vendredi 27 décembre 2013

JÉSUS NE FAIT PAS SEMBLANT

DIMANCHE 29 DÉCEMBRE 2013.

FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE

Après le  départ des Mages,


l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit:

Ne vous est-il jamais arrivé de vous endormir en cherchant la solution à telle ou telle préoccupation ? Personnellement je suis toujours dans l’émerveillement quand, au réveil, je sais ce que je dois faire ! La lumière espérée est venue durant la nuit, ce qui était obscur s’éclaire et je peux avancer.

Joseph a sans doute entendu les conversations des Mages à propos d’Hérode et leur choix de repartir par un autre chemin : autant de raisons de se poser des questions et d’essayer de comprendre ! L’expérience nocturne de Joseph me paraît de cet ordre et, quand il croit comprendre il ne tarde pas davantage. Immédiatement, Joseph « prend l’Enfant et sa Mère » et fuit le danger pour les protéger. Joseph, n’en doutons pas, est inspiré par l’Esprit Saint. Et n’est-ce pas le rôle de la famille qui est ici évoqué : protection, amour, tendresse…


" Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère,

Certains pensent que nous sommes en présence d’une famille privilégiée, hyper protégée … Or, Jésus ne fait pas semblant ! Quand Il épouse notre humanité, Il s’habille de tous ses aléas et l’épreuve est, chez lui, omniprésente,

-      avant : le tourment de Joseph quand il découvre que sa fiancée attend un enfant !

-      pendant : le couple doit prendre la route dans des conditions précaires en raison du recensement ce qui entraîne une naissance du Fils de Dieu dans un lieu inhabituel parce qu’on ne leur a pas trouvés un espace à l’hôtellerie.

« et le coucha dans une crèche,
parce qu'il n'y avait pas de place
pour eux dans l'hôtellerie. (Luc  2) »

-       Maintenant, ils doivent protéger cet enfant de la furie rageuse d’Hérode et ils sont avertis par Siméon qu’il s’agit d’un début, l’ « a-venir » reste un risque :

un glaive te transpercera l'âme;  (Luc 2)

La pauvreté,l’inconfort, le rejet, l’exil, le mépris, les controverses, les provocations de toutes sortes, les accusations, la trahison, l’extrême solitude, au moment où Il aurait tant besoin de réconfort ses amis, les apôtres dorment, le reniement « je ne connais pas cet homme » la peur, l’abandon, les railleries, les coups, les crachats, la croix, le tombeau !
Rien, absolument rien ne lui est épargné ! Jésus prend sur Lui toutes nos situations de vie, Il nous apprend ainsi à rester debout dans l’épreuve et lui donne du sens.

Notons au passage, que toutes ces situations sont le fruit du mal qui habite notre humanité. Nos épreuves, en général, n’ont-elles pas la même origine ? Rivalités, jalousies, volonté de puissance, vanité, orgueil, être le plus grand, le plus fort, le plus malin … il y a certes, l’impondérable comme la maladie, le handicap, et encore, là nous sommes loin de tout comprendre !

Je ne peux m’empêcher de penser à cette personne que j’apprécie d’ailleurs mais qui  croit que l’épreuve aurait dû l’épargner parce que, dans sa famille, religieuses et prêtres foisonnent !! Eh bien non ! Le Seigneur n’épargne pas ses proches, même pas son Fils unique ! Jésus n’est pas venu faire de la figuration, Jésus a pris sur Lui toutes les vicissitudes humaines pour les TRANSFIGURER, et son Évangile nous éclaire à ce propos !

Il n'y a pas de disciple au-dessus du maître;
mais tout(disciple), son instruction achevée,
sera comme son maître. (Luc 6)

" Si quelqu'un veut venir à ma suite,
qu'il se renonce lui-même,
 qu'il prenne sa croix chaque jour et me suive.  (Luc 9)

Je vous invite à relire la deuxièmes lettre de St Paul aux Corinthiens Chapitre 11 du verset 26 à 32, c’est aussi très instructif :

« les périls sur les fleuves, les périls de la part des brigands,
les périls de la part de ceux de ma nation,
les périls de la part des Gentils,
les périls dans les villes, les périls dans les déserts,
les périls sur la mer,
les périls de la part des faux frères,
les labeurs et les peines, les nombreuses veilles,
la faim, la soif, les jeûnes multipliés, le froid, la nudité ! »

et fuis en Égypte; reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr. "
 Joseph se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère,


de nuit, et se retira en Égypte.

L’épreuve de ce jeune couple, ne nous rappelle-t-elle pas celle de Joseph vendu par ses frères à des marchands égyptiens et qui deviendra leur « sauveur » à l’heure de la famine;
celle de Moïse, confié Nil pour échapper au tyran de l’heure et qui deviendra le "libérateur" des hébreux réduits à l’esclavage ? Dieu n’ avait-il pas dit à Moïse : « c’est un prophète comme toi que je leur susciterai au milieu de leurs frères » (Dt 18, 18). L’une des promesses de l’ancien testament est alors accomplie : Jésus est le nouveau Moïse. Et souvenons-nous :

« Nous savons d'ailleurs que toutes choses concourent
au bien de ceux qui aiment Dieu,
de ceux qui sont appelés selon son éternel dessein. (Romains  8) »

Quand l’épreuve nous visite, souvent tout se brouille dans notre esprit, n’oublions pas alors ce verset de la lettre de St Paul aux Romains, et sachons, soyons persuadés que d’un mal Dieu saura faire un bien ! Pour aussi noir que soit l’horizon
Dieu nous tirera du gouffre. J’apprécie cette réflexion d’un prêtre : « notre Dieu est le Dieu de minuit moins cinq ». Il peut nous laisser patauger, mais à l’ultime instant, Sa main nous saisit ! Écoutons St Jacques :

