vendredi 6 décembre 2013

CONVERTISSEZ-VOUS


DEUXIÈME DIMANCHE DE L'AVENT 2013

8 décembre



Ce jour est aussi la fête de l’IMMACULEE CONCEPTION DE LA VIERGE MARIE, or, le dimanche, nous célébrons la résurrection du Seigneur, la fête des fêtes, aussi l’Église reporte-t-elle  cette solennité au lundi 9 décembre.
Bonne et belle fête de l’Immaculée ! Que Marie fasse descendre sur chacun de nous une pluie de grâces et, plus particulièrement, celle de la conversion !
        
CONVERTISSEZ-VOUS




En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste,

Nous apprenons plus loin, dans ce même évangile, que Jean le Baptiste est :

« une voix qui crie à travers le désert …. »



Et, plus loin encore, nous découvrons :

« que Jean portait un vêtement de poils de chameau,
et, une ceinture de cuir autour des reins ;
il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

Et qu’il « ne mâche pas ses mots ».

« Engeance de vipères ! Produisez-donc un fruit
qui exprime votre conversion ! »

Les choses ont le mérite d’être claires et on ne pourra pas reprocher à Jean le Baptiste de « prêcher » sans s’appliquer à lui-même et en premier, les exigences du Royaume dont il parle.
Jean le Baptiste mène une vie d’ascète dès sa jeunesse et invite ses disciples à jeûner et prier  ce qui lui vaut de rudes critiques, rien n’a changé !
Je ne pense pas toutefois, que l’on puisse reconnaître ici, le langage de Jésus. Jean est le précurseur, il n’est pas le Sauveur, il prépare la route avec ce qu’il comprend de Jésus !

Quelques-uns lui dirent:
" Les disciples de Jean observent souvent le jeûne
et font des prières;
pareillement aussi ceux des Pharisiens;
mais les vôtres mangent et boivent!
  (Luc 5)

Jean le Baptiste, en effet, est venu,
ne mangeant point de pain et ne buvant point de vin,
et vous dites: " Il est possédé du démon.
 (Luc 7)

Hier comme aujourd’hui « la conversion » reste à l’ordre du jour. Il n’y a rien d’étonnant dès lors de rencontrer Jean le Baptiste dès le début de l’Avent ; son message n’est pas une invitation du passé, il s’adresse, à nous, aujourd’hui. Cet appel « convertissez-vous » nous devons l’accueillir comme un message d’amour afin de nous préparer à la « Rencontre » avec le Verbe fait chair, et, de Rencontre en Rencontre, à celle de l’Émerveillement quand notre vie s’épanouira en Dieu.

Souhaitons de tout notre être, que Jean ne crie pas dans le désert de nos vies ! Souhaitons, comme nous le proposait l’évangile de Dimanche dernier que nous soyons sans cesse éveillés, que nous soyons ces « guetteurs » capables de saisir les moindres invitations du Seigneur à travers les paroles du Précurseur et celles de nos frères dans le quotidien de nos vies. Le Seigneur nous parle à travers Jean le Baptiste, Il nous parle aussi par l’intermédiaire de nos frères, Il parle également, dans la mesure où nous faisons silence, à nos cœurs.

 « Convertissez-vous car la Royaume
Des cieux est tout proche. »


« Le royaume des cieux est tout proche » la question qui nous vient : mais de quel Royaume parle-t-il ? Il faudra l’offrande de Jésus sur la croix et sa Résurrection pour que les apôtres comprennent enfin un peu, qu’il s’agit d’un Royaume bien différent de leur attente ! Mais quel est donc ce Royaume, sans armes et sans armée,



Il vint à bout de cette sédition,
non par la force corporelle,
ni par la puissance des armes;
mais il dompta par la parole celui qui les châtiait,
en rappelant les serments faits
aux pères et les alliances.
(Sagesse 18)

prenant les armes de son ministère,
la prière et l'encens expiatoire, 
(Sagesse 18)

Dépouillons-nous donc des œuvres
des ténèbres
et revêtons les armes de la lumière. 
(Romains 13)

avec un Maître Serviteur

"Si quelqu'un veut être le premier,
il sera le dernier de tous, et le serviteur de tous."
(Marc 9)

