vendredi 29 janvier 2021

TAIS-TOI


QUATRIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


ANNEE B


(Mc 1, 21-28 )




« Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez.( 1 e Lecture )

La question qui nous vient immédiatement :Un Prophète, qu'est-ce que c'est ? Ce terme est souvent galvaudé, le plus sûr est de se renseigner au sein de notre propre Église :

Prophète : du grec, signifie littéralement "celui qui parle au nom de Dieu"Il y a, dans l’histoire biblique des grands prophètes parmi lesquels : Isaïe, Jérémie, Osée. On utilise aujourd’hui ce terme pour qualifier quelques fortes personnalités du christianisme s’exprimant avec conviction et liberté. Tout baptisé est prophète lorsqu’il accepte de témoigner de sa foi autour de lui.et de s’engager à bâtir un monde meilleur. (Église Catholique)

Et nous glissons vite vers :« mais de qui parle le Seigneur Dieu à Moïse ?

le Seigneur me dit alors :“Ils ont bien fait de dire cela. Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte .Mais un prophète qui aurait la présomption de dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d’autres dieux, ce prophète-là mourra.” »je mettrai dans sa bouche mes paroles : qui mieux que Jésus, a pu, au cours des millénaires accueillir la Parole du Père, puisque cette Parole est issue du Sein du Père, Elle en est l'expression , il n'y a aucune distance entre le Père et Elle, et pour se faire proche de notre humanité, Elle s'en est habillée :



Au commencement était le Verbe,(LA PAROLE)

et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.

Il était au commencement en Dieu.

Tout par lui a été fait, et sans lui n'a été fait rien de ce qui existe.

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,

Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue.

Il y eut un homme, envoyé de Dieu;

son nom était Jean.

Celui-ci vint en témoignage, pour rendre témoignage à la lumière,

afin que tous crussent par lui:

non que celui-ci fût la lumière,

mais il avait à rendre témoignage à la lumière.

La lumière, la vraie, celle qui éclaire tout homme,

venait dans le monde.

Il ( le Verbe) était dans le monde,

et le monde par lui a été fait, et le monde ne l'a pas connu.

Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu.

Mais quant à tous ceux qui l'ont reçu,

Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu,

à ceux qui croient en son nom,

Qui non du sang, ni de la volonté de la chair,

ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu sont nés.

Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous,

(et nous avons vu sa gloire,

gloire comme celle qu'un fils unique tient de son Père)

tout plein de grâce et de vérité.

Jean lui rend témoignage, et s'écrie en ces termes:

"Voici celui dont je disais: Celui qui vient après moi, 

est passé devant moi, parce qu'il était avant moi."

et c'est de sa plénitude, que nous avons tous reçu,

et grâce sur grâce;

parce que la loi a été donnée par Moïse,

la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.

Dieu, personne ne le vit jamais: le Fils unique, 

qui est dans le sein du Père c'est lui qui l'a fait connaître.

(Jn 1)


Et c'est ce Jésus et ses disciples qui entrèrent à Capharnaüm. Cette ville est située au
Nord du lac de Tibériade et à l'Ouest du point où le Jourdain se jette dans le lac. Jésus en a fait l'épicentre de Sa prédication.

À l’époque romaine, cette bourgade, est à la fois un port de pêche et un centre agricole. Sur la route de Damas, ville frontière entre deux principautés, Capharnaüm jouit d’une certaine importance en terre de Galilée .

La Galilée est une terre juive, mais c'est aussi une terre païenne ( dans l’Évangile l'expression Galilée des Nations » signifie Galilée des Nations païennes) Jésus va donc commencer à annoncer la Bonne Nouvelle dans des villages « mélangés », c'est-à-dire, à des Juifs, mais aussi, à des « païens ». Le message de Jésus est vraiment ouvert à tous !

