VINGT QUATRIÈME DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE
FÊTE DE LA CROIX GLORIEUSE
Jean (III,
13-17).
N’est-il pas surprenant de voir associé la
Gloire à la croix ? En effet, chacun d’entre nous sait ce que signifie la
croix dans sa vie, chacun sait, faiblement certes, ce que représente la croix
de Jésus ! Comment oser dés lors, parler de croix glorieuse ?
Cette fête remonte au IV siècle. Hélène, la
mère de l’Empereur Constantin vient de se convertir. Elle découvre, lors d’un
pèlerinage en Palestine, les restes de la Sainte Croix. C’est de là qu’est née,
dans l’art chrétien, la tradition de représenter des croix. Au départ, c’était
des croix vides, sans le crucifié. On a voulu, ainsi mettre en valeur la
victoire du Christ sur la mort. Ce n’est que plus tard, au Moyen âge, qu’on y a
représenté le Christ souffrant : c’est une manière de signifier sa
solidarité avec les souffrances humaines, Dieu
s’est fait homme, pour assumer notre condition humaine. Dans Sa Mort, Il
assume notre mort. Il est du côté des victimes de la violence, des massacres,
des génocides, de la maladie, du handicap.
Lorsque nous évoquons la Croix
glorieuse nous parlons de la victoire de Jésus sur toutes les formes de
mort. Et, lorsque nous la portons sur nous elle est le signe de notre
appartenance à la famille des chrétiens, elle est ce rappel constant d’un amour
qui n’a pas de limites.
A l’époque de Jésus, mourir
crucifié, est le supplice le plus avilissant qui est réservé aux esclaves. En
tant que citoyen romain, Paul a échappé à la crucifixion pour être décapité. La
réalité d’un Dieu qui se dépouille pour prendre la condition de serviteur,
n’est-ce pas difficile à admettre ? Comment peut-on envisager un tel excès
d’amour ? A travers son message, aujourd’hui, Paul nous invite à fixer
notre regard sur la croix glorieuse
jusqu’au moment où s’impose cet amour excessif. Ce geste peut nous libérer et
nous sauver, bien mieux que le Serpent d’airain planté en terre.
« Car
Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme
qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car
Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non
pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

« C'est à peine si
quelqu'un voudrait mourir pour un juste; peut-être pour un homme de bien
accepterait-on de mourir. Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous:
Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. Et puisque maintenant
nous sommes justifiés par son sang, à plus forte raison serons-nous sauvés, par
lui, de la colère. (Romains 5) »
Paul a bien perçu cet
amour quand il écrit cela dans l’épitre aux Romains. Donner sa vie pour un
juste, passe encore, mais donner sa vie pour les pécheurs que nous sommes,
demande de la part du Père et de la part du Fils, une dose infinie
d’abnégation, d’oublie de soi, de sortie de soi pour permettre à cette humanité
blessée de guérir et d’accéder à la Gloire .Il est difficile pour les créatures
que nous sommes de comprendre à quel point nous sommes aimés !
« Dieu a tant aimé le
monde qu’Il a donné son fils, son unique !
Quant
à Jésus ne dit-il pas : Me
voici, car c'est bien de moi qu'il est écrit dans le rouleau du livre: Je suis
venu, ô Dieu, pour faire ta volonté.
Il
déclare tout d'abord: Sacrifices, offrandes, holocaustes, sacrifices pour le
péché, tu n'en as pas voulu, ils ne t'ont pas plu. Voici, je suis venu pour
faire ta volonté. Il C'est dans cette volonté que nous avons été sanctifiés par
l'offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes. (Hébreux 10) »
« Car l'or s'éprouve dans le feu, et les
hommes agréables à Dieu dans le creuset de l'humiliation. (Sirac 2). »
Sur la
croix, Jésus
ne réclame pas la justice, Il nous offre son amour ! La croix demeure le
symbole de la mort et du mal que les hommes sont capables de se faire les uns
aux autres quand ils refusent de s’aimer vraiment. L’amour, ce ne sont pas les hommes qui l’ont inventé, c’est Dieu. Et quand les hommes inventent la croix, Dieu
continue d’inventer l’Amour ! C’est ainsi qu’Il rejoint les hommes qui
se clouent les uns les autres sur la croix. C’est là que nous découvrons la
nouvelle manière d’aimer de Dieu, une manière bouleversante que personne
n’aurait pu imaginer : les hommes
clouaient Jésus sur la croix et voilà que dans le même temps, Dieu clouait son
amour sur le mal des hommes. Désormais, il n’existe plus aucun mal qui
puisse échapper à la puissance de l’Amour. Comme l’écrit Saint Paul : « Là où le péché a abondé,
l’Amour a surabondé. »

Puissions-nous
garder nos yeux fixés sur Jésus en
croix, non de façon morbide mais pour contempler l’amour ! Pour nous
laisser toucher par les blessures de Jésus, pour nous blottir dans ses
blessures qui nous apportent la guérison ! La croix, c’est Jésus qui
l’embrasse, qui la porte et qui est porté, exposé, il faut cette folie d’amour
pour s’y laisser attacher. Nous ne pouvons que nous glisser dans, sous son ombre,
nous laisser envelopper, nous laisser abriter comme on cherche l’ombre pour ne
pas être brûlés par le soleil. Nous avons à rechercher l’ombre de la croix,
pour nous y blottir et nous recevoir recouverts, protégés de tout mal ! La
croix comme abri ! A l’ombre de la croix de Jésus nous ne craignons rien.
Jésus nous enserre avec les bras de la croix, sa croix, ils sont notre
sécurité, notre protection, notre secours, notre libération et notre liberté.
Jésus a accepté la croix, Jésus s’est livré pour chacun de nous, ta croix Jésus, devient ma protection, mon
salut , mon abri et ma gloire !
Par la
croix du vrai Pasteur
Alléluia,
où l’enfer est désarmé,
Par le
corps de Jésus Christ
Alléluia,
qui appelle avec nos voix,
Sur l’Église
de ce temps,
Que
l’Esprit vient purifier !
Fais
paraître ton jour et le temps de ta grâce,
Fais
paraître ton jour, que l’homme soit sauvé !
Par la
croix du Premier-né
Alléluia,
le gibet qui tue la mort,
Par le
corps de Jésus-Christ,
Alléluia,
la vraie chair de notre chair,
Sur la
pierre des tombeaux,
Alléluia,
sur nos tombes à venir
L'Ermite
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