vendredi 6 juillet 2018

QUE SAVONS-NOUS DE JÉSUS?

14 e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE A


En ces jours-là,
    l’esprit vint en moi
et me fit tenir debout.
J’écoutai celui qui me parlait.
    Il me dit :
« Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël,
vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi.
Jusqu’à ce jour, eux et leurs pères
se sont soulevés contre moi.
    Les fils ont le visage dur,
et le cœur obstiné ;
c’est à eux que je t’envoie.
Tu leur diras :
‘Ainsi parle le Seigneur Dieu...’
    Alors, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas
– c’est une engeance de rebelles ! –
ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux


Cette prophétie d'Ezéchiel nous met immédiatement au diapason de l'Évangile proposé par l'Église pour ce dimanche.
Que ce soit hier, au temps de Jésus ou aujourd'hui l'humanité est toujours ce peuple à la nuque raide, un peuple rebelle , un peuple aveugle et aveuglé ! Si la civilisation semble avancer, elle stagne bien souvent quand elle ne recule pas !Nous ne faisons vraiment pas mieux que nos ancêtres. J'y reviendrai.
Avec l'Évangile de ce jour nous sommes comme très souvent, confrontés à nos étroitesses, nos jugements quand ce n'est pas notre malice. Écoutons cette surprenante péricope en suivant verset après verset ce qu'elle nous rapporte de la vie publique de Jésus.

    Jésus se rendit dans son lieu d’origine,
et ses disciples le suivirent.
    Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue. 


Nous aurions envie de voir et d'entendre Ses compatriotes se réjouir :un enfant du pays qui revient et , qui plus est veut partager ce qu'Il reçoit de Son Père c'est inattendu ! Chacun sait ici que ce jeune est un manuel aussi la surprise est grande et devrait susciter admiration, émerveillement, saine curiosité,et fierté . Au lieu de cela que se passe-t-il ?

De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient :
« D’où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? 

  
Il ne s'agit pas de l'étonnement bienveillant qui s'émerveille et se réjouit mais de cet étonnement -effarement qui suscite la convoitise et la jalousie malveillante qui fouille dans Sa vie privée pour le ramener à Ses origines modestes, en pensant : »après tout, on Le connaît qu'Il ne nous raconte pas d'histoires ! »

 N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à son sujet. 


Que connaissent -ils?Que savent-ils ? Que savons-nous de nos frères ? Même quand nous croyons savoir, même quand nous avons partagé les jeux, parfois les bancs de l'école, quelquefois la même table ? Nous ne connaissons que l'apparence, le vrai , le profond , tout cela nous échappe !
Que savons-nous aujourd'hui , nous-mêmes, de Jésus ? Hélas nous balbutions Jésus, si nous Le connaissions , si nous L'écoutions, si nous Lui permettions VRAIMENT
d'établir Sa demeure en nous nous irions à l'essentiel, nous ne nous embarrasserions pas de l'accessoire et encore moins de l'inutile, de tout ce que nous laisserons quand le Père nous appellera et que nos héritiers se disputeront jusqu''à se déchirer.
Les contemporains de Jésus pensent connaître Ses sœurs , Ses frères … Interrogation récurrente que notre monde détourne régulièrement pour tenter de se l'approprier et de prouver que Marie aurait eu d'autres enfants après Jésus. Quelle fadaise!Relisons ensemble l'enseignement de l'Église en nous souvenant « que Jésus et l'Église c'est tout Un »

La Virginité Perpétuelle de Marie, par Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II

