samedi 19 juillet 2014

PATIENCE AIMANTE DE DIEU NOTRE PERE !

SEIZIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Évangile : Mt 13,24-43

« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla. Quand la tige poussa et produisit l'épi, alors l'ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : 'Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ?' Il leur dit : 'C'est un ennemi qui a fait cela.' Les serviteurs lui disent : 'Alors, veux-tu que nous allions l'enlever ?' Il répond : 'Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ; »
Comme toujours, avec l’Évangile, nous ne pourrons pas extraire tout le suc de ce passage, essayons, simplement, de le recevoir s’adressant, à soi, aujourd’hui, là où nous en sommes de notre vie de foi, de notre compagnonnage avec Jésus.
L’homme qui sème du bon grain ne peut être que Jésus. Il s’en explique d’ailleurs à la fin de cet épisode. Jésus nous veut du bien, et seulement du bien, parce que Jésus nous aime profondément, sincèrement, Il nous veut pleinement heureux, pleinement vivants, Il est venu pour « nous guérir de toutes maladies et infirmités ».
Le champ ? Eh bien ce champ c’est nous, et c’est en nous que Jésus sème le bon grain et Jésus va nous permettre de le cultiver, par la grâce des sacrements ! « Car nous sommes les coopérateurs de Dieu, vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. »1 Co 3 9
« Or, pendant que les gens dormaient » nous y sommes ! Les gens dorment ! Ces gens, c’est nous mes amis quand nous nous laissons bercer par toutes sortes d’artifices et ne savons plus discerner, l’ennemi peut, alors, s’en donner à cœur joie !
Nous sommes en effet, des êtres à la liberté fragile, nous sommes versatiles, nous avons des difficultés à nous déterminer, notre ennemi numéro un, le sait, il est à l’affût, « comme un lion rugissant » nous dit St Pierre dans sa première lettre, « cherchant qui dévorer ». Cet ennemi, c’est le mauvais, le maléfique, ce démon que notre monde veut ignorer et c’est parce que notre monde l’ignore, parce que nous ne croyons guère en son action qu’il prend, lui, toutes les libertés ! Il sème à tout vent, embrouille nos consciences, au point que beaucoup de nos contemporains ne distinguent plus un bien, d’un mal ! Plus que la zizanie, cet ennemi sème la confusion, on pourrait dire qu’il s’agit là du péché par excellence de notre époque. En voulant avoir l’esprit large nous ne savons plus discerner, appeler mal ce qui est mal, et bien ce qui est bien ! Et les enfants grandissent ainsi imprégnés qu’ils sont par les médias de toutes sortes et des opinions peu sûres ! Vous l’avez compris, l’ennemi dont parle Jésus c’est le démon qui brouille toutes les pistes pour nous tromper nous-mêmes. Parfois même, nous sommes à ce point, contaminés que nous arrivons à
croire que les amis du malin ont raison, et nous avançons des certitudes qui deviennent des poisons parce qu’elles éloignent de Jésus. Exemple : le sacrement du pardon n’existe plus ! Je l’ai moi-même entendu !

L’onction des malades est ignorée et nous laissons partir nos proches sans ce secours, pour, paraît-il, ne pas les effrayer ! Savons-nous demander à Jésus les mots qui apaisent pour le présenter ! Et même, sans attendre l’ultime instant, avant une intervention importante par exemple, savons-nous demander le soutien de ce sacrement ? Je l’ai fait avant l’intervention pour le cancer et je suis encore là ! L’onction des malades est un sacrement de vivants pour demander plus de vie, plus de force, plus de paix et de joie dans l’épreuve !
D’autres diront : « je ne vais pas déranger le prêtre ! » Croyez-moi, ce n’est pas une inspiration divine, sous couvert de discrétion, de respect, le toto (c’est le nom  donné parfois au malin ) nous éloigne du don de Dieu que sont les sacrements ! C’est cela l’ivraie semée dans le « champ » du Seigneur ! Le prêtre est serviteur des dons de Dieu et il ne peut être qu’heureux de donner Dieu à ses frères.
Qui sont les serviteurs ? C’est vous, c’est chacun de nous, ce sont tous les appelés, le petit troupeau qui suit Jésus, ceux qui gardent un brin de lucidité et voudraient répandre au plus vite insecticides et désherbants pour supprimer l’ivraie ! En agissant ainsi, tout, absolument tout, le bon et le mauvais sera détruit, Jésus est clairvoyant, c’est pourquoi Jésus en appelle à la patience : Les serviteurs lui disent : « Alors, veux-tu que nous allions l'enlever ? Il répond Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ; » Jésus est patient, « ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose. » nous dit le Livre de la Sagesse.  Il donne le temps à tout un chacun pour se reprendre, pour se débarrasser des mauvaises racines naturellement, par la prière, l’écoute de la Parole, les sacrements.
 « Et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d'abord l'ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier. » Le temps de la moisson c’est ce moment inouï de la grande rencontre, ce moment où nous serons éblouis en découvrant le vrai visage de tendresse et d’amour du Seigneur ! Ce moment où nous le verrons face à face « car on ne peut voir le Seigneur face à face nous dit le Seigneur lui-même dans le Livre de l’Exode, sans mourir ! »
Les moissonneurs se sont les anges nous dit Jésus, c’est eux qui seront chargés de faire le tri entre l’ivraie et le bon grain, « tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement » n’attendons pas ce moment pour nous réveiller et pour tirer nos frères endormis de leur somnolence. Que notre vie leur pose les bonnes questions et leur donne envie de sortir de leur torpeur et, chaque fois que nous le pouvons disons la parole qui réveille sans blesser bien sûr !
Jésus enchaîne ensuite deux brèves paraboles
« Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu'un homme a semée dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences, , mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »
« Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »
Cette graine de moutarde c’est Jésus dont la visibilité, en son temps est infime mais par la force de son Esprit Elle a pu être proclamée dans le monde entier ! Confiance, ne nous laissons pas gagner par le pessimisme, soyons ce levain qui, aujourd’hui encore fait se lever la pâte humaine, soyons de vrais témoins de l’Amour
« Frères, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables. Et Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut. »
Restons à son écoute !


L'Ermite


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