La Galilée, mélange de juifs, d'étrangers, de païens, n'est donc pas, aux yeux du peuple juif de Jérusalem, une terre pure. On peut donc qualifier ses habitants de " peuple qui habitait dans les ténèbres". N'oublions pas que Jésus dira Lui-même : « je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs » Mc 2, 13

Jésus se rend donc à la Synagogue :

Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. Le souci de Jésus est d'enseigner , d'éveiller les consciences, d'annoncer la Bonne Nouvelle de l'amour du Père. Cet enseignement est tellement différent, tellement loin des rites pointilleux de l'Ancienne Alliance que tous , ou presque , sont surpris, frappés nous dit le texte par l'autorité de Jésus. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Par contre, toujours en Marc, nous entendrons certains lui demander des comptes sur Ses agissements « par quelle autorité fais-tu cela ? qui t’a donné cette autorité pour le faire ? » Mc 11,28

Que signifie dès lors cette AUTORITE tantôt admirée, tantôt décriée ?« L’histoire du mot autorité d’après le dictionnaire historique de la langue française ROBERT est la suivante : « Autorité est un emprunt ancien au latin auctoritas, dérivé de auctor, désignant le fait d’être auctor, c’est-à-dire fondateur, instigateur, conseiller, garant, vendeur, possesseur, et aussi auteur responsable d’une œuvre. Parmi les sens du mot auctoritas, on relève « pouvoir d’imposer l’obéissance » et « crédit d’un écrivain, d’un texte », notamment en latin d’Église, d’un texte révélé ». On peut donc dire que l’autorité dont fait preuve Jésus dans son enseignement et dans ses gestes de guérisons, renvoie à son identité, à ce qui le fonde. Commentant les versets 21 et 22 du chapitre premier de Marc, l’exégète Jean DELORME écrit : « L’enseignement des scribes « prend place dans une structure socio-religieuse dans laquelle il est crédité d’un certain poids de vérité. Jésus ne bénéficie pas de cette garantie. Il n’a que sa parole et c’est par elle que peut s’attester ce qui l’autorise. C‘est en effet du point de vue des auditeurs que cette différence avec les scribes est faite. L’autorité lui est reconnue à la réception. Il n’a pas besoin de la revendiquer. Il ne s’agit pas de forte affirmation de soi. C’est le fait d’être touché qui authentifie la parole reçue. Le texte suppose une qualité de parole capable de s’authentifier dans un sujet d’écoute. Il suppose aussi que l’auditeur est capable de la reconnaître en écho en lui-même. Cela ne tient pas à la fonction et ne dépend des critères communément admis (mandat, délégation de pouvoir, diplôme...). Le vrai de la parole se fait reconnaître parce qu’elle parle en ceux qui la reçoivent. Celui par qui elle passe n’en est pas la source, mais le témoin ».

L’autorité de Jésus vient de Celui qui en est la source. Ceux qui reçoivent sa

parole en vérité, se rendent compte qu’elle touche en eux quelque chose de très profond, qu’elle les bouscule, qu’elle leur fait faire des déplacements intérieurs étonnants. Leur vie en sera transformée pour leur bien. L’autorité de la parole de Jésus fait grandir. Mais cela concerne-t-il l’autorité que nous pouvons exercer en tant que parent, éducateur, employeur, chargé d’une responsabilité, d’une autorité publique, religieuse, etc ? Bien sûr. Comme Jésus , je peux dire une parole qui fera bouger, qui aidera l’interlocuteur à grandir ou au contraire, je peux chercher surtout l’affirmation de moi-même. L’autorité de Jésus c’est celle qui fait grandir l’autre, qui le conduit à la vie. Elle révèle ainsi le Père qui l’a envoyé pour cela. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » Jn 10,10 (Philippe GUIBARD prêtre)

L'AUTORITE de Jésus Lui vient de la qualité de Son ÊTRE-DIEU, parce qu'Il est le Fils Bien-Aimé du Père , Sa Parole éternelle, dans tout ce qu'Il dit et accomplit, Jésus se donne totalement, il ne s'agit pas chez Lui d'un « faire valoir » personnel mais de mettre des personnes debout , en pleine possession de leurs capacités, pour eux-mêmes et pour un meilleur service de la Bonne Nouvelle . Jésus, disions-nous plus haut, « est venu pour que les hommes aient la vie et la vie en abondance », celle de l'esprit, mais aussi celle du corps. Il ne cessera de le manifester durant tout Son ministère, au point d'être souvent submergé par les souffrances humaines qui Sollicitent Son aide et de s'éloigner à certaines heures pour prendre un juste repos. Dans la Synagogue, Jésus est venu enseigner , annoncer l'Amour du Père, et cela transpire de Sa personnalité. Le Mal, sans même l'affronter directement, se manifeste parce que tout « bien » l'agresse, le dérange, le provoque et c'est ce qui se passe ici :

Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :« Que nous veux tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es :tu es le Saint de Dieu. »

N'avons – nous jamais remarqué que les jours de grand soleil, alors que nous avons effectué un ménage minutieux, toutes sortes d'impuretés apparaissent sur les surfaces exposées ? Pourtant nous étions persuadés d'avoir éliminé les moindres traces de pollution. C'est ce qui se passe ici : Jésus est le pur par excellence, Jésus ne connaît pas le péché, Il est Dieu, en face de Lui, se tient un homme prisonnier du Mal , voir Jésus Soleil de Justice , Lumière des Nations, Fils Bien-Aimé du Père, non seulement le trouble, mais le provoque. Le Mal ne supporte pas la Lumière, cette Lumière révèle sa présence et cela lui est insupportable, aussi cette personne prisonnière de son Mal, enfermée dans son Mal, aveuglée par ce Mal, ne peut supporter la Lumière : Le-Soleil-Jésus ! Sa seule défense, c'est de provoquer, d'attaquer, avec, sans doute, le secret espoir d'intimider Celui qui, sans mot dire d'ailleurs, le révèle. Il va même jusqu'à l'identifier « tu es le Saint de Dieu. » espérant que Jésus, ainsi « démasqué », se retirerait car , lui, le Mal, sait que l'Heure de Jésus est loin d'être arrivée. Au lieu de cela , Jésus reste Lui-même, loin d'être déstabilisé, Jésus, avec fermeté, lui intime l'ordre de se taire et de sortir de cet homme qu'il « possède », dont il s'est rendu le maître, qu'il a asservi :

Jésus l’interpella vivement :« Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui.

Nous « assistons-là, à ce que l’Église appelle un exorcisme ! L’exorcisme étant un rituel religieux destiné à expulser une entité spirituelle maléfique qui se serait emparée d'un être animé et, plus rarement, inanimé. On peut appeler cela un démon.

C'est bien ce que fait Jésus ici, mais le démon qui s'est installé dans cet homme cherche à gagner du temps et provoque dans ce possédé des gestes désordonnés toutefois il ne peut résister longtemps à l'ordre de Jésus, et part dans un grand cri. Souvenons-nous du P. Hamel qui a tenté d'expulser « le démon de la violence » du jeune qui l'a assassiné !


Ailleurs dans l’Évangile, Jésus impose le silence à la mer déchaînée


Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. ( Mc 4)


Une autre fois, Jésus libère un homme qui était maintenu attaché parce qu'il répandait la terreur autour de lui :

En effet, Jésus commandait à l'esprit mauvais de sortir de cet homme. Car bien des fois l'esprit s'était emparé de lui. On le gardait attaché avec des chaînes et avec des fers aux pieds, mais il rompait ses liens et le démon l'entraînait vers les endroits déserts. Jésus lui demanda : « Quel est ton nom ? » L'homme répondit : « Légion », car beaucoup de démons étaient entrés en lui. Et ces démons suppliaient Jésus de ne pas leur ordonner de s'en aller dans l'abîme. Or, il y avait là un important troupeau de porcs, qui cherchaient leur nourriture sur la colline. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces porcs, et il le leur permit. Ils sortirent de l'homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans le lac, et il s'y étouffa. ( Lc 8)

Plusieurs fois, Jésus est sollicité pour libérer des personnes sous l'emprise du Mal

A peine l'enfant arrivait-il que le démon le jeta par terre et le secoua violemment. Jésus menaça l'esprit mauvais, guérit l'enfant et le rendit à son père. Et tous étaient frappés d'étonnement devant la grandeur de Dieu. ( Lc 9)

Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et la foule fut dans l'admiration. (Lc 11)

Cette femme était païenne, de nationalité syro-phénicienne, et elle lui demandait d'expulser le démon hors de sa fille. Il lui dit : « Laisse d'abord les enfants manger à leur faim, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. »

