samedi 20 septembre 2014

ALLEZ VOUS AUSSI A MA VIGNE

VINGT CINQUIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Mt 20,1-16


Nous ouvrons aujourd’hui le cycle des trois paraboles de Jésus sur la vigne. En ce dimanche 21 septembre, les ouvriers qui vont travailler à la vigne. Le dimanche 28 septembre, les deux fils qui ont une réponse différente, et, le dimanche 5 octobre, les ouvriers qui veulent la posséder en tuant le fils.
La première lecture d’Isaïe éclaire très bien l’Évangile de ce jour.
« Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. » Is 55, 6-9
L’écoute de cet évangile ne peut pas ne pas nous surprendre, le déroulement de l’action est tellement à l’opposé de nos manières d’agir et de penser. Notre façon d’exercer la justice tellement éloignée de celle que nous venons d’entendre ! Qui, parmi nous, se risquerait à donner le même salaire à celui qui a supporté le poids du jour et à celui qui n’a travaillé qu’une heure, en fin de journée, quand le soleil brûle moins fort ? Nous sommes devant une énigme qu’il nous faut résoudre en parcourant l’Écriture Sainte.
Dans la bible, la « vigne » a une signification profonde elle est le symbole de
l’Alliance de Dieu avec son peuple :


La vigne du Seigneur, le tout-puissant, c'est la maison d'Israël, et les gens de Juda sont le plant qu'il chérissait. Il en attendait le droit, et c'est l'injustice. Il en attendait la justice, et il ne trouve que les cris des malheureux. (Isaïe  5)
Moi, je t'avais plantée, vignoble de choix, tout entier en cépage franc. Comment as-tu dégénéré en vigne inconnue aux fruits infects ?
Même si tu te laves avec de la soude et que tu emploies des flots de lessive, la crasse de ta perversion subsiste devant moi-oracle du Seigneur DIEU-. (Jérémie  2)
Il est question de « vigne » 39 fois dans les livres prophétiques et, nous l’avons entendu, quand Dieu parle de la « vigne » Il parle de son peuple, un peuple capricieux, qui abîme l’œuvre du Maître et qui devient incapable de réparer ses erreurs. Dieu seul, en Jésus, peut soigner et guérir nos blessures, notre péché ! Il faut cet amour fou, dont nous parlions dimanche dernier pour nous tirer de notre bourbier !
Dans l’Évangile de ce jour, ce 'Allez, vous aussi, à ma vigne » que Jésus répète en ces trois paraboles est une invitation pressante à entrer dans l’Alliance, venez partager l’Alliance avec moi selon le sens constant de la Tradition biblique Dans
Saint Jean, au chapitre 15, Jésus ne se définit-il pas comme étant Lui-même la Vigne dont nous sommes les sarments ?
Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup  de fruits: (Jean 15)
Nous sommes les sarments, nous sommes donc rattachés au Cep-Jésus, en nous coule la même sève, si nous restons reliés nous portons du fruit, un fruit savoureux. Mais, pour cela nous devons rester relier !
« Le Royaume des cieux est comparable au maître d’un domaine »  ce qui suit, n’est autre qu’un développement pour nous permettre de comprendre la manière d’agir de ce Maître, sa volonté, le fond de sa pensée à notre égard. Jésus veut nous permettre de comprendre l’amour inlassable et insondable du Père qui ne cesse de nous appeler, à toute heure et à n’importe quel âge !
Il n’est jamais trop tard pour entrer dans le Royaume des cieux. Tous ceux qui n’ont pas encore découvert l’Amour de Dieu, demeurent ses invités, en permanence. Quoi qu’ils en pensent et quelle que soit leur situation présente.
Nous ne pouvons donc jamais désespérer de notre Salut éternel et de celui de ceux
dont nous portons la responsabilité. Dieu les appelle comme il nous appelle. C’est la Grâce de Dieu qui est à l’œuvre et nous l’oublions facilement en pensant que nous sommes les uniques missionnaires de l’Évangile du Christ.
Jésus ne se contente pas de nous raconter cette parabole comme une espérance. Il l’a vécue réellement, en invitant à entrer dans le Royaume, à la dernière minute avant sa mort, le criminel crucifié à côté de lui, sur la croix. Il est vraiment l’invité de la dernière heure et il  fut le premier à entrer dans ce Royaume : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis. »
