jeudi 30 octobre 2014

HEUREUX ! HEUREUX ! REJOUISSEZ-VOUS !



FÊTE DE TOUS LES SAINTS

Mat 5, 1-12
 
Nous célébrons aujourd’hui la fête de tous les saints : ceux qui figurent sur le calendrier mais aussi tous les saints anonymes de nos familles et de notre entourage. Oui, ceux de nos familles, car il y a de nombreux saints dans nos familles et parmi nos connaissances ; je pense notamment à tous les parents qui, sans bruit, ont donné leur vie au service de leur famille, instant après instant, éveillant chacun, aux mystères de l’amour de Dieu.
 
Les origines de cette fête remontent aux premiers siècles de notre ère. Elle avait alors pour vocation, de célébrer la mémoire de tous les martyrs dont le nom était inconnu et qui, de ce fait ne pouvait avoir de fête particulière.
Au début du VIIe siècle, le Pape Boniface IV fixe la fête de tous les saints martyrs le 13 mai. Elle a ensuite été transférée au 1er novembre par le Pape Grégoire IV au XIe siècle.

Cette fête ne doit pas être confondue avec le jour des morts commémoration de tous les fidèles défunts, que nous célébrons le 2 novembre. Cependant, comme le 1er novembre est un jour férié, contrairement au jour des défunts qui reste un jour ouvrable, la Toussaint est devenue, pour la majorité des gens, le jour où l’on va se recueillir sur la tombe des défunts.
 
La solennité de la TOUSSAINT témoigne de l’Espérance chrétienne devant la mort. Elle atteste qu’à la fin de notre existence terrestre la vie n’est pas détruite, elle est transformée. Chaque personne est appelée à ressusciter un jour avec le Christ et à être associée à sa résurrection et à son bonheur éternel. La Solennité de la TOUSSAINT est la célébration joyeuse de la victoire du Christ dans la vie de beaucoup de personnes. C’est la fête de tous ceux qui sont admis à partager le bonheur de Dieu. Ils nous attendent et nous tendent la main : les grands et les anonymes qui ont entendu le message des béatitudes et y ont répondu. C’est la fête de la grande foule des femmes et des hommes canonisés ou non, mais qui jour après jour, ont mis leurs pas dans ceux de Jésus en essayant de vivre de sa vie, de son Évangile.


« Il vient en chantant, le peuple des sauvés, immense foule de joie, amour aux cent visages, qui forment ensemble, dans la lumière, la seule icône de gloire : Jésus-Christ ! » chante l’Église dans une antienne de ce jour !

Ceux qui ont entendu le message des Béatitudes disais-je plus haut. Nous venons d’entendre cet extraordinaire message de l’Évangile connu aussi comme sermon de Jésus sur la montagne. Neuf fois de suite, Jésus proclame HEUREUX, HEUREUX, HEUREUX, pour terminer par un retentissant REJOUISSEZ-VOUS, SOYEZ DANS L’ALLEGRESSE CAR VOTRE RECOMPENSE SERA GRANDE DANS LES CIEUX !

Qui sont donc ces HEUREUX selon Jésus ? Les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice, ceux que l’on insulte et de qui l’on dit faussement toute sorte de mal, voilà, selon Jésus ceux qui sont heureux, bienheureux ! Avouons que nous n’avons pas du tout, mais du tout, la même façon de voir les situations ! Nous sommes plutôt tentés de compatir !

En réalité, tous ces qualificatifs sont concentrés dans le tout premier verset : « heureux les pauvres de cœur ! » En effet ne faut-il pas un cœur de pauvre, un cœur humble, modeste, pour exprimer de la douceur, pour pleurer sur ses manques et ceux que l’on perçoit autour de soi, pour avoir faim et soif  de sainteté cet autre nom de la justice, pour garder calme et sérénité quand nous sommes insultés et qu’on invente sur notre dos toutes sortes de maux imaginaires dictés par la jalousie et les rivalités ?

