samedi 29 décembre 2018

CHEZ MON PERE !


FETE DE LA SAINTE FAMILLE

(Lc 2, 41-52)

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 Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.


En 1513 avant notre ère, Dieu a libéré les Israélites de l’esclavage en Égypte. La Pâque est la fête juive correspondant à cette libération. Dieu avait ordonné aux Israélites de commémorer cet événement important une fois par an, le 14jour du mois d’Abib, selon le calendrier juif, mois qui a plus tard été appelé Nisan Ex 12,42 ; Lév 23,5

Pourquoi cette fête est-elle appelée « la Pâque » ?

Le mot « Pâque » dérive d’un mot hébreux signifiant « passer par-dessus ». Il fait allusion au moment où Dieu a fait mourir tous les premiers-nés d’Égypte, mais a épargné les Israélites Ex 12 ; 13. Avant de faire s’abattre cette plaie dévastatrice, Dieu avait dit aux Israélites de tuer un agneau ou un chevreau et d’en appliquer le sang sur l’encadrement de leurs portes Ex 12. Dieu « passerait par-dessus » les maisons qui avaient ce signe et épargnerait les premiers-nés israélites .

Comment la Pâque était-elle célébrée aux temps bibliques ?
Dieu avait donné aux Israélites des instructions sur la façon de célébrer la première Pâque .Voici quelques-unes des caractéristiques des célébrations de la Pâque mentionnées dans la Bible :
    Sacrifice : Le 10jour du mois d’Abib (Nisan), chaque famille choisissait un agneau (ou un chevreau) âgé d’un an, et le 14jour, elle le tuait. Lors de la première Pâque, les Israélites ont appliqué un peu du sang de l’animal sur les montants et le haut de leur porte, l’ont fait rôtir tout entier puis l’ont mangé
    Repas : Durant le repas de la Pâque, en plus de l’agneau (ou du chevreau), les Israélites mangeaient du pain sans levain et des herbes amères
    Fête : Après la Pâque, les Israélites célébraient pendant sept jours la fête des Gâteaux sans levain, durant laquelle ils ne mangeaient aucun pain contenant du levain
    Éducation : Les parents profitaient de la Pâque pour enseigner leurs enfants à propos du Seigneur.
    Voyage : Plus tard, les Israélites se rendaient à Jérusalem pour célébrer la Pâque
C'est donc dans ce contexte que Jésus effectue son premier pèlerinage-voyage à Jérusalem.
Quand il eut douze ans,ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.

A douze ans, un jeune juif devenait légalement " fils de la loi " C'est une petite cérémonie qui existe encore aujourd'hui où le jeune garçon répond à des prêtres et lit des textes sacrés en présence de sa famille. Après quoi on le complimente et lui lance des sucreries et des pétales de fleurs.
Même si ce n'est pas précisé dans l'évangile de Luc, il y a probablement un rapport entre cette coutume juive et son escapade de trois jours au grand temple de Jérusalem.
C'est donc une histoire cocasse qui nous est contée par Luc extraite des souvenirs et des confidences de Marie. Comme chaque année la Sainte Famille se rend avec de nombreux voisins, parents ou amis à Jérusalem pour célébrer au temple à Jérusalem la grande fête de Pâque.
Durant le long chemin parcouru à pieds, les enfants s'éparpillent le long du cortège en cheminant tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre, tout le monde se faisant confiance réciproquement.
Comme tous les ans des dizaines de milliers de pèlerins venus des quatre coins du monde s'entassent aux abords du temple. Jésus qui y vient chaque année connaît parfaitement le plan du temple : ses parvis et ses galeries.

