vendredi 11 janvier 2019

EN TOI JE TROUVE MA JOIE


LE BAPTÊME DE JESUS

(Lc 3, 15-16.21-22)


Le baptême du Seigneur est une fête récente dans le calendrier liturgique romain, mais traditionnelle en Orient. A Noël, puis à l’Épiphanie, le Christ s’est manifesté à sa famille, aux bergers, puis aux mages dans l’intimité. Adulte, le voici qui se manifeste publiquement pour la première fois à son peuple, prenant place dans la foule de ceux qui viennent recevoir le baptême de Jean Baptiste. C’est le récit de Luc que nous lisons ce dimanche et qui clôt le temps de Noël.
En ce temps-là,
    le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente,


Et moi,suis-je en attente ? Quelle est mon attente ? Attendre , c'est désirer, c'est espérer. Attendre aiguise tous les sens , tient en éveil, nous met aux aguets, à l'affût ! Celui qui attend, tend l'oreille pour reconnaître le bruit d'un pas familier, d'un moteur … Dans l'attente, le regard se fait attentif, perçant, il essaie de se frayer un passage à l'horizon , … Ici, le Peuple attend le Messie promis, il espère un renouveau, une libération, pas nécessairement comme la voit le Seigneur Lui-même, mais il est impatient et souhaite de tout son être un changement .
« Soyez, dira Jésus, comme des gens qui attendent »
Et nous, aujourd'hui, qu'attendons-nous ? Sommes-nous prêts à nous laisser bousculer par Jésus ? Sommes-nous tendus pour reconnaître Son, Ses passages ? Sommes-nous capables de nous taire, pour L'entendre parler à notre esprit, pour accueillir Ses inspirations ? Dans les événements, reconnaissons-nous Dieu qui nous parle aujourd'hui, cherchons-nous à comprendre Son langage dans notre vie, dans l’Église ?
Dans l’Évangile le Peuple en attente se pose la bonne question :
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean les surprend, les étonne, les remet en question et si c'était CELUI que la terre espère depuis des siècles ? Jean attentif à ce qui se murmure, honnête à l'égard de lui-même, du Peuple et de Celui dont Il prépare la route, ne tarde pas à les éclairer. Jean n'est pas un usurpateur, c'est un homme droit, sincère, il se sait envoyé pour préparer la route, il saisit l'occasion du questionnement du Peuple pour clarifier la situation , Jean tient sa place de Précurseur , et se reconnaît plus « petit » moins puissant que Celui qui vient, il se reconnaît indigne de dénouer la courroie de Ses sandales ! Même pour cet humble service, Jean ne se trouve pas adapté . Pourtant il ne s'agit pas là d'un service flamboyant ! Se mettre à genoux aux pieds d'un autre, fusse-t-il roi, dans la vie courante, est un acte de servitude, de dépendance, de soumission ! La mission qu' accomplit Jean le Baptiste n'est qu'un « avant goût » de ce qui va advenir
    Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
Le mot baptême vient du verbe grec "baptizein", qui veut dire "plonger, immerger". La pratique d'être immergé en signe de purification s'est répandue peu avant la venue du Christ chez des juifs pieux, animés d'un profond désir de conversion.Le baptême de Jean pouvons-nous dire est purement symbolique , ce bain exprime une volonté de changer de vie, il s'agit d'un baptême de conversion en vue du pardon des péchés, Jésus seul pardonnera les péchés et confiera cette mission à Son Eglise. Jean est envoyé pour préparer la Route, pour annoncer Celui qui vient révéler le vrai visage du Père, il le clame haut et fort :
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.

Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Il y a plusieurs façons d'accueillir ce verset :
  • être baptisés dans l'Esprit saint c'est accueillir en soi le don de l'amour qui est un feu dévorant qui nous propulse pour la mission de l'évangélisation des Peuples
  • nous savons que le feu purifie, être baptisés dans l'Esprit et le feu c'est être purifiés du péché ! Le baptême libère le nouveau - né de la faute originelle, le jeune et l'adulte sont purifiés non seulement des traces de ce péché mais de tout ce qui a entaché leur vie de la naissance à ce jour de grâce. De plus, l'un et les autres sont désormais membres du Corps EGLISE.
  • d'autres rattachent aussi cette annonce à l'Ancien Testament où le feu tient une place importante dans la purification des êtres et des choses, mais aussi dans les manifestations divines. Il suffit de se souvenir du Buisson ardent , des holocaustes offerts pour le rachat des péchés. Les prophètes ne condamnent pas ces pratiques, mais rappellent que le sacrifice intérieur est l’essentiel. Ils anticipent les révélations du Nouveau Testament.
  • Ils sont nombreux ici, à demander et accueillir ce baptême de conversion , toutefois, l'un d'eux , va émerger , Il se distingue par son attitude lorsqu'il rejaillit de sa plongée dans le Jourdain. Jean le Baptiste s'étonne d'ailleurs de Sa présence dans Saint Matthieu ;Jean s'en défendait en disant: " C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par vous, et vous venez à moi! " Jésus lui répondit: " Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. " Alors Jean le laissa faire. (Matthieu 3)
    Comme tout le peuple se faisait baptiser
et qu
’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait,


Comment et pourquoi Jésus se soumet-Il à cet acte ? Jésus en effet n'a pas besoin de purification, « Il s'est fait semblable aux hommes, hormis le péché :
En effet, le grand prêtre que nous avons n'est pas incapable, lui, de partager nos faiblesses ; en toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous, et il n'a pas péché. (Hébreux 4)
Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus: bien qu'il fût dans la condition de Dieu, il n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui; il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, (Philippiens2)
Mais Jésus, comme le dit si bien Saint Paul dans la lettre aux Philippiens s'est abaissé pour se « revêtir » de notre humanité, Jésus n'a pas fait semblant, Il a tout épousé de notre vie, hormis le péché, pour être un, parmi cet ensemble. En se soumettant au Baptême, n'a-t-il pas voulu donner à ce geste une dimension encore plus large et plus profonde ? Écoutons ce qu'en dit Saint Maxime de Turin :
Le Seigneur Jésus est venu au baptême, et il a voulu que son corps très saint soit lavé par l’eau. Quelqu’un dira peut-être : « Lui qui est Saint, pourquoi a-t-il voulu être baptisé ? » Écoutez donc. Le Christ est baptisé non pas pour être sanctifié par l’eau, mais pour sanctifier lui-même l’eau et pour purifier par sa pureté ces flots qu’il touche. La
consécration du Christ est en effet la consécration fondamentale de l’élément.
Lorsque le Sauveur est lavé, c’est alors que l’eau est d’avance purifiée tout entière en vue de notre baptême ; la source est purifiée pour que, dorénavant, la grâce du baptême soit administrée aux peuples à venir. Le Christ a donc reçu le baptême par avance, pour que les peuples chrétiens prennent sa suite avec confiance.
Soyez entièrement purifiés, et purifiez-vous encore. Car rien ne donne à Dieu autant de joie que le redressement et salut de l'homme : c'est à cela que tend tout ce discours tout ce mystère. Soyez comme des sources de lumière dans le monde, une force vitale pour les autres hommes. Comme des lumières parfaites secondant la grande Lumière, soyez initiés à la vie de lumière qui est au ciel ; soyez illuminés avec plus de clarté et d'éclat par la sainte Trinité, dont vous avez reçu maintenant, d'une façon restreinte, un seul rayon, venant de l'unique divinité, en Jésus Christ notre Seigneur, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen.St Grégoire de Nazianze
Et quand Jésus prie, en sortant de l'eau, ne voit-Il pas tous ceux qui, à sa suite , seront plongés dans dans sa mort/Résurrection pour rejaillir pleinement vivants de la vie même de Son Esprit ?
Jésus qui remonte hors de l'eau. En effet, il porte le monde. Avec lui, il le fait monter ; il voit les cieux se déchirer et s'ouvrir, alors qu'Adam les avait fermés pour lui et sa descendance, quand il fut expulsé du paradis que défendait l'épée de feu.Alors l'Esprit atteste sa divinité, car il accourt vers celui qui est de même nature. Une voix descend du ciel, pour rendre témoignage à celui qui en venait ; et, sous l'apparence d'une colombe, elle honore le corps, puisque Dieu, en se montrant sous une apparence corporelle, divinise aussi le corps. C'est ainsi que, bien des siècles auparavant, une colombe est venue annoncer la bonne nouvelle de la fin du déluge. (St Grégoire de Nazianze)
le ciel s’ouvrit.
  
