vendredi 13 décembre 2013

ES-TU CELUI QUI DOIT VENIR ...

TROISIÈME DIMANCHE DE L’AVENT

15 décembre 2013.

ES-TU CELUI QUI DOIT VENIR ?


Jean, dans sa prison,
 ayant entendu parler des œuvres du Christ,

Jean le Baptiste en prison ? Mais mon Dieu pourquoi ? Qu’a-t-il commis de répréhensible ? Que peut lui reprocher la justice ? La justice injuste ! c’est le paradoxe et cela arrive encore de nos jours, lui reproche d’avoir eu le courage de dénoncer l’attitude d’Hérode qui vient d’épouser la femme de son propre frère !  Hérodiade d’ailleurs attend l’occasion de se venger, pour le moment, Jean le Baptiste est mis hors d’état de nuire, il est tout simplement emprisonné !

Et nous ? Et moi est-ce que je prends ce risque fou de dénoncer un mal supposant les conséquences désastreuses qui peuvent suivre ! Ai-je le courage d’appeler mal ce qui est mal ?

(Jean le Baptiste)
lui envoya dire par ses disciples:
 " Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre? "


Ne ressentons-nous pas comme un relent de doute dans cette question ? Jean le Baptiste a baptisé Jésus, il a entendu la voix du Père Le désignant comme son « Bien Aimé » mais Jean le Baptiste se trouve à la charnière des deux Alliances et comme beaucoup, il attend un Sauveur guerrier, capable de neutraliser, sinon d’exterminer, tous les mal pensants, malfaiteurs et autres.

 Il est difficile, sinon impossible pour quiconque d’envisager un Messie humble, petit, pauvre, dont le ministère se déploie dans l’amour absolu, la faiblesse absolue !

Ne suis-je pas, ne sommes-nous pas habités par cet esprit de puissance qui réclamerait bien le feu du ciel comme autrefois les disciples, sur ceux qui commettent la mal ? Ne sommes-nous pas de ceux qui s’interrogent sur l’amour d’un Dieu, qui paraît démuni devant l’injustice, les guerres, la maladie, le handicap ? N’avons-nous jamais dit ou pensé : « mais que fait Dieu ? S’Il existe où est-il ? pourquoi se tait-Il ?

 Jésus leur répondit:
" Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez:
 les aveugles voient, les boiteux marchent,
les lépreux sont guéris, les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
les pauvres sont évangélisés.
 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute! "


Ne reconnaissons-nous pas dans ces propos ceux de la première lecture du jour ?

Le désert et la terre de la soif,
Qu’ils se réjouissent !
Le Pays aride, qu’il exulte et fleurisse
Qu’il se couvre de fleurs des champs
Qu’il exulte et crie de joie …

Et pourquoi ?

Dieu vient Lui-même et va nous sauver.
Alors s’ouvriront les yeux des aveugles
Et les oreilles des sourds.
Alors le boiteux bondira comme un cerf
Et la bouche du muet criera de joie !

Jean le Baptiste connaît l’Écriture, il sait que le Sauveur annoncé va transformer le monde. Certes il compte sur des moyens différents mais la réponse de Jésus le renvoie à ce qui est dit de Lui dans l’Ancien Testament aussi a-t-il vite fait de comprendre que Jésus est bien Celui que le monde attend depuis plus de quatre mille ans.

Es-tu celui qui doit venir visiter nos prisons,
libérer nos mains, éclairer nos visages
d'un bonheur sans déclin ?

Tu es l'Autre que nous attendons, Jésus, notre semblable,
tu es le plus proche voisin, l'Emmanuel dans nos prisons.


Es-tu celui qui doit venir traverser notre nuit,
libérer nos yeux et donner aux aveugles
un soleil sans déclin ?

Tu es l'Autre que nous attendons, Jésus, notre lumière,
tu es notre unique matin, l'Emmanuel dans notre nuit.


Ce chant de la Liturgie de l’Avent ne dit pas trop mal cette différence …Jésus est l’AUTRE, Il n’est pas nécessairement Celui que nous attendons, parce que nos esprits sont plus enclins à la vengeance comme celui d’Hérodiade qu’à l’Amour.

Jésus est bien Celui qui est annoncé par les prophètes, mais il est tellement différent de celui que nous attendons ! Jésus n’est pas un magicien qui rétablit l’ordre d’un coup de baguette magique, Jésus respecte notre liberté, et c’est ce qui le conduit jusqu’à l’extrême de l’amour : la croix ! La croix n’est pas loin de la crèche elle y est même présente ! Nous avons beaucoup de mal à l’admettre. Et le disciple n’est pas au-dessus du Maître  « le serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni  l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. » (Jean 13)


Qui attendons-nous à Noël ? Celui qui remplira nos souliers de cadeaux rutilants et doucereux ou LE VERBE FAIT CHAIR qui épouse tout de notre condition humaine et marche avec nous sur la route, pas à pas, jusqu’au sommet de l’Amour ? Il n’est pas négligeable de se poser la question et d’y répondre dans le secret de notre cœur.
Vais-je me laisser bousculer par le vrai Jésus pour lui permettre d’extraire l’essence divine de ma vie ?

Tandis que les envoyés de Jean se retiraient
Jésus se mit à dire :
« Qu’êtes-vous allés voir au désert ?
Un roseau agité par le vent…
Un homme aux vêtements luxueux…
Qu’êtes-vous donc allés voir ?
UN PROPHÈTE ?
Oui, je vous le dis et bien plus qu’un PROPHÈTE !
C’est de lui qu’il est écrit :
Voici que j’envoie mon messager au-devant de toi,
Pour qu’il prépare le chemin devant toi.
Amen, je vous le dis :
Parmi les hommes il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ;
Et cependant
Le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »

Je ne reviens pas sur Jean Baptiste nous avons évoqué la semaine dernière sa personnalité… Nous pourrions nous y attarder certes, l’Écriture est si riche qu’un seul détail appelle des pages de réflexion.

Je reprends simplement ce magnifique et dernier verset :

« Le plus petit dans le Royaume des cieux
Est plus grand que lui. »

Il me semble que si nous voulons « ruminer » un seul aspect de cet évangile, cette semaine ce pourrait être celui-là :

Le plus petit est plus grand que !

Nous sommes loin, très très loin, des chars, des manifestations de puissance, des trésors de diamants, d’or cachés dans des lieux insoupçonnés  que l’on oublie parfois, des biens de toutes sortes accumulés et qui nous empêchent de dormir parce qu’un voleur peut toujours venir les dérober…
« Le plus petit que », lui, n’a rien, ne veut rien, ne peut rien, ne sait rien il est petit et, tout petit qu’il est, devant le Seigneur, il est le plus grand ! C’est à se demander quel est l’instrument de mesure du Seigneur Jésus !! Ne cherchons pas : c’est l’amour !
Ce « plus petit là » c’est Jésus Lui-même ! Le Verbe, la Parole du Père qui consent à quitter toutes ses prérogatives de Fils pour s’habiller de notre infinie pauvreté ! Et nous chercherions encore à être, paraître « plus grand que, plus malin que, plus intelligent que, plus cultivé que …. » soyons ce que nous sommes et aimons.


Adorons ! Il (Jésus) a choisi la mangeoire !

L’ermite

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