TREIZIEME DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
Année A
(Mt 10, 37-42)
Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. (Mt 10, 33-36)
Comme dimanche dernier, nous passons sous silence ces versets. Ils apparaissent, en effet comme hors contexte, Jésus parle de Lui-même alors que dans les versets suivants, Jésus continue Son enseignement sur les exigences de la Mission
Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ;celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
Comme il marchait le long du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient un filet dans le lac; c’étaient en effet des pêcheurs.Il leur dit: «Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes.»Aussitôt, ils laissèrent les filets et le suivirent.(Mt 4)
En passant, Jésus vit un homme, nommé Matthieu, assis au bureau du fisc, et il lui dit: " Suis-moi. " Il se leva et le suivit. (Mt 9)
Les premiers laissent leur père avec ses filets de pêche, le second abandonne son bureau ...on peut aisément penser que les uns et les autres, après une réponse spontanée, sont revenus ,auprès de leurs proches, avec l'accord du Maître Jésus, expliquer leur décision .
Sans doute émanait-il de Jésus une étonnante force d'attraction qui inspirait une confiance absolue dès le premier regard. Toutefois, si dans la spontanéité certains apôtres, fascinés, ont répondu présents immédiatement, ils ont eu le temps de réfléchir sérieusement par la suite, et Jésus s'est chargé, nous l'avons déjà vu, et le voyons encore aujourd'hui, de les aider à faire le tour des exigences de ce premier OUI. Ils ont eu trois années pour cela !
Il est important de bien comprendre le premier verset de notre péricope d'aujourd'hui.Quand Jésus appelle à Le suivre, Il demande de faire un choix radical , un choix où on ne regarde pas en arrière : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu. » (Lc 9) . Choisir le Christ, implique des ruptures , un détachement total de ce monde , des affections, des biens de ce monde et des affaires du monde. « Vous ne pouvez servir Dieu et le Richesse. » (Lc 16).
Quand l'appelé est placé devant un tel choix, il ne doit rien préféré au Christ. S'il reconnaît dans son cœur cet appel, confirmé par son accompagnateur, {nul n'est bon juge de sa propre cause car on ne peut être juge et partie (Proverbe latin)} même si ses parents s'y opposent et veulent contrarier sa vocation, s'il aime vraiment le Christ, il Le suivra. Pierre, dans les Actes nous dit :Pierre et les apôtres répondirent: " Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. (Ac 5) Cependant, si l'appelé est encore mineur, il attendra sa majorité , et, le moment venu, il répondra à cet appel.
Choisir le Christ, c'est ne plus faire qu'un avec Lui ! C'est perdre, parfois une famille ,( souvent momentanément d'ailleurs) pour être en paix avec soi . « Celui qui aime sa vie, la perdra; et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle. (Jn 12) D'ailleurs, la personne qui est conduite à semblable rupture continuera d'aimer ses parents, sans la moindre rancune, espérant le jour où ceux-ci comprendront son choix et où la famille sera de nouveau réunie ! Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère; et: Quiconque maudira son père ou sa mère, qu'il soit puni de mort. (Mt 15)
Il est évident, que ce peut-être crucifiant, Jésus en est conscient puisqu'il complète ainsi cette exigence par une autre :
Choisir le Christ, c'est ne plus faire qu'un avec Lui ! disions-nous plus haut effectivement, Jésus ne dit-il pas au chapitre 15 de St Jean : Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits: (Jn 15) Celui donc qui demeure en Jésus et en qui Jésus demeure ne fait plus qu'un avec lui depuis son baptême, depuis qu'il a été greffé au Tronc-Jésus, de même que Jésus ne fait qu'un avec le Père.Mon père et moi nous sommes un." (Jn10) dès lors qui voit son frère, voit Jésus, « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (Mt 25) Jésus qui n'a pas dédaigné de prendre chair de notre chair, s'identifie à l'humanité :
Jésus serait-Il en contradiction avec ce qu'Il exprime ailleurs ? Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret (Mt 6) Je ne pense pas . Dans notre péricope nous sommes dans le domaine de l'ÊTRE, non de l'avoir ! Quand nous accueillons une personne dans sa qualité de fille ou de fils de Dieu sachant que Jésus habite toute personne, même celle qui ignore cette « habitation », nous reconnaissons en elle, en lui, plus grand qu'elle ou lui, nous reconnaissons l'amour créateur, l'amour divin, qui dépasse tout.Nous reconnaissons ou devrions reconnaître l'image de Dieu « Et Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu: (Gn 1) Respecter mon semblable c'est respecter l’œuvre de Dieu, c'est lui rendre les honneurs dus à toute créature , à la Création tout entière.
Il me semble, une fois encore que St Paul peut nous éclairer par un très beau passage de la lettre aux Philippiens : « ces titres( les titres qui le définissent aux yeux des hommes) qui étaient pour moi de précieux avantages, je les ai considérés comme
Ce n'est pas que j'aie déjà saisi le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je poursuis ma course pour tâcher de le saisir, puisque j'ai été saisi moi-même par le Christ. Pour moi, frères, je ne pense pas l'avoir saisi, mais je ne fais qu'une chose: oubliant ce qui est derrière moi, et me portant de tout moi-même vers ce qui est en avant, je cours droit au but, pour remporter le prix auquel Dieu m'a appelé d'en haut en Jésus-Christ. (Ph 3)
Saint Paul , lors de sa rencontre avec le Christ a vécu un total retournement, il s'est laissé saisir par le Seigneur cherchant désormais, à vivre pour Lui, de Lui, en Lui, à ne faire plus qu'un avec Lui. Il est devenu, par la grâce de Dieu , un homme nouveau, entièrement tendu vers le Royaume ce qu'il exprime ainsi :pour remporter le prix auquel Dieu m'a appelé d'en haut en Jésus-Christ
Saint François d'Assise, après sa conversion, ne parle pas différemment :
L'apôtre de Jésus est appelé à se donner comme Jésus lui même se donne. Jésus lui demande, avec le temps bien sûr, de mourir à tout ce qui n'est pas Dieu. Être ami de Dieu est , doit être, sa seule véritable richesse qui ne passera pas . Préférer un bien matériel, une affection humaine, se préférer soi, c'est s'établir dans l'indigence. Choisir Jésus, c'est choisir la Vie, c'est être tendu vers la Lumière, c'est préférer la Vérité à tous les artifices du monde !
Perdre sa vie
(CFC/Gelineau/Sodec)
STANCE
Perdre
sa vie pour accueillir le Christ,
se livrer au Christ pour
rencontrer le Père,
se trouver soi-même comme un don de
Dieu.
REFRAIN
Je te suivrai, Jésus, montre-moi le
chemin.
1
Qui aime son père et sa mère plus que
moi
N'est pas digne de moi.
2
Qui refuse de prendre
sa croix
N'est pas digne de moi.
3
Qui perd sa vie à
cause de moi
La gardera.
L'Ermite
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