XI e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Lc 7, 36-50)

Jésus entra chez lui et prit place à table.Survint une femme de la ville, une pécheresse.Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien,elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds,et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus.Elle les essuyait avec ses cheveux,les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum.
L'introduction
à l’Évangile de se jour nous réjouit . Un Pharisien qui
invite Jésus à sa table ce n'est pas commun !
A
l'époque de Jésus, les convives prenaient le repas assis, les
jambes allongées sur un divan, ceci explique pourquoi cette femme
pourra se tenir derrière Jésus et atteindre facilement Ses pieds.

S'approcher
de Jésus n'est jamais anodin , s'approcher et se laisser approcher,
toucher, entraîne un bouleversement dans un cœur sincère qui
cherche Dieu.(A ce moment précis on ne sait pas si cette femme
cherche Dieu, mais nous ne nous trompons pas en supposant que quelque
chose est touché en elle) . Nul ne peut approcher le Saint des
Saints sans entrer dans un processus de purification, sans se laisser
transformer et cela change un visage, une vie.
N'ayons
pas peur, approchons-nous de Dieu et mieux encore, permettons-Lui
d'entrer dans nos vies, de bousculer nos habitudes, de purifier la
coupe de nos cœurs !Souvenons-nous de Moïse par exemple :
« N'approche
pas d'ici ! Retire tes sandales, car le lieu que foulent tes
pieds est une terre sainte ! ... Moïse se voila le visage car
il craignait de porter son regard sur Dieu. Ex,3
Jésus
ne repousse pas cette femme en pleurs, Il la laisse faire, Il sait,
Lui, le poids de sa vie et Il comprend que son comportement, à cet
instant, est loin d'être théâtral, Jésus connaît le sens de ses
larmes, le sens de ce parfum, Il comprend qu'elle désire du fond de
son être, « répandre la bonne odeur du Christ »
dont parlera Saint Paul.
De
fait nous sommes, pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui
se sauvent et parmi ceux qui se perdent ; pour les uns, odeur qui de
la mort conduit à la mort, pour les autres, odeur qui de la vie
conduit à la vie. 2 Co 2,14
Notre
ami Pharisien se situe à un tout autre plan, cette femme est connue
pour sa mauvaise conduite, il s'étonne, intérieurement que Jésus
se laisse approcher, toucher, parfumer, il ne comprend rien aux
larmes versées ; pour lui, il s'agit d'une prostituée, un
point c'est tout ! Remarquons qu'il n'exprime rien à haute voix
mais il pense si fort que son regard et les traits de son visage
parlent pour lui :
En voyant cela,le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même :
« Si cet homme était prophète,il saurait qui est cette femme qui le touche,et ce qu’elle est : une pécheresse. »
« Si
cet homme était prophète il saurait » voilà
le risque que nous courrons ! Chrétiens nous avons peur
d'approcher le mal, pas nécessairement en raison du mal lui-même
mais à cause du « qu'en dira-t-t-on » de plus, certains
maux sont plus répugnants que d'autres en apparence, pourtant il est
des maux cachés qui s'avèrent encore plus ignobles, justement parce
qu'ils sont cachés et que rien n'apparaît à l'extérieur. Tout
semble lisse alors qu'il y a beaucoup de pourriture, c'est souvent ce
que Jésus reproche aux Pharisiens :

