jeudi 9 octobre 2014

LES BONS COMME LES MÉCHANTS !

VINGT HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Mat. 22 1-14

Aujourd’hui, dans  la liturgie nous sommes invités à partager le festin, préparé et prévu par le Seigneur Lui-même !  Dès la première lecture d’Isaïe :

« Dieu de l'univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations »

C’est un vrai festin de fête, de réjouissance, rien ne manque : un lieu somptueux « la montagne du Seigneur » des mets succulents, des vins
capiteux, et le voile de deuil est retiré, le temps n’est pas aux larmes mais à la fête :

« Exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » Il, c’est Dieu bien sûr !

Je ne sais comment m’exprimer pour que les uns et les autres, nous ayons conscience d’être « les sauvés du Seigneur » ! En puissance certes, car nous le verrons avec l’Évangile, il nous faut accepter le don de Dieu, il nous faut entrer dans la fête en recevant avec reconnaissance l’invitation à l’Amour ! Quelles que soient les aspérités de notre route nous devrions être sans cesse dans l’allégresse, nous sommes attendus par un Père qui a les bras grands ouverts pour nous serrer sur son cœur aimant !

La Parabole de Jésus n’est pas moins festive. Jésus compare le Royaume des cieux à un Roi (Dieu Le Père) qui célébrerait les noces de Son Fils (Jésus). Il s’agit donc encore et toujours de l’Alliance du Père avec son peuple. Il s’agit aussi des noces de l’Agneau dont il est question dans l’Apocalypse :

" Écris : Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l'Agneau ! "  (Apocalypse  19)

Quel honneur en effet d’être invités aux noces de « l’Agneau-Jésus » et nous sommes ces invités de choix puisqu’Il fait Alliance, avec nous, Son Église !

Être invité à une noce c’est toujours un signe de reconnaissance d’une relation de choix, être invité « aux noces de l’Agneau » n’est-ce pas plus grand encore ? Le Roi « Dieu le Père » nous lie à Jésus, le Fils, Son Fils et nous sommes bien souvent comme les invités décrits, totalement inconscients du bonheur et de l’honneur qui nous sont offerts, nous pensons à nos soucis immédiats, déclinant cette royale invitation !

L’un évoque une croisière prévue depuis longtemps : « excuse-moi j’ai promis cela à mon épouse, mes enfants… »

Un autre a prévu un voyage culturel avec sa famille : « Excuse-moi je serai en Grèce où nous découvrirons les civilisations anciennes ! »

Un autre mes enfants s’absentent : « excuse-moi nous veillerons sur nos petits enfants ce jour-là ! »

Un quatrième reçoit des amis : « excuse-moi nous avons des invités et devons préparer » !

Et ainsi de suite, vraies raisons, prétextes, les uns après les autres, tous les nantis que nous sommes, les enfants gâtés du Seigneur, déclinons l’invitation et la salle des noces, le festin offert chaque dimanche, reste vide, lamentablement vide ! Pourtant, tout est prêt, chaque jour, chaque dimanche, mais les tentations sont tellement nombreuses tellement attrayantes qu’il n’y a plus de place dans les cœurs saturés de biens, de plaisirs, de convoitises pour le seul essentiel : entretenir cette Alliance unique et essentielle avec le Roi, Sauveur de nos vies ! Nous en revenons encore et toujours à cette Parabole où les premiers seront derniers et inversement car le «  Roi-Dieu » ne supportera pas que les mets soient gaspillés, Il ouvre la salle du festin à tous ceux qui errent sans but, tous ceux qui meurent d’envie, même ignorant tout des raisons et du contenu de cette fête, ceux qui sont prêts à renoncer à l’immédiat, à leurs éventuels projets, pour honorer cette invitation unique, royale, divine ! Une seule condition est exigée celle d’un retournement complet que St François d’Assise exprime ainsi  après sa propre conversion : 

« Quand j’étais encore dans les péchés (avant sa conversion), il me semblait fort amer de voir les lépreux ; mais le Seigneur me conduisit parmi eux et je leur fis miséricorde. »

François se mit à leur service ! François le fêtard est complètement retourné par l’écoute active de la Parole de Dieu, comme autrefois le Prophète, il la dévore, il s’en imprègne ! C’est cela le vêtement de noce suggéré par la Parabole ! C’est comme nous le chantons dans les liturgies pascales se « revêtir du Christ ». Jésus, l’Agneau sans tâche, par son Incarnation, a revêtu notre humanité, nous, les appelés, les choisis, les invités au festin de l’amour devons revêtir la robe nuptiale de la conversion, de l’amour, c’est à ce prix que nous trouverons et resterons dans la paix, la joie, la liberté de l’Alliance.

Une chose est certaine, le vêtement de noce que demande le « Roi-Dieu » et Père, ce n’est pas celui de l’innocence puisqu’Il appelle tous ceux qui traînent à la croisée des chemins. Ce sont des pécheurs que Dieu invite, les bons comme les méchants, dit l’Évangile.

L’Église n’est pas une société de parfaits mais elle est composée de personnes conscientes de leur pauvreté, de leur péché et qui aspirent au pardon.

« Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne prenez pas soin de la chair, de manière à en exciter les convoitises. » (Romains 13)

« Revêtez-vous de l'armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable. »  (Éphésiens  6)

« Revêtez-vous d'humilité, car "Dieu, résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles.  (1 Pierre  5)

Et l’armure du Roi-Dieu est totalement pacifique, elle est constituée de vérité, de justice, de foi, du casque du salut, du glaive de l’Esprit, de l’Évangile de la Paix ! Le voilà notre vêtement de noce que nous trouvons dans la lettre de St Paul aux Éphésiens.

C’est cela se revêtir de l’homme nouveau créé selon Dieu dans une justice et une sainteté véritables.



Le Roi-Dieu en nous invitant aux noces de son Fils n’attend pas moins de nous, pour notre bonheur, le seul vrai bonheur qui soit, Le Père nous convie à la Table de la sainteté ! Ne refusons pas ce bonheur-là, ne faisons pas les difficiles, les mijaurées, soyons fiers au contraire de partager le festin du Seigneur et prenons les moyens requis pour y participer pleinement :

La multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »

Mais ta grâce Seigneur nous devance et nous accompagne pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche. Soyons de ceux-là !

L'Ermite

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