vendredi 6 mai 2022

MES BREBIS ECOUTENT MA VOIX !


QUATRIEME DIMANCHE

DE PÂQUES

Année C


(Jn 10, 27-30)


Journée Mondiale de prière pour les Vocations

« Cette journée mondiale est proposée par l’Église catholique depuis 1964 et célébrée, depuis 1971, le 4ème dimanche de Pâques. Elle est par conséquent une journée mobile dans le calendrier.

C'est une journée d'invitation à la réflexion : quand on parle de "vocation", on parle de ce qui touche l'être humain au plus intime de sa liberté. C'est aussi une journée d'invitation à la prière : pour qu'une liberté humaine découvre son chemin, elle a besoin d'être éclairée et stimulée. C'est le rôle du Saint Esprit. »

Dimanche dernier, nous avons médité ce magnifique dialogue de Jésus avec Pierre et nous avons compris, que les dons de Dieu sont irrévocables . Dieu peut nous corriger mais Il ne reprend pas Sa Parole. Malgré la faute du reniement, peut-être même, grâce à la faute du reniement qui rend Pierre débordant de compassion Jésus confie Son Église, et chaque personne, au soin pastoral de son Apôtre ! : Pais mes agneaux, pais mes brebis (Jn 21,15,16) .


Agneaux, brebis, berger, pasteur, sont des images familières à Jésus, non pas au sens péjoratif comme il nous arrive d'utiliser le substantif « mouton », mais en raison de sa symbolique de douceur, de docilité, d'abandon à la volonté de Dieu, ainsi que les vertus comme celle de bonté, d'innocence...Nous laissons de côté dans notre contexte, la symbolique christique de « Jésus l'Agneau de Dieu » qui s'abandonne à l'extrême dans Sa Passion et dans Sa mort, par Amour, pour le Salut de l'humanité.

Pierre devient, dans les pas de Jésus, le berger suprême, appelé à guider les brebis, à veiller sur elles, afin qu'aucune ne se perde par sa négligence.

Un seul Pasteur pour accompagner un tel ensemble serait impensable aussi , peu à peu, l’Église, voulue par Jésus Lui-même, s'est organisée. Elle a commencé très tôt, quand les apôtres eux-mêmes ont compris qu'ils ne pouvaient pas pourvoir à tout : « Les Douze convoquèrent alors l'assemblée des disciples et ils leur dirent : « Il n'est pas normal que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des repas. Cherchez plutôt, frères, sept d'entre vous, qui soient des hommes estimés de tous, remplis d'Esprit Saint et de sagesse, et nous leur confierons cette tâche. Pour notre part, nous resterons fidèles à la prière et au service de la Parole. » (Act 6)

Et la vie consacrée féminine pensez-vous ? Dès l’Église primitive, apparaissent des femmes qui choisissent le célibat pour le Royaume . Ci-joint un écrit qui donne un aperçu des débuts de la vie Consacrée féminine :

La vie consacrée se caractérise par le célibat pour le royaume de Dieu. Or, cet état de vie est quasiment étranger à la culture juive et gréco-romaine. Il est scandale pour l’univers juif qui n’envisage en aucun cas le célibat : la finalité du couple fait partie du dessein de Dieu pour le monde. Marie sera la première consacrée. Il est folie pour la civilisation gréco-romaine dans laquelle des lois impériales rendent le mariage obligatoire afin de maintenir l’ordre social établi. La femme n’a tout simplement pas d’existence autonome : elle passe directement de la maison de son père à celle de son époux.

Or, dès la première génération chrétienne, comme nous le voyons dans saint Paul, des jeunes femmes désirent vivre vierges pour suivre le Christ. Cet état de vie est aussitôt reconnu par l’Église. On la protège, on la met à l’honneur, par exemple en lui donnant sa place dans les cérémonies liturgiques ; on lui consacre des traités, dont les plus connus sont ceux de Tertullien et de saint Ambroise. Elles sont présentes et actives dans la cité, à tel point que leur vie « à contre-courant » devient un témoignage pertinent pour leurs contemporains : qui est ce Jésus-Christ pour qui ces femmes choisissent libres et joyeusement de sacrifier des biens légitimes pour le suivre ?

 La période monastique

À partir du 4e siècle débute la période monastique. Au cours de ce siècle, le monde romain se convertit au christianisme. Les mœurs chrétiennes sont de plus en plus acceptées par la société. Dès lors, vivre célibataire dans le monde perd, en quelque sorte, de sa force exemplaire, de son rôle de « provocation ». Ceux qui veulent vivre une vie différente quittent alors la société normale et se réfugient dans les déserts. C’est la naissance du monachisme avec saint Antoine en Égypte. Quand saint Benoît fonde au Mont Cassin un monastère d’hommes, sa sœur sainte Scolastique établit parallèlement un monastère de femmes. C’est l’origine de milliers de monastères contemplatifs féminins qui se répandront partout en Europe.