 L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, 

comme une colombe,descendit sur Jésus,
et
il y eut une voix venant du ciel :
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »


Aujourd’hui, l’Esprit Saint survole les eaux sous l’apparence d’une colombe. De même qu’une autre avait annoncé à Noé que le déluge du monde se retirait, c’est ainsi qu’en voyant cette colombe, on apprenait que le naufrage inéluctable du monde avait cessé. Elle n’apportait pas, comme celle d’autrefois, un rameau d’olivier, mais elle répandit sur la tête de notre chef toute la richesse d’une onction nouvelle, pour accomplir la prédiction du Prophète : Dieu, ton Dieu, t’a consacré d’une onction de joie, comme aucun de tes semblables. ~Aujourd’hui, le Christ fait commencer les signes du ciel en changeant l’eau en vin. ~ Mais l’eau devait être changée pour le sacrement du sang, lorsque le Christ verserait des coupes de vin à ceux qui boiraient au vase de son corps, afin que s’accomplît cette prophétie : La coupe qui me donne l’ivresse, elle est incomparable !St Pierre CHRYSOLOGUE
Demandons à Jésus Lui-même de permettre que nous devenions LA JOIE DU PERE, que chacune de nos vies, soit une action de grâce et une louange à Son insondable amour, une flamme qui se consume pour Lui rendre gloire, comme Lui, Jésus l'a fait, pour notre salut ! Ah oui, qu'il est grand, qu'il est immense, qu'il est beau le Mystère de la foi ! Dieu se fait homme, Dieu dans notre dure écorce reçoit la Baptême des mains de Sa créature pour sanctifier et purifier l'eau qui nous sanctifie ! Mais quelle beauté ! Quelle incomparable grandeur dans l'abaissement ! Qu'en ce jour du Baptême de Jésus nous rendions pour notre Baptême, pour le bonheur d'avoir semblable Premier de Cordée !
« Être baptisé c’est une bénédiction indélébile, et sur laquelle on peut compter. Le baptême, c’est une bénédiction qui nous lie à la Trinité, qui associe l’existence de cet humain ici, maintenant et par-delà la caducité de la chair, à la fécondité de l’esprit d’amour qui circule et vivifie le moindre de nos actes, si inconscients que nous en soyons. C’est extraordinaire, non ? »Françoise Dolto


R/ Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
 (Ps 103, 1)
Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière ! (JESUS)
Comme une tenture, tu déploies les cieux,
tu élèves dans leurs eaux tes demeures.
Tous, ils comptent sur toi
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.
Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ;
tu reprends leur souffle, ils expirent
      et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;

tu renouvelles la face de la terre.
L'Ermite
PS . Veuillez excuser une certaine lourdeur, j'ai écrit cette méditation dans des conditions plutôt difficiles, très bousculée par un grand nombre d'appels pour soutenir un couple, connu voilà 25 ans, qui se trouve en grande difficulté Je le confie à votre prière. Merci. PORTONS-NOUS LES UNS LES AUTRES ! « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé » A de Saint-Exupéry

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire