VINGT HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Mat. 22 1-14
Aujourd’hui, dans
la liturgie nous sommes invités à partager le festin, préparé et prévu
par le Seigneur Lui-même ! Dès la
première lecture d’Isaïe :
« Dieu de l'univers, préparera pour tous les peuples,
sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de
viandes succulentes et de vins décantés. Il enlèvera le voile de deuil qui
enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations »
C’est un vrai festin de fête, de réjouissance, rien ne
manque : un lieu somptueux « la montagne du Seigneur » des mets
succulents, des vins
capiteux, et le voile de deuil est retiré, le temps n’est pas aux larmes mais à la fête :
capiteux, et le voile de deuil est retiré, le temps n’est pas aux larmes mais à la fête :
« Exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés !
» Il,
c’est Dieu bien sûr !
Je ne sais comment m’exprimer pour que les uns et les
autres, nous ayons conscience d’être « les sauvés du Seigneur » ! En puissance certes,
car nous le verrons avec l’Évangile, il nous faut accepter le don de Dieu, il
nous faut entrer dans la fête en recevant avec reconnaissance l’invitation à
l’Amour ! Quelles que soient les aspérités de notre route nous devrions être
sans cesse dans l’allégresse, nous sommes attendus par un Père qui a les bras
grands ouverts pour nous serrer sur son cœur aimant !
La Parabole de Jésus n’est pas moins festive. Jésus
compare le Royaume des cieux à un Roi (Dieu Le Père) qui célébrerait les noces
de Son Fils (Jésus). Il s’agit donc encore et toujours de l’Alliance du Père
avec son peuple. Il s’agit aussi des noces de l’Agneau dont il est question
dans l’Apocalypse :
" Écris : Heureux ceux qui sont invités au festin des
noces de l'Agneau ! " (Apocalypse 19)
Être invité à une noce c’est toujours un signe de
reconnaissance d’une relation de choix, être invité « aux noces de
l’Agneau » n’est-ce pas plus grand encore ? Le Roi
« Dieu le Père » nous lie à Jésus, le Fils, Son Fils et nous sommes
bien souvent comme les invités décrits, totalement inconscients du bonheur et
de l’honneur qui nous sont offerts, nous pensons à nos soucis immédiats,
déclinant cette royale invitation !
L’un évoque une croisière prévue depuis
longtemps : « excuse-moi j’ai promis cela à mon épouse, mes
enfants… »
Un autre a prévu un voyage culturel avec sa
famille : « Excuse-moi je serai en Grèce où nous découvrirons
les civilisations anciennes ! »
Un autre mes enfants
s’absentent : « excuse-moi nous veillerons sur nos petits
enfants ce jour-là ! »
Un quatrième reçoit des amis : « excuse-moi
nous avons des invités et devons préparer » !
Et ainsi de suite, vraies raisons, prétextes, les uns
après les autres, tous les nantis que nous sommes, les enfants gâtés du
Seigneur, déclinons l’invitation et la salle des noces, le festin offert chaque
dimanche, reste vide, lamentablement vide ! Pourtant, tout est prêt,
chaque jour, chaque dimanche, mais les tentations sont tellement nombreuses
tellement attrayantes qu’il n’y a plus de place dans les cœurs saturés de
biens, de plaisirs, de convoitises pour le seul essentiel : entretenir
cette Alliance unique et essentielle avec le Roi, Sauveur de nos vies ! Nous
en revenons encore et toujours à cette Parabole où les premiers seront derniers
et inversement car le « Roi-Dieu » ne supportera pas que les
mets soient gaspillés, Il ouvre la salle du festin à tous ceux qui errent sans
but, tous ceux qui meurent d’envie, même ignorant tout des raisons et du
contenu de cette fête, ceux qui sont prêts à renoncer à l’immédiat, à leurs
éventuels projets, pour honorer cette invitation unique, royale, divine !
Une seule condition est exigée celle d’un retournement complet que St François
d’Assise exprime ainsi après sa propre conversion :
« Quand j’étais
encore dans les péchés (avant sa conversion), il me semblait fort amer de voir
les lépreux ; mais le Seigneur me conduisit parmi eux et je leur fis
miséricorde. »
François se mit à leur service ! François le
fêtard est complètement retourné par l’écoute active de la Parole de Dieu,
comme autrefois le Prophète, il la dévore, il s’en imprègne ! C’est cela
le vêtement de noce suggéré par la Parabole ! C’est comme nous le chantons
dans les liturgies pascales se « revêtir du Christ ». Jésus, l’Agneau
sans tâche, par son Incarnation, a revêtu notre humanité, nous, les appelés,
les choisis, les invités au festin de l’amour devons revêtir la robe nuptiale
de la conversion, de l’amour, c’est à ce prix que nous trouverons et resterons
dans la paix, la joie, la liberté de l’Alliance.
Une chose est certaine, le vêtement de noce que
demande le « Roi-Dieu » et Père, ce n’est pas celui de l’innocence
puisqu’Il appelle tous ceux qui traînent à la croisée des chemins. Ce sont des
pécheurs que Dieu invite, les bons comme les méchants, dit l’Évangile.
L’Église n’est pas une société de parfaits mais elle
est composée de personnes conscientes de leur pauvreté, de leur péché et qui
aspirent au pardon.
« Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne prenez
pas soin de la chair, de manière à en exciter les convoitises. » (Romains
13)
« Revêtez-vous de l'armure de Dieu, afin de pouvoir
résister aux embûches du diable. »
(Éphésiens 6)
« Revêtez-vous d'humilité, car "Dieu, résiste aux
orgueilleux et donne sa grâce aux humbles.
(1 Pierre 5)
Et l’armure du Roi-Dieu est totalement pacifique, elle
est constituée de vérité, de justice, de foi, du casque du salut, du glaive de
l’Esprit, de l’Évangile de la Paix ! Le voilà notre vêtement de noce que
nous trouvons dans la lettre de St Paul aux Éphésiens.
C’est
cela se revêtir de l’homme nouveau créé selon Dieu dans une justice et une
sainteté véritables.
Le Roi-Dieu en nous invitant aux noces de son Fils
n’attend pas moins de nous, pour notre bonheur, le seul vrai bonheur qui soit,
Le Père nous convie à la Table de la sainteté ! Ne refusons pas ce
bonheur-là, ne faisons pas les difficiles, les mijaurées, soyons fiers au
contraire de partager le festin du Seigneur et prenons les moyens requis pour y
participer pleinement :
La multitude des hommes est appelée, mais les élus
sont peu nombreux. »
Mais ta grâce Seigneur nous devance et nous accompagne
pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche. Soyons de
ceux-là !
L'Ermite



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