On y recherche la perfection de la vie chrétienne par l’émission des vœux de pauvreté, chasteté, obéissance. L’évangélisation se fait indirectement. Les moines deviennent un vrai point de référence pour la population, mais, en principe, ils ne s’attachent pas directement à la conversion des peuples. Cette affirmation est valable surtout pour les femmes. Car si à partir des 12e et 13e siècles naissent les ordres mendiants et prêcheurs qui font sortir les moines de leurs monastères, leurs branches féminines restent cloîtrées. Les clôtures papales pour les religieuses des 12 et 14e siècles ne font que confirmer cette réalité.

La période des congrégations

Après plusieurs inspirations non abouties, les premières formes de vie consacrée apostolique se développent enfin grâce notamment à Angèle Merici (Ursulines) et Louise de Marillac (Filles de la Charité) à partir des 16e et 17e siècles. C’est la période des congrégations, c’est-à-dire des communautés de femmes de vie active, d’évangélisation directe. Désormais, les femmes peuvent vivre chastement dans le monde, et non plus seulement dans les cloîtres, en menant à la fois une vie de sainteté et de service. Ces fondations se développent aussi au Canada et en Indochine où elles contribuent à la construction des nouvelles sociétés. Elles manifestent la dimension sociale de la vie consacrée féminine, véritable service laïc accompli par la femme, épouse du Christ. Au 19e siècle, l’on assiste à un véritable essor de ces congrégations au service des pauvres, des malades, de l’instruction de jeunes filles.

La journée mondiale de prière pour les vocations, tout en restant une journée de réflexion et de prière pour discerner la vocation au ministère ou à la vie consacrée élargit son horizon , elle inclut également l'appel à fonder une famille, reconnaissant que le mariage est un choix en réponse à un appel précis du Seigneur.

Puisse cette longue introduction , nous ouvrir à l'accueil de l’Évangile proposé pour l'Eucharistie de ce jour. Dans ces quelques versets, Jésus nous offre le portrait du vrai pasteur, entendons, de la personne qui, en réponse à l'appel du Seigneur, met sa vie au service de ses frères et sœurs. C'est essentiellement vrai pour le ministère ordonné, ce l'est pour les consacrés et ce l'est également pour ceux qui s'engagent dans le mariage : on est parent durant toute sa vie, même lorsque les enfants fondent eux -mêmes un foyer !

Au verset 11, Jésus nous dit, et Lui seul peut s'exprimer ainsi :Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. (Jn 10,11) Jésus, dès l'ouverture de ce chapitre 10, dit à ceux qui accepteront d'engager leur vie au service de leurs frères et sœurs qu'ils doivent être prêts à donner leur vie , comme Lui la donne( v.15) à s'oublier totalement pour que ceux-ci aient la vraie vie !

 « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais,et elles me suivent. 

Les quelques versets de ce jour, sont un extrait de ce chapitre dix de Saint Jean qui en compte quarante. Jésus, comme Il le fait souvent, au lieu de répondre directement à une question de Ses opposants exaspérés, à propos de Son identité profonde, explique, par l'image du Bon Pasteur, qui Il EST ! Disant cela Jésus décline les qualités de ce dit « Bon Pasteur » ce qui excite l'auditoire au point qu'ils   « cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains. » v39

Quelles sont donc les aptitudes d'un Pasteur digne de ce nom selon ce chapitre 10 ?

Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Jésus se définit Lui-même comme la Porte, Il montre ainsi que les Pasteurs d'âmes doivent passer par Lui, par Son enseignement, et qu'en dehors de Son enseignement, l'homme se fourvoie.

 il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Un vrai Pasteur connaît bien ses brebis, « les fidèles », il entretient avec elles de bonnes relations dans la vérité.

il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Ce Bon Pasteur en prenant la tête , montre la bonne direction, il guide, entraîne les membres qui lui sont confiés, pour Jésus par le Père, pour les engagés, par Jésus Lui-même.

Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. Ce verset marque un tournant dans le chapitre , à partir de ce moment , le ton monte, l'opposition aussi !

 Moi, je suis la porte des brebis. Jésus reprend le symbolisme de la Porte pour signifier que Ses successeurs doivent passer par Lui pour enseigner la saine doctrine car

Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé  au chapitre 14 de St Jean, Jésus affirmera : « je suis le chemin, la Vérité et la vie » c'est donc en Le suivant que l'humanité acquiert le Salut de son âme !

 Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance c'est donc la mission des successeurs de Jésus de donner la Vie et ils la donnent en accueillant et en offrant les sacrements de l’Église, à qui Jésus les a confiés.

 le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Un successeur de Jésus , quand Il met ses pas dans ceux de Jésus, donne sa vie pour le salut des âmes. Tout ce qu'il entreprend est orienté à l'accomplissement de l' Écriture Sainte et au service de ses frères en humanité, il se donne tout entier à cette mission.

 J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Le bon, le vrai pasteur, ne se contente pas de servir les brebis converties à la cause de Jésus, mais il garde le souci constant de ceux qui sont loin, de ceux qui n 'adhèrent pas, de ceux qui n'ont pas encore été touchés par le message évangélique.

 Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Les opposants,les délateurs tant qu'ils refusent ce message ne sont pas membres de l’Église , les engagés ont la mission de prier pour eux, de les inviter afin qu'ils se convertissent et qu'ils vivent, comme le dit la Sainte Écriture

  « Mes brebis écoutent ma voix ; La voix du Seigneur Jésus est toujours un appel à Le suivre mais un appel qui respecte la liberté , Jésus ne force personne, Jésus nous invite : si tu veux, suis-moi Le jeune homme riche, face à ce choix, est parti tout triste, parce qu'il avait de grands biens. Suivre Jésus implique un dépouillement , tel St François d'Assise, qui , en présence de son évêque se dénude pour remettre à son père qui n'est pas d'accord avec son choix de vie, tout ce qui lui appartient !

Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.Jésus a payé le prix fort, non seulement Il a enseigné mais Il a fait don de Sa vie en passant par l'ignominie de la croix .Il nous demande de prier pour que le Père envoie des ouvriers pour la moisson " La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson. (Mt 9) Soyons attentifs à la Parole de Jésus. La moisson est grande, c'est-à-dire, elle est là, à portée de main, ce qui manque, ce sont les ouvriers, des hommes et des femmes qui acceptent de donner leur vie, instant après instant pour travailler à l'avènement du Royaume, pour rassembler les brebis dispersées, pour aller chercher celles qui se perdent , qui souhaitent donner un sens à leur vie et sont comme un troupeau sans pasteur : Et, en voyant cette multitude d'hommes, il fut ému et compassion pour eux, parce qu'ils étaient harassés et abattus, comme des brebis qui n'ont pas de pasteur. (Mt 9)

Cette multitude, ( celle d'hier et celle d'aujourd'hui, et nous en sommes) le Père l'a donnée à Jésus :  Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.    Le Père et moi,nous sommes UN. » Jésus n'a-Il pas dit à Philippe :Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: Montrez-nous le Père ! (Jn 14) Et quand on reçoit un cadeau, on en prend soin, c'est la mission de Jésus , mais l'humanité de Jésus , comme ce qui est humain, a une fin terrestre, c'est pourquoi Jésus appelle à Le seconder. Aujourd'hui, ce n'est pas l'APPEL qui est en perte de vitesse, c'est LA REPONSE ! Quels parents donnent cette liberté à leurs enfants parmi la panoplie de métiers qu'ils leur proposent ? Il y a un certain nombre d'années, dans l’Église, on était persuadé qu'un jeune sur dix recevait l'appel , mais combien répondaient et répondent positivement ? La prière pour les vocations du diocèse de Cahors souligne bien cet aspect : apprends-nous à T'écouter et à dire chaque jour : « me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté. »

Suivent quelques prières pour demander la grâce de voir des jeunes se mettre en route. N'ayons pas peur, avec tact, discrétion et enthousiasme, de suggérer cette option aux jeunes de notre temps !

Père de miséricorde,
qui as donné ton Fils pour notre salut
et qui nous soutiens sans cesse par les dons de ton Esprit,
donne-nous des communautés chrétiennes
vivantes, ferventes et joyeuses,
qui soient source de vie fraternelle
et qui suscitent chez les jeunes
le désir de se consacrer à Toi et à l’évangélisation.


Soutiens-les dans leur application
à proposer une catéchèse vocationnelle adéquate
et différents chemins de consécration particulière.

Donne la sagesse pour le nécessaire discernement vocationnel,
afin qu’en tous resplendisse
la grandeur de ton Amour miséricordieux.

Marie, Mère et éducatrice de Jésus,
intercède pour chaque communauté chrétienne,
afin que, rendue féconde par l’Esprit Saint,
elle soit source de vocations authentiques
au service du peuple saint de Dieu.


Amen.

Prière du Pape François

Ô Vierge de Nazareth,
le "oui" que tu prononças dans ta jeunesse
a marqué ton existence
et est devenu aussi grand que ta vie elle-même.

Ô Mère de Jésus,
dans ton "oui" libre et joyeux
et dans ta foi agissante,
de nombreuses générations
et de nombreux éducateurs
ont trouvé inspiration et force
pour accueillir la Parole de Dieu
et accomplir sa volonté.

Ô Maîtresse de vie,
apprends aux jeunes à prononcer le "oui"
qui donne sa signification à l'existence
et fait découvrir le "Nom" caché par Dieu
au cœur de toute personne.

St Jean-Paul II


PRIERE DIOCESAINE POUR LES VOCATIONS

Diocèse de Cahors

Dieu notre Père,

tu as béni le diocèse de Cahors

au long des siècles

en lui donnant de nombreux saints.

Nous Te prions par Ton Fils Jésus-Christ :

Renouvelle aujourd'hui Tes merveilles.


Donne-nous les prêtres dont nous avons besoin

pour grandir en sainteté,

et les vocations religieuses qui annonceront Ta Parole

et Ton amour pour le monde.


Bénis aussi nos familles,

et mets dans le cœur des jeunes

le désir de Te suivre. Apprends-nous à T'écouter

et à Te dire chaque jour :

« Me voici Seigneur,

Je viens faire Ta Volonté. »

Notre Dame de Rocamadour , priez pour nous,

Tous les saints du Lot, priez pour nous !

L'Ermite

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