Mais elle lui répliqua : « C'est vrai, Seigneur, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes 1des petits enfants. » Alors il lui dit : « A cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. » Elle rentra à la maison, et elle trouva l'enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d'elle. (Mc 7)

Plus nous faisons de place à Jésus dans notre vie, plus nous sommes envahis par L'amour et plus le Mal s'éloigne de nous . Certes, il peut nous attaquer, nous provoquer, mais la force de Jésus exprimée par notre vie, l'empêche de nous déstabiliser. J'ai quelques difficultés à exprimer ce que m'inspire cette scène mais dans la Foi, je suis persuadée que le Mal ne peut prendre possession d'une personne très profondément ancrée, en Jésus. Cette Présence le repousse, le dérange, et l'éloigne. Le Mal a peur devant Jésus, c'est pourquoi « il aboie » il vocifère, mais il ne peut entrer. Et, le meilleur moyen de lui fermer les éventuelles « ouvertures » de notre être, c'est de se nourrir de Jésus Eucharistie, de Jésus Parole de vie, c'est d'accueillir le plus régulièrement possible le sacrement du Pardon, de cultiver l'humilité. L'humilité effraie le Mal, elle agit comme un repoussoir! Demandons, les uns pour les autres, la grâce de l'humilité, de la petitesse, de la simplicité, en un mot, de la Vérité. En tout cela, Jésus est notre modèle, « Je suis, dit-Il, le chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. (Jn 14) » Nous avons un besoin vital de Jésus ! Certains souriront et diront : « mais autour de nous, il y en a plein qui vivent sans Jésus ! » Ils vivent certes, mais à la moindre épreuve ils sont parterre... et comment vivent-ils?? Je pense à une fratrie de trois membres dont deux vivent en pires ennemis , des outils leur sont proposés , mais ni l'un, ni l'autre ne veut, ne peut les saisir , le langage de l'humilité leur est inconnu , ils le rejettent, chacun veut l'emporter sur l'autre ! C'est extrêmement douloureux, ils souffrent et font souffrir : peut-être pourrions-nous les prendre en charge dans notre prière, eux et tous ceux qui sont dominés par l'orgueil, principal attribut du Maléfique !

Dans cet Évangile, ceux qui écoutent l'Enseignement de Jésus et assistent à cette libération, car c'est de cela qu'il s'agit : furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux :« Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

Le silence imposé par Jésus surprend et pose d'autant plus question que le démon obtempère immédiatement, il a trouvé plus fort que lui. Non pas de la force des « biceps » mais de cette force intérieure qui émane de la personne de Jésus et qui vient de son Union au Père : « Le Père et Moi nous sommes un »Jn 10, 30

Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j'entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Jn 5, 30

Jésus doux et humble de cœur, n'attribue rien à Son faire, Son vouloir, Sa parole , Il est « Parole du Père », Il est » le Vouloir du Père », Il est le « Faire  du Père » Jésus et le Père sont UN ! Et nous ? Peut-être pourrions-nous adopter la prière qui suit pour demander la vertu d'humilité, pour en vivre surtout , et devenir, par la grâce de Dieu, pure transparence de l'Amour qu'est Jésus . Permettre à Jésus de se dire à travers notre écorce ce qui annihilerait la superbe du Malin qui n'oserait plus nous provoquer, nous attaquer....


Rends-moi humble, Seigneur,
de cette joyeuse humilité qui attire l’Esprit
dans l’âme désencombrée et généreuse.
Aide-moi à ne rien m’attribuer des dons reçus,
mais à tout remettre au Père avec Marie.
Rends-moi humble, Seigneur,
de cette audacieuse humilité qui rend libre
pour semer ta parole dans le champ du monde.
Remplis mon cœur de douceur et de paix
qui me fait accepter ma propre vulnérabilité.
Rends-moi humble, Seigneur,
de cette simple humilité qui désarme la haine
quand je tiens à avoir le dernier mot.
Fais-moi chercher dans le réel de la vie
tout ce qui est bon, beau et vrai.
Rends-moi humble, Seigneur,
de cette fragile humilité qui m’ouvre à l’autre
pour accueillir sa blessure et la mienne.
Libère-moi de désirer la première place
pour que je puisse aimer en m’oubliant.
Rends-moi humble, Seigneur,
de cette sainte humilité qui vient de la prière,
où descendant au centre de mon âme
je ne vois plus que ta lumière
pour la répandre autour de moi.
Blog de Jacques GAUTHIER

l'Ermite


vendredi 22 janvier 2021

AUSSITÔT ...

