Mat 5, 1-12
Nous célébrons aujourd’hui la fête de tous les saints : ceux qui
figurent sur le calendrier mais aussi tous les saints anonymes de nos familles
et de notre entourage. Oui, ceux de nos familles, car il y a de nombreux saints
dans nos familles et parmi nos connaissances ; je pense notamment à tous
les parents qui, sans bruit, ont donné leur vie au service de leur famille,
instant après instant, éveillant chacun, aux mystères de l’amour de Dieu.
Les origines de cette fête remontent aux premiers siècles de notre ère.
Elle avait alors pour vocation, de célébrer la mémoire de tous les martyrs dont
le nom était inconnu et qui, de ce fait ne pouvait avoir de fête particulière.
Au début du
VIIe siècle, le Pape Boniface IV fixe la fête de tous les saints martyrs le 13
mai. Elle a ensuite été transférée au 1er novembre par le Pape
Grégoire IV au XIe siècle.
Cette fête ne doit pas être confondue avec le jour des morts commémoration
de tous les fidèles défunts, que nous célébrons le 2 novembre. Cependant, comme
le 1er novembre est un jour férié, contrairement au jour des défunts
qui reste un jour ouvrable, la Toussaint est devenue, pour la majorité des
gens, le jour où l’on va se recueillir sur la tombe des défunts.
La solennité de la TOUSSAINT témoigne de l’Espérance chrétienne devant la mort. Elle atteste qu’à la fin de notre existence terrestre la vie n’est pas détruite, elle est transformée. Chaque personne est appelée à ressusciter un jour avec le Christ et à être associée à sa résurrection et à son bonheur éternel. La Solennité de la TOUSSAINT est la célébration joyeuse de la victoire du Christ dans la vie de beaucoup de personnes. C’est la fête de tous ceux qui sont admis à partager le bonheur de Dieu. Ils nous attendent et nous tendent la main : les grands et les anonymes qui ont entendu le message des béatitudes et y ont répondu. C’est la fête de la grande foule des femmes et des hommes canonisés ou non, mais qui jour après jour, ont mis leurs pas dans ceux de Jésus en essayant de vivre de sa vie, de son Évangile.
« Il vient en chantant, le peuple des sauvés, immense foule de joie, amour aux cent visages, qui forment ensemble, dans la lumière, la seule icône de gloire : Jésus-Christ ! » chante l’Église dans une antienne de ce jour !
Ceux qui ont entendu le message des Béatitudes disais-je plus
haut. Nous venons d’entendre cet extraordinaire message de l’Évangile connu
aussi comme sermon de Jésus sur la
montagne. Neuf fois de suite, Jésus proclame HEUREUX, HEUREUX,
HEUREUX, pour terminer par un retentissant REJOUISSEZ-VOUS, SOYEZ
DANS L’ALLEGRESSE CAR VOTRE RECOMPENSE SERA GRANDE DANS LES CIEUX !
Qui sont donc ces HEUREUX selon Jésus ? Les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et
soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix, les
persécutés pour la justice, ceux que l’on insulte et de qui l’on dit faussement
toute sorte de mal, voilà, selon Jésus ceux qui sont heureux, bienheureux !
Avouons que nous n’avons pas du tout, mais du tout, la même façon de voir les
situations ! Nous sommes plutôt tentés de compatir !
En réalité, tous ces qualificatifs sont concentrés dans le tout
premier verset : « heureux les pauvres de cœur ! » En effet ne faut-il pas
un cœur de pauvre, un cœur humble, modeste, pour exprimer de la douceur, pour
pleurer sur ses manques et ceux que l’on perçoit autour de soi, pour avoir faim
et soif de sainteté cet autre nom de la
justice, pour garder calme et sérénité quand nous sommes insultés et qu’on
invente sur notre dos toutes sortes de maux imaginaires dictés par la jalousie
et les rivalités ?
Les « pauvres » il en est souvent question dans l’Écriture
Sainte, dans les Prophètes et les psaumes :
De
la poussière il retire le pauvre,
(1Samuel 2)
Écoutez
ceci, vous qui engloutissez le pauvre, et qui voudriez faire disparaître les
humbles du pays, (Amos 8)
Il
jugeait la cause du malheureux et du pauvre, Et tout allait bien: (Jérémie 22)
Mieux
vaut le pauvre dans son intégrité que l'homme aux voies tortueuses et qui est
riche. (Proverbes 28)
Heureux
celui qui prend souci du pauvre ! Au
jour du malheur, le Seigneur le délivrera. (Psaume 41)
Mieux
vaut un jeune homme pauvre et sage qu'un roi vieux et insensé qui ne sait plus
écouter les avis; (Ecclésiaste 4)
Le
Pauvre est cité 118 fois dans seulement 20 documents bibliques
Les
pauvres sont ceux qui mettent toute leur confiance en Dieu. Le terme grec, qui
se trouve dans la version originale des évangiles a comme sens premier « celui qui se blottit »,
celui qui n’a pas ou plus de craintes
dans les bras de qui le protège. L’enfant qui ne peut rien par lui-même
s’abandonne totalement dans les bras de ses parents, il y trouve le repos, il se sait en sécurité.

Jésus,
le Fils unique du Père, Lui
de condition divine écrit St Paul, ne retint pas jalousement le rang qui
l’égalait à Dieu, mais Il s’anéantit prenant la condition de serviteur »
Qui
peut prétendre être aussi pauvre que Jésus ? Lui qui, au terme de sa route
se « blottit » dans les bras du Père en murmurant : « Père, entre Tes
mains je remets mon esprit » ! Voilà le seul et véritable et total abandon !
Seul, le saint de Dieu est capable de tout Lui abandonner, de tout Lui remettre
et donc de manifester au monde ce que signifie :
-
être
doux, Prenez
sur vous mon joug, je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos
pour vos âmes, car mon joug est doux et
mon fardeau léger. (Mathieu 11)
- pleurer des larmes de sang,
non sur Lui mais sur le monde pécheur, « mon âme est triste jusqu’à la mort » Mat
26
-
avoir
faim et soif de sainteté "J'ai soif.dit Jésus sur la croix. Il y avait là un
vase plein de vinaigre; les soldats en remplirent une éponge, et l'ayant fixée
au bout d'une tige d'hysope, ils
l'approchèrent de sa bouche. Quand Jésus
eut pris le vinaigre, il dit: "Tout est consommé", et baissant la
tête il rendit l'esprit. (Jean 19)
-
Offrir
sa miséricorde « Père
pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font »Luc 23
-
Garder
son cœur pur, de toute rancune « ce
soir tu seras avec moi dans le Paradis » Luc 23,43
-
cultiver
la paix, « Il leur dit une seconde
fois: "Paix avec vous!" Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous
envoie." (Jean 20) alors
que tous l’ont abandonné au moment de la Passion et que Pierre l’a renié !
-
se
laisser persécuter pour la justice, insulter, railler sans dire un mot « sauve-toi
toi-même si tu es le Fils de Dieu ! »Luc 23,37
« Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L'homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles. »
et se tenir dans le lieu saint ?
L'homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles. »
Interroge le psaume : seul Jésus peut gravir la
montagne du calvaire sans révolte en gardant son cœur pur de toute haine, de
tout esprit de vengeance ; Jésus est le seul à traverser notre misère en gardant
l’Espérance de nous voir accueillir le Salut pour chanter éternellement avec
Lui, avec tous les saints connus et anonymes la Gloire du Père et du Fils et du
Saint Esprit ! Oui bienheureux les Pauvres ils seront appelés Fils de
Dieu !
l'Ermite
l'Ermite
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