vendredi 3 janvier 2014

VENEZ, PROSTERNONS-NOUS

DIMANCHE 5 JANVIER 2014

FÊTE DE L'ÉPIPHANIE.

VENEZ PROSTERNONS-NOUS.


Connaître, désirer, attendre s’informer, observer, chercher, humilité,
peur, adorer, fourberie, ruser, se laisser guider, confiance,
Sagesse, prudence, obéissance. Évangélisation des païens

Ce n’est pas la première fois, c’est évident que je rencontre ce passage d’Évangile, mais, ce qui est merveilleux avec la Parole de Dieu, c’est qu’elle est toujours nouvelle ! Qu’y a-t-il de nouveau ? La Parole ? Soi ? Je pense : un peu les deux !
Notre vie, le monde, évoluent et la Parole, qui n’est autre que le Christ Jésus Lui-même, est forcément « infinie » au sens de son insondable richesse. Même si nous avions plusieurs vies nous n’arriverions jamais à en goûter toute la saveur, la profondeur, la qualité, l’exigence. Jésus, la Parole Incarnée est le tout proche et, en même temps le tout Autre.

Le Seigneur DIEU m'a donné une langue de disciple:
pour que je sache soulager l'affaibli,
il fait surgir une parole.
Matin après matin, il me fait dresser l'oreille,
pour que j'écoute, comme les disciples;
 Le Seigneur DIEU m'a ouvert l'oreille. (Isaïe 50)

Ce passage d’Isaïe dit bien, que l’oreille du disciple est « en éveil » matin après matin. Il exprime à quel point cette Parole nous façonne, nous habite, nous transforme.
Ce n’était qu’une parenthèse, aussi j’arrête là cette introduction !

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Je reviens aux versets de ce jour, je les ai lus, relus et j’ai laissé monter en moi les réalités qu’ils m’inspirent : il en ressort cette série de mots, je vous les livre mais je choisis d’en approfondir seulement quelques uns. Je suis loin, très loin d’en faire le tour, il faudrait pour cela s’attacher à la culture, l’Histoire, les traductions etc.… et nous n’y arriverions même pas d’ailleurs car, comme l’écrivait Olivier Clément : « Dieu est Dieu ».

Jésus était né à Bethléem de Judée,
aux jours du roi Hérode le Grand.
  
  
Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem,
et demandèrent:

Il n’est pas inutile je pense de laisser notre imagination s’étonner et s’interroger sur un tel voyage, à une telle époque, avec des moyens aussi rudimentaires,  une étoile sans doute différente des autres comme guide et qui disparaît au moment le plus délicat ! Tout ceci n’est nullement anodin et la disparition de l’étoile porte, me semble-t-il, un message profond.

Dans nos vies, tout absolument tout a du sens et est grâce ! Nous ne le voyons pas nécessairement immédiatement mais, si nous savons nous asseoir pour relire certains événements, nous arrivons forcément à cette conclusion : « Dieu était là et je ne le savais pas ! »

Si l’étoile, ici, n’avait pas disparu, nos Mages seraient arrivés au pied de l’Enfant Dieu, sans encombre, sans angoisse aussi, peut-être même, avec une moindre implication. Or cette étoile disparaît et elle permet de rencontrer Hérode et de percevoir ses roueries, sa peur, même bien dissimulée, sa fourberie aussi ! Le texte ne dit pas tout cela, mais les décisions qui suivront nous permettent de supposer que les Mages ont sérieusement réfléchi aux propos entendus et à différentes expressions du visage du Roi !
La disparition de l’étoile n’est donc pas du tout anodine elle servira à protéger « le petit roi qui vient de naître »

Ne l’oublions jamais, il en est de même dans nos vies, si nous ne comprenons pas faisons confiance à plus grand que nous : le Seigneur ! et l’étoile, la nôtre, réapparaîtra et nous comprendrons le sens de telle épreuve, de telle situation !

Cherche ton étoile dans le ciel de l'avenir, dans le ciel de l'avenir.
Cherche ton étoile, Dieu fait signe de partir, Dieu fait signe de partir.

L'infini n'est pas un rêve, c'est quelqu'un qui nous conduit;
Plus longtemps qu'une comète Dieu demeure en notre nuit.
Mais comment le reconnaître dans le champ de notre vie ?


" Où est le roi des Juifs qui vient de naître?
Car nous avons vu son étoile à l'orient et nous sommes
venus nous prosterner devant Lui. "

Nos Mages sont des « chercheurs » ils ne vont pas abandonner la partie paresseusement ! L’étoile n’est plus là, ils interrogent alors les personnes rencontrées, pour eux, les Mages, ces personnes, si proches, ne peuvent pas ignorer cette naissance. «Le petit Roi des Juifs » cela doit faire du bruit et circuler de bouche à oreille, le téléphone de l’époque ! Les Mages sont des hommes de « désir » ils ne peuvent pas repartir sans s’être prosternés devant Celui qui vient « faire toutes choses nouvelles ».

Il est bon ici, de s’interroger personnellement sur notre désir de Dieu, sur notre faim, il est utile de scruter notre recherche de Dieu ! et de nous demander qui nous cherchons, dans quelle mesure nous Le cherchons, quels moyens nous donnons-nous pour Le découvrir toujours davantage ! Dieu est tellement « l’Autre » qu’à chaque mot, de l’Évangile, une surprise nous attend !
en apprenant cela


le roi Hérode fut pris,
d’inquiétude,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les chefs des prêtres
et tous les scribes d’Israël,
pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie.
Ils lui répondirent:
" A Bethléem de Judée, car ainsi a-t-il été écrit par le prophète:
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n'es pas la moindre parmi les principales villes de Juda,
car de toi sortira un chef qui paîtra Israël, mon peuple. "
Alors Hérode, ayant fait venir secrètement les mages,

Nous pouvons aisément imaginer le questionnement d’Hérode : un « petit Roi vient de naître » sur son territoire, on vient de très loin pour s’incliner devant Lui, Il n’est pas de sa propre lignée… cette prise de conscience est bouleversante ! D’où vient-il ? Que fait-il là ? Va-t-il se préparer à le supplanter, lui, Hérode monarque absolu ? C’est insupportable ! Son esprit s’embrouille, mille et une questions l’occupent, comment s’en sortir ? Hérode ne peut pas rester sans rien faire.

