mardi 3 décembre 2019

PREPAREZ LE CHEMIN !


DEUXIEME DIMANCHE DE L'AVENT


ANNEE LITURGIQUE A

(Mt 3, 1-12)

En ces jours-là,paraît Jean le Baptiste,qui proclame dans le désert de Judée :
    « Convertissez-vous,car le royaume des Cieux est tout proche. »  
N'êtes-vous pas surpris, bien que l'ayant entendu de très nombreuses fois, par le contenu de ce verset ? Un tel langage est loin d'être banal , c'est un langage venu d'ailleurs ! Il s'agit là d'un langage inspiré suscité par l'Esprit Lui-même . N'oublions pas que Jean le Baptiste est le dernier des Prophètes venu pour préparer le chemin du Seigneur comme il nous le demandera dans sa prédication.
N'est-ce pas impressionnant d'entendre Jean ordonner, car c'est bien d'un ordre qu'il s'agit : Convertissez-vous !
En somme, si nous voulons participer avec ceux qui suivaient le Précurseur à l'affirmation qui suit : « car le royaume des Cieux est tout proche. » il est impératif de se convertir . Pour reconnaître les signes du Royaume il est impératif de changer notre regard, de changer nos mentalités, d'accepter de se laisser retourner , c'est le sens du mot conversion, de sortir de nos certitudes pour accueillir la NOUVEAUTE dans l'Enfant Dieu qui vient les bousculer . Or nous n'aurons jamais fini de nous laisser rejoindre par l'amour du Seigneur ! La conversion, c'est l’œuvre de tout une vie, c'est un chemin laborieux qui réclame un réel investissement de la personne tout entière, de toutes ses facultés. Le plus important c'est d'être conscient de ses limites, de ses pauvretés ? comment me convertir si je crois avoir tout compris, si je suis content de moi, si je ressemble au Pharisien qui la poitrine gonflée exprime son autosatisfaction : " O Dieu, je vous rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ni encore comme ce publicain. (Luc 18)
En cette seconde semaine de l'Avent demandons la grâce de l'humilité pour reconnaître notre besoin de salut , de pardon , d'amour,  de renouvellement !
 
Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe :Voix de celui qui crie dans le désert :Préparez le chemin du Seigneur,rendez droits ses sentiers.St Matthieu identifie Jean le Baptiste comme ayant été annoncé par le Prophète Isaïe et, dans la deuxième lecture de notre liturgie, Saint Paul dans sa Lettre aux Romains, confirme la véracité des Livres Saints, donc de la Parole des Prophètes :   
tout ce qui a été écrit à l'avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire,afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures,nous ayons l’espérance.
Voici que j'envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi; et soudain viendra dans son temple le Seigneur que vous cherchez, l'ange de l'alliance que vous désirez. Voici, il vient, dit le Seigneur des armées. ...Voici que je vous envoie Élie, le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers les enfants et le cœur des enfants vers les pères, de peur que je ne vienne et que je ne frappe la terre d'anathème. (Malachie 3)
Jean ne se donne pas sa mission il la reçoit de toute éternité, Il fait partie du plan de Salut voulu par le Père :Un ange du Seigneur apparut, à Zacharie .... Zacharie, en le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit. Mais l'ange lui dit: " Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée: ta femme Élisabeth t'enfantera un fils que tu appelleras Jean. Et ce sera pour toi joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance; car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin ni rien qui enivre, et il sera rempli de l'Esprit-Saint dès le sein de sa mère; il ramènera beaucoup des enfants d'Israël au Seigneur leur Dieu; et lui-même marchera devant lui, avec l'esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants et les indociles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. " (Luc 1)
C'est parce qu'il est envoyé qu'il se permet de nous dire de préparer le chemin !Et préparer le chemin du Seigneur c'est prendre les moyens de Lui ouvrir son cœur et, pour que Jésus puisse y entrer, je dois le débroussailler, le désencombrer, retirer les artifices, les préoccupations inutiles qui restreignent ma liberté d'aimer et de servir .Préparer le chemin du Seigneur, c'est, comme le dit Isaïe, élargir l'espace de sa tente :Élargis l'espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets ! (Isaïe 54)
Le Prophète ne nous demande pas de l'imiter dans son dépouillement vestimentaire ou alimentaire mais il nous invite à plus de sobriété dans nos choix de vie pour élargir notre horizon. Nous nous embarrassons de tant et tant de choses inutiles .
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau,et une ceinture de cuir autour des reins ;il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.    Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui,    et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.    Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême,il leur dit :« Engeance de vipères !Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?    Produisez donc un fruit digne de la conversion.    
Le langage du Prophète est volontairement rude pour éveiller , parfois réveiller les consciences . Pour que les uns et les autres descendent en eux-mêmes et découvrent tout ce qui dans les comportements nuit à l'harmonie des cœurs et à l'unité de la communauté. C'est là que se voient les vrais fruits de conversion !
N’allez pas dire en vous-mêmes :‘Nous avons Abraham pour père’ ;car, je vous le dis :des pierres que voici,Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.    Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Souvent nous nous en référons à nos origines, à notre cercle de relations pour asseoir nos propos, notre manière de vivre, d'être, et leur donner de la consistance le Prophète, déjoue cette tentation affirmant qu'avec des pierres Dieu peut effectuer des merveilles inattendues ? Et Jésus déjouera la tentation du Satan , « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre. » (Luc 4) Ces deux points de vue semblent s'opposer mais il n'en est rien ! Les choses, les situations ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi, c'est ce que nous en faisons qui leur donne ou non une valeur de vie éternelle ! Quand au verset suivant ne prépare-t-il pas ce que dira Jésus à propos de la vigne : « Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage. (Jean 15) » Parfois nous nous révoltons devant les difficultés, les obstacles, voire les épreuves , nous voyons la cognée au pied de l'arbre que nous sommes, alors qu'il s'agit là d'un acte d'amour de la part du seigneur pour nous faire grandir, nous inviter à réfléchir, à voir plus grand, plus large, plus haut !
Vient la grande la merveilleuse révélation, difficile à comprendre,dans sa profondeur, on peut s'en douter, pour ceux qui fréquentent Jean Le Baptiste :
Moi, je vous baptise dans l’eau,en vue de la conversion.Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi,et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il y a donc Quelqu'un qui vient, et pour L'accueillir il convient de se laisser convertir, de préparer le chemin de nos cœurs afin que Celui-là non seulement soit reconnu, mais qu'Il puisse demeurer comme Il le dira Lui-même.Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. (Jean 15)
Une bonne question à se poser en ce début de l'Avent : quel genre de sarment suis-je aujourd'hui ? Est-ce que je trouve ma joie à demeurer en compagnie de Jésus dans la prière ? Pas le bavardage, une prière faite de silence et d'écoute où Jésus peut me parler, m'inviter pour aller plus loin . Peut-être m'inspirera-t-Il de prendre du temps pour une messe supplémentaire dans la semaine ! Ou bien mettra-t-Il en moi le désir brûlant de Le rencontrer au sacrement du Pardon ? Peut-être me soufflera-t-Il de faire le tri dans mes affaires pour partager avec ceux qui sont démunis ? Ce qui reste plusieurs années sans servir appartient au frère qui a moins ou pas du tout ! Demandons la grâce de permettre au Seigneur de renouveler notre cœur en ce temps privilégié pour ne pas nous dessécher et risquer d'être jeté au feu ! N'oublions pas que le Seigneur de nos vies tient dans sa main la pelle à vanner,il va nettoyer son aire à battre le blé,et il amassera son grain dans le grenier ;quant à la paille,il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Suis-je grain ou paille ? Grain qui contribuera à nourrir ses frères , à les faire grandir , à les conduire plus loin , ou paille vite emportée par le vent ? A chacun de voir !



Compagnon de nos attentes
Tu veilles, compagnon de nos attentes,
toi, visiteur caché de notre vie.
Fais-nous entendre ta voix qui redresse
quand nous ployons sous le poids du malheur
et ouvre l’horizon de la tendresse
si crainte et peur font dériver nos cœurs.
Que ta Parole fasse lever l’aurore
de notre humanité transfigurée,
et fasse éclore, en toutes nos opacités,
un souffle neuf chantant la joie d’aimer.
Sous nos pas fleuriront pour notre terre
Justice et paix, amour et vérité,
et de nos mains, des perles de lumière.
Dietrich Bonhoeffer


Fais de nous des veilleursSeigneur,
En ce début de l’Avent , 
viens réveiller notre cœur alourdi, 
secouer notre torpeur spirituelle.
Donne-nous d’écouter à nouveau
les murmures de ton Esprit
 qui en nous prie, veille, espère.
Seigneur,
Ravive notre attente,
 la vigilance active de notre foi 
afin de nous engager
partout où la vie est bafouée, 
l’amour piétiné, l’espérance menacée,
l’homme méprisé.
Seigneur,
En ce temps de l’Avent,
 fais de nous des veilleurs
 qui préparent et hâtent l’avènement
et le triomphe ultime de ton Royaume, 
celui du règne de l’Amour.
Amen !



L'Ermite

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