QUATRIEME
DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
FÊTE
DE LA PRESENTATION DE JESUS AU TEMPLE DE JERUSALEM
ANNEE
A
(Lc 2, 22-32)
FÊTE
DE LA PRESENTATION DE JESUS AU TEMPLE OU FÊTE
DE LA CHANDELEUR
Étymologiquement,
la chandeleur vient de la désignation latine de cette fête,
"festa candelorum", ou fête des chandelles. A l’origine,
nous pouvons retrouver les traces d’une fête romaine célébrée à
cette date, les lupercales, en l’honneur du dieu Pan. Les
rites célébrés pour la fécondité donnaient lieu à des
processions en l’honneur de Pan, accompagnées de chandelles.
Ces
processions ont pris une autre signification lorsque le Pape
Gélase 1er, en 472, décida de lui substituer une célébration en
l’honneur de la Vierge Marie. Considérant les fêtes romaines
comme des pierres d’attente, le pape Gélase 1er garda le meilleur
de la symbolique païenne en le christianisant : l’attente
de la lumière et la vénération non plus de la simple fécondité
mais de la maternité de la Vierge, à travers la fête juive de la
Purification de la Vierge.
N’oublions
pas que le concile d’Éphèse en 431 a établi la maternité divine
de Marie dans toute l’Église. Les fêtes qui suivent en sont donc
un écho et une actualisation dans la vie quotidienne de l’Église
et des peuples.
La fête de la Purification de la Vierge
Selon
la loi mosaïque, 40 jours après l’accouchement ( donc les 40
jours de Noël jusqu’au 2 février), la mère revient au Temple
pour le rite " du rachat" des premiers nés comme le
prescrit la Loi de Moïse dans le livre de l’Exode ( 11 :
11-33) et au chapitre 12 du Lévitique. Marie
accomplit alors totalement la loi juive et ce qu’elle préfigurait,
la venue du Sauveur, lumière des Nations,
tel que le nommera le prophète Syméon témoin pour Israël de
l’accomplissement de la Parole divine. Le Rachat, signe et synonyme
de la Rédemption commence par les Juifs et est offert à toutes les
Nations dans le Christ.
Représentant
la lumière du Christ présenté au monde, la symbolique de la
chandelle rappelle également selon la tradition chrétienne les deux
natures du Christ, la cire représentant sa nature humaine, et le
feu représentant sa nature divine. Cette symbolique mérite
d’être expliquée aussi à la lumière du concile de Chalcédoine,
environ 20 ans avant l’institution de notre fête, concile où
brilla le pape Léon le Grand, et où fut précisé l’union
hypostatique.(union des deux natures en Jésus : humaine et
divine) Le concile de Chalcédoine en 451 donne à la doctrine
mariale du concile d’Éphèse sa forme dogmatique :
Le
Fils « qui avant les siècles est engendré par le Père selon
la divinité, dans les derniers jours, le même, pour nous et pour
notre salut, est engendré par
Marie Vierge Mère de Dieu selon l'humanité ». (Différentes
notes)
Vous
pouvez retrouver sur le site Marie de Nazareth, les explications
historiques et théologiques des conciles de cette époque ou sur
d'autres sites de l’Église Catholique
Quand
fut accompli le temps prescrit par
la loi de Moïse
pour la purification,les parents de Jésus l’amenèrent à
Jérusalem pour le présenter au Seigneur,selon ce qui est écrit
dans la Loi :Tout
premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.Ils
venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur
:un
couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Marie
et Joseph ne se dérobent pas aux coutumes de leur Pays et surtout
pas à la loi mosaïque . Nous, nous n'en voyons pas l'utilité,
Jésus n'est-Il pas le Fils de Dieu ? N'est-Il pas au-dessus de
toutes nos lois humaines même religieuses ? Nous savons, parce
que nous connaissons un peu les Évangiles que devenu adulte, Jésus
ne se soustraira pas aux obligations de la loi civile ou religieuse
: « Mais
il
faut éviter d'être pour les gens une occasion de chute :
va donc jusqu'au lac, jette l'hameçon, et saisis le premier poisson
qui mordra ; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de
quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour toi et pour moi. »
(Mt17)
Les
parents de Jésus et Lui-même par la suite, ne font rien à moitié
et ne cherchent surtout pas les privilèges, ils font partie d'un
peuple à part entière, et n'esquivent pas les obligations de ce
peuple ! C'est cela l'Incarnation ! C'est à cela que nous
sommes appelés! En regardant et écoutant Jésus, notre mission est
d'être ce levain dans la pâte « Il
est comparable à du levain qu'une femme enfouit dans trois grandes
mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. » (Lc
13) Il
s'agit ici du Royaume et c'est à nous de l'étendre par notre
témoignage bien plus que par nos paroles.
