CINQUIÈME DIMANCHE DE CARÊME 2016
(Jn 8, 1-11)
LA PREMIÈRE PIERRE ! QUI LA JETTERA ?
En
ce temps-là,
Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Prier,
enseigner, guérir, tels sont les grands axes de la vie de Jésus.
Jésus descend du mont des Oliviers où Il s'entretenait avec son
Père, immédiatement Il rentre dans le Temple où les foules
l'attendent pour recevoir son enseignement, Il s'assied et enseigne !
Tous sont suspendus à Ses lèvres, les paroles qu'Il délivre sont
« Esprit et Vérité », ils comprennent que Jésus
« a les Paroles de la vie éternelle », il s'agit
de paroles qui les aident à vivre. Ce n'est cependant pas le cas
pour tous, scribes et pharisiens, aimeraient bien le mettre en
difficulté, ils cherchent à se débarrasser de cet importun, ils
pensent même avoir trouvé l'occasion en traînant une femme
pécheresse à Ses pieds.Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
et disent à Jésus :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là.
Et toi, que dis-tu ? »
Comme
très souvent scribes et pharisiens viennent, non pas pour écouter
mais pour prendre Jésus en défaut ou, pour dénoncer le mal des
autres. Pensez donc, eux, ils sont purs, ils sont blancs comme
neige ! Du moins c'est le regard qu'ils portent sur eux-mêmes.
Une femme vient d'être trouvée en flagrant délit d'adultère, ils
l'exposent à la risée générale… ils oublient qu'elle n'était
pas seule … l'homme, son compagnon d'infortune, n'a pas été
inquiété, c'est cette femme qui porte sur elle toute l'opprobre et
cela durera des siècles ! En effet, on parlait jusqu'à très
peu de temps, des femmes qui se prostituaient, les messieurs étaient
épargnés… pourtant, la plupart du temps, c'était eux les
demandeurs quand ils n'étaient pas les instigateurs !
Cette
femme contrevient à la loi, ils annoncent la sentence prévue par la
loi de Moïse : elle doit être lapidée et ils s'en réjouissent
déjà ! Jésus, pensent-ils, ne pourra pas s'opposer à Moïse.
Ne
l'oublions pas, il y a bien des façons de se prostituer, la chair
n'est pas le seul domaine, il y a des façons plus subtiles, plus
cachées !
Je
peux, lâchement, livrer mon frère, ma sœur, pour de l'argent,
c'est le cas de Judas et de combien d'hommes et de femmes après
lui !
Je
peux,toujours pour de l'argent, porter de faux témoignages et livrer
des proches à la justice, par jalousie, rivalité et toutes sortes
de basses pensées !
Je
peux idolâtrer des objets, ….le travail… des personnes, mes
biens, ...
La
liste serait longue, à chacun de chercher et trouver qui est son
dieu, ce à quoi il sacrifie tout, : femme, époux, enfants,
honneur, dignité, …
J'ai
apprécié notre Pape François, dans une audience publique disant à
certains donateurs de l’Église : « ton argent sale,
l’Église n'en veut pas,
garde ton chèque et brûle-le ! »
Il faut du courage, il faut de la Vérité,
il faut de l'Amour pour
dénoncer ainsi, publiquement toutes nos formes de prostitution !
Vient
la question-piège, du moins c'est ce qu'ils espèrent, la question
qui devrait compromettre aux yeux de tous ! N'oublions pas que
la scène se déroule au Temple, en présence du peuple rassemblé
pour entendre « la Parole de Vérité » !
Ils
parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
afin de pouvoir l’accuser.
Ah,
ces intentions secrètes qui troublent nos cœurs et nos vies !
Scribes et pharisiens espèrent faire chuter Jésus, que va-t-il
répondre ? Ils espèrent un faux pas pour se saisir de Lui, ils
« l'attendent au virage » comme nous avons coutume de
dire quand nous entretenons l'esprit de vengeance …
Là
encore, en ce temps de Carême, en cette belle année jubilaire, il
est bon de demander au Seigneur Lui-même d'éclairer le fond de
notre cœur sur les intentions qui sous-tendent nos actes !
