VINGT CINQUIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Mt 20,1-16
Nous ouvrons aujourd’hui le cycle des trois paraboles de Jésus sur la vigne. En ce dimanche 21 septembre, les ouvriers qui vont travailler à la vigne. Le dimanche 28 septembre, les deux fils qui ont une réponse différente, et, le dimanche 5 octobre, les ouvriers qui veulent la posséder en tuant le fils.
La première lecture
d’Isaïe éclaire très bien l’Évangile de ce jour.
« Mes
pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare
le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins
sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos
pensées. » Is 55, 6-9

Dans
la bible, la « vigne » a une signification profonde elle est le symbole
de
l’Alliance de Dieu avec son peuple :
La vigne du Seigneur, le
tout-puissant, c'est la maison d'Israël,
et les gens de Juda sont le plant qu'il chérissait. Il en attendait le droit,
et c'est l'injustice. Il en attendait la justice, et il ne trouve que les cris
des malheureux. (Isaïe 5)
Moi, je t'avais plantée, vignoble de choix, tout entier en
cépage franc. Comment as-tu dégénéré en vigne inconnue aux fruits infects ?
Même si tu te laves avec
de la soude et que tu emploies des flots de lessive, la crasse de ta perversion
subsiste devant moi-oracle du Seigneur DIEU-. (Jérémie 2)
Il est
question de « vigne » 39 fois dans les livres prophétiques et, nous
l’avons entendu, quand Dieu parle de la « vigne » Il parle de son
peuple, un peuple capricieux, qui abîme l’œuvre du Maître et qui devient
incapable de réparer ses erreurs. Dieu seul, en Jésus, peut soigner et guérir
nos blessures, notre péché ! Il faut cet amour fou, dont nous parlions
dimanche dernier pour nous tirer de notre bourbier !
Dans
l’Évangile de ce jour, ce 'Allez, vous aussi, à ma vigne » que Jésus répète en ces trois paraboles est
une invitation pressante à entrer dans l’Alliance, venez partager l’Alliance
avec moi selon le sens constant de la Tradition biblique Dans
Saint Jean, au
chapitre 15, Jésus ne se définit-il pas comme étant Lui-même la Vigne dont nous
sommes les sarments ?
Je suis la vigne, vous
êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte
beaucoup de fruits: (Jean 15)
Nous sommes les sarments,
nous sommes donc rattachés au Cep-Jésus, en nous coule la même sève, si nous
restons reliés nous portons du fruit, un fruit savoureux. Mais, pour cela nous
devons rester relier !
« Le Royaume
des cieux est comparable au maître d’un domaine » ce qui
suit, n’est autre qu’un développement pour nous permettre de comprendre la
manière d’agir de ce Maître, sa volonté, le fond de sa pensée à notre égard.
Jésus veut nous permettre de comprendre l’amour inlassable et insondable du
Père qui ne cesse de nous appeler, à toute heure et à n’importe quel âge !
Il n’est jamais trop tard pour
entrer dans le Royaume des cieux. Tous ceux qui n’ont pas encore découvert
l’Amour de Dieu, demeurent ses invités, en permanence. Quoi qu’ils en pensent
et quelle que soit leur situation présente.
dont nous portons la responsabilité. Dieu les appelle comme il nous appelle. C’est la Grâce de Dieu qui est à l’œuvre et nous l’oublions facilement en pensant que nous sommes les uniques missionnaires de l’Évangile du Christ.
Jésus
ne se contente pas de nous raconter cette parabole comme une espérance. Il l’a vécue réellement, en
invitant à entrer dans le Royaume, à la dernière minute avant sa mort, le
criminel crucifié à côté de lui, sur la croix. Il est vraiment l’invité de la
dernière heure et il fut le premier à
entrer dans ce Royaume : « Aujourd’hui
même, tu seras avec moi dans le paradis. »
Ce qu’il a dit au terme de cette
parabole « Les
derniers seront les premiers. » se réalise chaque jour désormais comme au jour du salut sur la croix.
Il n’y aura jamais un exclu dans le cœur de Dieu. C’est nous qui sommes
capables de nous exclure, de refuser cet amour, mais le Seigneur nous offre son
amour jusqu’à l’extrême de l’extrême, si nous tombons, Il nous relève, si nous
Lui tournons le dos, Il nous appelle. Jamais le Seigneur ne nous fermera la porte
de son cœur, à la première heure, comme à la dernière heure Il se tient à notre
propre porte et Il frappe :

Voilà la geste du Seigneur qui ne se lasse pas de nous
appeler, de nous inviter ! Un autre verset mérite et appelle notre
attention :
« Si je
veux donner à ce dernier autant qu'à toi : n'ai-je pas le droit de faire ce que
je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je
suis bon ? »
Ah ! Le regard ! Notre regard ! Il
est souvent cause de bien des maux, de l’enfance à un âge avancé !
N’est-ce pas une remarque fréquente chez les enfants qui se
bagarrent ? « Il m’a
regardé » L’enfant perçoit tout de suite ce qu’il y a de mauvais dans
la façon de regarder, et l’adulte n’est pas en retard pour cela ! Jésus le
sait et le souligne parce que dans cette façon de regarder, de penser se
révèlent nos jalousies, nos envies, nos désirs d’être supérieurs aux autres.
Jésus n’est pas calculateur, Il semble se refuser à comptabiliser nos supposés
mérites.
Le seul don que Dieu
veut nous faire, c’est de se donner lui-même. Il nous a créés non pour un
salaire écrit sur une fiche de paie mais pour partager sa Vie éternelle et nous
combler de sa bonté de son Bonheur qui ne se partagent pas au pourcentage de
nos mérites mais à l’infini des mérites du Christ.
Le don de Dieu ne
s’inscrit pas sur une feuille comptable, en heures de travail selon le contrat
ou en heures supplémentaires. Si l’homme contemporain a tendance à demander des
comptes à Dieu et même à oser lui conseiller ce qu’il devrait faire s’il était
juste, s’il était bon, Jésus, lui, nous propose de faire confiance à ce Dieu
« dont les pensées dépassent nos pensées »
C’est un don infini
qui dépasse tout calcul et toute imagination, puisque c’est lui qu’il nous
donne. Les textes évangéliques se bousculent alors dans notre pensée :
« Dieu a tellement aimé le
monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie
éternelle. » Jean 3)
« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du
grand amour dont il nous a aimés, et alors que nous étions morts par nos
offenses, nous a rendus vivants avec le Christ » (Éphésiens 2)
Et nous pourrions
continuer longtemps…
L’Amour de Dieu est infini et inconditionnel.
Sa patience est infatigable et prend le temps de nous inviter sans cesse,
jusqu’à la dernière seconde de notre vie, jusqu’au moment où le choix est
encore possible. Il souhaite également que nous ayons le même regard et la même
pensée que lui. Pourquoi être autrement ? Au lieu de dresser des barrières
entre les hommes travaillons à les rapprocher, semons de l’amour et nous
récolterons l’Amour !
Travaillons avec lui
à inviter tous les hommes à son Royaume éternel. Les tard-venus sont tout
autant les bienvenus dans la maison du Père. Tant qu’ils n’ont pas pris place à
la Table de famille, leur place leur est toujours réservée, aussi large pour
ces derniers que pour les premiers appelés. Peut-on proportionner l’infini de
Dieu aux limites humaines qui sont les nôtres ?
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