Nombreuses sont les railleries diaboliques face à ce Dogme. Rappelons-le donc une fois pour toute : la Virginité de Marie est restée totalement intacte AVANT, PENDANT, et APRES l'enfantement (virginitas "ante partum", "in partu" et "post partum"). C'est un véritable blasphème contre la Très Sainte Vierge Marie de penser ou de croire le contraire. Jésus-Christ est né "ex utero clauso" (sans ouvrir le sein de Sa Mère). La Tradition et les Pères de l’Église nous affirment aussi qu'Il est né dans le temps "en dehors des lois de la nature" (Saint Jean Chrysostome). Après l'enfantement exclusivement divin (nullement à la manière des hommes car Jésus-Incarné est une Personne éternellement DIVINE, la 2ème de la Très Sainte et Adorable Trinité), la chair de la Bienheureuse Vierge Marie "demeure intacte" (Saint Bernard de Clairvaux). L'Higoumène Saint Dimitri de Rostov affirmera même que cette naissance "dépassa la loi naturelle". Avec douceur et fermeté, n’ayez donc pas peur de réaffirmer autour de vous - et même à certains prêtres racontant parfois n'importe quoi sur une doctrine pourtant capitale - cette Vérité Fondamentale de la Sainte Foi Catholique. Ci-dessous, une retranscription de l'Audience Générale du 28 août 1996 de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II ainsi que quelques rappels doctrinaux :

 1. L’Église a toujours manifesté Sa Foi dans la virginité permanente de Marie. Les textes les plus anciens, lorsqu'ils se réfèrent à la Conception de Jésus, la nomment tout simplement "Vierge", laissant toutefois entendre qu'ils considéraient cette qualité comme un fait permanent, se rapportant à son existence tout entière. Les chrétiens des premiers siècles exprimèrent cette conviction de Foi à travers le terme grec "aeiparthenos" - "toujours vierge" - créé pour qualifier de façon unique et efficace la personne de Marie, et exprimer en une seule parole la Foi de l’Église dans Sa virginité permanente. Nous le trouvons employé dans le second Symbole de Foi de Saint Epiphane, en 374, en relation avec l'Incarnation : le Fils de Dieu "s'est incarné c'est-à-dire a été engendré parfaitement de Sainte Marie, LA TOUJOURS VIERGE, par le Saint-Esprit" (Ancoratus, 119, 5 ; DS 44). L'expression "toujours Vierge" est utilisée à nouveau par le IIe Concile de Constantinople (553), qui affirme : "LE VERBE DE DIEU, s'étant incarné dans la Sainte et Glorieuse Mère de Dieu et toujours Vierge Marie est né d'elle" (DS 422). Cette doctrine est confirmée par deux autres Conciles œcuméniques, le Concile de Latran IV (1215) (DS 801) et le IIe Concile de Lyon (1274) (DS 852), ainsi que par le texte de la définition du Dogme de l'Assomption (1950) (DS 3903), où la virginité permanente de Marie est comptée au nombre des raisons de son élévation, corps et âme, à la gloire céleste.