Être
levain c'est vivre au plus près de l’Évangile,
cette Parole de Dieu mise à l'honneur hier, de manière plus
spécifique, à la demande du Saint Père.(Pape
François – Motu proprio Aperuit illis instituant le “Dimanche de
la Parole de Dieu”30 septembre
2019, lettre apostolique en forme de motu proprio Aperuit
illis du
pape François)
Être
levain dans la pâte c'est vouloir l'enfouissement
du soi pour que grandisse le « toi Jésus » !
N'est-ce pas le propre du Verbe de Dieu ? Dieu , caché
dans la pâte humaine, au point de ne pas être reconnu pour qui Il
est ! Au point d'être assimilé à Belzébuth, à un
révolutionnaire à ...
Être
levain dans la pâte, c'est se fondre
dans la multitude et se conduire de telle sorte que notre vie pose
question et donne envie à ceux qui nous côtoient de comprendre, de
chercher ce qui l'anime.
Être
levain dans la pâte c'est être petit personnellement et
communautairement
pour ne pas faire peur, pour permettre à ceux qui ne connaissent
pas Jésus, de Le découvrir dans Sa réalité : humble, enfoui
dans la chair humaine, sans brillant ni brio, en toute simplicité ,
pour que s'imprègnent comme à leur insu, l'image du Christ en
chacun !
Être
levain dans la pâte c'est être où sont les hommes :
à l'usine, dans le vaste monde agricole, dans les bureaux, dans la
rue … en y vivant en chrétien je contribue à faire lever la pâte,
de permettre à mon frère de grandir en reconnaissant Jésus à
l’œuvre dans ma vie !
Devenons
LEVAIN le monde changera !
Or,
il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un
homme juste et religieux,qui attendait la Consolation
d’Israël,N'est-ce
pas la prophétie en tendue en première lecture :et
soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez.Le
messager de l’Alliance que vous désirez,le voici qui vient – dit
le Seigneur de l’univers.Qui pourra soutenir le jour de sa venue ?
Syméon
parce qu'il est et demeure à l'écoute de :l’Esprit
Saint était sur lui.Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le
Messie du Seigneur.Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au
Temple.Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour
se conformer au rite de la Loi qui le concernait,Syméon reçut
l’enfant dans ses bras,et il bénit Dieu en disant :« Maintenant,
ô Maître souverain,tu peux laisser ton serviteur s’en aller en
paix, selon ta parole.Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais
à la face des peuples :lumière qui se révèle aux nations et donne
gloire à ton peuple Israël. »
Comme
on l'a dit de Joseph, Syméon était un homme juste,
c'est-à-dire
ajusté à la volonté de Dieu, un homme
à l'écoute
de la voix de Dieu dans l'intime de son cœur ; c'était un
homme pieux
donc
un homme dont le cœur était entièrement tourné vers son Dieu !
Parce qu'il était à l'écoute il avait appris à imposer silence à
son imagination et pouvait discerner qui parlait en lui !