Voici mon serviteur que j'ai choisi,
mon bien-aimé en qui mon âme se complaît.
Je ferai reposer sur lui mon Esprit,
et il annoncera le jugement aux nations.
Il ne disputera point,
il ne criera point,
et nul n'entendra sa voix sur les places publiques.
Il ne brisera point le roseau froissé
et n'éteindra point la mèche qui fume encore,
jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le jugement;
et en son nom les nations mettront leur espérance.
(Matthieu 12)

 qui sillonne les routes de Palestine en déclarant riche celui qui est pauvre,

Heureux les pauvres en esprit,
car le royaume des cieux est à eux!
(Matthieu 5)

 en partageant la table des pécheurs, ou le Maître et Seigneur n’a pas une pierre pour reposer sa tête,

Les renards ont des tanières
et les oiseaux du ciel des abris,
mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer la tête.
(Matthieu 8)

 ou le plus petit est déclaré plus grand que ?....

je vous le dis, parmi les fils de la femme,
il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiste;
mais le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.
(Matthieu 11)


Évidemment, ce ne peut être que le Royaume de l’Amour, cet amour qui conduit à la Passion et la croix et s’épanouit en résurrection. Ce Royaume-là c’est celui du « tout petit » de la crèche, celui que nous attendons et qui vient « loger chez-nous » pas sans nous déranger d’ailleurs, nous bousculer, nous conduisant à donner notre superflu et rendre tout bien mal acquis.




Zachée, hâte-toi de descendre,
car aujourd'hui il faut que je demeure dans ta maison. "
Il se hâta de descendre et le reçut avec joie.
Ce que voyant, ils murmuraient tous, disant:
" Il est entré pour loger chez un pécheur. "
Or Zachée, s'étant arrêté, dit au Seigneur:
 " Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens;
et si j'ai fait du tort à quelqu'un,
je rends le quadruple. "
Jésus lui dit:
 " Le salut est arrivé aujourd'hui pour cette maison, 
(Luc 19)



C’est un « tout petit » qui bouscule tout, sans bruit, sans excès de paroles, sans remontrances. Ce « tout petit » c’est un aimant qui nous aimante, nous attire, nous invite, nous met en route à sa suite ! Ah comme je nous souhaite de nous laisser déranger pour devenir flamme d’amour pour nos frères.
 


Voix de celui qui crie dans le désert:
Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers.

Encore du travail : préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. En ce début d’Avent, devons nous revêtir une « côte de travail » nous armer d’outils encombrants et lourds ? Oui, mais nos outils sont différents de ceux des Ponts et chaussées, nous sommes invités à nous revêtir de douceur,

Le loup habitera avec l’agneau,
le léopard se couchera près du chevreau,
le veau et le lionceau seront nourris ensemble
un petit garçon les conduira.
Première lecture

 nous envelopper de prière, nous priver, pourquoi pas, pour ressentir les blessures de nos frères moins chanceux, et parvenir purifiés, un peu, au pied de l’Enfant-Dieu qui ouvre ses bras pour nous accueillir.

Peut-être même pourrions-nous accueillir son pardon, Il nous l’offre gra-tui-te-ment ! Les cadeaux que nous effectuons à Noël, eux, ne sont pas gratuits mais Jésus nous donne TOUT gra-tui-te-ment  et nous aurions l’outrecuidance de faire « la fine bouche » ! Ceux qui venaient à Jean le Baptiste ne craignaient pas de confesser leurs péchés, c’est l’Écriture qui le dit :

Et, confessant leurs péchés,
ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.


Et nous ? Il paraît que c’est passé de mode !!!!  Une dame me disait récemment : "mais cela ne se fait plus ! " OH ! Oh ! Qui l’a dit ? Qui l’a déclaré ? Par quel décret ? Le Saint Père, François, celui en qui nous nous reconnaissons frères et sœurs, n’a-t-il pas confié récemment qu’il demande le pardon du Seigneur dans le sacrement de réconciliation bien sûr, tous les quinze jours ? Et je ne crois pas avoir rêvé ! Et nous, que ferons-nous ?

Moi, je vous baptise dans l'eau pour le repentir;
mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi,


et je ne suis pas digne de retirer ses sandales;
   lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu.


Jean le Baptiste ne s’estime pas digne de s’agenouiller au pied du Maître pour le soulager de ses sandales au soir de marches harassantes. Le Précurseur veut surtout  nous révéler   la grandeur de « cet infiniment petit » qui vient ouvrir à « l’infiniment grand » de l’Amour qui veut nous transformer par sa grâce, en autant de foyers incandescents d’amour. Plus nous deviendrons petits, « plus le plus petit que » trouvera place en nos vies ! Amen ! Qu’il en soit de plus en plus ainsi.


L’Ermite

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