2. D'une manière synthétique, la Tradition de l'Église a présenté Marie comme "Vierge avant la naissance, au cours de la naissance, après la naissance", affirmant, à travers l'indication de ces trois moments, qu'Elle n'a jamais cessé d'être vierge. De ces trois affirmations, celle de la virginité "avant la naissance" est, sans aucun doute, la plus importante car elle fait référence à la conception de Jésus et touche directement au mystère même de l'Incarnation. Dès le début, elle est constamment présente dans la foi de l’Église. La virginité "au cours de la naissance" et "après la naissance", bien qu'elle soit implicitement contenue dans le titre de vierge, qui était déjà attribué à Marie à l'aube de l'Église, devint l'objet d'un approfondissement doctrinal lorsque certains commencèrent explicitement à la mettre en doute. Le Pape Hormisdas précise que "le Fils de Dieu est devenu Fils de l'homme, né dans le temps à la façon d'un homme, ouvrant le sein de sa mère à sa naissance (cf. Lc 2, 23) et, par la puissance de Dieu, n'ôtant pas la virginité de sa mère" (DS 368). La doctrine est confirmée par le Concile Vatican II ou l'on affirme que le Fils premier-né de Marie a eu pour effet "non la perte mais la consécration de son intégrité virginale" (Lumen Gentium N°57). Quant à la virginité après la naissance, il faut tout d'abord remarquer qu'il n'y a pas de raison de penser que la volonté de rester vierge, manifestée par Marie au moment de l'Annonciation (Luc 1, 34), ait changé par la suite. En outre, le sens immédiat des paroles : "Femme, voici ton fils", "Voici ta mère" (Jean 19,26), que Jésus adresse de la Croix à Marie et au disciple préféré laisse supposer une situation qui exclut la présence d'autres enfants nés de Marie. Les détracteurs de la virginité après la naissance ont pensé avoir trouvé un argument probant dans le terme "premier-né", attribué à Jésus dans l'Évangile (Luc 2,7) comme si cette expression laissait supposer que Marie ait engendré d'autres enfants après Jésus. Mais la parole "premier-né" signifie littéralement "enfant qui n'est pas précédé par un autre" et en soi, fait abstraction de l’existence d'autres enfants. En outre, l'évangéliste souligne cette caractéristique de l'Enfant, car la naissance du premier-né était accompagnée de plusieurs célébrations importantes propres à la loi judaïque, indépendamment du fait que la mère ait eu d'autres enfants. Chaque fils unique était donc l'objet de ces obligations, car il était le " premier-né " (cf. Luc 2, 23).

  1. Selon certain, la virginité de Marie après la naissance serait niés par les textes évangéliques qui rappellent l'existence de quatre "frères de Jésus" : Jacques, Joseph, Simon et Juda (Mt 13, 55-56 ; Mc 6, 3) et de plusieurs sœurs. Il faut rappeler que en hébreu comme en araméen, il n'existe pas de mot particulier pour exprimer la parole "cousin", et que les termes "frère" et "sœur" avaient une signification très large, qui comprenaient plusieurs degrés de parenté. (comme c'est toujours vrai aujourd'hui en Afrique notamment)En réalité, le terme "frère de Jésus" indique "les fils" d'une Marie disciple du Christ (cf Matthieu 27,56), qui est désignée de façon significative comme "l'autre Marie" (Matthieu 28,1). Il s'agit de proches parents de Jésus, selon une expression parfois utilisées dans l'Ancien Testament (CCC, n.500). La Très Sainte Vierge est donc la "toujours vierge". Cette prérogative est la conséquence de la Maternité Divine, qui l'a totalement consacrée à la Mission Rédemptrice du Christ.
    Ce paragraphe se termine sur une expression plutôt dure : »ils étaient choqués à son sujet » .Ne percevez-vous pas les passions qui sous-tendent ce mot?Qui dit choqués dit offusqués, scandalisés, vexés, mais pourquoi donc ? Parce que l'un des leur , qui S'est fait l'un d'eux, manifeste quelque chose qui les dépasse, qu'ils sont incapables de comprendre, alors ils sont profondément troublés. Bien sur ce n'est pas facile, comment pourraient ils percevoir l'inaccessible, l'insondable, le divin ? Ils attendent bien le Messie, mais pas celui-là, pas l'un des leur, le Messie doit, pour eux, venir en grande pompe non d'un petit village... il doit avoir des armées, des chars, des chevaux, une armada de serviteurs qui font tout à sa place ! Lui on le connaît ! Voilà l'erreur, on ne connaît que l'apparence, pour Le connaître, il faut un cœur et un regard purs, il faut un cœur de pauvre, un cœur affamé et assoiffé de Vérité, de justice, de paix. « Heureux les pauvres, heureux les cœurs purs, heureux ceux qui ont faim et soif de justice,heureux les artisans de paix, ... »dira t-Il Lui même bientôt .
    Croyez-vous que nous ayons beaucoup avancé ? Je m'abstiens de développer nous connaissons très bien nos limites, les nôtres et celles de notre époque , à nous de retrousser les manches selon l'appel du Seigneur que nous acceptons d'écouter. Acceptons de Le reconnaître AUJOURD'HUI dans le frère, la sœur qui nous choque !
Lucide, Jésus tente de les réveiller, de les éveiller :

    Jésus leur disait :
« Un prophète n’est méprisé que dans son pays,
sa parenté et sa maison. » 

Ils sont trop surs d'eux pour voir en Jésus quelqu'un d'autre que l'apparence , Jésus comprend immédiatement qu'ils ne sont pas sur la même longueur d'ondes.Nous n'aurions pas fait mieux et, d'ailleurs, nous ne faisons pas mieux . Nous avons le témoignage des apôtres qui ont partagé Son quotidien, celui des martyrs qui ont versé leur sang au nom de leur foi, la fidélité de l’Église depuis plus de 2000 ans et un rien nous déstabilise, nous désertons les sacrements de l’Église, qui sont ceux de Jésus Lui-même, beaucoup cherchent le meilleur club de ceci ou de cela pour leurs enfants et ne trouvent plus de place pour la catéchèse , le footing du dimanche remplace la messe pour certains, ainsi de suite... il n'est pas étonnant que Jésus soit empêché :

Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains. 

 Jésus est paralysé  par le manque de confiance, dans son humanité Il  ressent profondément les oppositions auxquelles Il est confronté, faire des miracles le mettrait en danger, Lui et ceux qui l'accompagnent, Sa compassion serait mal interprétée,Jésus n'est pas un provocateur, Jésus ne force personne, Jésus hier et aujourd'hui redit « si tu veux » Il a trop de respect pour notre liberté, Jésus ne fait rien sans le consentement libre et confiant de l'humain. Souvenons-nous de dimanche dernier : « ma fille ta foi t'a sauvée » dit autrement « c'est parce que tu crois que tu es à même d'accueillir le don de Dieu ». Dimanche dernier Jésus, est non seulement accueilli mais recherché, Jaire le supplie, la femme a tellement confiance que toucher les franges de son vêtement lui suffirait, mais Jésus n'est pas un magicien, Il veut la rencontre, Il veut agir au grand jour, Il cherche à rencontrer un regard car, dans ce regard Il rencontre une personne. Jaire n'est pas cette femme et inversement.
Dans tous les actes de notre vie Jésus demande notre adhésion, Il ne fait rien sans nous.J'apprécie ce que me confiait un papa cet après-midi au téléphone. C'est très souvent qu'il me demande de prier pour l'une ou l'autre de ses filles en période d'examen, ou pour un ami qui ne va pas bien, pour une nièce en difficulté... « mais vous savez précisait-il, en parlant de sa fille, je lui ai dit, tu as la foi, donc le matin quand tu te lèves, tu dois prendre un temps pour demander l'aide de l'Esprit, nous, on le fait avec toi et pour toi mais tu as le devoir d'exprimer ton désir à Dieu. » Et j'entendais résonner dans mon cœur la joie de Jésus : « ta foi te sauve » Hélas, à Nazareth, la visite tourne court :

Et il s’étonna de leur manque de foi.
Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

Notre désintérêt obligera t-il Jésus à se rendre ailleurs ?
Chers amis, réfléchissons.



(Ps 122 (123), 1-2ab, 2cdef, 3-4)
R/ Nos yeux, levés vers le Seigneur,
attendent sa pitié.
(cf. Ps 122, 2)

Vers toi j’ai les yeux levés,
vers toi qui es au ciel,
comme les yeux de l’esclave
vers la main de son maître.


Comme les yeux de la servante
vers la main de sa maîtresse,
nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu,
attendent sa pitié.


Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous :
notre âme est rassasiée de mépris.
C’en est trop, nous sommes rassasiés
    du rire des satisfaits,
du mépris des orgueilleux !




Des difficultés avec l'ordinateur me conduisent à suspendre momentanément l'édition de cette page hebdomadaire, je vous prie de m'en excuser et vous dis, à bientôt , je l'espère.




l'Ermite

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