 

TROISIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


ANNEE B


(Mc 1, 14-20)

L’Église nous propose, en cette année Liturgique B, de faire route, chaque dimanche, avec l'évangéliste Saint Marc qui ouvre ainsi son Évangile :

« Commencement de l'évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu » Vient ensuite un bref paragraphe sur la mission de Saint Jean-Baptiste, suivi d'une brève évocation du baptême de Jésus qui relate essentiellement la Théophanie, en une ligne et demi il mentionne la tentation au désert et aborde le MINISTERE DE JESUS DANS LEQUEL NOUS ENTRONS AUJOURD'HUI.

QUI EST SAINT MARC ?

L’Évangile ne fournit aucune indication directe sur son identité. C’est pourquoi certains spécialistes renoncent à toute tentative d’identification. Selon la tradition, il s’agit de « Jean surnommé Marc » connu par les Actes des Apôtres. Marc n’a pas connu Jésus mais fait partie des premiers convertis au christianisme. Il est emmené par Paul et Barnabé lors du premier voyage missionnaire. Plus tard, Marc fut auprès de l’Apôtre Paul. On sait, selon la tradition, qu’il a également été l’interprète de Pierre. « Il a dû rejoindre Pierre à Rome », raconte Frère Claude Coulot, exégète et professeur émérite à la faculté de théologie catholique de l’université de Strasbourg.

Le franciscain s’appuie sur le livre L’Explication des paroles du Seigneur de Papias d’Hiérapolis : « Marc qui était l’interprète de Pierre a écrit avec exactitude tout ce dont il se souvenait de ce qui avait été dit ou fait par le Seigneur. Car il n’avait pas entendu, ni accompagné le Seigneur mais plus tard, il a accompagné Pierre. Celui-ci donnait ses informations sans faire une synthèse des paroles du Seigneur. De la sorte, Marc n’a pas commis d’erreur en écrivant comme il se souvenait. Mais il n’a eu en effet qu’un seul dessein, celui de ne rien laisser de côté de ce qu’il avait entendu et de ne tromper en rien en ce qu’il rapportait. » Selon la tradition, Marc serait mort martyr en 68 mais on ne connaît pas sa date de naissance. L’animal qui le symbolise est le lion ailé qui représente le courage et l’élévation.

QUAND A-T-IL ECRIT SON EVANGILE

L’Évangile selon Saint Marc est, de l’avis des experts, le premier en date. Il aurait été écrit vers 65. Claude Coulot soutient la théorie des deux sources « qui veut que Marc soit une des sources des évangiles de Matthieu et de Luc écrites entre dix et quinze ans plus tard ». La tradition donne Rome comme lieu de composition de l’écriture. Marc y aurait séjourné auprès de Paul et de Pierre. « L’étude du texte qui mentionne des circonstances de la vie, traduction de paroles araméennes, emploi de mots latins, usage de monnaies romaines, explication de coutumes juives, permet de justifier une telle hypothèse », indique Claude Coulot.

La place accordée aux disciples est l’une des particularités de l’Évangile selon saint Marc. « Marc est l’évangéliste qui présente le plus souvent dans ses récits
les disciples aux côtés de Jésus,
 confirme Frère Claude Coulot. Il y a toute une réflexion sur la condition de disciple dans l’Évangile de Marc, le fait de s’engager à la suite de Jésus. » Mais il soulève un paradoxe : 

« Les disciples manifestent toutefois vis-à-vis du maître une profonde incompréhension. Ainsi Jésus s’étonne de ce qu’ils ne comprennent pas la parabole du semeur (Mc 4, 13). Il est surpris de leur manque de foi (Mc 4, 40). Ils ne reconnaissent pas Jésus qui marche sur les eaux et le prennent pour un fantôme (Mc 6, 45-52). Jésus leur reproche de nouveau leur incompréhension après la seconde multiplication des pains (Mc 8, 14-21). Les disciples sont des personnes qui ont du mal à comprendre ce que dit Jésus ! Il doit tout expliquer… Il est alors aisé de percevoir que derrière les figures des disciples se profilent celles des chrétiens. »