1 – il doit en savoir un peu plus et, la meilleure façon est de convoquer ces Mages dont il sondera les intentions sans en avoir l’air. Pour cela Hérode va se placer du côté du « nouveau-né » de manière à obtenir des renseignements pour mieux se protéger.

2 – Ce « roitelet » est d’emblée un ennemi, Hérode doit trouver le moyen de s’en débarrasser ! Une seule façon : la ruse ! la fourberie !

Hérode va utiliser ces honnêtes Mages au service de son dessein meurtrier, mais, évidemment, sans en avoir l’air !!

Nous avons très vite envie de nous écrier : mais quel horrible personnage ! Pourtant ne devons-nous pas reconnaître que ces situations se renouvellent constamment au cœur de l’humanité ? Pour sauver son « poste », pour permettre à un ami d’être embauché, pour éloigner, celui, celle qui nous fait de l’ombre, ne sommes-nous pas prêts à tout parfois ?

Cherche ton étoile dans le ciel de l'avenir, dans le ciel de l'avenir.
Cherche ton étoile, Dieu fait signe de partir, Dieu fait signe de partir.

Sur le mont Béatitude, Christ appelle à son bonheur;
Pour briser nos servitudes, il se fait libérateur.
Mais comment ce feu qui brûle prendra-t-il dans notre cœur ?


s'enquit avec soin auprès d'eux du temps où l'étoile était apparue.
Et il les envoya à Bethléem en disant:
" Allez, informez-vous exactement au sujet de l'enfant,
et lorsque vous l'aurez trouvé,
Faites-le-moi savoir,
afin que moi aussi j'aille me prosterner devant Lui. "
  
Nous dirions, aujourd’hui, « Hérode reprend la main ». C’est Hérode qui désormais envoie les Mages, ils ont un mandat officiel dont ils devront rendre compte !


Il est évident que ces propos trompeurs : « afin que moi aussi j’aille me prosterner devant Lui » pourraient en fourvoyer plus d’un ! Les Mages écoutent respectueusement, pas sans observer, eux qui scrutent habituellement les astres du ciel, puis ils se retirent, sans doute un peu comme Marie qui « conserve toutes ces choses dans son cœur ».
Voilà une attitude très adaptée et qui devrait nous habiter sans cesse : conserver, méditer dans le silence du cœur ! Ne vous est-il jamais arrivé de porter en vous une question, de la laisser mûrir et d’en obtenir la lumière comme par enchantement ? Cette lumière est celle de l’Esprit Saint qui attend que notre esprit soit en mesure de l’accueillir pour intervenir !

Ayant entendu les paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue à l'orient allait devant eux,


jusqu'à ce que, venant au-dessus du lieu où était l'enfant,
elle s'arrêta.
A la vue de l'étoile, ils eurent une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant
avec Marie, sa mère,

Cherche ton étoile dans le ciel de l'avenir, dans le ciel de l'avenir.
Cherche ton étoile, Dieu fait signe de partir, Dieu fait signe de partir.

A la source des tendresses va puiser les mots de chair;
Sous les eaux de ta jeunesse, fleuriront tous les déserts.
Mais comment trouver les gestes qui réchauffent les hivers ?


et, se prosternant, ils l’adorèrent ;
puis, ouvrant leurs trésors,


ils lui offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.



Plus que les présents, parce que ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir les moyens d’effectuer des dons matériels, et ce n’est pas ce qu’attend le Seigneur !

Plus que les présents, regardons surtout l’attitude des Mages ! Devant cet enfant de quelques jours à peine, qui vasouille sur de la paille, réchauffé par un âne et un bœuf, contemplé par de pauvres hères (les bergers) aux yeux écarquillés qui ne se remettent pas de cette étrange et merveilleuse bonne nouvelle, eux qui font partie des grands de ce monde, ne pensent plus à rien … il n’y a plus de dignitaires ni de soi disant dignité,
Il n’y a plus que ce tout petit qui vient tout renouveler ! Les Mages ne sont pas en « représentation » ils tombent, à genoux, en « ADORATION » ! Quel contraste ! Quelle vraie grandeur ! Quel enseignement silencieux !

Oui, voilà la vraie grandeur : qui que nous soyons sommes-nous les frères et sœurs du « tout-petit » qui grandit dans le cœur de nos frères ? Et nous devons admettre que nous n’aurons jamais terminé de reconnaître Dieu quand Il passe dans nos vies sous quelque forme que ce soit : le pauvre rebutant, la personne vieillissante que rejoint les maladies de l’âge avancé, l’étranger, qu’il soit d’une autre culture, d’une autre religion, celui qui pense différemment …

Cherche ton étoile dans le ciel de l'avenir, dans le ciel de l'avenir.
Cherche ton étoile, Dieu fait signe de partir, Dieu fait signe de partir.

Messager de la nouvelle, porte au monde le vivant;
Par tes yeux le jour se lève sur tout homme qui t'attend.
Mais comment crier merveille sous un ciel couleur de sang ?

Et ayant été avertis en songe de ne point retourner vers Hérode, 



ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

(Matthieu 2)

L’ermite 

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