

Telle est la péricope qui précède celle que l’Église propose aujourd'hui à notre méditation. Les contemporains de Jésus étaient plus que surpris Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: "Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger?" Quant aux disciples eux-mêmes : Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »Émetteur et récepteurs sont sur des registres bien différents qui ne peuvent se rencontrer. Les uns , profondément enracinés sur la terre des hommes ont le cœur et le regard fixés sur leurs pieds. Ils attendent le Messie, mais, nous l'avons souligné de nombreuses fois, un Messie qui prendra les intérêts du Peuple à bras le corps, un Messie guerrier, combatif, qui se battra armes à la main pour les libérer de l'oppresseur.

Jésus se situe bien différemment : Bon Pasteur, berger, Porte, Ami, Doux et humble de cœur, Lumière du monde, Vigne véritable, Serviteur, Fils de Dieu, Le Fils de l'Homme, Je Suis... et maintenant Pain vivant le pain qui est descendu du ciel: ; celui qui mange de ce pain vivra éternellement."Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Reconnaissons que ce discours est totalement inacceptable pour qui ne vit pas dans l'intimité de Jésus et en dehors de la grâce spécifique de la Foi .C'est une question de choix de vie, d'adhésion profonde à ce que nous dit Jésus tout au long de l’Évangile. Et nous le sentons bien – je ne sais quel mot conviendrait le mieux – nous les croyants qui avons reçu l'onction baptismale, nous, qui recevons régulièrement ce Pain des forts ( qui rend fort) , que ces Paroles sont Esprit et Vie. Nous l'expérimentons et comme je le disais récemment, les non croyants nous envient parce que cette foi, chevillée au corps fait de nous des gens heureux ! Car vivre la Foi, de la Foi, c'est en réponse à l'Amour de Dieu, qui a toujours l'initiative, choisir Dieu, choisir, comme Jésus nous le montre , de servir Dieu et nos frères ! C'est tout le thème de la première lecture de ce dimanche :Josué dit alors à tout le peuple« S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir Sous entendu, les Baals ou le Dieu de nos Pères dans la foi ? La réponse est claire : Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux !     C’est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ; ….Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu. »

Dans l’Évangile      Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?     Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !...Autrement dit : Mes Paroles de ce jour vous dérangent , Elles vous déstabilisent , qu'en sera-t-Il quand vous me verrez remonter vers le Père. S'Il remonte à un moment, c'est qu'Il est descendu, Jésus lève délicatement un pan du voile qui soustrait Sa divinité à Ses contemporains, mais leurs yeux sont aveuglés comme Il le dit ailleurs :

" A vous a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour eux, qui sont dehors, tout vient en paraboles pour que regardant bien ils ne voient point, qu'écoutant bien ils ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné. " (Mc 4)

C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, et entendant ils n'entendent ni ne comprennent.Pour eux s'accomplit la prophétie d'Isaïe qui dit: Vous entendrez de vos oreilles et vous ne comprendrez point; vous verrez de vos yeux, et vous ne verrez point.Car le cœur de ce peuple s'est épaissi, et ils sont durs d'oreilles, et ils ferment leurs yeux: de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n'entendent, que leur cœur ne comprenne, (Mt 13)

Plus haut ne dit Il pas C'est là le pain qui est descendu du ciel Jésus, le Fils de l'Homme, qu'ils regardent vivre, écoutent, suivent pour certains, contestent pour d'autres, Se présente comme le Pain descendu du ciel. Celui qu'ils croient connaître, qui a grandi à Nazareth, dont on connaît les frères, les sœurs ( cousins et cousines) Celui-là, est descendu du ciel et y remontera. Le mystère qui enveloppe Sa Personne s'épaissit : descendu, remontera, donne Son Corps en nourriture, Son Sang en breuvage voilà bien des affirmations qui amplifient le questionnement . Mais que nous dit-Il là ? Jésus continue en tentant de lever un peu plus le voile , tout en restant très discret., Jésus tente de leur faire saisir que pour comprendre Son discours, nous avons besoin du secours d'En-Haut :

C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes à la terre, parce que c'est d'elle que tu as été pris; car tu es poussière et tu retourneras en poussière." (Gen 3) Dit Dieu, à Adam et Eve après le péché , la chair n'est là que pour véhiculer l'esprit et c'est l'esprit qui donne vie à cette chair, qui lui permet de se mouvoir, de poser des actes, les uns respectables, les autres douteux...Par elle-même, la chair n'est capable de rien précise Jésus, la et les paroles, sont le fruit de l'esprit, et celles de Jésus sont hors du commun et Jésus l'exprime par ces mots : Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Elles sont vie, parce qu'elles nous font vivre, qu'elles donnent du sens à tout ce que nous entreprenons, dans ce monde en perte de sens justement. Elles font de nous des vivants quand nous nous décentrons de nous-mêmes et que nous nous ouvrons aux autres. Hélas :

il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commence-ment quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.     Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »Jésus, en tant que Dieu et Homme, sait, dans Son ËTRE-DIEU, depuis l'origine du monde. S'Il est vraiment Homme dans tout ce qu'Il entreprend , quand Il parle, Il est Parole de Dieu , Verbe fait chair (Jn) en tant que tel, Il est informé sur les limites de la chair et la Force de l'Esprit  ! Il sait par conséquent, dans Sa prescience, quels sont ceux qui ne croient pas en Sa Mission, en Son investiture de Fils !

