vendredi 26 septembre 2014

QUE PENSEZ-VOUS DE CECI ?

VINGT SIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Mt 21, 28-32)


« Que pensez-vous de ceci ? »

Avons-nous entendu cette question de Jésus ? Posée, en son temps, à son entourage, cette question s’adresse à nous aujourd’hui. Sans doute Jésus veut-il attirer notre attention sur la parabole qui suit,  nous tenir en éveil pour susciter une vraie réflexion sur l’attitude des deux fils et sur la conclusion, pas moins surprenante, qui devrait nous piquer au vif : les prostitués ? Les publicains ? Pourraient nous devancer dans le Royaume ? Comme souvent, Jésus va droit là où Il veut nous conduire ! A savoir : une remise en question de nos agissements, de notre regard souvent perverti, de nos jugements qui ont vite fait de classer nos frères, et de dire, en nous redressant comme le Pharisien venu au Temple pour se recueillir : 

« O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ni encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine; je paie la dîme de tout ce que j'acquiers. (Luc  18) 

Ailleurs nous lisons :

« L’homme regarde le visage, mais Dieu regarde le cœur.»  (1Samuel 16)

En effet, Dieu ne s’arrête pas aux apparences, ce que nous avons tendance à faire, Dieu Lui, regarde le cœur, les attitudes et intentions profondes de l’homme.
Ici, quand Jésus demande notre avis, Il sait très bien que dans un premier mouvement notre regard se portera sur nos voisins. En réalité, Jésus pose une question pour nous inviter à réfléchir sur notre manière de nous conduire, personnellement. Ne sommes-nous pas, chacun, ces deux fils qui, parfois disent oui et font non, et d’autres fois disent non, et, par un retour sur soi-même font oui ? Il ne s’agit pas du tout du voisin, mais de soi ! Ces deux hommes, c’est, moi, c’est vous, c’est chacun de nous ! St Paul n’en a-t-il pas fait la cuisante expérience quand il écrit :

«  Je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais. Vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l'accomplir, puisque le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne  veux pas, je le fais, ce n'est pas moi qui agis, mais le péché qui habite en moi.  (Romains  7)

Nous sommes en effet des êtres terriblement complexes. Je ne peux m’empêcher de penser à cette personne qui me disait : « merci de prier pour moi, pour que je ne critique pas mes frères ! » Cette personne ne veut pas critiquer et, cependant elle tombe facilement dans ce piège ! Et nous pourrions ici, faire mémoire de toutes nos bonnes intentions avortées, nous voulions le bien, le bon, et nous sommes tombés dans le mal, le mauvais ! Nous avons envie de penser et de dire : « c’est le propre des enfants ! » mais non chers amis, c’est notre façon d’agir, aujourd’hui quel que soit notre âge, notre situation ! Et l’évangile de ce jour nous permet de comprendre à quel point notre cœur est malade d’être divisé ! Cette parabole nous invite à prier Dieu, Notre Père pour qu’Il unifie notre cœur, pour que « notre OUI, soit OUI, et notre NON un vrai Non ! » comme Jésus nous le demande ailleurs. Pour que ce Père nous affermisse dans nos bons désirs, dans notre volonté de nous conduire en vrais fils de Son cœur.

Avez-vous remarqué, le nombre de fois où nous disons OUI, au Seigneur au cours de la liturgie Eucharistique ? Notre OUI, se traduit par AMEN, si nous disons AMEN c’est que nous sommes d’accord avec ce qui est exprimé et que faisons-nous ce ces « AMEN » répétés au cours de nos semaines ? Le risque est d’en faire un automatisme, alors qu’il s’agit d’affirmer notre adhésion. Il serait intéressant de se poser et de regarder, dans notre missel le nombre de fois où nous avons dit « OUI-AMEN » et où nous avons fait « NON » tournant le dos, sans même nous  rendre compte de notre engagement, je vous assure que nous ne serions pas fiers du tout !  Nous disons facilement OUI ; nous prenons des résolutions, nous nous engageons à pardonner et à faire la paix ; mais rien ne bouge. Notre OUI est bien vite oublié. Alors nous t’en prions : viens à notre secours Seigneur. Aide-nous à mettre notre vie en accord avec nos paroles. Aide-nous à mettre ce OUI en pratique. Car :

« Dieu ne désire pas la mort du méchant, nous disait Ézéchiel dans la première lecture, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ! »

Dieu Notre Père veut notre bonheur et notre bonheur est d’être établi dans la paix du cœur ! N’est-elle pas, cette paix un des fruits de l’Esprit Saint ? N’est-elle pas le don par excellence de l’Amour de Jésus ? :

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre. » (Jean  14)

Le moment est peut-être venu de demander à Jésus « pourquoi Il nous parle ici des publicains et des prostitués ? Cela ne vous paraît-il pas étrange ? Le patron, ou protecteur des publicains pourrait être celui qui apparaît avec le Pharisien dans l’Évangile, au chapitre 18 de St Luc, écoutons-le :

« Le publicain, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine en disant: " O Dieu, ayez pitié de moi le pécheur ! "  (Luc 18)

N’est-il pas le modèle de ceux qui savent se remettre en question ? De ceux qui savent rentrer en eux-mêmes et reconnaissent que leurs actes de collent pas vraiment avec les attentes de Jésus dans l’Évangile ? Demandons-lui de nous éclairer, de nous apprendre à nous interroger sur l’adéquation de nos actes avec la Parole de Jésus.

La protectrice des prostituées serait Marie Madeleine dont les larmes ont lavé les pieds de Jésus chez le Pharisien Simon. Sa vie désordonnée la remplissait de contrition au point qu’elle se tenait derrière Jésus, tendue vers ses pieds qu’elle inondait de ses larmes et essuyait de ses cheveux. Oui, ses cheveux qui constituaient sa parure hier, étaient utilisés ici comme un torchon de pieds ! Son attitude induisait des pensées peu glorieuses dans l’esprit de Simon : 

« S'il était prophète, il saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, que c'est une pécheresse. «  (Luc  7)  

Jésus sait fort bien et Il va le lui prouver :

Simon: " Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu n'as pas versé d'eau sur mes pieds; mais elle, elle a arrosé mes pieds de (ses) larmes et les a essuyés avec ses cheveux.  Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle ne cessait pas d'embrasser mes pieds. Tu n'as pas oint ma tête d'huile; mais elle, elle a oint mes pieds de parfum.  C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé; mais celui à qui l'on pardonne peu, aime peu. " Et à elle, il dit: " Tes péchés sont pardonnés.  (Luc  7)





Jésus ne fait pas ici l’éloge du péché mais celui du repentir humble, sincère et confiant. Et c’est cela qu’Il nous demande d’imiter. Jésus nous invite à nous remettre en question comme le « saint » publicain et à regretter profondément nos égarements comme « sainte » Marie Madeleine ! Prenons exemple sur eux, Dieu nous appelle, en Jésus à une profonde conversion, à un total
retournement.
 
Que notre Oui soit OUI, que notre Non soit NON dans toutes les circonstances de notre vie.


« Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu'il a ouvert les yeux, parce qu'il s'est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. » 

Ce sera ma conclusion emprunté à la première lecture et, surtout mon souhait !


L'Ermite

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