mercredi 13 mars 2019

AVANCE AU LARGE !


CINQUIEME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Lc 5, 1-11

Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin. Souvenez-vous , c'est sur cette merveilleuse Parole que se terminait l’Évangile de dimanche dernier ! Rejeté par Ses compatriotes, incompris, Jésus rebrousse chemin et revient à Capharnaüm ! Au fond, que reprochent les Nazaréens à Jésus ? Ils Lui reprochent le bien qu'Il accomplit, ils ne comprennent pas, ils n'essaient pas de réfléchir parce qu'ils sont empêtrés dans toutes sortes de passions, de préjugés.
Je suis frappée, et, de plus en plus, par toutes les dissensions qui séparent les hommes par incompréhension ! Nous écoutons mal , nous ne laissons pas l'autre s'expliquer jusqu'au bout , chacun reste sur ses positions, et le plus intelligent, au lieu d'entrer dans « ce jeu d'échec » se retire espérant une remise en question qui, souvent ne vient pas ! La communication est un art, mais les deux parties doivent vouloir pratiquer cet art ! Il serait souhaitable que dès cet instant nous cherchions à reconnaître les situations de conflits, dans nos vies personnelles, pour tenter de les résoudre nous connaîtrons alors une paix durable, profonde, que nous le sachions ou pas, il s'agit de la Paix de Dieu. Pour le moment, Jésus retourne à son lieu d'attache.
Le verset qui suit immédiatement nous dit :Jésus descendit à Capharnaüm, ville de
Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. On était frappé par son enseignement parce que sa parole était pleine d'autorité. Dans la Synagogue, Jésus est confronté au Mal, Il libère un possédé, puis se rend chez Pierre où Il guérit la Belle Mère de Pierre et où « tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d'eux, les guérissait. »
Quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu'à lui, et elles le retenaient pour l'empêcher de les quitter. Mais il leur dit : « Il faut que j'aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » Ce thème de « l'envoi » est évoqué dans la Première lecture ! En effet, nul n'est son propre maître nul ne trouve l'autorité en soi-même, chacun reçoit sa mission d'un autre. Jésus Lui-même et Il le dira souvent « est l'envoyé du Père » et le Prophète Isaïe, environ 600 ans avant Jésus, préfigure cette mission de Jésus :J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait :« Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? »Et j’ai répondu :« Me voici :envoie-moi ! » C'est à ce moment que nous Le retrouvons aujourd'hui !

Jésus se doit, en obéissance, que nous savons parfaite, à Son Père, de parcourir villes et villages pour annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » parce que c'est pour cela qu'Il a été envoyé! Et que voyons-nous ? la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu,Cette foule est loin de tout comprendre, mais il émane une telle Sagesse – n'est-Il pas la Sagesse incarnée – de Ses propos, qu'elle est subjuguée , scotchée diraient certains aujourd'hui ! Oui, les foules sont capables de franchir des kilomètres pour L'écouter , elles se collent à Lui, aussi Jésus cherche souvent à les distancer pour mieux leur parler, Avons-nous cette soif, cette faim , éprouvons-nous ce besoin irrépressible de nous mettre à l'écoute de Sa Parole , de la ruminer comme Marie qui conservait toutes ces choses dans son cœur ? Ou bien, faisons - nous partie de ceux qui s'éparpillent, se dissipent et cherchent dans toutes sortes de techniques qui leur coûte pas mal d'argent alors que Jésus nous offre bien plus qu'une technique , Il nous offre une vie, Sa Vie ! Ici :

Tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.

Pas de spots – le soleil -, pas de micros – un peu de distance pour permettre à la voix de rejoindre la foule, pas de chaire – une barque sur les flots ! Il reste évident que notre aujourd'hui réclame d'autres moyens, mais Jésus nous apprend la simplicité, l'utilisation les moyens du bord, la solidarité dans la pauvreté, Jésus n'a rien, mais l'un des appelés dispose d'une barque et il consent à la mettre à Son service et c'est depuis cette « chaire de Vérité » que s'exprime La Vérité, et qu'elle touche les foules.

Quand il eut fini de parler,il dit à Simon :« Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. »Simon lui répondit :« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ;mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » 
Jésus ne perd pas de temps, Il n'oublie pas les contingences humaines, et c'est de celles-ci qu'Il part pour nous conduire ailleurs, dans l'Ailleurs du Père ! Jésus sait parfaitement où Il veut entraîner Ses Premiers disciples , Il ne leur fait pas un grand discours théologique Il part de leur vie pratique et quotidienne pour élargir leur horizon. Jésus , à partir d'une expérience concrète, enracinée dans leur quotidien va leur faire expérimenter ce qu'Il attend d'eux. Si nous réfléchissons nous prenons conscience qu'il en est presque toujours ainsi dans nos vies !

Simon, parce qu'il connaît son métier, évoque la toute récente expérience d'une nuit de labeur infructueux, il l'expose simplement mais reste ouvert à l'inattendu ! Voilà ce que nous demande Jésus ! De rester ouverts ! Nous avons déjà tenté telle ou telle expérience mais l’Église, notre communauté, nous invite à renouveler ! Au lieu de jouer les défaitistes, Jésus nous invite, comme Il le fait avec Simon ici, à faire confiance, à rester dans l'Espérance, à lancer l’hameçon, le filet, encore une fois et encore une autre !
C'est la très belle et très profonde réaction de Simon : sur ta parole, je vais jeter les filets. » Simon, après avoir exposé la difficulté rencontrée, ne s'attarde pas à prouver par A + B, que c'est du temps perdu, qu'on ferait mieux d'envisager autre chose autrement, non ! Avec simplicité et enthousiasme, puisque Tu le demandes je vais jeter le filet !
Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer . Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. La confiance a payé , au point d'appeler à l'aide les amis de la barque voisine ! Les filets sont pleins à craquer et les barques s'enfoncent, Simon est dépassé , il prend conscience et du prix de l'obéissance et, surtout, de la puissance du Maître, et de sa propre indignité ! Comme Pierre, les dons de Dieu ( sacrements, Présence à nos vies à chaque instant, beauté de la création...) nous bouleversent-ils ? Nous permettent-ils de prendre conscience de notre indignité, de notre pauvreté :
à cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de
moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Isaïe , dans la première lecture ne réagit pas différemment quand Dieu l'appelle « Malheur à moi ! je suis perdu,car je suis un homme aux lèvres impures,j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures :et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! » Qui que nous soyons, quel que soit notre état de vie, sans la puissance divine, que nous en ayons conscience ou pas , nous sommes démunis ! Dieu nous donne tout et Se donne à nous ! Et la grâce des grâces, c'est d'en avoir tant soit peu conscience , car nous allons alors boire à la source de la vie (les sacrements )

Ici un séraphin au nom du Père de Miséricorde vient purifier les lèvres de Son Prophète,
 L’un des séraphins vola vers moi,tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel.Il l’approcha de ma bouche et dit :« Ceci a touché tes lèvres,et maintenant ta faute est enlevée,ton péché est pardonné. »Et le prophète , rassuré accepte la mission« Me voici :envoie-moi ! »

Dans l’Évangile, Jésus rassure Jésus dit à Simon :« Sois sans crainte, soit : sois dans la confiance, tu n'es pas seul, plus tard ne dira-t-Il pas « Je suis avec vous jusqu'à la fin des temps » Jésus en s'adressant à Simon, voit chacun d'entre nous à l'horizon, dans sa mission spécifique. C'est à chacun qu'Il dit, aujourd'hui, « sois sans crainte »quand Jésus confie une mission, Il donne la grâce et si nous coulons, c'est que notre regard est distrait au lieu de rester fixer sur Jésus ! Si nous regardons Jésus, nous ne perdons pas pied, nous gardons le cap, quelles que soient les aspérités de la route ! Après avoir rassuré, Jésus précise la mission ; en demandant de jeter les filets, Jésus savait où Il voulait en venir. Aujourd'hui prépare demain, l'instant prépare la minute qui suit , parfois, nous sommes déstabilisés par les événements de et dans nos vies, or, TOUT a du sens, Dieu développe ainsi Son projet, pour nous, sur nous, pour le monde, à nous de demeurer dans la confiance ! C'est après que nous reconnaissons le passage du Seigneur, souvenons-nous de Jacob, de Moïse !

Jacob resta seul; et un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le toucha à l'articulation de la hanche, et l'articulation de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Et il dit à Jacob: " Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. " Jacob répondit: " Je ne te laisserai point aller que tu ne m'aies béni. " Il lui dit: " Quel est ton nom? " Il répondit: " Jacob. " Et il dit: " Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël, car tu as combattu avec Dieu et avec des hommes, et tu l'as emporté. " Jacob l'interrogea, en disant: " Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. " Il dit: " Pourquoi demandes-tu quel est mon nom? "Et il le bénit là. Jacob nomma ce lieu Phanuel; " car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et ma vie a été sauve. "

Moïse dit: "Faites-moi voir votre gloire." Le Seigneur répondit: "Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je prononcerai devant toi le nom du Seigneur: car je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde." Le Seigneur dit: "Tu ne pourras voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre." le Seigneur dit: "Voici une place prés de moi; tu te tiendras sur le rocher. 22 Quand ma gloire passera, je te mettrai dans le creux du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu'à ce que j'aie passé. Alors je retirerai ma main et tu me verras par derrière; mais ma face ne saurait être vue." (Exode 33)

Le moment est venu pour Jésus de donner du sens à cette prise exceptionnelle :désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Jésus explicite ce qui vient de se passer ! Il précise Son intention ! Tu as pris des poissons tu es allé vers eux pour les capturer mais désormais tu iras vers les hommes pour leur permettre de découvrir l'amour du Père. Ce n'est pas dit ici, bien sûr mais nous savons que Jésus , tout au long de Sa vie va vers les hommes, Il passe en faisant le bien , Il guérit les malades, console les éprouvés, rend la paix à ceux qui l'ont perdue, ressuscite des morts. Quand ils entendent, sans tout comprendre , cette remarque de Jésus, les premiers appelés ramenèrent les barques au
rivage et, laissant tout, ils le suivirent. Les disciples ont trouvé leur Maître de vie, ils n'hésitent pas à tout quitter pour Le suivre , pour apprendre, en Le regardant, à vivre comme Lui, avec Lui, pour permettre à d'autres de faire cette expérience unique de La Rencontre du Sauveur ! A cet instant, sans se poser d'inutiles questions, ils s'abandonnent entre Ses mains, ils font de la confiance la charte de leur vie et ils deviennent les collaborateurs du Maître de la Vie ! Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, vous êtes la maison que Dieu construit. Écrit Saint Paul dans sa première Lettre aux Corinthiens au chapitre trois!Voilà à quoi nous sommes appelés de par notre baptême, chacun selon notre vocation personnelle ! Nous devenons et les collaborateurs et le champ de Dieu !

Ses collaborateurs appelés que nous sommes à témoigner de ce que Dieu fait dans notre vie, Son champ parce que jusqu'au dernier instant Le Seigneur travaille, malaxe , sculpte Son Image en nous, afin que le monde croie !

Ce que je suis,je le suis par la grâce de Dieu,et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile.Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ;à vrai dire, ce n’est pas moi,c’est la grâce de Dieu avec moi.(2ème lecture)

Je te chante, Seigneur, en présence des anges. (cf. Ps 137, 1c)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Tous les rois de la terre te rendent grâce
quand ils entendent les paroles de ta bouche.
Ils chantent les chemins du Seigneur :
« Qu’elle est grande, la gloire du Seigneur ! »
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.


L'Ermite

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