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Peut-être pourrions-nous, nous arrêter personnellement, sur ce verset et nous poser certaines questions en y répondant sérieusement et sincèrement , pour clarifier une bonne fois notre pratique et notre attachement à l’Église. Qui dit Église, dit Jésus ! Voici ce que nous trouvons, à ce propos dans le Catéchisme de l’Église Catholique :

A la question “qu’est ce qui est le plus important le Christ ou l’Église ?“, Ste Jeanne d’Arc répondait : “il me semble que c’est tout un !“

Le mot « Église » signifie « convocation ». Il désigne l’assemblée de ceux que la Parole de Dieu convoque pour former le Peuple de Dieu autour de son évêque et qui, nourris du Corps du Christ, deviennent eux même Corps du Christ. Aussi celui qui refuse de répondre à cette convocation se met en dehors de la communion !

L’Église est à la fois chemin et but du dessein de Dieu : préfigurée dans

la créationpréparée dans l'Ancienne Alliance, fondée par les Actions et les Paroles de Jésus-Christ, réalisée par Sa croix rédemptrice et Sa résurrection, elle est manifestée comme mystère de salut par l'effusion de l'Esprit Saint. Elle sera consommée dans la Gloire du ciel comme assemblée de tous les baptisés de la terre. «  Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ce sont eux qui accompagnent l'Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d'entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l'Agneau;(cfAp 144). L’Église est à la fois visible et spirituelle, société hiérarchique et Corps Mystique du Christ. Elle est UNE, formée d'un double élément humain et divin. C'est là Son Mystère que seule la foi peut accueillir . L’Église est, dans ce monde-ci LE SACREMENT DU SALUT, LE SIGNE ET L'INSTRUMENT de la communion de Dieu et des hommes.

Et voilà ce qu'écrit St Paul dans sa lettre aux colossiens :

Il est, lui, avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l’Église, lui qui est le principe, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses, il tienne, lui, la première place. Car Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en lui; (Col 1)

Sommes-nous de ceux qui murmurent comme les disciples ( entendons ici la multitude des hommes et des femmes qui suivaient Jésus jusqu'à cet instant crucial où Jésus déclare être le PAIN VIVANT DESCENDU DU CIEL) dès que l’Église hiérarchique propose un changement, mûrement réfléchi pourtant ?

Critiquons-nous nos responsables ecclésiaux au lieu d'essayer de comprendre telle mutation, telle décision ?

Savons-nous, quand nous ne comprenons pas, aller à la source (évêque, prêtre qui a notre confiance, religieuse, laïc reconnu compétent et vrai témoin) pour demander la lumière ?

Récemment le Saint Père a pris une décision concernant le Latin, certains, parmi nous, n'ont pas compris et, tête baissée accusent le Saint Père de diviser l’Église, serions-nous de ceux-là ? Ou bien avons nous cherché la Lumière là où elle est ?

Chacun est invité à se poser les bonnes questions, à réagir, s'il est membre de la confrérie des bougonneurs, des râleurs professionnels.

L’Église est Ma Mère, Elle m'offre les moyens de vivre au mieux la Foi en Jésus Christ , j'ai le devoir de La soutenir, de La porter dans la prière, de me faire éclairer quand je ne comprends pas, d'aller droit au but, quand un membre la blesse , la salit.

Je me souviens de cette paroisse catholique en terre d'Islam où un frère prêtre menait une vie affective trouble. Deux paroissiens qui étaient sûrs du drame qui se jouait, sont allés trouver le Père évêque et, mandatés par lui, parce que témoins, au lieu de critiquer à tous vents, ont rencontré le-dit prêtre qui n'a pas nié les faits pleurant amèrement , reconnaissant que sa vocation n'en était pas une, qu'il avait voulu faire plaisir à sa maman. Le scandale a cessé dans la dignité, le prêtre a quitté le sacerdoce et s'est marié , remerciant ses frères laïcs d'avoir contribué à le rendre vraiment libre . C'est aussi cela être responsable et participer intelligemment à la sainteté de Ma Mère-ÉGLISE !