Dans la première partie de l’Évangile, on voit Jésus avec la foule faire des miracles, puis enseigner ses paraboles dont l’explication est donnée uniquement aux disciples. Dans la seconde partie, les disciples n’arrivent pas à comprendre le chemin que Jésus doit prendre, et qu’ils devront prendre à sa suite. Pour Marc, tout n’est pas achevé avec la résurrection de Jésus, tout commence.

Autre élément distinctif dans l’Évangile selon saint Marc, le thème de la Passion. Il occupe 50 % du texte de Marc et seulement 20 % du texte de Luc. Marc se concentre sur la narration : à la vie du Christ, à sa personne. Ce sont les deux autres synoptiques, Matthieu et Luc, qui nous transmettent la majeure partie des enseignements du Christ. Marc, lui, veut surtout montrer comment Jésus, le Ressuscité, a dû lors de son ministère faire face à une opposition grandissante des autorités juives qui l’ont fait arrêter et condamner à mort par les autorités romaines.

EN QUOI EST-IL ENCORE MODERNE AUJOURD'HUI ?

Marc a reçu davantage de crédit à partir du XXe siècle. L’écriture est simple, les récits sont généralement brefs et en même temps imagés. De ce fait, il est sans doute plus accessible. L’écrivain roumain Petru Dumitriu, auteur du livre Comment ne pas l’aimer ! Une lecture de l’Évangile selon saint Marc (Cerf, 1997), le désigne comme étant le plus grand reporter depuis l’antiquité.

Marc est l’évangéliste de l’homme moderne : « À travers son texte, d’une brièveté, d’une simplicité extrême, mais génial d’expressivité, nous percevons le Christ, nous vivons auprès de lui. C’est pourquoi j’ose affirmer que, dans le monde moderne, désemparé, déchristianisé, irréligieux, Marc est la porte d’accès aux Évangiles. Il est le modeste introducteur à la personne et au message du Christ. » Et d’ajouter : « Marc n’est pas poète comme Jean, n’écrit pas en grec élégant comme Matthieu. Il commet des fautes de grec, des sémitismes et, curieusement, des latinismes (…). Il a le côté terre à terre, pourrait-on dire, qui est comme fait exprès pour faciliter à l’homme d’aujourd’hui l’accès à l’ensemble des Évangiles. »

De son côté, le franciscain Claude Coulot souligne l’importance du travail théologique chez Marc : « Il ne fait pas une biographie systématique de Jésus, mais développe une thèse de théologie. » Marc essaye de faire comprendre à des chrétiens comment celui qui se disait le fils de Dieu a pu être crucifié. La croix étant le supplice le plus honteux qui existait dans l’Antiquité, prêcher cela n’était pas évident. « C’est en cela que je dis que Marc est un théologien, indique-t-il. Marc n’entend pas relater les événements de la vie de Jésus tels qu’ils se sont passés et dans l’ordre selon lesquels ils se seraient passés. En revanche, il reprend les faits et gestes de la vie de Jésus puis les regroupe en parabole afin de faire réfléchir les chrétiens sur l’identité de Jésus. »

Conseil de lecture :

L’Évangile selon Marc de Camille Focant

Éd. du Cerf, coll. Commentaire biblique, Nouveau testament (n°2), 672 p., 56 €

Camille Focant, professeur émérite de la Faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain, est l’auteur d’un ouvrage de référence concernant l’Évangile selon Marc. Pour l’auteur, Marc symbolise « le point d’interrogation » quand Matthieu est davantage dans l’affirmation. « Marc interroge régulièrement son lecteur, souligne Camille Focant. Cela peut expliquer son succès dans notre époque moderne où les gens se posent beaucoup de questions. Entrer dans le monde nouveau ne peut se faire sans être bousculé ! » Jésus est déroutant pour les autorités religieuses qui s’opposent à lui, mais aussi pour ses disciples qui glissent de l’étonnement à l’opposition, tout en restant à sa suite.