Ce qu’il a dit au terme de cette parabole « Les derniers seront les premiers. » se réalise chaque jour désormais comme au jour du salut sur la croix. Il n’y aura jamais un exclu dans le cœur de Dieu. C’est nous qui sommes capables de nous exclure, de refuser cet amour, mais le Seigneur nous offre son amour jusqu’à l’extrême de l’extrême, si nous tombons, Il nous relève, si nous Lui tournons le dos, Il nous appelle. Jamais le Seigneur ne nous fermera la porte de son cœur, à la première heure, comme à la dernière heure Il se tient à notre propre porte et Il frappe :
 « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je prendrai le repas avec lui et lui avec moi. Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon trône, comme moi aussi j'ai remporté la victoire et suis allé siéger avec mon Père sur son trône.  (Apocalypse  3)
Voilà la geste du Seigneur qui ne se lasse pas de nous appeler, de nous inviter ! Un autre verset mérite et appelle notre attention :
 « Si je veux donner à ce dernier autant qu'à toi : n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ? »
Ah ! Le regard ! Notre regard ! Il est souvent cause de bien des maux, de l’enfance à un âge avancé ! N’est-ce pas une remarque fréquente chez les enfants qui se bagarrent ? « Il m’a regardé » L’enfant perçoit tout de suite ce qu’il y a de mauvais dans la façon de regarder, et l’adulte n’est pas en retard pour cela ! Jésus le sait et le souligne parce que dans cette façon de regarder, de penser se révèlent nos jalousies, nos envies, nos désirs d’être supérieurs aux autres. Jésus n’est pas calculateur, Il semble se refuser à comptabiliser nos supposés mérites.
Le seul don que Dieu veut nous faire, c’est de se donner lui-même. Il nous a créés non pour un salaire écrit sur une fiche de paie mais pour partager sa Vie éternelle et nous combler de sa bonté de son Bonheur qui ne se partagent pas au pourcentage de nos mérites mais à l’infini des mérites du Christ.
Le don de Dieu ne s’inscrit pas sur une feuille comptable, en heures de travail selon le contrat ou en heures supplémentaires. Si l’homme contemporain a tendance à demander des comptes à Dieu et même à oser lui conseiller ce qu’il devrait faire s’il était juste, s’il était bon, Jésus, lui, nous propose de faire confiance à ce Dieu « dont les pensées dépassent nos pensées »
C’est un don infini qui dépasse tout calcul et toute imagination, puisque c’est lui qu’il nous donne. Les textes évangéliques se bousculent alors dans notre pensée :
« Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui  ne périsse point mais ait la vie éternelle. » Jean  3)
« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, et alors que nous étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec le Christ »  (Éphésiens 2)
Et nous pourrions continuer longtemps…
 L’Amour de Dieu est infini et inconditionnel. Sa patience est infatigable et prend le temps de nous inviter sans cesse, jusqu’à la dernière seconde de notre vie, jusqu’au moment où le choix est encore possible. Il souhaite également que nous ayons le même regard et la même pensée que lui. Pourquoi être autrement ? Au lieu de dresser des barrières entre les hommes travaillons à les rapprocher, semons de l’amour et nous récolterons l’Amour !
Travaillons avec lui à inviter tous les hommes à son Royaume éternel. Les tard-venus sont tout autant les bienvenus dans la maison du Père. Tant qu’ils n’ont pas pris place à la Table de famille, leur place leur est toujours réservée, aussi large pour ces derniers que pour les premiers appelés. Peut-on proportionner l’infini de Dieu aux limites humaines qui sont les nôtres ?
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. Et la salle des noces, la salle de l’Alliance sera remplie !




L'Ermite

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