Confronté à l'éloignement de ceux qui ne comprennent pas qui est Jésus, et encore moins Sa Parole de Vérité, Jésus est conduit à demander aux Douze, ceux qu'Il a choisis, formés, bouculés parfois pour qu'ils comprennent que mettre leurs pas dans les siens, n'est pas un chemin recouvert de pétales de roses, et s'il y de belles roses elles portent leurs épines. Le suivre suppose une confiance (Foi) inconditionnelle, je peux ne pas tout comprendre mais je Te fais confiance ! Il leur dit alors :

« Voulez-vous partir, vous aussi ? » Terrible question, Jésus peut se retrouver seul dès cet instant, comme Il le sera d'ailleurs à l'heure suprême, où tous, même Pierre l'abandonneront lâchement,( ne crions pas, nous aussi, il nous arrive d'être lâches quand un frère est injustement traîné dans la boue) à l'exception de Marie et de Saint Jean !

Accueillons, nous aussi, cette terrible question ! Si nous ne partons pas , sommes-nous vraiment témoins ?

Simon-Pierre, aussi fougueux à certaines heures que pusillanimes à d'autres, souvenons-nous de sa réaction en Mt 16, 21 :Jésus commença depuis lors à déclarer à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, qu'il fût mis à mort et qu'il ressuscitât le troisième jour. Pierre, le prenant à part se mit à le reprendre, disant: " A Dieu ne plaise, Seigneur! cela ne vous arrivera pas. " Mais lui, se tournant, dit à Pierre: " Va-t'en! Arrière de moi, Satan! tu m'es scandale; car tu n'as pas le sens des choses de Dieu, mais (celui) des choses des hommes..

et de celle faite à la servante au moment du procès de Jésus :

Pendant que Pierre était en bas, dans la cour, vint une des servantes du grand prêtre; et voyant Pierre qui se chauffait, elle le fixa du regard et lui dit : " Toi aussi, tu étais avec le Nazaréen Jésus ! " Mais il nia, en disant : " Je ne sais, ni ne comprends ce que tu veux dire. " Et il s'en alla dehors, vers le porche, et un coq chanta. La servante, l'ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents : " Celui-là en est ! " Et il nia de nouveau. Un peu après, de nouveau, ceux qui étaient présents dirent à Pierre : " pour sûr, tu en est; aussi bien, tu es Galiléen. " Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : " Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. " Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole telle que Jésus la lui avait dite : " Avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras; " et il éclata en pleurs. (Mc 14)

Cet homme-là, est le même qui, en ce jour déclare avec foi et amour :

 « Seigneur, à qui irions-nous ? Pour Pierre qui suit Jésus depuis Ses premiers pas

en Évangélisation , c'est une évidence, il ne peut pas ne pas suivre Jésus ! Il ne peut pas quitter Jésus sur un coup de tête, une incompréhension ou pour tout autre raison bassement terre à terre. Simon-Pierre est imprégné de Jésus, il voit la vie non en rose, mais à travers le « prisme-Jésus ». Jésus inspire toute sa vie, il regarde Jésus ,Il écoute Jésus, il partage sa maison avec Jésus, il marche dans les pas de Jésus , il essaie d'imiter Jésus , il a tout quitter pour Jésus : Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre : alors, qu'est-ce qu'il y aura pour nous ? » (Mt 19) que peut-il envisager désormais sans Jésus ? RIEN ! Jésus est le TOUT de sa vie et il est certain qu'il en est de même pour ses frères de route, car Pierre parle au pluriel : nous qui !

Ne flairez-vous pas venir ma question ? Et moi ? Et toi, ma sœur, mon frère ? Tu quitterais la barque de Pierre parce que tel « Responsable » ne te revient pas ? Parce que tel frère, telle sœur t'agace ? Parce que tu ne reconnais plus l’Église de ton enfance ? L’Église qui a accompagné tes premiers pas ? Les oignons d’Égypte ? Allons, soyons sérieux : nous suivons Jésus ou bien nous suivons nos caprices d'enfants gâtés ? Qui suivons-nous ? Le Jésus des pains multipliés ou le Jésus du quotidien, le Jésus qui gravit le Mont des Béatitudes, celui qui transpire du sang au Jardin de l'agonie, Celui qui est hissé sur l'infâme croix des suppliciés parce qu'Il AIME JUSQUE-LA ? Qui suivons-nous ?

Et Pierre donne la vraie raison de son attachement à ce Jésus tellement controversé :

Tu as les paroles de la vie éternelle.     Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Quelle merveilleuse Profession de Foi ! Pierre sait que la Vie Éternelle « EST » ! ( éternel signifie qui n'a pas de commencement et n'aura pas de fin) et que les paroles de Jésus « SONT » puisque Jésus, dans Sa divinité n'a pas de commencement, qu'Il est le Verbe du Père : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement en Dieu. (Jn 1)

Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de la vie. (Jn 6) Donc le Pain qui nourrit la Vie éternelle dans l'homme qui Le reçoit

Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le

ressusciterai au dernier jour. (Jn 6) Celui qui se nourrit du Pain de Vie participe entièrement à la Vie de Jésus et comme Lui, ressuscitera !

Car ce que j'ai dit ne vient pas de moi : le Père lui-même, qui m'a envoyé, m'a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ; et je sais que son commandement est vie éternelle. Donc, ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l'a dit. » (Jn 12) Le commandement du Père est et sera !

Or, la vie éternelle, c'est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. (Jn 17) Connaître, naître avec et en Dieu par le Baptême et l’Accueil "des paroles de LA PAROLE "c'est un avant-goût de l’Éternité

afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. (Jn 3) Pierre a compris que l'adhésion à Jésus le fait vivre et fait vivre tout vivant dès la première respiration dans et en Vie éternelle

Amen, amen, je vous le dis : celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m'a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au Jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie. (Jn 5) La Vie éternelle s'obtient par l'adhésion entière, totale, à la Parole et au Père,car croire au Père, c'est croire en Jésus, c'est croire en l'Esprit , les trois ne faisant qu’Un !

Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie (Jn 5) effectivement toutes les Écritures sont orientées vers la venue du Verbe de Dieu c'est de la sorte qu'elles rendent témoignage à Jésus, c'est ce qu'Il exprime quand Il déclare à la synagogue après la lecture du passage d'Isaïe :« Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. » (Lc 4)

Enfin, et ce pourrait être le bouquet final de ce magnifique feu d'artifice . Nous expérimentons chaque jour que Jésus a les paroles de la vie éternelle puisque Sa Parole parcourt le monde depuis plus de 2000 ans, qu'Elle est toujours au goût du jour, n'a subi AUCUNE retouche, aucune altération, qu'Elle est toujours d'actualité, toujours jeune, un enfant de 10 ans peut s'en nourrir, l'Ancien également, Elle Parle à chacun, guide tout homme de bonne volonté vers la Lumière éclatante du Ressuscité, c'est une Parole de Vie et de Vie éternelle. Elle existait au commencement et demeurera sans fin !

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu,

et le Verbe était Dieu. Il était au commencement en Dieu.

Tout par lui a été fait, et sans lui n'a été fait rien de ce qui existe.

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,

Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue.


et c'est de sa plénitude, que nous avons tous reçu, et grâce sur grâce;

(Jn 1) »

Ah oui ! Simon-Pierre tu étais inspiré en disant cela , après Jésus nous osons te dire :Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. (Mt 16) Gloire à Jésus qui nous fait tenir debout et inonde nos cœurs de Sa Paix et de Sa Lumière !

Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Au chapitre 16 de Matthieu Jésus avait posé la question de confiance, Pierre s'était engagé au nom des Douze et Jésus ne l'avait pas contredit mais avait souligné qu'il n'avait pu dire cela que par une lumière bien précise du Père :

Et vous, qui dites-vous que je suis? " 16 Simon Pierre, prenant la parole, dit: " Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. " Jésus lui répondit: " Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. (Mt 16)

Dans la Première aux Corinthiens St Paul écrira ; personne ne peut dire: " Jésus est le Seigneur, " si ce n'est par l'Esprit-Saint (1Co 12)

Et nous,qui proclamons chaque dimanche, parfois bien mollement, notre FOI.

« Croyons-nous le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ?

« Croyons-nous en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui est né de la Vierge Marie, a souffert la passion, a été enseveli, est ressuscité d’entre les morts, et qui est assis à la droite du Père ? » 

« Croyons-nous en l’Esprit Saint, à la Sainte Église catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair, et à la Vie éternelle ?

OUI, SEIGNEUR, JE CROIS ! MAIS VIENS EN AIDE

 A LA FAIBLESSE DE MA FOI !

PRIERE POUR DEMANDER LA FOI


O Père, accorde – moi à la prière de Marie

une foi pure, au-delà des joies sensibles et de l'extraordinaire.


Une foi vive, animée par la charité, qui me fasse accomplir

toutes mes actions, par amour pour Toi

et Te voir en chacun de mes frères particulièrement le plus faible ;


Une foi ferme, inébranlable comme un roc,

qui me fera demeurer calme et confiant

au milieu des épreuves de la vie ;


Une foi profonde qui me fera entrer

dans le mystère du Christ et

de Son plan d'Amour sur le monde ;


Une foi courageuse qui me poussera

à entreprendre de grandes choses

pour Toi et pour le bien de mes frères ;


Une foi qui soit mon flambeau

pour éclairer ceux qui sont dans

les ténèbres de l'incroyance

et faire revivre ceux qui sont morts dans le péché.


Père Saint, je T'en prie par Jésus Ton Fils

et par Marie « Celle qui a cru » AMEN


D'après St Louis Marie Grignon de Montfort


L'Ermite