Quelles sont nos motivations ? Les actes que je pose sont-ils
pour rendre gloire à Dieu, ou, pour me glorifier, me faire valoir,
me servir et, surtout nuire à mes frères ?
Ici,
c'est clair, les protagonistes veulent placer Jésus en face de la
loi de Moïse, Jésus est plus fin, plus subtil qu'eux tous, Jésus
retourne la situation, Il évite l'affrontement, Jésus se baisse, Il
écrit, à même le sol :
Mais
Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Connaissant
la suite, nous n'avons pas de mal à supposer ce qui s'écrit. Sans
doute pharisiens et scribes n'y prêtent pas attention ils
persistaient à l’interroger,Jésus
se redressa et leur dit :
« Celui
d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
Cette
fois, non seulement ils entendent mais probablement déchiffrent-ils
les signes tracés par Jésus sur le sol ! Plus encore, la
remarque pertinente de Jésus les trouble. Qui peut se dire sans
péché ? Qui oserait affirmer cela ? Peut-être même que
l'un ou l'autre s'est retrouvé « client » !
Après avoir entendu cela écrit l’Évangéliste, non sans humour,
ils s'en allaient, UN PAR UN, EN COMMENÇANT PAR LES PLUS AGES !
Sur terre depuis plus longtemps ils cumulaient
vraisemblablement, « pas mal de casseroles » à leur
actif !
Le
champ est libre, les accusateurs sont partis, la femme, est seule,
sans doute désemparée, Jésus peut se relever et lui parler en
ami :
Jésus
resta seul avec la femme
toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Jésus
met cette femme à l'aise, Il se place du son côté, Il lui parle
normalement, comme on le fait avec quiconque, sans moraliser, sans
allusion à la raison pour laquelle elle se trouve devant Lui, non
seulement Il ignore l'accusation portée contre elle mais lui permet
de se détendre et poursuit la conversation :
Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Jésus
lui fait même prendre conscience que plus personne ne la poursuit,
qu'aucune condamnation ne tombe sur son acte et que Lui-même loin de
lui vouloir un quelconque mal , la libère de toute forme de
culpabilité :
Jésus
lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
mais
Il ajoute cette parole de libération Va, et désormais ne
pèche plus. » Va, tu es libre change seulement de vie,
ne retourne pas à tes vieux démons, va de l'avant, avance en
personne libre, délivrée de tes entraves. C'est un peu le « avance
au large » que les apôtres entendent lors de la pêche
miraculeuse. C'est aussi ce que nous entendions dans la première
lecture : « Voici que je fais une chose nouvelle »
Quant à la pécheresse ne peut-elle pas reprendre avec joie
les propos de St Paul : « je considère tout
comme des ordures,afin de gagner un seul avantage, le Christ, et , en
lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi
de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ, la justice
venant de Dieu, qui est fondée sur la foi.Il s’agit pour moi de
connaître le Christ,….je poursuis ma course pour tâcher de
saisir,puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ
Jésus. Frères, quant à moi, je ne pense pas avoir déjà
saisi cela.Une seule chose compte : oubliant ce qui est en
arrière, et lancé vers l’avant,je cours vers le but en vue du
prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.
« Va
et ne pèche plus », « avance au large » cours vers
le but » voilà ce que nous redit Jésus si nous
acceptons de Le rencontrer dans le sacrement de réconciliation .
Jésus nous propulse vers la Vie, Il ne s’appesantit pas sur notre
péché, Il nous ouvre les portes du Royaume, ne craignons pas ,
Jésus est venu et continue de venir à travers les sacrements pour
les malades, les pécheurs , pour ceux qui reconnaissent leurs
limites, leurs pauvretés Dans le livret de Carême, la Pape François
écrit : « Revenons au Seigneur. Le Seigneur ne se
lasse jamais de pardonner : jamais ! C'est nous qui nous lassons
de Lui demander pardon. Demandons la grâce de ne pas
nous lasser de demander pardon car Il ne se lasse jamais de
pardonner. Demandons cette grâce !
L'Ermite



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