jeudi 2 juin 2016

JÉSUS SAISI DE COMPASSION !

DIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE C





JE SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE
  
Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui,ainsi qu’une grande foule.(Lc 7, 11-17 

  Jésus, qui vient de rendre la santé au serviteur du centurion romain, poursuit sa route accompagné d'une foule, sans doute bruyante et joyeuse. Cette foule connaît les actes de Jésus et ne peut que louer Dieu pour tant de bienfaits. Comme dans nos vies, le ton va vite changer. En effet :

 « Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. »

Cette femme est doublement éprouvée : elle est veuve, donc devenue chef de famille et son fils unique est décédé ! Cela fait beaucoup de souffrance pour une seule personne. Elle semble avoir des relations puisqu'« Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. » S'il est réconfortant d'avoir des relations, celles-ci ne font pas tout quand nous sommes dans l'épreuve. Demeure toujours, au fond de la personne éprouvée, un indicible, qui génère un espace de solitude que seul, Dieu, peut combler lorsqu'on a la grâce d'avoir la foi.

Les deux « foules » sont sur le point de se croiser, Comme toujours, Jésus observe et voit :

Peut-être pouvons-nous, rentrer en nous-mêmes et nous interroger sur nos comportements : savons-nous voir ? Que voyons-nous ? Quelle est la qualité de notre regard ? Savons-nous discerner le fardeau qui alourdit la vie de nos frères ? Quand nous en avons connaissance, essayons-nous de l'alléger ou ajoutons-nous une épaisseur de mal, au mal qui blesse et écrase ? Nous laissons-nous émouvoir ? Restons-nous indifférents ? L’Écriture est-elle notre instrument de mesure habituel ?. « Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne » (To 4, 15)

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Lév 19,18

« Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes » Mt 7,12

Jésus est-Il vraiment notre modèle , notre référence ? Jésus « Voyant celle-ci, fut saisi de compassion pour elle » . Être saisi c'est être stupéfié, paralysé, anéanti, c'est prendre en soi la souffrance de l'autre.. .N'est-ce pas ainsi que Jésus agit habituellement ? Ne s'est-Il pas revêtu de notre humanité, avec ses fragilités et ses limites et cela jusqu'à la croix . Jésus ne veut pas la souffrance, Il veut nous guérir de toutes nos maladies, celles de l'Esprit et celles du corps, c'est pour cela qu'Il se charge de nos fardeaux. Certes Il ne supprime pas mais Il porte avec nous le poids de nos vies :

« Jésus n'est pas venu supprimer le souffrance, Il n'est même pas venu l'expliquer mais Il est venu l'habiter. Et il y a quelque chose qu'on ne peut pas Lui dire : « vous ne savez pas ce que c'est ». Paul Claudel.

« Jésus est saisi, de compassion » d'humanité, de mansuétude, de miséricorde, Jésus éprouve jusqu'à la faire sienne, l'extrême souffrance de cette mère, et que lui dit-il :« Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit :

« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »

Jésus commence par consoler cette mère affligée, puis Il se fait proche et touche le cercueil. Souvenons-nous au passage que dans tous les sacrements nous retrouvons la « Parole et le geste » Il ne s'agit pas d'un sacrement ici, mais dans tous les actes de salut (guérisons et autres) nous retrouvons ces éléments. La Parole ici, est ferme, c'est un ordre « je te l'ordonne », directe « jeune homme », claire, le jeune homme sait ce qu'il doit faire « lève-toi ». Il n'y a pas de bavardages sur la cause du décès, de lamentations sur la situation concrète de cette femme, Jésus va à l'essentiel : rendre ce jeune homme à une mère éplorée « Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère ».Immédiatement le jeune se redresse et il parle. On ne sait rien de ses propos, là encore c'est l'essentiel qui compte : la vie. mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie  Lc 15 peut s'écrier cette Mère qui reçoit son fils des mains de Jésus ! Jésus, en effet et venu pour la vie et pour la communiquer en abondance. 

Plusieurs fois dans les Évangiles, nous verront que Jésus ne veut pas la mort, la mort est un passage pour plus de vie, pour la Vie qui n'aura pas de fin. Peut-être Jésus veut-Il nous dire cela et annoncer, très discrètement,
que la mort n'aura jamais le dernier mot, que nous sommes promis à une Vie éternelle celle-là où il n'y aura plus de larmes, ni de pleurs :« Maintenant, la maison de Dieu est au milieu des êtres humains. Il va habiter avec eux. Ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux et il sera leur Dieu. Il essuiera toutes les larmes de leurs yeux. La mort n'existera plus, il n'y aura plus ni deuil, ni cris, ni souffrance. Oui, le monde ancien a disparu. » Ap 21

Nous pouvons comprendre ce qui suit : « La crainte s’empara de tous,et ils rendaient gloire à Dieu en disant :« Un grand prophète s’est levé parmi nous,et Dieu a visité son peuple. « Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région. » N'est-ce pas aussi le chant d'action de grâce de Zacharie quand il retrouve la parole pour confirmer le prénom du Précurseur, ce fils tant espéré, tant attendu 



Jésus sèche nos larmes, Jésus panse nos blessures, Jésus nous guérit de nos infirmités, Jésus nous libère de nos entraves, Il nous fait passer des ténèbres à la lumière, de la mort du péché à la Vie et, quand viendra notre « heure », de la mort à la vie de ressuscité car nous ressusciterons , Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.» (1 Cor 15,20) 

Si Jésus dans sa mort/résurrection est « les « prémices » cela signifie bien que nous suivrons !

«Il est la tête du corps de l’Église; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.» (Col 1,18) 

Si Jésus est « le premier-né d'entre les morts, » il y en aura d'autres après Lui sans quoi on ne parlerait pas de « premier ».

Que pouvons-nous retenir de cet Évangile ?

Sans doute, parmi bien d'autres choses que nous ne pouvons pas développer en une seule méditation :

- le regard attentif de Jésus qui sait regarder et voir même environné d'une foule !

- La compassion qui Le rend proche de toute souffrance

- L'autorité de Jésus qui commande à la mort , Jésus qui est venu pour la vie et qui la donne en abondance.

- l'Espérance que suscite cette résurrection, avec Jésus comme prémices, je ressusciterai !

- L'Action de grâce Dieu regarde l'humanité avec amour, Dieu veut que cette humanité vive pleinement !

Je t’exalte, Seigneur :
tu m’as relevé.
(Ps 29, 2a)


Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !

Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !



L'Ermite



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire