DEUXIEME DIMANCHE
DE PÂQUES
Année C
(Jn 20, 19-31)
FÊTE DE LA MISERICORDE DIVINE
Le Seigneur Jésus a exprimé ce désir pour la première fois à Sainte Faustine à Plock, le 22 février 1931, lorsqu’Il révéla sa volonté en ce qui concerne le tableau de Jésus Miséricordieux :
« Ce dimanche (premier dimanche après Pâques) doit être la Fête de la Miséricorde » (Petit Journal 49).
Cette fête de la Miséricorde Divine a été instituée par le Pape Jean-Paul II le 30 avril 2000, jour de la canonisation de Sœur Faustine, à Rome. À cette occasion il déclara :
« Désormais, le deuxième dimanche de Pâques, dans toute l’Église, prendra le nom de “Dimanche de la Divine Miséricorde”. »
Monseigneur Pierre d’ORNELLAS, dans son livre consacré à saint Jean-Paul II, La Miséricorde dessine l’image de mon pontificat, écrit :
« Jean-Paul II a fixé la Fête au deuxième dimanche de Pâques. Selon la prédication des Apôtres, reprise par Jean-Paul II pour le monde contemporain, cette Miséricorde de Dieu se dit totalement dans la Croix et la Résurrection du Christ. » « Il était normal que la Fête de la Divine Miséricorde ait lieu le jour où l’Église fait mémoire de la Pâque de son Seigneur (…) Depuis l’année 2000, la célébration de la Miséricorde de Dieu appartient à la prière de l’Église » (Monseigneur d’ORNELLAS, La Miséricorde dessine l’image de mon pontificat, Jean-Paul II, Éditions Parole et Silence, 2006)
Saint Jean-Paul II est décédé le 2 avril 2005, à l’aube de la fête de la Miséricorde Divine qu’il avait lui-même instituée.
La date choisie par Jésus Lui-même met en évidence le rapport étroit qui existe entre le mystère pascal de la Rédemption et cette fête (PJ 89), dont la liturgie célébrait déjà Dieu, « riche en Miséricorde ».
Durant le Triduum pascal l’Église célèbre la Passion, la mort et le premier dimanche de Pâques, la Résurrection du Seigneur. Le Deuxième Dimanche de Pâques, dans la liturgie de l’Église, les oraisons de la messe ainsi que les lectures exaltent la miséricorde infinie de Dieu. L’Évangile nous invite ce jour-là à contempler avec saint Thomas les pieds, les mains et le côté transpercé de Jésus, témoignages de la gravité du péché qui a transpercé le Christ, de notre péché qui continue à Le transpercer, mais aussi et surtout de son Amour Miséricordieux qui est plus fort que la mort, qui a vaincu la mort et le péché du monde, chacun de nos péchés a été porté et pardonné par le Christ Crucifié et Ressuscité !
Le choix de ce dimanche pour instituer la fête de la Miséricorde Divine a donc une profonde motivation théologique. Le Mystère de la Miséricorde Divine trouve en effet son reflet dans la Passion, la mort et la Résurrection de Jésus-Christ. La Rédemption est inséparable du mystère de l’amour Miséricordieux.
Le deuxième dimanche de Pâques est également un jour important car, en ce jour, l’Église fait mémoire de l’institution des deux grands sacrements : le sacrement du baptême et le sacrement de réconciliation. Ce jour-là en effet a lieu la clôture solennelle des célébrations des baptêmes des catéchumènes (c’est pourquoi on l’appelle Dimanche in albis), et l’Église proclame l’Évangile de l’institution du sacrement du pardon : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés ils lui seront remis » (Jn 20, 22-23).
L’institution du dimanche de la Miséricorde Divine ce jour-là souligne la grandeur de la Miséricorde Divine témoignée aux hommes dans le sacrement du baptême et dans le sacrement de la Réconciliation.
Le bienheureux Père Sopocko dit que : « puisque le mystère de la Rédemption continue de se réaliser dans les sacrements du baptême et de la réconciliation – il est normal que la fête de la Miséricorde soit célébrée le dimanche où l’église fait mémoire de l’institution de ces deux sacrements. Elle n’introduit aucun changement dans le cycle liturgique mais elle conduit à mieux accentuer et expliquer les textes liturgiques ». (Bienheureux Michel Sopocko, La Miséricorde de Dieu, cité dans Sainte Faustine et la Divine Miséricorde, Père Andrzej Witko, 2010)
(église St Sulpice Paris 6è)
Les apôtres qui ont lâchement abandonné Jésus au cours de la Passion ( qu'aurions-nous fait?) se sont rassemblés, sans doute pour délibérer, et envisager l'avenir. Ayant peur de représailles : Jésus n'est plus dans le tombeau, ils pourraient être accusés de l'avoir déplacé, ils verrouillent les portes pour se protéger et réfléchir posément. Jean, en constatant l'ABSENCE « vit et crut » nous dit l’Évangile , de son côté, Marie Madeleine dit avoir vu le Seigneur mais elle est seule lors de cette expérience tout cela mérite bien une réflexion et voilà que toutes portes fermées L'ABSENT se REND PRESENT , offre un salut de réconciliation et montre les cicatrices de Ses plaies pour témoigner qu'il s'agit bien de Lui, Jésus, leur Maître et Seigneur, ils peuvent se réjouir ! Le Ressuscité considère que l'épreuve commune les a lavés de tout péché et le confirme par un second : « La Paix soit avec vous » avant de leur insuffler l'Esprit pour les charger d'exercer, à leur tour, le ministère de la Miséricorde. C'est au cœur de leur manque que Jésus remplit le vide, par sa propre Miséricorde et leur demande de la répandre leur laissant le soin de discerner quand c'est possible et quand ce ne l'est pas ! Voilà notre Dieu : à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Pour quelle raison délaissons-nous ce merveilleux sacrement à notre époque ? Peut-être que l'une des plus fréquentes, tient au fait, que les envoyés du Seigneur ne sont, après tout, que des hommes, et qui plus est, des hommes pécheurs ! Nous oublions qu'ils sont témoins dans l'exercice du sacrement (des sacrements) en réalité, c'est à Jésus que nous demandons d'effacer notre dette et c'est Lui qui nous offre son pardon . N'aurions-nous plus la foi, cette foi chevillée au corps de nos ancêtres, au corps des saints , certains en effet se confessaient chaque jour conscients de ce qui est écrit au Livre des Proverbes ; « le juste (le saint) pèche sept fois par jour »!(Prov 24)
Il est dit de St François d'Assise, je n'ai pas retrouvé le document,où il témoignait ainsi : « si je connaissais un pauvre petit prêtre vivant dans le péché, je n'hésiterai pas à lui demander l'absolution, car par le Sacrement de l'Ordre qu'il a reçu, c'est toujours le Christ qui agit en lui, quand il agit en Son Nom ! »
Ne craignons pas, Jésus nous attend, Jésus nous appelle, Jésus ne pouvait pas faire davantage pour chacun de nous : Il a donné Sa Vie ! !
Ce qui serait appelé en psychologie un « acte manqué » est toujours, dans l'esprit évangélique , un tremplin pour mieux sauter. Thomas est absent lors de cette première visite de Jésus à ses apôtres réunis, à l'exception de l'un d'entre eux ! A son retour, Thomas est informé de cette visite ceci lui permet d'exprimer, avec une certaine véhémence, les doutes qui habitent son cœur ! Pour lui , tout est terminé, il convient de passer à autre chose, à moins de pouvoir vérifier par lui-même, en allant jusqu'à vouloir mettre son doigt dans les marques des clous et même la main dans la plaie du côté ! N'est-elle pas violente cette exigence ? Chut, nous n'en sommes pas loin nous qui chantons sans réserve : « je ne crois que ce que je vois »! Or, quelqu'un a vu pour nous, quelqu'un qui ne croyait pas, a expérimenté pour nous ! Sans lui, nous pourrions parler d'illusion d'optique ! Nous ferions droit à la fourberie des autorités de l'époque, qui, troublées par l'Absence dans le tombeau, en viennent à monter une stratégie de défense :Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes allèrent en ville annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé.Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme en disant : « Voici ce que vous direz : “Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.”Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. » Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui.Mt 28
La réponse de Jésus ne se fait pas attendre, Jésus, le Miséricordieux, connaît la bonne volonté de Son apôtre, Il connaît également sa sincérité et sa fragilité. Au lieu de le laisser dans ses doutes, au lieu de faire la morale , Jésus vient à sa rencontre :
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,et Thomasétait avec eux. Jésus vient,alors que les portes étaient verrouillées,et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas :« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;avance ta main, et mets-la dans mon côté :cesse d’être incrédule,sois croyant. » Alors Thomas lui dit :« Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit :« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Sans la moindre entrée en matière, Jésus s'adresse directement à Thomas et lui propose de vérifier par lui-même, la véracité de Sa Présence ! Thomas, l'incrédule vaincu, ne discute pas . Nous ne savons pas s'il a tenté de toucher les plaies de Jésus mais nous savons qu'il a tout compris .Thomas n'argumente plus, il adore ::« Mon Seigneur et mon Dieu ! » On pourrait dire que Thomas est dépassé il fait alors, en même temps,qu' un très bel acte d'adoration, un non moins bel acte de Foi ! Il reconnaît et l'exprime, dans l'homme Jésus, avec qui il a cheminé trois années durant, son Seigneur et son Dieu ! Thomas reconnaît que Jésus est Seigneur, ce qui sera souligné et proclamé par Pierre dans son discours des Actes « Que tout le peuple d'Israël en ait la certitude : ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ. » (Ac 2)
Thomas prend-il conscience, à ce moment là, que Jésus est l'égal du Père ? Écoutons St Augustin :
« En approchant la main, Thomas peut compléter sa foi. Quelle est donc la plénitude de la foi ? De ne pas croire que le Christ est seulement Homme, ou qu’il est seulement Dieu, mais de croire qu’il est Homme et Dieu. Ainsi le disciple auquel son Sauveur donnait à toucher les membres de son Corps et ses cicatrices, ce disciple
Jésus reprend la Parole pour demander à Thomas d'être un vrai croyant , et non un feu de paille. Il énonce aussi, une très belle béatitude qui rejoint les croyants qui mettront à leur tour leurs pas dans les siens : :« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Nous sommes de ceux qui croient sans avoir vu ! Bien que, si nous ouvrons grands les yeux de notre cœur nous ne pouvons pas, ne pas voir, les signes de la Présence de Dieu qui continue de tenir le monde dans Sa main !
L’Évangéliste conclut :
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des discipleset qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Une vie ne peut se résumer en 20 ou 28 chapitres ! Nous nous en doutons ! Et surtout celle de Jésus notre Seigneur et Maître ! Les évangélistes ont retenu l'essentiel , ce qui leur a permis d'établir un itinéraire cohérent pour nous permettre d'accueillir et d'entrer dans le mystère de la Foi et d'y adhérer pour devenir d'authentiques disciples et témoins de Son amour pour l'humanité. C'est donc dans l'action de grâce que nous recevons ces témoignages et que nous chantons à pleins poumons :
NOUS TE RENDONS GRÂCE
R/
Nous te rendons grâce
Pour tant de tendresse,
Tu donnes l’eau
vive
Par ton cœur transpercé,
Nous te bénissons
Pour tant
de merveilles,
Tu donnes la vie, tu donnes l’Esprit.
Dieu,
c’est toi mon Dieu, c’est toi que je cherche,
Toute ma chair
après toi languit.
Je veux ton amour pour guider ma vie,
Mon
âme a soif, a soif de toi
2
Mes lèvres diront sans fin ton
éloge,
Toute ma vie, je veux te bénir.
Je veux à ton Nom
élever les mains.
Mon âme a soif, a soif de toi.
3
Quand
je songe à toi, quand j’espère en toi
Quand je t’appelle
toujours tu réponds.
Alors je jubile, en paix sous tes ailes,
Mon
âme a soif, a soif de toi.
4
Et quand je te cherche, tu te
laisses trouver,
Rassasie-moi de ta présence.
Je suis une
terre altérée, sans eau,
Mon âme a soif, a soif de toi.
L'Ermite
La plupart des illustrations de ce blog sont la propriété de Bernadette LOPEZ artiste peintre de" Évangile et peinture."
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