DIXIÈME
DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
ANNÉE
C
JE
SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE
Jésus
se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient
route avec lui,ainsi qu’une grande foule.(Lc
7, 11-17
Jésus,
qui vient de rendre la santé au serviteur du centurion romain,
poursuit sa route accompagné d'une foule, sans doute bruyante et
joyeuse. Cette foule connaît les actes de Jésus et ne peut que
louer Dieu pour tant de bienfaits. Comme dans nos vies, le ton va
vite changer. En
effet :
« Il
arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait
un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa
mère était veuve. »
Cette
femme est doublement éprouvée : elle est veuve, donc devenue
chef de famille et son fils unique est décédé ! Cela fait
beaucoup de souffrance pour une seule personne. Elle semble avoir des
relations puisqu'« Une foule importante de la ville
accompagnait cette femme. » S'il est réconfortant
d'avoir des relations, celles-ci ne font pas tout quand nous sommes
dans l'épreuve. Demeure toujours, au fond de la personne éprouvée,
un indicible, qui génère un espace de solitude que seul, Dieu, peut
combler lorsqu'on a la grâce d'avoir la foi.
Les
deux « foules » sont sur le point de se croiser, Comme
toujours, Jésus observe et voit :
Peut-être
pouvons-nous, rentrer en nous-mêmes et nous interroger sur nos
comportements : savons-nous voir ? Que voyons-nous ?
Quelle est la qualité de notre regard ? Savons-nous discerner
le fardeau qui alourdit la vie de nos frères ? Quand nous en
avons connaissance, essayons-nous de l'alléger ou ajoutons-nous une
épaisseur de mal, au mal qui blesse et écrase ? Nous
laissons-nous émouvoir ? Restons-nous
indifférents ?
L’Écriture est-elle notre instrument de mesure habituel ?.
« Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne » (To
4, 15)
«
Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Lév
19,18
«
Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous,
faites-le vous mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes »
Mt
7,12
Jésus
est-Il vraiment notre modèle , notre référence ? Jésus
« Voyant
celle-ci, fut saisi de compassion pour elle » . Être
saisi c'est
être stupéfié, paralysé, anéanti, c'est prendre en soi la
souffrance de l'autre.. .N'est-ce pas ainsi que Jésus agit
habituellement ? Ne s'est-Il pas revêtu de notre humanité,
avec ses
fragilités
et ses limites et cela jusqu'à la croix . Jésus ne veut pas la
souffrance, Il veut nous guérir de toutes nos maladies, celles de
l'Esprit et celles du corps, c'est pour cela qu'Il se charge de nos
fardeaux. Certes
Il ne supprime pas mais Il porte avec nous le poids de nos vies :
« Jésus
n'est pas venu supprimer le souffrance, Il n'est même pas venu
l'expliquer mais Il est venu l'habiter. Et il y a quelque chose qu'on
ne peut pas Lui dire : « vous ne savez pas ce que
c'est ». Paul Claudel.
« Jésus
est saisi, de compassion » d'humanité,
de mansuétude, de miséricorde, Jésus éprouve jusqu'à la faire
sienne, l'extrême souffrance de cette mère, et que lui dit-il :« Ne
pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les
porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit :
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »

Plusieurs fois dans les Évangiles, nous verront que Jésus ne veut
pas la mort, la mort est un passage pour plus de vie, pour la Vie qui
n'aura pas de fin. Peut-être
Jésus veut-Il nous dire cela et annoncer, très discrètement,
que
la mort n'aura jamais le dernier mot, que nous sommes promis à une
Vie éternelle celle-là où il n'y aura plus de larmes, ni de
pleurs :«
Maintenant, la maison de Dieu est au milieu des êtres humains. Il va
habiter avec eux. Ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux
et il sera leur Dieu. Il essuiera toutes les larmes de leurs yeux. La
mort n'existera plus, il n'y aura plus ni deuil, ni cris, ni
souffrance. Oui, le monde ancien a disparu. » Ap 21
Nous
pouvons comprendre ce qui suit : « La
crainte s’empara de tous,et ils rendaient gloire à Dieu en
disant :« Un grand prophète s’est levé parmi nous,et
Dieu a visité son peuple. « Et cette parole sur Jésus se
répandit dans la Judée entière et dans toute la région. »
N'est-ce
pas aussi le chant d'action de grâce de Zacharie quand il retrouve
la parole pour confirmer le prénom du Précurseur, ce fils tant espéré, tant attendu
«
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, parce qu'il a visité son
peuple, accompli
sa libération, et nous a suscité une force de salut dans
la famille de David, son serviteur... C'est l'effet de la bonté
profonde de notre Dieu : grâce
à
elle nous a visités l'astre levant venu d'en haut. Il est apparu à
ceux qui se trouvent dans les ténèbres et l'ombre de la mort. »
(Lc
1, 68. 78)
Jésus
sèche nos larmes, Jésus panse nos blessures, Jésus nous guérit de
nos infirmités, Jésus nous libère de nos entraves, Il nous fait
passer des
ténèbres
à la lumière, de la mort du péché à la Vie et, quand viendra
notre « heure », de la mort à la vie de ressuscité car
nous ressusciterons ,
Christ
est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont
morts.» (1
Cor 15,20)
Si
Jésus dans sa mort/résurrection est « les « prémices »
cela signifie bien que nous suivrons !
«Il
est la tête du corps de l’Église; il est le commencement, le
premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.»
(Col
1,18)
Si
Jésus est
« le
premier-né d'entre les morts, »
il
y en aura d'autres après Lui sans quoi on ne parlerait pas de
« premier ».
Que
pouvons-nous retenir de cet Évangile ?
Sans
doute, parmi bien d'autres choses que nous ne pouvons pas développer
en une seule méditation :
-
le regard attentif de Jésus qui sait regarder et voir même
environné d'une foule !
-
La compassion qui Le rend proche de toute souffrance
-
L'autorité de Jésus qui commande à la mort , Jésus qui est venu
pour la vie et qui la donne en abondance.
-
l'Espérance que suscite cette résurrection, avec
Jésus comme prémices, je ressusciterai !
-
L'Action de grâce Dieu
regarde l'humanité avec amour, Dieu veut que cette humanité vive
pleinement !
Je
t’exalte, Seigneur :
tu m’as relevé.
tu m’as relevé.
(Ps
29, 2a)
Quand
j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.
Fêtez
le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.
Avec
le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !
Que
mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !
L'Ermite
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