samedi 13 septembre 2014

QUI DONC EST DIEU POUR NOUS AIMER AINSI ?

VINGT QUATRIÈME DIMANCHE DU 
TEMPS ORDINAIRE

FÊTE DE LA CROIX GLORIEUSE


Jean (III, 13-17).

N’est-il pas surprenant de voir associé la Gloire à la croix ? En effet, chacun d’entre nous sait ce que signifie la croix dans sa vie, chacun sait, faiblement certes, ce que représente la croix de Jésus ! Comment oser dés lors, parler de croix glorieuse ? 



Cette fête remonte au IV siècle. Hélène, la mère de l’Empereur Constantin vient de se convertir. Elle découvre, lors d’un pèlerinage en Palestine, les restes de la Sainte Croix. C’est de là qu’est née, dans l’art chrétien, la tradition de représenter des croix. Au départ, c’était des croix vides, sans le crucifié. On a voulu, ainsi mettre en valeur la victoire du Christ sur la mort. Ce n’est que plus tard, au Moyen âge, qu’on y a représenté le Christ souffrant : c’est une manière de signifier sa solidarité avec les souffrances humaines, Dieu s’est fait homme, pour assumer notre condition humaine. Dans Sa Mort, Il assume notre mort. Il est du côté des victimes de la violence, des massacres, des génocides, de la maladie, du handicap.

 « Il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix."

Lorsque nous évoquons la Croix glorieuse nous parlons de la victoire de Jésus sur toutes les formes de mort. Et, lorsque nous la portons sur nous elle est le signe de notre appartenance à la famille des chrétiens, elle est ce rappel constant d’un amour qui n’a pas de limites.

A l’époque de Jésus, mourir crucifié, est le supplice le plus avilissant qui est réservé aux esclaves. En tant que citoyen romain, Paul a échappé à la crucifixion pour être décapité. La réalité d’un Dieu qui se dépouille pour prendre la condition de serviteur, n’est-ce pas difficile à admettre ? Comment peut-on envisager un tel excès d’amour ? A travers son message, aujourd’hui, Paul nous invite à fixer notre regard sur la croix glorieuse jusqu’au moment où s’impose cet amour excessif. Ce geste peut nous libérer et nous sauver, bien mieux que le Serpent d’airain planté en terre.

« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Voilà jusqu’où peut aller l’amour de Dieu Père. Sommes-nous conscients de la profondeur de cet amour ? Dieu, le Père par excellence, donne son Fils unique pour rassembler les hommes, pour les libérer de leurs esclavages, pour leur faire partager sa Gloire !

« C'est à peine si quelqu'un voudrait mourir pour un juste; peut-être pour un homme de bien accepterait-on de mourir. Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous: Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. Et puisque maintenant nous sommes justifiés par son sang, à plus forte raison serons-nous sauvés, par lui, de la colère.  (Romains 5) »

Paul a bien perçu cet amour quand il écrit cela dans l’épitre aux Romains. Donner sa vie pour un juste, passe encore, mais donner sa vie pour les pécheurs que nous sommes, demande de la part du Père et de la part du Fils, une dose infinie d’abnégation, d’oublie de soi, de sortie de soi pour permettre à cette humanité blessée de guérir et d’accéder à la Gloire .Il est difficile pour les créatures que nous sommes de comprendre à quel point nous sommes aimés !

« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils, son unique !  Quant à Jésus ne dit-il pas : Me voici, car c'est bien de moi qu'il est écrit dans le rouleau du livre: Je suis venu, ô Dieu, pour faire ta volonté.
Il déclare tout d'abord: Sacrifices, offrandes, holocaustes, sacrifices pour le péché, tu n'en as pas voulu, ils ne t'ont pas plu. Voici, je suis venu pour faire ta volonté. Il C'est dans cette volonté que nous avons été sanctifiés par l'offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes.  (Hébreux  10) »


La volonté du Père ce n’est pas la mort du Fils sur une croix, la volonté du Père c’est le salut de l’humanité ! C’est par  ses blessures, celles de Jésus, que nous sommes guéris ! Mais, pour être guéris, nous devons accueillir l’amour ! Guéris, nous le sommes en puissance, mais la concrétisation de notre guérison dépend de notre désir de guérir et des moyens que nous prenons pour être soignés ! Ne sommes-nous pas persuadés que dans l’épreuve de la maladie, la guérison de notre corps dépend en bonne partie de notre volonté et des moyens que nous prenons pour retrouver une bonne santé ? Il en est de même pour notre âme, la guérison n’est pas automatique, nous devons accueillir l’amour infini de Dieu dans notre vie et nous laisser transformer par cet amour, nous laisser travailler par cet amour, affiner, 

« Car l'or s'éprouve dans le feu, et les hommes agréables à Dieu dans le creuset de l'humiliation. (Sirac  2). »

Sur la croix, Jésus ne réclame pas la justice, Il nous offre son amour ! La croix demeure le symbole de la mort et du mal que les hommes sont capables de se faire les uns aux autres quand ils refusent de s’aimer vraiment. L’amour, ce ne sont pas les hommes qui l’ont inventé, c’est Dieu. Et quand les hommes inventent la croix, Dieu continue d’inventer l’Amour ! C’est ainsi qu’Il rejoint les hommes qui se clouent les uns les autres sur la croix. C’est là que nous découvrons la nouvelle manière d’aimer de Dieu, une manière bouleversante que personne n’aurait pu imaginer : les hommes clouaient Jésus sur la croix et voilà que dans le même temps, Dieu clouait son amour sur le mal des hommes. Désormais, il n’existe plus aucun mal qui puisse échapper à la puissance de l’Amour. Comme l’écrit Saint Paul : « Là où le péché a abondé, l’Amour a surabondé. »

Les textes de ce jour nous invitent à accueillir cette Bonne Nouvelle. La première lecture a été écrite plusieurs siècles avant Jésus-Christ. Elle nous raconte les tribulations des hébreux durant la traversée du désert. Nous avons peut-être été surpris par cette étrange histoire du serpent de bronze. Il semble que l’auteur a repris un vieux mythe du monde oriental. Les hébreux, dans le désert, ont récriminé contre Dieu. Il leur manquait les bonnes nourritures de l’Égypte, ils étaient de plus en plus dégoûtés par cette nourriture misérable, fade et insipide… Une question : de nos jours qui récrimine contre les émissions, les articles et les livres qui sont de fausses nourritures et qui devraient nous dégouter ? Le serpent de bronze est le point de départ de la guérison car il oblige à lever les yeux, à regarder vers le haut ! C’est le signe qu’on se tourne vers Dieu et qu’on veut accueillir son amour !

Puissions-nous garder nos  yeux fixés sur Jésus en croix, non de façon morbide mais pour contempler l’amour ! Pour nous laisser toucher par les blessures de Jésus, pour nous blottir dans ses blessures qui nous apportent la guérison ! La croix, c’est Jésus qui l’embrasse, qui la porte et qui est porté, exposé, il faut cette folie d’amour pour s’y laisser attacher. Nous ne pouvons que nous glisser dans, sous son ombre, nous laisser envelopper, nous laisser abriter comme on cherche l’ombre pour ne pas être brûlés par le soleil. Nous avons à rechercher l’ombre de la croix, pour nous y blottir et nous recevoir recouverts, protégés de tout mal ! La croix comme abri ! A l’ombre de la croix de Jésus nous ne craignons rien. Jésus nous enserre avec les bras de la croix, sa croix, ils sont notre sécurité, notre protection, notre secours, notre libération et notre liberté. Jésus a accepté la croix, Jésus s’est livré pour chacun de nous, ta croix Jésus, devient ma protection, mon salut , mon abri et ma gloire !

Par la croix du vrai Pasteur
Alléluia, où l’enfer est désarmé,
Par le corps de Jésus Christ
Alléluia, qui appelle avec nos voix,
Sur l’Église de ce temps,
Que l’Esprit vient purifier !

Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce,
Fais paraître ton jour, que l’homme soit sauvé !

Par la croix du Premier-né
Alléluia, le gibet qui tue la mort,
Par le corps de Jésus-Christ,
Alléluia, la vraie chair de notre chair,
Sur la pierre des tombeaux,
Alléluia, sur nos tombes à venir


L'Ermite



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