jeudi 16 juin 2016

QUI EST JÉSUS POUR MOI ?

XII e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Luc 9, 18,24


En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart.

Jésus en prière, ce n'est pas nouveau, nous le savons, Jésus est en relation constante avec son Père :

« Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne l'Esprit sans mesure. »

Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. Jn 5, 19

Le Père et moi, nous sommes UN. » Jn 7,30

Nous savons aussi, qu'avant toute décision importante, Jésus se retire seul, sur la montagne ou dans un lieu désert. Ici, Jésus n'est pas seul, « Comme ses disciples étaient là, il les interrogea ». Si Jésus interroge Ses disciples après avoir prié c'est qu'Il veut les faire entrer en eux-mêmes et leur permettre d'extraire du fond de leur être, non pas une réponse « passe - partout » mais des paroles qui engagent leur vie pour les aider à prendre conscience de l'expérience spirituelle qu'ils effectuent à Ses côtés. Jésus, dirions-nous, ratisse large, Il commence par demander ce qui se dit à la ronde 

« 
Au dire des foules, qui suis-je ? »
    Ils répondirent :
« Jean le Baptiste ;
mais pour d’autres, Élie ;
et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. 
»

Les réponses fusent, ce n'est pas compromettant de parler de ce qui se raconte, des estimations, des bruits qui courent, des questions qui occupent les esprits face aux faits et gestes de Jésus, face à Ses prises de position ! Nous-mêmes, si nous sommes invités à rendre compte de notre foi quelle est notre comportement ? Ne nous arrive-t-il pas « de noyer le poisson » dans un flot de paroles ? De nous appuyer sur ce que nous entendons ? Mais, si Jésus en arrive, comme avec les apôtres à nous poser cette extraordinaire question de confiance : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Que répondrons-nous ? Oui, là, maintenant, en cet instant « Qui est Jésus pour moi ? » Est-Il Celui de la Profession de foi que nous confessons chaque dimanche avec nos frères chrétiens ?

- Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.

Ou bien comme comme Jésus Lui-même le déclare dans l’Évangile de St Matthieu, Celui que je reconnais sincèrement dans le frère malmené ?

- j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, j'étais un étranger,  j'étais nu, j'étais malade; j'étais en prison, !Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, tu avais soif,  tu étais un étranger, et tu étais nu,  tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'  Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis :chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.   25,35

Ou encore cette Présence qui illumine mon être, qui rayonne sur mon visage, Celui dont je partage l'intimité , Celui que je rencontre « sur la Montagne » dans le silence et la solitude pour savoir ce qu'Il attend de moi, comment Il souhaite que je gère une situation précise, ? Est-Il Celui avec qui je suis en constante relation, Celui avec qui je suis UN, comme « Lui et le Père » ? Qui est Jésus pour moi ?

Pierre prit la parole et dit :
« Le Christ, le Messie de Dieu. »

Pierre fait une réponse inspirée : le Christ, c'est-à-dire, l'Oint du Seigneur , Celui qui a reçu l'onction qui fait de Lui un roi, mais il faudra apprendre à discerner de quelle royauté il s'agit !
Le Messie de Dieu donc Celui qu'ont annoncé les Prophètes, Celui qui est attendu depuis la nuit des Temps, Celui qui doit sauver Israël !

Pierre , par grâce bien sûr, perçoit en Jésus quelqu'un de différent, de très grand, Il dit des Paroles jamais entendues jusque là, Il pose des actes surprenants, Il guérit, pardonne, fait réfléchir, nourrit, c'est un être hors du commun, mais Pierre tout inspiré qu'il est à ce moment précis, comprend-il la portée de ses paroles ? Si sa pensée se pose entrevoit-il ce qui va se passer ?

Jésus va vite le ramener à la réalité, Il va même lever légèrement le voile sur le prix qu'il faudra « payer » !

    Mais Jésus, avec autorité,
leur défendit vivement de le dire à personne,
    et déclara :
« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté
par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, le troisième jour, il ressuscite. »

Si les disciples sont bien à l'écoute, la remarque doit « plomber » leur enthousiasme : Christ ? Oui ! Messie ? Oui ! Mais pas n'importe lequel ! Pas un triomphateur, ni un monarque tout-puissant à qui on obéit au doigt et à l’œil, encore moins un guerrier aguerrit qui livre de sanglantes batailles et revient vainqueur bannière au vent, non rien de tout cela ! Le « Messie-Jésus » est ce serviteur souffrant décrit par Isaïe au chapitre 53 :

Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? A qui la puissance du Seigneur a-t-elle été ainsi révélée ? Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride. Il
n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n'avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l'avons méprisé, compté pour rien.
Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c’est par nos péchés qu'il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c'est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous. Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. ..A cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu'il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés.

Tel est notre Christ, notre Messie ! Sa gloire à Lui, c'est le service des plus humbles, l'amour des plus petits, Lui, notre Messie se trouve bien en compagnie des pécheurs, des pauvres, des publicains, des prostituées, Il est venu pour les relever, les sauver ! Et ceux qui veulent emboîter le pas, ceux qui veulent devenir Ses disciples, qui veulent compter parmi Ses amis ne doivent surtout pas penser bénéficier de privilèges, à ceux-là Jésus disait :

« Celui qui veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix chaque jour
et qu’il me suive.
    Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie à cause de moi
la sauvera. »

Nous sommes avertis, être choisis, appelés, c'est épouser les mœurs du Fils unique, c'est accepter et vouloir ne rien posséder, c'est accepter et vouloir se laisser conduire là où nous n'irions pas de nous-mêmes, c'est se laisser conduire par l'Amour qui est Dieu et qui sait ce qui est le meilleur pour chacun de nous , c'est perdre sa vie pour la sauver ! Notre Christ, notre Messie, est le Dieu des paradoxes mais Il est surtout le Ressuscité du jour de Pâques qui nous entraîne dans son sillage si, avec Lui, nous consentons à nous perdre car : « celui qui perdra sa vie à cause de moi
la sauvera. » En effet,
vous tous que le baptême a unis au Christ,
vous avez revêtu le Christ ; car tous, vous ne faites plus qu’un
dans le Christ Jésus.Et si vous appartenez au Christ,vous êtes de la descendance d’Abraham :vous êtes héritiers selon la promesse. »
Ga.3

Alors, QUI EST JÉSUS POUR MOI ?



Mon âme a soif (de ce Dieu-là) de toi,
Seigneur, mon Dieu.

(cf. Ps 62, 2b)


Dieu, tu es mon Dieu,
      je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.



L'Ermite

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