Cet Évangile recourt fréquemment aux paradoxes ou aux contradictions apparentes : par exemple, entre le Jésus de la transfiguration « Celui-ci est mon


fils bien aimé, écoutez-le ! »
 et le Jésus de la Croix qui dit « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi tu m’as abandonné ». Les disciples sont séduits par le personnage de Jésus mais vont manifester sans cesse de l’incompréhension, notamment « lorsqu’il leur annonce que le fils de l’homme devra souffrir ». Pierre s’indigne en lui disant que cela ne peut pas lui arriver. « Pour Pierre, celui qui a reçu l’onction de Dieu ne peut être crucifié, indique Camille Focant. Quelqu’un qui vient de Dieu n’a pas un destin de ce type ! Jésus réagit en disant : “Arrière Satan, tes pensées ne sont pas celles de Dieu.” »

Revue Croire

A l'écoute de l’Évangile de ce Dimanche :

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ;

On pourrait dire que l'arrestation de Jean Baptiste est le Signe, pour Jésus, de l'inauguration de Sa mission personnelle. Tant que Jean était dans sa propre mission il eut été délicat d'initier l'annonce de La Bonne nouvelle. Jean et Jésus ne sont ni concurrents, ni rivaux, l'un est le Précurseur de Celui qu'il annonce, l'Autre, Jésus , est Celui qui est attendu, annoncé, et à qui Jean ouvre la route. Avec l'arrestation, la voix se tait ( Jean était la voix) , le Verbe (Jésus) peut parler !

il disait :« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Jusque là le Peuple est dans l'attente du Messie, et il semble que Jésus inaugure sa prédication dans la synagogue de Nazareth . C'est justement là qu'Il est amené à proclamer la si belle Prophétie d'Isaïe décrivant Sa mission, et qu'Il conclut en refermant Le Livre par ces mots : " Aujourd'hui cette Écriture est accomplie devant vous.

L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé publier aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, renvoyer libres les opprimés, publier l'année favorable du Seigneur.

Ayant roulé le livre, il le rendit à l'employé et s'assit; et tous, dans la synagogue, avaient les yeux attachés sur lui. Il se mit à dire à leur adresse: " Aujourd'hui cette Écriture est accomplie devant vous. (Luc 4)

le règne de Dieu est tout proche, les temps sont accomplis parce que le règne, le Royaume de Dieu est tout proche. Ce Royaume, ce Règne est présent en et par Jésus venu l'annoncer en présentant à l'humanité la manière et de l'instaurer dès ce monde et d'y entrer de façon définitive . Pour cela il faut RENAITRE

: « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. (Jn 3)


Avoir une âme d'enfant, être pauvre de cœur :

: « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ! (Lc 6)

Et ce n'est pas naturel pour l'humanité qui ne cesse de combattre et de se battre pour obtenir la meilleure place . D'où cet appel immédiat à la conversion qui reprend et parfait le propos de Jean Baptiste :

Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

«Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

Le Baptiste qui a compris que le Messie vient, sait aussi que le Messie et le Royaume sont une même réalité ; car, le Messie porte en Lui les valeurs du Royaume . Quand Jésus vient, comme Jean Baptiste, Il appelle au changement de mentalité et demande DE CROIRE A L'EVANGILE , Il sait Lui, qu' IL EST CET EVANGILE, CETTE BONNE NOUVELLE . En effet, ne fait-Il pas un avec le Père, or la Bonne Nouvelle qu'Il vient annoncer c'est l' AMOUR INFINI DU PERE QUI VEUT QUE TOUS LES HOMMES SOIENT SAUVES et accèdent au Royaume

Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. (Lc 12)

Pour annoncer ce ROYAUME, cette Bonne Nouvelle, il faut des ouvriers  car la moisson est abondante « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. (Lc 10)

La moisson ce sont tous ceux qui attendent le Messie qui leur présentera une autre façon d'être et de vivre. Ils sont nombreux à avoir faim et soif de justice, de vérité de fraternité et c'est encore vrai aujourd'hui, mais si les moissonneurs ne sont pas au rendez vous, les attentes s'éteindront . Pour l' aujourd'hui de Jésus, et pour demain, quand Jésus sera retourné dans le sein du Père, il est urgent et important d'associer à cette « mission-moisson » des personnes de bonne volonté qui pourront participer et devenir appelants à leur tour. C'est tout le sens du verset qui suit :

Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en


train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit :« Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

Encore une fois quelle richesse dans ce paragraphe ! Jésus vit, quand Jésus regarde, son regard ne reste pas dans le vide , Jésus voit et on peut penser qu'Il voit bien au-delà de l'apparence ! Jésus voit deux hommes qu'Il a déjà rencontrés selon l' Évangélise St Jean , André d'abord, puis Pierre entraîné par son frère . Jésus a immédiatement posé les jalons d'une vie différente puisqu' Il Change le prénom de Simon : « Tu t'appelleras Képhas » .

Ces deux hommes ne semblent pas être des notables mais des travailleurs de la mer qui vivent du fruit de leur travail : les poissons qu'ils prennent dans leurs filets . Ils sont en pleine activité et que leur dit Jésus ? « Venez à ma suite. » Or ils ont vu, à leur demande le « rien matériel » de Jésus ! Et Jésus ne tergiverse pas , d'entrée de jeu Il évoque un changement radical de perspectives, Jésus précise immédiatement quelle sera la mission et l'adaptation qu'elle va leur demander ! Des poissons ils vont passer aux hommes, sans transition majeure : Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Ceux qui sont dès cet instant « apôtres » ne discutent pas , ils n'évoquent pas la mise en ordre de leurs affaires, ils ne posent ni « comment » ni « pourquoi », Jésus


demande, André et Simon-Pierre emboîtent le pas ils sont dans la confiance absolue. Ceci montre me semble-t-il à quel point Jésus les a saisis et à quel point Jésus rayonne et attire ! Ils sont dans l'abandon total, ils ont compris intérieurement .

Jésus ne cesse de nous appeler, de nous faire signe au fond de notre cœur, par l'intermédiaire d'un frère, d'une sœur, d'un prêtre quelle est ma réponse ? Suis-je prêt(e) à m'engager, à donner un peu de mon temps pour que vive ma paroisse, le diocèse ? Est- ce que dans la prière, j'écoute Jésus ? Est-ce que je trouve , toujours dans la prière, les mots de Jésus pour aider mes enfants à discerner un éventuel appel ? Est-ce que j'apprends à mes enfants à écouter Jésus parler à leur cœur ? Si nous évoquons un choix de professions est-ce que je sais glisser , discrètement, le service de Jésus dans Son Église ?

Jésus ne s'arrête pas aux deux premiers apôtres, Jésus a vu des hommes au travail, là-bas, plus loin, ils sont avec leur père , ils l'aident à réparer les filets pour la prochaine sortie en mer et, pourtant Jésus n'hésite pas , Il ose en présence de ce père poser la question : Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

N'est-ce pas impressionnant de voir ces jeunes hommes laisser leur père avec ses ouvriers pour suivre cet Inconnu ? C'est en partie ce qui fera dire à Jésus , plus tard :Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi. (Mt 10)

Choisir Dieu est crucifiant, choisir Dieu c'est quitter, laisser et regarder devant pour suivre quelqu'un qui n'a pas où reposer Sa tête . Jésus ne promet ni portefeuille, ni Palace, ni parasol où se prélasser les orteils en éventail Jésus annonce clairement la couleur de cette relation :: " Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive. (Mt 16) Suivre Jésus , dans le ministère, la
vie consacrée, la vie de famille, suppose des choix radicaux.
« A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni! " (Mt 19) »

Il convient de se quitter et de quitter, de faire confiance à Celui qui fait signe, il faut laisser les filets sécurisants pour avancer dans la foi nue , il faut apprendre les mœurs de Dieu ! Qui est prêt pour cette aventure ? Abraham était-il prêt quand Dieu lui a dit :" Va-t'en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. je ferai de toi une grande nation, je te bénirai et je rendrai grand ton nom. Tu seras une bénédiction: je bénirai ceux qui te béniront, et celui qui te maudira, je le maudirai, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. (Gn 12) Quelle aventure ! Jésus ne nous demande que la confiance Il s'occupe du reste ! Alors prêts ?


Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.

Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.



L'Ermite