C'était aussi un homme d'espérance tourné vers l'avenir et
l'a-venir , Syméon ATTENDAIT la consolation d'Israël , il attendait
le Messie de Dieu, cet Envoyé qui changerait la « face de la
terre «
Dès
lors, que puis-je attendre, Seigneur ? Mon espérance est en toi: (Ps
39)
C'est
une bonne chose d'attendre en silence le secours du Seigneur. (Lm 3)
Par
la conversion et une paisible attente vous seriez sauvés; dans le
repos et la confiance serait votre force. (Isaïe 30)
Qui
me donnera que mon vœu s'accomplisse, et que Dieu réalise mon
attente! (Job 6)
Tu
seras plein de confiance, et ton attente ne sera pas veine; tu
regarderas autour de toi, et tu te coucheras tranquille. (Job 11)
Je
m'épuise à crier; mon gosier est en feu; mes yeux se consument dans
l'attente de mon Dieu. (Ps 69)
Les
yeux de tous les êtres sont tournés vers toi dans l'attente, et tu
leur donnes leur nourriture en son temps. (Ps 145)
Le
Peuple , tout le peuple était dans l' ATTENTE, et Syméon, parce
qu'il était juste, pieux, à l'écoute, était non seulement dans
l'attente mais tendu vers Celui que tous espéraient aussi a-t-il été
à même de percevoir cette motion de l'Esprit qui le poussait à se
rendre au Temple.
N'est-ce
pas une invitation pour chacun de nous de vivre à l'écoute pour
saisir, le moment venu,ces motions de l'Esprit qui nous invitent à
effectuer telle visite, à prendre le téléphone pour communiquer
avec une personne précise. Trop souvent nous appelons cela
l'intuition mais cette intuition n'a pas d'autre nom que l'Esprit qui
parle à notre esprit !
N'oubliez
pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite
en vous. (1Co 3)
Et
Syméon arrive au Temple au bon moment ( coïncidence dirons-nous
souvent, alors qu'il s'agit de l'action de l'Esprit Saint dans nos
vies )
Il
n'y a pas de chance
il y a la grâce du Seigneur qui nous est offerte et même lorsque
les choses ne tournent pas comme nous le souhaitons, c'est que le
Seigneur nous attend ailleurs, autrement !
Il
n'y a pas de coïncidence
il y a le Souffle de Dieu qui selon les situations nous aspire ou
nous inspire, Dieu est présent et agissant à tout instant dans nos
vies, y compris dans l'épreuve. Dieu nous parle dans et par les
événements, Dieu a de l'intérêt pour Ses créatures : C'est
nous qui sommes distraits, absents, indifférents, c'est nous qui
nous détournons, nous fermons !
Syméon
parce qu'il était attentif a tenu compte de la motion de l'Esprit et
s'est rendu au Temple et l'impensable s'est produit, lui qui n'avait
aucune mission spécifique, aucun service particulier à accomplir ,
il a pu tenir l'Enfant dans ses bras ! Et quelle est sa
réaction ? Syméon homme juste et pieux, se tourne vers Dieu
pour Le bénir (dire du bien de Dieu ) , Syméon ne voit pas une
coïncidence il reconnaît Dieu présent sur sa route, il ne peut que
dire merci ! Dans son cœur il voulait voir ce jour, son vœu
est exaucé , il reconnaît « la
Lumière des nations »
dans ce tout jeune Enfant, Il comprend que le monde est sauvé si il
accueille le don de Dieu, lui , peut entrer dans la paix éternelle !
Depuis
des siècles, chaque soir à Complies, les orants (prêtres, religieux(ses),moines et moniales , des chrétiens ) reprennent cette
prière :
“Maintenant,
ô Maître souverain,
tu
peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.
Car
mes yeux ont vu le salut
que
tu préparais à la face des peuples :
lumière
qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël."
Pourquoi
ne pas la prier chaque soir avant d'aller se reposer ?
L'Ermite