Simon,
toujours intérieurement colle une étiquette sur cette femme qu'il
connaît et reconnaît comme « pécheresse », il n'a sans
doute pas lu les Écritures tel, l'Ecclésiaste qui dit au chapitre
6 : « aucun
homme n'est assez juste sur terre pour faire le bien sans pécher »
ni
entendu Jésus,
« Pourquoi
vois-tu la paille qui est dans l’œil
de ton frère et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton
œil? »Mt
7, 18
et
moi ? Et nous ?
Simon
est dans l'erreur, Jésus est bien plus qu'un Prophète, Jésus est
le Fils unique de Dieu, Dieu Lui-même, et c'est parce qu'Il est Dieu
qu'Il connaît cette femme et qu'Il l'aime, et c'est pour cela aussi
qu'Il entend les pensées de Simon – comme
nos oreilles entendent nos voix,
c'est
ainsi que Dieu entend nos pensées, lit-on dans un sermon de St
Augustin,
- aussi, sans le dénoncer publiquement – Jésus est bien trop
aimant pour blesser son ami – Jésus
va l'aider à réfléchir :
Jésus,
prenant la parole, lui dit :« Simon, j’ai quelque chose
à te dire.
– Parle,
Maître. » Jésus reprit :« Un créancier avait deux
débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces
d’argent,l’autre cinquante.Comme ni l’un ni l’autre ne
pouvait les lui rembourser,il en fit grâce à tous deux.Lequel des
deux l’aimera davantage ? »
Simon
répondit :« Je suppose que c’est celui à qui on a fait
grâce de la plus grande dette.– Tu as raison », lui dit
Jésus.
Il
se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette
femme ?Je suis entré dans ta maison,et tu ne m’as pas versé
de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses
larmes et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée,n’a pas cessé d’embrasser mes pieds.Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ;
elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés,puisqu’elle a montré beaucoup d’amour.Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »
Verser
de l'eau sur les pieds, effectuer une onction sur la tête d'un hôte
étaient des rites de l'hospitalité au temps de Jésus, Simon, sans
doute retenu par d'autres tâches ne les a pas appliqués, Marie
Madeleine, à la vue de Jésus prend conscience des carences de sa
vie, les larmes coulent et tombent sur les pieds de Jésus qu'elle
baigne également de parfum . Au lieu d'écraser cette femme, Jésus
note la finesse de son comportement, Il remarque aussi l'abondance de
ses larmes qui en disent plus long que des
paroles, Jésus souligne
tout cela pour révéler à Marie Madeleine qu'elle n'est pas que
péché, qu'il y a du bon en elle qu'elle doit cultiver. De plus,
Lui, le Saint a ce pouvoir de guérir les corps et les âmes aussi
s'empresse-t-il de libérer cette femme des démons qui la tiennent
enchaînée: Il dit alors à la femme :« Tes péchés
sont pardonnés. »
Les
convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet
homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Pardonner
les péchés est un acte de Dieu, les convives sont déroutés. Pour
eux Jésus est un homme parmi d'autres, sans doute différent par Ses
actes et Ses Paroles, mais un homme ! Ce qu'ils viennent
d'entendre demeure une question : « Qui est cet
homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus
lèvera le voile de son identité profonde, peu à peu mais
L'accueillir comme Fils de Dieu il est indispensable d'accueillir le
don de la foi. La foi est don de Dieu, les raisonneurs, ceux qui
veulent des preuves à tout prix, ne peuvent y avoir accès car la
foi c'est faire confiance à un autre, c'est s'abandonner dans les
mains d'un autre. Marie Madeleine a compris cela, elle n'est pas
allée déposer son fardeau auprès de Simon, ni auprès d'un
quelconque convive, non, c'est vers Jésus qu 'elle est venu
parce que Jésus rayonne l'amour, parce que Jésus est Amour,
miséricorde , don et pardon ! Et Jésus mise sur la foi de
cette femme :
Jésus
dit alors à la femme :« Ta foi t’a sauvée. Va en
paix ! »
C'est
cette foi, cette confiance absolue qui lui a permis de braver le
qu'en dira-t-on, d'ignorer les regards et les sourires malveillants,
pour se jeter aux pieds de Celui-là seul qui était capable de
l'accueillir sans le moindre mouvement de recul, de gêne, capable de
s'exposer Lui-même aux murmures, aux sarcasmes, sans sourciller.
Voilà l'Amour ! Un amour qui pacifie et établit dans la paix !
Va en paix !
C'est
la parole de conclusion que nous entendons chaque fois que nous
revenons vers Jésus au sacrement de la Réconciliation : va en
paix, allez en paix ! Et dans la mesure où j'accueille cette
paix, j'en deviens messager, je la communique autour de moi, elle
rayonne à mon insu !
«
Tu ne repousses pas ô mon Dieu,
un
cœur brisé et broyé !
« Ps 50, 19
Heureux
l’homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense,
dont l’esprit est sans fraude !
et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense,
dont l’esprit est sans fraude !
Je
t’ai fait connaître ma faute,
je n’ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »
je n’ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »
Et
toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.
Tu es un refuge pour moi,
mon abri dans la détresse,
de chants de délivrance, tu m’as entouré.
Tu es un refuge pour moi,
mon abri dans la détresse,
de chants de délivrance, tu m’as entouré.
L’amour
du Seigneur entourera
ceux qui comptent sur lui.
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !
ceux qui comptent sur lui.
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !
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