À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,en continuant à le chercher.
Voilà de quoi nous surprendre : d'un côté, le jeune Jésus, prend une initiative de taille sans la soumettre à ses parents, d'autre part, dans une confiance absolue, que nous pourrions considérer comme de l'insouciance, de l'imprudence, ses parents le connaissant, respectent sa liberté d'adolescent , et Le laissent rencontrer ses amis dans la longue colonne des pèlerins sans surveillance !
Quand à la fin de la journée, le jeune Jésus ne réapparaît pas, l'inquiétude se fait jour Marie et Joseph, cherchent à Le retrouver dans le convoi. Plus le temps passe et plus l'inquiétude grandit, et cette quête va durer trois longs jours. Nous savons bien à quel point la panique grossit les situations, et les envenime ! Cela fait trois jours que le jeune Jésus reste introuvable ! Tout parent comprend cette angoisse pour l'avoir éprouvée pour une raison ou pour une autre ! Chacun de nous d'ailleurs, a été un jour ou l'autre, confronté à ce genre d'anxiété , l'effroi augmentant avec le temps qui passe sans que la moindre lueur n'apparaisse à l'horizon !
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,assis au milieu des docteurs de la Loi :il les écoutait et leur posait des questions,et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. 
Trois jours ! Cela n'évoque-t-il pas déjà ,les trois jours de la Passion /Résurrection  ?
Ici, Jésus s'intéresse aux lectures saintes des aînés et, visiblement, il en surprend plus d'un par la sagesse ( n'est-Il pas la Sagesse enfouie dans un corps humain?) de Ses propos. Le texte nous dit même que : tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Sommes-nous conscients, tant soit peu, de ce que vit Jésus déjà dans Son enfance-adolescence ? A quel point Il doit se sentir à l'étroit dans nos limites humaines. Ce vêtement charnel doit Lui sembler bien étriqué quand on sait qu'Il (Jésus) porte le monde dans Son cœur ! Quel extraordinaire mystère ! Quel extraordinaire amour ! Ne faut-il pas aimer à la folie pour consentir à un tel abaissement ?
La situation (l'émerveillement de ceux qui écoutent Jésus) n'échappe pas à ses parents qui sont « frappés d'étonnement, » toutefois, ils se savent chargés de Son éducation et , tout en douceur veulent lui faire prendre conscience de son apparente insouciance :
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,et sa mère lui dit :« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?Vois comme ton père et moi,nous avons souffert en te cherchant ! »
C'est avec une infinie maîtrise que Marie exprime leur épreuve mais elle se heurte à l'étonnement du jeune Jésus Il leur dit :« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Pour Lui, Jésus, cette escapade qui n'en est pas uneest tout à fait normale, Il est depuis l'instant de l'Incarnation, que dis-je depuis toujours, orienté vers la volonté de Son Père, dévoué à cette volonté, et rien ni personne ne pourra l'en détourner pas même l'amour reconnaissant qu'Il voue à Ses chers parents tuteurs de Son enfance et de Son adolescence. « Son Père », oui, son Père, voilà quelque chose de difficile à entendre mais quelque chose qui Le situe vraiment et qui permet à chacun, de se situer à sa juste place ! Jésus se montre à découvert mais qui peut saisir le mystère qu'Il dévoile ici ? Ce n'est qu'après coup que les uns et les autres découvriront la véritable identité du Fils bien-aimé du Père ; Il fera de très nombreuses allusions tout au long de Sa vie publique mais « leurs yeux seront empêchés de voir » et de comprendre ! « Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n'entendent pas » C'est après coup , la plupart du temps, que nous reconnaissons Sa Présence, Ses passages dans notre vie , sauf grâce exceptionnelle, sauf union mystique, qui reste une grâce d'exception ! Quoi d'étonnant ici, quand l’Évangéliste note « ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait » Marie et Joseph, au-delà de l'indicible bonheur d'avoir été choisis, restent des créatures et qui plus est, des créatures de leur propre enfant puisqu'Il est Dieu, Son corps n'est qu'une enveloppe qui « cache » la divinité pour le rendre proche de l'humanité ! Tout au long de sa vie Marie continuera de s'étonner sans comprendre la fine pointe du Mystère qui environne sa propre vie « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur. » (Lc 2, 19).Marie avance dans la foi, Elle fait confiance , Elle n'oublie rien de ses étonnements, Elle les porte en Elle comme Elle a porté l'Enfant de la promesse sans tout comprendre. Marie s'en remet totalement à Celui qui a parlé et qui est la Parole du Père, sans savoir qu'Elle partage Sa vie et que ce petit est infiniment grand ! Tout cela nous dépasse, nous rassure et nous permet de nous jeter, nous aussi, dans les bras de cette Mère de Tendresse, de Miséricorde, qui devient une indéfectible Médiatrice entre nous et Son Fils ! «  Faites tout ce qu'Il vous dira ! » Cana
Au terme de cette épreuve, épreuve pour Ses parents, manifestation pour Lui, Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,et il leur était soumis.Sa mère gardait dans son cœur
tous ces événements.Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,devant Dieu et devant les hommes. Dieu enfoui, dans son corps d'enfant redevient Celui qui se soumet à Ses créatures comme Il continue de le faire aujourd'hui, et continuera jusqu'au moment où Il sera tout en tous ! Soumis à Marie et Joseph, parce que soumis à Son Père, Jésus reste soumis à l'humanité , représentée ici par Marie et Joseph, par Sa propre humanité aussi, avec toutes les limites que celle-ci Lui impose! Oui, Dieu, en Jésus, nous est soumis car Il ne veut rien à notre place, Il ne fait rien à notre place, Il continue d'aller à notre pas, c'est à tout petits pas qu'Il sauve le monde parce qu'Il respecte infiniment la liberté de chacun ! C'est en cela que Jésus est en agonie jusqu'à la fin des temps. Ce doit être horriblement frustrant alors que d'un coup de baguette comme Moïse autrefois, Dieu, en Jésus pourrait en un instant tout renouveler, d'aller au pas du plus « minable » ( et ne nous trompons pas, le plus minable ce n'est pas celui qu'avec mon regard tordu je juge comme tel, le plus minable, c'est moi, dans ce que j'ai de mesquin, d'obtus, etc ) d'entre nous pour n'en perdre aucun ! Car Dieu, en Jésus, ne veut en perdre aucun !car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.… Jn 6
Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire, mon âme ne mettra pas sa complaisance en lui. " Pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour leur perte, mais de ceux qui gardent la foi pour sauver leur âme. (Hébreux 10)
Et, s'il la trouve, la brebis perdue) je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.De même, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits. Mt 18



Bien-aimés,
    voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu

– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
    Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.

Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
    Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
    Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.




    Or, voici son commandement :mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
    Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;

et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.




L'Ermite

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