vendredi 4 juillet 2014

TOUT-PETITS ...VOUS TROUVEREZ LE REPOS.

QUATORZIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Évangile : Mt 11,25-30
TOUT-PETITS …VOUS TROUVEREZ LE REPOS !

Je souhaite m’arrêter sur deux versets qui me semblent particulièrement significatifs pour notre vie personnelle à l’école de Jésus.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits. »
Qui sont ces tout-petits ? Les « petits » sont, chez Matthieu une figure privilégiée des disciples de Jésus. En 10,42, il évoque le disciple en mission, à qui l'on fait l'offrande d'un verre d'eau fraîche :  
« Et quiconque donnera à boire seulement un verre d'eau fraîche à l'un de ces petits parce qu'il est disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. »    
Jésus précise au chapitre 18 « un de ces petits qui croient en moi »,
« Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui suspende une meule à âne autour de cou et qu'on le précipite au fond de la mer. »   
et en 18,10 et 14 Jésus met en garde contre le mépris de ces petits, dont la volonté du Père est :
Qu’aucun ne se perde :
« Prenez garde de mépriser aucun de ces petits, car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux. »  
Le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que Jean-Baptiste :
« En vérité, je vous le dis, parmi les fils de la femme, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiste; mais le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. »  Matthieu 11
Mais s'il est vrai que pour Matthieu ces petits que sont les disciples sont caractérisés par leur situation de précarité, l'équivalent est à chercher chez Luc
dans la figure des « pauvres ».
La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres : nous trouvons cela au tout début de l’Évangile de Luc quand Jésus fait la lecture  à la synagogue et termine en disant :

« Aujourd'hui cette Écriture est accomplie pour vous qui l'entendez »

Devant Dieu, nous sommes tous des petits, Le plus petit dans le Royaume est plus grand que Jean Baptiste ! Nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer qui peut prétendre être plus petit que Jean-Baptiste hormis Jésus Lui-même ? Le tout-petit, l’enfant qui vient de naître, est totalement dépendant, il reçoit tout de ses parents, il vit dans le plus total abandon, un dénuement absolu, Jésus sera tout au long de sa vie terrestre, totalement, mais librement, dépendant de son Père de qui Il reçoit tout pour nous le donner :

"Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accom-plir son œuvre (Jean 4.)

Je ne cherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a  envoyé. (Jean  5)

Jésus vient au monde avec la seule conviction que tout lui a été confié, que tout est là pour faire lien avec le Père, il accepte d’être sans rien d’autre que cela... Dès lors, tout ce qui lui arrive devient pour lui lieu de révélation, ouvre le champ d’un possible qui n’est pas obstrué par son propre pouvoir. Il trace donc dans la vie des hommes et des femmes, une nouvelle voie qui n’est pas obscurcie par le fait de posséder et d’être ainsi possédé par un pouvoir. Jésus est libre, il respire, rien ne
l’enferme. Jésus peut toujours revenir à Celui qui lui a tout confié. Jésus seul est vraiment petit nous, nous tendons vers cette petitesse et c’est le travail de toute une vie. Par contre, nous sommes intrinsèquement  pauvres, notre seule vraie richesse est de nous laisser enseigner par le Seigneur et de nous mettre à son écoute, à son école comme Marie la sœur de Marthe qui ne veut perdre aucune de ses Paroles au risque d’être secouée par sa sœur pour son apparente inertie. N’ayons pas peur de perdre, apparemment, du temps au pied du Maître, c’est Lui qui nous éclaire et nous conduit. C’est le seul chemin pour être dans la volonté du Père. St François d’Assise suggérait :
« Ne gardez pour vous rien de vous, afin que vous reçoive tout entier Celui qui se donne à vous tout entier »
 Tout ce que Jésus reçoit de son Père, Il nous le donne, c’est ainsi que nous pouvons être dans le vrai et dans le repos dont il est question dans le second verset que je retiens aujourd’hui :
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

« Venez à moi.» Jésus nous propose d’être avec lui simplement. D’entrer dans son propre mouvement, de quitter à vrai dire ce qui nous prive du repos, ce qui nous inquiète, la peur de ne pas réussir, de ne pas être le meilleur, de ne pas obtenir,
la peur de mourir... Pour cela, il nous offre sa manière de vivre. Jésus nous propose de marcher à côté de lui, de lui permettre d’habiter chez nous, en nous, pour que nous aussi nous puissions découvrir, en nous, celui qui vit vraiment, le tout petit et non celui qui peut, qui écrase, celui qui veut, celui qui possède …
Ceux qui vivent ainsi sont inquiets… ceux qui cherchent le mal sont terriblement inquiets, ils ont peur d’être repris ils ont peur de ceux à qui ils ont fait du tort, peur de la société …
Le repos en Dieu est un fruit savoureux de la paix !
« Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, »
En somme, Jésus nous invite à partager, avec Lui le poids de son joug, un joug porté à deux réparti le poids… et le joug de Jésus ce sont les exigences évangéliques qu’Il porte avec nous, qu’Il nous aide à assumer dans la joie et l’allégresse :
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune »
Nous disait Zacharie dans la première lecture ! Jésus est juste et victorieux, humble, ayant des goûts simples, Jésus est porteur de la paix de Dieu ! Partager son joug c’est s’assurer une vie non pas sans épreuves mais une vie où les épreuves sont portées à deux : Jésus s’attribuant la part la plus pesante, la plus douloureuse aussi. Avec Jésus nos souffrances sont allégées, parce que nous ne sommes jamais seuls. Comme Lui, Jésus, n’est jamais seul :
Mon jugement est véridique, car je ne suis pas seul, mais moi, et le Père qui m'a envoyé. (Jean 8)
Le Père ne m'a pas laissé tout seul, parce que je fais toujours ce qui lui  plaît." (Jean  8)
Je ne suis pas seul, parce que le Père est avec moi. (Jean 16)

Nous ne serons jamais seul, même sur une île déserte, si nous voulons demeurer avec Jésus et si nous Lui permettons de demeurer en nous !Alors n’ayons pas peur de Lui dire souvent, avec les disciples d’Emmaüs : « reste avec nous Seigneur
Jésus et notre cœur sera tout brûlant de Ton Amour.

L'Ermite

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