vendredi 26 juin 2020

AIME !


XIII e DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
Année Liturgique A
(Mt 10, 37-42)



Jésus disait à ses Apôtres :    « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; 
La question à se poser dès ces premiers versets est  : que signifie AIMER ?
Si l’on prend la définition pure du dictionnaire du petit Robert, le verbe “aimer” signifie :

1. Éprouver de l’affection, de l’amitié, de la tendresse pour une personne.
2. Éprouver de l’amour de la passion pour quelqu’un.
3. Trouver bon au goût, être friand de .(souvent utiliser pour les choses, les aliments…)
Nous percevons déjà beaucoup de degrés, et d' intensité dans ce verbe aimer… Saint Augustin de son côté écrit et dit : «  aime et fais ce que tu veux » ! nous pressentons immédiatement une montée en puissance qui nous permet de gravir une marche supérieure ! « aime et fais ce que tu veux » suppose à la fois une immense maîtrise de soi, la connaissance de soi, de l'autre, des autres, la volonté de rendre ces autres heureux, pleinement heureux. Saint Augustin développe d'ailleurs sa pensée dans cette très belle prière :
« Ce court précepte t'est donné une fois pour toutes : Aime et fais ce que tu veux.
Si tu te tais, tais-toi par Amour, si tu parles, parle par Amour, si tu corriges, corrige par Amour, si tu pardonnes, pardonne par Amour. Aie au fond du cœur la racine de l'Amour : de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais. Voici ce qu’est l’Amour ! Voici comment s’est manifesté l’Amour de Dieu pour nous : il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par Lui. Voici ce qu’est l’Amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 9-10). Ce n’est pas nous qui L’avons aimé les premiers, mais Il nous a aimés, afin que nous L’aimions.
Quant à Saint Paul ne nous fait-il pas une magnifique description de ce que devrait être l'amour dans nos vies de croyants ?
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité,( entendons l'AMOUR ) je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité-amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité-amour, tout cela ne me sert de rien La charité-amour est patiente, elle est bonne; la charité-amour n'est pas envieuse, la charité-amour n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle point d'orgueil; elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal; elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité-amour ne passera jamais. S'agit-il des prophéties, elles prendront fin; des langues, elles cesseront; de la science, elle aura son terme. Car nous ne connaissons qu'en partie, et nous ne prophétisons qu'en partie; or, quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel prendra fin. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai laissé là ce qui était de l'enfant.Maintenant nous voyons dans un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité-amour; mais la plus grande des trois c'est l'Amour 1 Cor 13 

Alors, quand Jésus nous dit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; 
que nous demande -t- Il ? Jésus ne nous demande pas de mettre nos parents, nos enfants « sur la touche » Il nous demande de respecter les commandements de Dieu confiés à Moïse, par Dieu Lui-même au Sinaï . Dans ces commandements nous lisons entre autres :Un seul Dieu tu adoreras et aimeras
parfaitement En adorant Dieu, en Le respectant, je m'engage à accomplir ce qu'Il me demande et par conséquent à honorer et prendre soin de mes parents et et à accomplir tout le développement qui suit Tes père et mère honoreras, tes supérieurs pareillement !

Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment
Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement
Tu ne tueras pas.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne voleras pas
Tu ne porteras pas de témoignage mensonger contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison ou la femme de ton prochain
Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain

Si j'adore Dieu et l'aime au maximum de mes capacités j'observe avec amour ce qu'Il me demande. Je pense également que le Seigneur nous demande de Lui rester fidèles même dans les situations où nos parents ou des membres de notre famille se détourneraient de Dieu. Il attend que nous gardions notre cœur ouvert à nos parents, à nos enfants, sans pour autant les suivre dans leurs égarements. Jésus sait qu'il y a et qu'il y aura des divisions dans les familles, les proches à cause de Son nom « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa maison. » (Mt 10, 34 -35 nous aurons parfois des choix radicaux à effectuer au nom de notre engagement baptismal, du don de la foi. Il arrive que des jeunes répondent à l'appel du Seigneur contre le gré de leurs parents et cela peut demander des années avant que la famille s'associe à ce qui rend tel enfant heureux dans un choix de vie qu'elle refusait ! D'ailleurs Jésus, ici nous avertit, Il ne nous dit pas que Le choisir envers et contre tous et parfois tous sera un chemin jonché de pétales de fleurs … Que dit-Il ?
 celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.    Qui a
trouvé sa vie la perdra ;qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.Suivre Jésus c'est accepter par avance, les contradictions, les oppositions , les éventuels rejets, les railleries, les provocations de tous genres, et, parfois les persécutions de la part de proches ou de contradicteurs ! Aujourd'hui, en ce moment même, des frères chrétiens ne peuvent pas vivre librement leur attachement au Christ, certains donnent aujourd'hui encore leur vie pour Lui rester fidèles ! Et parmi les apôtres de Jésus plusieurs sont morts martyrs : Pierre crucifié la tête en bas à sa demande car il se jugeait indigne de mourir dans la position du Christ, Jacques martyrisé, Philippe lapidé et crucifié, Barthélémy crucifié et décapité, André a été crucifié, … Quant à Jésus quand Il prononce ces paroles Il doit bien pressentir quelle mort sera la sienne ! Et je pense que le jeu de mot qui suit n'échappe à personne. C'était l'un des messages de dimanche dernier   Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ;craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Je pense que c'est clair il n'est pas nécessaire de s'attarder. Qui a trouvé sa vie la perdra celui qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera ! Trouver sa vie n'est souvent qu'une apparence faite de superficialité et et d’égocentrisme, la perdre est aussi une apparence car perdre sa vie pour Jésus et à cause de Son nom c'est en extraire le suc , le meilleur en se donnant pour qu'advienne le Royaume. La mort même de Jésus, est un échec apparent, car c'est en donnant Sa Vie librement sur la croix, que Jésus sauve notre humanité ! Il perd Son humanité et sauve la nôtre!Rappelons-nous aussi le Message de la Vierge Marie à Sainte Bernadette : «  je ne te promets pas d'être heureuse en ce monde mais dans l'autre ! » Nos jours sont comptés : Le nombre de nos années ? soixante-dix, quatre-vingts pour les plus vigoureux ! Leur plus grand nombre n'est que peine et misère ; elles s'enfuient, nous nous envolons.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sages-se.Ps 89, l’éternité n'a pas de fin pour nous et, en soi, nicommencement ni fin !
Et Jésus de poursuivre : Qui vous accueille m’accueille ;et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ;qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.Donner le meilleur de soi est un cadeau du ciel et ce que nous donnons nous l'avons reçu il est donc important de ne pas le garder
pour soi ; Saint François d'Assise disait : ne gardez pour vous rien de vous afin que vous reçoive tout entiers, Celui qui se donne à vous tout entier ( Lettre à tout l'Ordre)
Quand nous sommes reliés à Jésus c'est Sa sève qui circule en nous Jésus n'est -Il pas la Vigne dont nous sommes les sarments! Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. (Jn 15)
En ouvrant la porte de notre cœur à Jésus nous l'accueillons en nous, je demeure en lui et lui demeure en moi Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. (Jn 6)
et accueillant Jésus nous accueillons le Père Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. (Jn14) si bien que lorsque des frères humains nous accueillent ils se laissent toucher par Ceux qui nous habitent le Père et le Fils et le Saint Esprit et inversement ! Par déduction, tout acte bon ou mauvais à l'adresse d'un disciple de Jésus atteint la Trinité Sainte c'est tout le sens du verre d'eau offert et du chapitre   " En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (Mt 25)    Et celui qui donnera à boire,
même un simple verre d’eau fraîche,à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » Qu'est-ce qu'un verre d'eau ? Ce n'est pas grand chose et pourtant c'est un signe qui devient ou non révélateur de notre appartenance à Jésus. Peut-être serait-il souhaitable de nous arrêter pour réfléchir à la manière dont nous nous accueillons les uns les autres !
Homère est réputé avoir été un aède(Poète épique et récitant, dans la Grèce ancienne.) de la fin du VIIIᵉ siècle av. J.-C. Il était simplement surnommé « le Poète » par les Anciens. Les deux premières œuvres de la littérature occidentale que sont l'Iliade et l'Odyssée lui sont attribuées.Voici l'un de ses poèmes. Rappelons que l'étranger n'est pas uniquement la personne qui vient d'ailleurs, l'étranger c'est ce frère qui est différent, ce frère en qui je ne me reconnais pas, celui avec qui j'ai des difficultés à communiquer ...

Jésus ma Vie 

La parole à dire
La Vérité à faire connaître.
Le chemin à parcourir.
La lumière à diffuser.
La Vie à vivre.
L'Amour à aimer.
La joie à répandre.
Le sacrifice à offrir.
La Paix à donner.
Le Pain de Vie à manger.
L'affamé à nourrir.
L'assoiffé à rassasier.
L'être nu à vêtir ;
Le sans-abri à loger.
Le malade à guérir.
L'isolé à aimer.
L'indésirable à accueillir.
Le lépreux pour laver ses plaies
Le mendiant pour lui sourire.
L'ivrogne à écouter.
Le malade mental à protéger.
Le tout-petit à embrasser.
L'aveugle à guider.
Le muet pour parler à sa place.
L'estropié pour marcher avec lui.
Le drogué à secourir.
La prostituée à sortir du danger et à secourir.
Le prisonnier à visiter.
Le vieillard à servir.
Pour moi : Jésus est mon Dieu.
Jésus est mon époux.
Jésus est ma vie. Jésus est mon seul amour.
Jésus m'est indispensable.
Jésus est mon tout.

Mère Teresa.



Je comptais conclure avec un poème de Paul BAUDIQUEY Prêtre assomptionniste, je choisis de vous communiquer les références de ce livre qui pourrait en intéresser certains : Pleins signes de Paul Baudiquey les éditions du Cerf 1995 . Lire notamment , en prolongement de notre méditation, page153 à 164.
L'Ermite

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