vendredi 3 octobre 2014

UNE MERVEILLE SOUS NOS YEUX !

VINGT SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mt 21, 33-43)





La liturgie de ce jour évoque largement la vigne et les soins qu’elle sollicite. Nous savons tous à quel point un vigneron prend soin de ses plants, à quel point il les soigne, les protège en vue d’une bonne récolte. Sa plus grande crainte est la gelée du printemps et la grêle destructrice imprévisible, les maladies ravageuses, les bestioles dévoreuses. Il ne passe pas un jour sans lui rendre visite : il taille ici, relève  un rameau indiscipliné là, la libère des herbes envahissantes qui l’empêcheraient de respirer, aère la terre. Le vigneron fait tout ce qu’il peut pour obtenir de beaux et bons raisins dorés, gonflés d’un jus savoureux, pour obtenir, au final, un vin délectable, chaleureux, envoûtant !

Quand, dans la première lecture, le Seigneur compare son peuple à la vigne, mieux que cela, quand il fait de son peuple sa vigne, s’adressant à des terriens Il sait, Il pense, qu’Il sera compris. En effet, les terriens mieux que quiconque, savent le prix des fruits de la terre, quels que soient d’ailleurs ces fruits, ils connaissent tous les soins qu’ils prodiguent pour obtenir le meilleur résultat, parce qu’un terrien aime sa terre et se réjouit des produits qu’elle lui offre en retour de son travail.
Le Peuple d’Israël est cette  vigne du Seigneur, le Seigneur l’ aime et prend soin de lui, Il veille sur chacun de ses pas comme nous le lisons dans l’Écriture

« La vigne du Seigneur de l'univers, c'est la maison d'Israël. Le plant qu'il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici l'iniquité ; il en attendait la justice, et voici les cris de détresse. »

Dans cette Parole d’Isaïe, le propriétaire est en même temps le vigneron ; la vigne représente le Peuple de d’Israël, une vigne entourée de soins, mais tellement décevante et qui ne donne que de mauvais fruits ! Des fruits indignes de l’Amour qui leur permet d’exister. Et cela ce n’est pas seulement hier, c’est encore vrai aujourd’hui dans nos vies ! Dieu Père ne cesse de prendre soin de nous, nous
sommes ce plant dont Il se soucie à tout instant, sur lequel Il veille, la clôture pourrait être nos anges gardiens qui nous enveloppent de sollicitude et que faisons-nous de tout cela ? Sommes-nous conscients d’être sans cesse portés par l’Amour d’un Dieu plein de tendresse et de compassion ? Un Dieu qui veille et nous tient par la main afin que nos pas restent fermes ! Et, s’ils ne restent pas fermes, n’est-ce pas en raison de nos caprices, de nos fantaisies, de notre légèreté ?

Dans la Parabole de Jésus le Propriétaire n’est pas le vigneron :

Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage.

Le Propriétaire, Dieu Père, confie sa vigne, à des vignerons sensés, comme tels, connaître leur métier. Il s’agit sans doute des grands prêtres, des scribes, des pharisiens connaisseurs de la loi et capables de l’expliquer et de la respecter tout en la faisant respecter. Hélas, leurs connaissances les desservent, car Jésus nous le dit et le leur dit ailleurs, ils s’en servent non pour éclairer mais pour écraser, ils font porter aux autres des fardeaux qu’ils ne peuvent même pas soulevés eux-mêmes. Ils utilisent la loi à leur profit, ici, ils vont même jusqu’à s’approprier le
fruit de la vigne du Seigneur et tuer les Prophètes serviteurs du Dieu très saint, y compris le Fils unique, Jésus le seul Sauveur, envoyé comme ultime recours.

N’oublions pas que Jésus raconte cette Parabole seulement quelques jours avant sa mort. Certains la reçoivent comme un avertissement, je préfère y voir une préparation à Evènement majeur qui suivra, la mort et la résurrection de Jésus.
Nous sommes la Vigne du Seigneur, Jésus nous comble de Ses dons, Il nous éclaire par son Esprit Saint, Il nous confie Sa Parole de vérité, Il nous fait membres de son Corps par le Baptême et nous offre les autres sacrements pour nous soutenir sur le chemin, Il demeure avec nous, en nous si nous acceptons de Le reconnaître dans la pain et le vin consacrés, Il nous donne des frères et des sœurs pour nous soutenir les uns les autres, nous entraider, nous aimer sincèrement. Notre mission est claire comme elle aurait dû l’être pour ceux qui devaient faire fructifier la vigne. St Paul, dans la seconde lecture, nous indique la marche à suivre :

« Mes frères, tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d'être aimé et honoré, tout ce qui s'appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte. Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous. »

Voilà un excellent programme de vie, une manière de témoigner sans discours inutiles, choisir tout ce qui noble juste et pur pour donner envie à ceux qui ne connaissent pas Dieu de Le découvrir, de L’aimer et de Le servir ! Sinon tout ce que nous avons reçu nous sera retiré, et c’est Jésus Lui-même qui le déclare :

« Il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. » 

En réalité, Jésus ne nous reprendra pas ce qu’Il nous a donné, Il ne serait pas Dieu s’Il agissait ainsi, mais nous nous priverons nous-mêmes de sa grâce en lui tournant le dos, nous ferons notre propre malheur, nous enfermant dans le marasme généré par toutes nos passions non maîtrisées. D’ailleurs, Jésus ne termine pas la Parabole sur la mort du Fils, à mots couverts, n’annoncent-Il pas Sa résurrection ?

 « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! »

La Pierre rejetée, c’est Lui Jésus, le Bien aimé du Père, qui sera conduit hors les murs de Jérusalem pour y être crucifié comme un malfrat. La Pierre angulaire n’est autre que lui, Jésus, le Ressuscité de Pâques qui se lève vainqueur et nous entraîne dans son sillage de gloire, c’est-à-dire de lumière et de Vie là où nous chanterons éternellement la gloire du Père, du Fils et de l’Esprit de Vérité !
Si cette parabole a un goût de verjus elle porte en elle une Espérance, la seule véritable Espérance celle de cette vie future, déjà commencée, où Lui, Jésus sera tout en tous comme l’affirme St Paul.

« Dans ce renouvellement il n'y a plus ni Grec ou Juif, ni circoncis ou incirconcis, ni barbare ou Scythe, ni esclave ou homme libre; mais le Christ est tout en tous. » (Colossiens  3)

 Où il n’y aura plus de larmes,

« Oui, tu as sauvé mon âme de la mort,  mon œil des larmes, mes pieds de la chute.
 Je marcherai encore devant le Seigneur,  dans la terre des vivants. » (Psaume 116)
« Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l'allégresse.( tous ceux qui sont accablés de toutes sortes de manières durant leur vie terrestre) Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence;  ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson. » (Psaume  126)

« Lorsqu'ils traversent la vallée des Larmes  ils la changent en un lieu plein de sources,  et la pluie d'automne la couvre aussi de bénédictions. » (Psaume  84)

plus de cris, où danseront de joie les boiteux, les personnes handicapées, les méprisés, parce que, en Jésus, ils deviendront cette pierre angulaire, et parce que, comme le soulignait Jésus dimanche dernier, les premiers seront derniers et les derniers premiers.


Au cours de cette Eucharistie, rendons grâce à Dieu, le seul juste et saint, Lui qui sonde les reins et les cœurs, qui connaît notre cœur et ne s’arrête pas à l’apparence, mais à la vérité de notre être qu’Il connaît mieux que nous-mêmes et dansons de joie en esprit parce qu’Il nous entraîne vers Son éternelle jeunesse !

L' Ermite

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