Les « pauvres » il en est souvent question dans l’Écriture Sainte, dans les Prophètes et les psaumes :

De la poussière il retire le pauvre,  (1Samuel  2)

Écoutez ceci, vous qui engloutissez le pauvre, et qui voudriez faire disparaître les humbles du pays, (Amos 8)

Il jugeait la cause du malheureux et du pauvre, Et tout allait bien:  (Jérémie 22)

Mieux vaut le pauvre dans son intégrité que l'homme aux voies tortueuses et qui est riche. (Proverbes  28)

Heureux celui qui prend souci du pauvre !  Au jour du malheur, le Seigneur le délivrera. (Psaume 41)

Mieux vaut un jeune homme pauvre et sage qu'un roi vieux et insensé qui ne sait plus écouter les avis;   (Ecclésiaste  4)

Le Pauvre est cité 118 fois dans seulement 20 documents bibliques

Les pauvres sont ceux qui mettent toute leur confiance en Dieu. Le terme grec, qui se trouve dans la version originale des évangiles a comme sens premier « celui qui se blottit », celui qui  n’a pas ou plus de craintes dans les bras de qui le protège. L’enfant qui ne peut rien par lui-même s’abandonne totalement dans les bras de ses parents, il  y trouve le repos, il se sait en sécurité.

Dès lors, devons-nous penser que le Seigneur repousse ceux que nous appelons riches ? Non ! Pas du tout ! On peut en effet être riche et avoir un cœur de pauvre et être pauvre et avoir un cœur infatué de soi, envieux, jaloux etc. La pauvreté de cœur est une attitude profonde qui trouve sa source en Jésus Lui-même.

Jésus, le Fils unique du Père, Lui de condition divine écrit St Paul, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais Il s’anéantit prenant la condition de serviteur »

Qui peut prétendre être aussi pauvre que Jésus ? Lui qui, au terme de sa route se « blottit » dans les bras du Père en murmurant : « Père, entre Tes mains je remets mon esprit » ! Voilà le seul et véritable et total abandon ! Seul, le saint de Dieu est capable de tout Lui abandonner, de tout Lui remettre et donc de manifester au monde ce que signifie :

-      être doux, Prenez sur vous mon joug, je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes,  car mon joug est doux et mon fardeau léger.  (Mathieu  11)

-      pleurer des larmes de sang, non sur Lui mais sur le monde pécheur, « mon âme est triste jusqu’à la mort » Mat 26

-      avoir faim et soif de sainteté "J'ai  soif.dit Jésus sur la croix. Il y avait là un vase plein de vinaigre; les soldats en remplirent une éponge, et l'ayant fixée au bout d'une  tige d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.  Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: "Tout est consommé", et baissant la tête il rendit l'esprit. (Jean 19)  

-      Offrir sa miséricorde « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font »Luc 23

-      Garder son cœur pur, de toute rancune « ce soir tu seras avec moi dans le Paradis » Luc 23,43

-      cultiver  la paix, « Il leur dit une seconde fois: "Paix avec vous!" Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." (Jean 20) alors que tous l’ont abandonné au moment de la Passion et que Pierre l’a renié !

-      se laisser persécuter pour la justice, insulter, railler sans dire un mot « sauve-toi toi-même si tu es le Fils de Dieu ! »Luc 23,37

« Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?




L'homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles. »

Interroge le psaume : seul Jésus peut gravir la montagne du calvaire sans révolte en gardant son cœur pur de toute haine, de tout esprit de vengeance ; Jésus est le seul à traverser notre misère en gardant l’Espérance de nous voir accueillir le Salut pour chanter éternellement avec Lui, avec tous les saints connus et anonymes la Gloire du Père et du Fils et du Saint Esprit ! Oui bienheureux les Pauvres ils seront appelés Fils de Dieu !


l'Ermite

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