XIIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Année B
(Mc 4, 35-41)
Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. et Il leur parlait en paraboles nous dit St Marc mais expliquait tout en particulier à ses disciples. On comprend que Jésus ait besoin de se mettre à l'écart, de se retrouver un peu seul avec Ses disciples aussi :
La décapole qui se trouve sur l'autre rive, est un Pays païen, maudit et certains pensent que cette région est livrée au pouvoir de Satan. Les Juifs pieux, de cette époque, n'évoquent cette terre qu'avec dégoût et mépris. S'y rendre en équipe apostolique, c'est sans doute, une façon, pour Jésus, de manifester qu'Il n'exclut personne. Jésus est venu pour rassembler le Peuple de Dieu dispersé, non pour maintenir les barrières dressées par les dissensions locales. Passer sur l'autre rive , c'est inviter les apôtres à voir autrement, à détruire ce qui sépare les communautés, pour leur apprendre à marcher ensemble, main dans la main, pour une vie nouvelle, celle de l'Amour.
Les apôtres, même s'ils craignent cette traversée nocturne, après avoir sans doute exprimé certaines réticences , hissent la voile et, quittant la foule, embarquent avec
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière.
Me vient à l'esprit ce chant de Dena MWANA :
Si
la mer se déchaîne
Si le vent souffle fort
Si la barque
t'entraîne
N'aie pas peur de la mort
Si la barque
t'entraîne
N'aie pas peur de la mort
Il
n'a pas dit que tu coulerais
Il n'a pas dit que tu sombrerais
Il
a dit
Allons sur l'autre bord
Allons sur l'autre bord
Si
un jour sur ta route
Tu rencontres le mal
Crois en Jésus, il
t'aime
Il te donne sa paix
Crois en Jésus, il t'aime
Il te
donne sa paix
Et c'est bien ici le cas, les flots sont déchaînés, la barque est chahutée, elle se remplit
Pensons à Job ,(1ère lecture) à St Paul... Il serait bon de relire ce magnifique livre de Job qui discute avec Dieu et à qui Dieu donne aujourd'hui une bonne petite leçon d'humilité :« Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ; quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ; quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ?Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” »
Quant à St Paul, il nous invite à rester dans la confiance puisque Jésus habite en nous. Quand on vit de la Parole de Dieu, quand le cœur reste ouvert au Royaume dont nous parlions dimanche dernier, que pouvons nous craindre :
Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? la détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? L'Écriture dit en effet : C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt, on nous prend pour des moutons d'abattoir. Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. (Ro 8)
A cette heure, les apôtres sont bien ébranlés, n'oublions pas qu'ils n'en sont qu'au début de leur marche avec Jésus, ils sont comme de jeunes enfants qui apprennent à marcher, ils titubent, tombent, se relèvent, tâtonnent, s'accrochent à ce qu'ils peuvent et sur l'eau déchaînée, à part Jésus qui n'est pas encore leur rocher, le
Qui s'appuie sur le Seigneur ressemble au Mont Sion
Il est inébranlable, il demeure à jamais (Ps 124.1)
Si nous nous acceptons , si nous voulons de tout notre être , nous en remettre à Jésus qui nous aime, NOUS NE CRAIGNONS RIEN ; « Il n'y a point de crainte dans l'amour; mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment; celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. » (1Jn 4) Et n'oublions pas le sens du NOM DE JESUS : Jésus signifie « Dieu sauve » ! Ici les apôtres sont effectivement sauvés de la noyade, mais sans doute aussi, de bien des peurs qui les habitent encore. Ils avaient besoin de cette épreuve pour faire l'expérience de la puissance de Salut de leur Maître et de Sa Parole : « Silence ! Tais-toi ! Intime-t-Il aux éléments déchaînés et aux passions cachées !
Les
apôtres rament dans tous les sens du terme, mais Jésus tient le
gouvernail par
Magnifique aussi est la conclusion du Livre de Job où celui-ci, relevé de sa douloureuse et instructive épreuve, reconnaît ses erreurs
Je sais que tu peux tout, et que pour toi aucun dessein n'est trop difficile. «Quel est celui qui obscurcit le plan divin, sans savoir?» Oui, j'ai parlé sans intelligence de merveilles qui me dépassent et que j'ignore. « Ecoute-moi, je vais parler; je t'interrogerai, réponds-moi.» Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et me repens, sur la poussière et sur la cendre. (Job 42)
Magnifique simplicité, familiarité, d'un enfant qui reconnaît la divine grandeur et puissance de son Père. N'ayons pas peur de parler comme des enfants à notre Père, à notre Frère aîné : Jésus ! Qui nous dit comme à Ses apôtres dans la barque secouée :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »
La Foi ! Cette confiance inébranlable en Jésus-Sauveur , c'est le cri de Saint François d'Assise secoué lui aussi par l'épreuve, dans le livre de Éloi LECLERC : La foi ! Si nous avions la foi !.. Si nous savions adorer, rien ne pourrait véritablement nous troubler. Nous traverserions le monde avec la tranquillité des grands fleuves.! ( Sagesse d'un pauvre, de Éloi Leclerc, éditions franciscaines)
Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
Ps 106
Rendez
grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu’ils
rendent grâce au Seigneur de son amour,
qu’ils offrent des
sacrifices d’action de grâce,
ceux qui ont vu les œuvres du
Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.
Il
parle, et provoque la tempête,
un vent qui soulève les vagues
:
0portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,
leur sagesse
était engloutie.
Dans
leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés
de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant
taire les vagues.
Ils
se réjouissent de les voir s’apaiser,
d’être conduits au
port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur
de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.
Quel est cet amoureux ?
(Rimaud/Wackenheim
1
Quel
est cet amoureux
De la terre et de nous ?
Il donne un nom aux
choses,
Il dit celui de Dieu,
Il tient son nom du
nôtre,
Qui donc est l'homme Dieu ?
Il tient son nom du
nôtre,
Qui donc est l'homme Dieu ?
2
5
Quel
est cet amoureux
Au lieu-dit « Diable est mort ».
Sur
la grève aux poissons,
Dans l'auberge pascale,
Au rendez-vous
du ciel,
Qui donc est l'homme Dieu ?
Au rendez-vous du
ciel,
Qui donc est l'homme Dieu ?
6
Quel est cet
amoureux
De la terre et de nous ?
Il donne un nom aux
choses,
Il dit celui de Dieu,
Il tient son nom du nôtre,
Il
est le fou de Dieu.
Il tient son nom du nôtre,
Il est le fou
de Dieu.
L'Ermite
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