Prenez de très bon cœur, mes frères,
toutes les épreuves par lesquelles vous passez,
sachant que le test auquel votre foi est soumise
produit de l'endurance.  (Jacques 1)

L’épreuve nous fortifie, elle nous purifie aussi, elle lave le regard, elle permet de grandir dans l’amour et la miséricorde notamment. Il est évident que nous ne pouvons et ne devons pas tenir semblables propos auprès de personnes en souffrance mais nous pouvons et devons prier pour ces personnes afin que l’épreuve les grandisse et leur ouvre d’autres perspectives. Et, quand une sœur, un frère est visité par l’épreuve nous avons cette tendre mission d’amour de « demeurer » et de marcher avec, sans jamais lâcher la main. La main que nous offrons, c’est la main de Dieu qui, aujourd’hui, « n’a que nos mains » (je crois que cette parole est de Mère Térésa) pour rejoindre nos sœurs et nos frères.


Dans nos vies, l’épreuve, quelle que soit sa forme, est un moment de vérité ce moment où se vérifie la qualité de notre foi.

« Prenez de très bon cœur, mes frères,
toutes les épreuves par lesquelles vous passez,
sachant que le test auquel votre foi est soumise
produit de l'endurance.
Mais que l'endurance soit parfaitement opérante,
afin que vous soyez parfaits et accomplis,
exempts de tout défaut.  (Jacques 1) »

Dans cette pensée, vous tressaillez de joie,
bien qu'il vous faille encore pour un peu de temps
 être affligés par diverses épreuves,
afin que l'épreuve de votre foi beaucoup plus précieuse que l'or périssable
 que l'on ne laisse pourtant pas d'éprouver par le feu,
vous soit un sujet de louange,
de gloire et d'honneur lorsque se manifestera Jésus-Christ.
Vous l'aimez sans l'avoir jamais vu;
vous croyez en lui, bien que maintenant encore vous ne le voyiez pas;
 et vous tressaillez d'une joie ineffable, et pleine de gloire,
sûrs que vous êtes de remporter le prix de votre foi,
le salut de vos âmes. (1Pierre 1)


Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode,
pour que s'accomplisse ce qu'avait dit le Seigneur
par le prophète:
D'Égypte, j'ai appelé mon fils.

N’est-ce pas ce que nous dira Jésus :

" N'allez pas croire que je sois venu abroger la Loi ou les Prophètes:
je ne suis pas venu abroger, mais accomplir.
Car, en vérité je vous le déclare,
avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i,
pas un point sur l'i ne passera de la loi,
que tout ne soit arrivé.  (Matthieu  5) »

Jésus vient « accomplir », confirmer, la Parole des prophètes, c’est en Jésus que se vérifie le fondement de leurs propos.

Quand Israël était jeune, je l'ai aimé,
et d'Égypte j'ai appelé mon fils. (Osée 11)

N’est-ce pas ce qui arrive à ce moment précis de la vie de Jésus ? Déplacé pour échapper à la fureur d’un homme, Dieu le Père le fait rentrer au Pays quand le danger disparaît. Bien sûr qu’il faut la foi pour reconnaître ici « la main de Dieu » ! Bien sûr qu’il faut la foi dans nos vies, quand nous en relisons les étapes, pour y reconnaître l’étonnante science de Dieu ! Au moment, nous pouvons être désorientés
mais lorsque nous nous posons, lorsque nous réfléchissons, nous ne pouvons pas douter que Dieu transforme nos tourments en joie et paix du cœur.



Après la mort d'Hérode,
l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph,
en Égypte,  et lui dit:
" Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère,
et mets-toi en route pour la terre d'Israël;
en effet, ils sont morts,
ceux qui en voulaient à la
vie de l'enfant. "
Joseph se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère,


et il entra dans la terre d'Israël.
 Mais, apprenant qu'Archélaüs régnait sur la Judée
à la place de son père Hérode,
il eut peur de s'y rendre;
et divinement averti en songe,
il se retira dans la région de Galilée
et vint habiter une ville appelée Nazareth,
pour que s'accomplisse ce qui avait été dit par les prophètes:
Il sera appelé Nazaréen.
(Matthieu 2)

Dans ce passage d’Évangile nous découvrons une sainte famille profondément enracinée dans l’histoire de son temps, une famille soudée et protectrice, une famille qui vit dans l’abandon et la confiance au sein des épreuves.

Nous expérimentons si je peux me permettre, "l’Incarnation de Dieu fait chair de notre chair", qui dès avant sa naissance est soumis aux vicissitudes de la vie, nous le découvrons  libérateur, sauveur.

Nous apprenons à marcher au pas de Dieu, sans révolte, à l'écoute de Son esprit qui, si nous faisons silence, parle à notre cœur, l'éclaire et le conduit !

Nous découvrons que l'épreuve nous purifie, nous fortifie, que Dieu est ce visiteur de "minuit moins cinq" Il intervient toujours au moment où il convient pour nous faire danser de joie ! 

Nous ne serons jamais assez convaincus que tout, absolument tout est grâce et que ce Dieu que nous aimons et servons, d'une part ne nous abandonnera pas mais nous fera comprendre ce qu'Il voulait de nous dans la nuit et la tempête traversées !

Devenons ces flammes d'Amour, ces brasiers ardents, ces flambeaux lumineux, ces louanges vivantes, Dieu nous aime, Il nous tient par la main !




Belle, très belle fête de la Sainte Famille !

l'Ermite

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