QUATRIÈME DIMANCHE DE L'AVENT 2016
(Mt 1, 18-24)
Voici
comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été
accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité
ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit
Saint.Joseph, son époux,qui était un homme juste, et ne voulait pas
la dénoncer publiquement,décida de la renvoyer en secret.
Quelle
épreuve pour ces deux jeunes ! Marie est enceinte !
Comment expliquer à Joseph ce qu'elle vient de vivre ? Comment
lui présenter la visite de l'Ange Gabriel et les conséquences ?
Je
ne pense pas que Marie fut troublée, dans la profondeur de son être,
Marie sait, parce qu'Elle est dans l'abandon, que Celui qui l'a
choisie prendra les moyens de dénouer cette situation délicate,
aussi se tait-Elle et fait-Elle confiance, une confiance sereine qui
donne du temps au temps !
N'est-ce
pas un bel exemple pour chacun de nous ? Ne nous est-il pas
arrivé, plus d'une fois, pour soi - même ou pour ceux que nous
aimons, de nous sentir pris dans un étau, ou enfermés dans un
tunnel obscur sans le moindre rai de lumière ? Les questions se
sont alors bousculées dans notre esprit en ébullition :
comment vais-je m'en sortir ? Que faire ? Que vont penser
les gens ? Les amis, ? La famille ? Quel avenir pour
cet enfant ? Cela, c'est de notre côté !
Mais
il y a aussi les indiscrets, les curieux parfois, qui vous posent la
question embarrassante, déstabilisante ! Alors, on bafouille
quelques mots plus ou moins justes, pour ne pas perdre la face même
si, au fond de son cœur une petite voix nous invite à garder le
silence dans la patience et l'attente de l'heure du Seigneur. Nous Le
sentons là, au fond de notre être, mais on a envie de se justifier
malgré tout et on peut en devenir maladroits !
Dans
ces situations, la seule attitude juste, est de se recueillir, de
faire confiance, d'adorer attendant l'heure où le Seigneur
clarifiera, étonnamment d'ailleurs, la situation ! C'est
l'attitude de Marie, elle laisse au Seigneur le soin de la tirer de
cette impasse, Elle, Marie, la toute pure s'abandonne !
Il
y a Marie, mais il y a Joseph ! Or, à cette heure, c'est pire !
Lui n'était pas présent pour l'Annonciation, il ne sait rien de
rien, il constate seulement l'évolution du corps de celle qu'il aime
. Que faut-il comprendre ? Selon la loi, il se doit de la
dénoncer publiquement puisqu'ils se sont promis l'un à l'autre, et
Marie encourt la lapidation ! Mais lui, Joseph, aime vraiment,
profondément cette jeune femme, il ne peut pas croire à un acte
malhonnête, il ne comprend pas ! Il ne peut se résoudre à
humilier celle qu'il continue d'aimer quelles que soient les
apparences , il décide donc de la renvoyer en secret ! Secret,
nous pouvons nous en douter, qui sera vite éventé , les bavardages
ne tarderont pas à s'emparer de l'apparence et Joseph le silencieux
ne manquera pas d'être raillé ! Qui le soutiendra ? Qui
l'épaulera ?
Quelle
est notre attitude dans des situations aussi obscures
qu'incompréhensibles ? Crions-nous avec les médisants ?
Amplifions-nous la suspicion ? Sommes-nous de ceux qui remettent
la situation dans le cœur du Seigneur ? Prions-nous ou
ajoutons-nous une couche à la gouaillerie générale ?
Si
nous sommes « des Joseph » restons-nous dans la
confiance, tournons-nous notre regard vers Celui de qui vient tout
bien, confiants, dans l'heureux dénouement de la situation
apparemment sans issue ?
Comme
il avait formé ce projet,voici que l’ange du Seigneur lui apparut
en songe et lui dit :« Joseph, fils de David,ne crains pas
de prendre chez toi Marie, ton épouse,puisque l’enfant qui est
engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un
fils,et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire :
Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses
péchés. »
Honnête,
aimant, respectueux, Joseph ne peux pactiser avec un mal apparent, il
n'a pas d'autre alternative que celle de renvoyer Marie . C'est une
décision éprouvante, mais Joseph est trop droit pour devenir
complice d'un mal quel qu'il soit, de qui il vienne. Joseph est un
homme « juste » nous dit l’Évangéliste, ce qui
signifie que sa vie tout entière est ajustée à ce qu'il comprend
de Dieu dans son cœur et dans l’Écriture. L'amour qu'il porte à
Marie pour aussi grand qu'il soit, ne peut le conduire pourtant, à
renier les exigences du Dieu qui parle à son cœur ?
Là
encore nous pouvons nous interroger sur notre attitude, nos choix ?
Développons-nous cette rectitude morale qui ne plie pas, qui ne
cherche pas à sauver l'apparence, qui a le courage de s'éloigner
pour ne pas entrer en compromission, en complicité dussions-nous
perdre notre situation, notre position sociale ? L’Évangile
c'est cela : « que
votre oui soit oui, que votre non soit non ! »
ou «
on ne peut pas servir Dieu et l'argent ! »
Il y a tant de façons de se compromettre et d'aller à sa perte !
Toutefois, Joseph prend le temps de calmer son désir de
clarification, il prend le temps de la réflexion ! Ne dit-on
pas : « la
nuit porte conseil ? »
C'est effectivement ce qui arrive .
Dans
son sommeil, la lumière envahit son esprit, il entend ces paroles
réconfortantes, rassurantes aussi : « ne
crains pas »
Ce n'est pas du tout ce qu'il avait prévu, mais Joseph est invité à
entrer, lui aussi dans le mystère inouï de l'Incarnation. Marie est
choisie par Dieu le Père, Joseph l'est aussi, il est appelé par
Dieu à prendre soin de la Mère et de l'Enfant divin . C'est,
sous une autre forme, « l'Annonce faite à Joseph » !
Joseph
est confronté à un bouleversement qui remet son projet en question
pour entrer dans le projet de Dieu. Et Joseph consent.
Dans
un dilemme où s'enchevêtrent toutes sortes de solutions Joseph nous
apprend à prendre du recul, à donner du temps au temps, à ne pas
prendre de décision à chaud, à laisser retomber les émotions et
passions, à prendre un peu de repos , à remettre tout dans les
mains de Celui qui conduit nos vies.
Ne
nous est-il jamais arrivé d'aller nous reposer avec un énorme souci
dans l'esprit et d'en « cueillir » la solution au
réveil ? Notre Père ne nous abandonne jamais ! Il ne va
jamais au-delà de ce que nous sommes capables de porter, à nous
d'être à l'écoute et d'apprendre à reconnaître Ses passages.
Tout
cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur
prononcée par le prophète :Voici
que la Vierge concevra,et elle enfantera un fils ; on lui
donnera le nom d’Emmanuel,qui
se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Nous
reconnaissons les paroles de la prophétie d'Isaïe entendue en
première lecture ! Dieu
– avec - nous !
Oui, en et par Jésus, Dieu comme nous le disions dimanche dernier ,
s'extrait du « cocon familial Trinitaire » pour rejoindre
« la jungle terrestre » en vue de lui annoncer, par Ses
choix et Ses Paroles, Lui la Parole par excellence, à quel point
Dieu le Père, aime Ses créatures ! C'est tellement grand que
nous avons quelques difficultés à concevoir que cela soit possible.
Dieu vient à nous, Il fait même davantage ,
Dieu vient HABITER
notre cœur, notre
cœur est Sa DEMEURE !
C'est tellement impensable, inimaginable, inconcevable, que nous
préférons souvent ne pas nous y attarder par peur du vertige !
Et nous marchons hagards, sans but, le regard perdu, le cœur vide,
l'esprit parasité évitant de nous poser comme le fit sans honte,
Paul Claude, à l'heure de midi et sortit illuminé par la grâce du
Dieu qui se donne, pour peu que l'homme espère la Lumière. Que
Tu es grand, mon Dieu !
Mon Dieu,
tu es grand , tu es beau !
Dieu vivant , Dieu très haut
Tu es le Dieu d’Amour
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau !...
Dieu vivant , Dieu très haut
Dieu présent en toute création.
Dieu vivant , Dieu très haut
Tu es le Dieu d’Amour
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau !...
Dieu vivant , Dieu très haut
Dieu présent en toute création.
Patrick
Richard
Il
est certain qu'il faut être Dieu pour aimer de la sorte !
Quand
Joseph se réveilla,il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait
prescrit : il prit chez lui son épouse.
prescrit : il prit chez lui son épouse.
Joseph,
l'homme « juste » qui s'est abandonné au sommeil, quand
il se lève n'a plus qu'à obéir : « il
prit chez lui son épouse. » Le
cauchemar se transforme en allégresse. Une allégresse qui dépasse
celle qui, de fiancée, est reçue comme épouse et bientôt Mère du
Rédempteur ! Nous pouvons dès lors nous permettre de conclure
avec les mots de l'Apôtre Paul dans la seconde lecture :
Pour
que son nom soit reconnu,nous avons reçu par lui, grâce et mission
d’Apôtre,*afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les
nations païennes,dont vous faites partie,vous aussi que Jésus
Christ a appelés.À vous qui êtes appelés à être saints,la grâce
et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus
Christ. »
- Si nous ne sommes pas apôtres avec un A majuscule nous le sommes avec un a minuscule, donc appelés à éveiller nos frères par notre façon de vivre la foi.
L'Ermite
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