vendredi 17 janvier 2025

ILS N'ONT PAS DE VIN

 

DEUXIÈME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C




(Jn 2, 1-11)


 il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples.    

Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit :« Ils n’ont pas de vin. »    Jésus lui répond :« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »    Sa mère dit à ceux qui servaient :« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »    Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ;chacune contenait deux à trois mesures,(c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient :« Remplissez d’eau les jarres. »Et ils les remplirent jusqu’au bord.Il leur dit :« Maintenant, puisez,et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié  et lui dit :« Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée.Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Saint Jean l’Évangéliste est le seul à rapporter ce premier miracle. Jésus est invité avec Ses disciples, ce qui montre qu'Il a commencé Sa prédication et appelé des hommes à Le suivre, au moins, les quatre premiers : Pierre, André, Jacques et Jean.Il commence à être connu, sans quoi Il n'aurait pas été invité avec Ses disciples . Sa Mère participe également, on peut penser que leurs hôtes font partie de leur cercle.St Jean ne dit rien des circonstances, ni du contexte, il ne dit rien de la noce, sinon le problème embarrassant qui surgit alors que les festivités sont bien avancées !:Or, on manqua de vin. Voilà une nouvelle bien désagréable ! Soit le repas est déjà bien avancé, soit les invités ont été bien gourmands ! Marie, en fine observatrice perçoit le malaise, Elle a vite fait d'évaluer les conséquences de cette mésaventure et surtout, la terrible déconvenue des nouveaux mariés ! Marie ne cherche pas à savoir le pourquoi du comment, Elle se glisse dans le cœur de ses nouveaux épousés , Elle éprouve une grande compassion et avant que la difficulté n'éclate au grand jour, en toute discrétion elle glisse à Jésus :


« Ils n’ont pas de vin. »

Je vois ici, plusieurs éléments, qui peuvent nous guider dans notre vie relationnelle :

  • La discrétion de Marie. Après avoir compris le problème , aucun bavardage, mais le souci de l'autre , de son bien-être , de sa paix, c'est dans son cœur et, sans doute dans sa prière intérieure que Marie cherche et trouve la solution .

  • La compassion effective de Marie. Elle se met à la place des jeunes époux et dans son cœur partage leur déconvenue, leur mal-être face à une telle situation .

  • La confiance de Marie en Celui qui Lui a dit de la part du Père :Il sera grand et sera appelé fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. rien ne sera impossible pour Dieu. Marie conserve toutes ces choses dans son cœur et le moment est peut-être venu, sans fanfaronnade de les utiliser.

  • La Mission d'intercession qu'Elle se découvre : si Dieu lui a permis d'être la Mère de Jésus , si dès l'Annonciation Il lui dit que TOUT LUI EST POSSIBLE alors sans nul doute acceptera-t-Il, sur sa parole discrète, d'intervenir ?

    Nous pouvons compter sur Marie lorsque notre horizon s'obscurcit, Elle comprend vite nos désarrois, un geste, un regard, un mot, Marie agira en notre faveur auprès de Jésus !

    Marie s'exécute et, sans bavardage inutile, Marie , en cinq petits mots, décrit la situation , sous entendu , Toi Tu peux intervenir !

    Jésus a compris puisqu'Il réagit :« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Certains voient dans cette réponse une fin de non-recevoir, je ne le crois pas du tout puisque Marie se tourne maintenant sans hésitation vers les serveurs ! Elle les met en action ! Et si jamais il y avait là une once de fin de non-recevoir, nous constatons la force d'intercession de la Vierge Marie car Jésus s'exécute ! Même si ce n'est pas l'Heure de Jésus, Marie avance, Il en est de même pour chacun de nous quand nous nous tournons vers Marie avec confiance ! Marie devient le « souffleur de Jésus » « Regarde Untel, Unetelle qui se débat ! Marie attire le Regard de Jésus sur les pauvres petits humains que nous sommes et Lui montre nos besoins avant même que nous ayons ouvert la bouche, par contre, il est important que nos cœurs soient ouverts et désencombrés de nous-même !

D'ailleurs « la machine est en route » Sa mère dit à ceux qui servaient :« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »En s’adressant aux serveurs, Marie rejoint chacun de nous ! Entendons-la nous dire personnellement Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! Oui, diront certains, mais comment reconnaître la voix du Seigneur ? Comment savoir qu'Il me parle ? Qu'Il m'invite à aller plus loin, à vivre différemment , à accomplir tel service, à choisir , à faire le bon choix ? Nous lisons dans les Proverbes :Le frère qui est aidé par son frère est comme une ville forte, et leurs décisions sont comme les verrous des cités . Acceptons l'aide d'un prêtre, d'un(e) religieux(e), d'un frère laïc sage et bien formé. N'ayons pas peur du silence, Dieu se manifeste dans le silence « À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. »dressons l'oreille de notre cœur, prions ! Oui mais je ne sais pas prier diront d'autres ! Tu sais parler à un ami ? Alors parle à Jésus, c'est le meilleurs des amis, dis-lui, tes joies, tes espérances tes aspirations, tes peines, tes erreurs, Il te fera comprendre ce qu'Il attend de toi ! Les événements, sont Parole du Seigneur dans nos vies ! Les épreuves, peuvent être Parole de Dieu ! Telle rencontre, peut être Parole de Dieu ! Apprenons à écouter ! Apprenons à regarder , reconnaître les passages du Seigneur dans nos vies ! Bien que « Son Heure » de manifester au grand jour Son identité réelle, Jésus ne refuse rien à Celle qui a consenti à participer à l’œuvre de Dieu

Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Surprenant , non ! Que font ces jarres vides à cet endroit, en ce moment précis ? C'est tout bête et il en est ainsi souvent dans nos vies , pourquoi cette personne a dit cela ? Pourquoi je me suis trouvé au bon endroit au bon moment ou, à l'inverse, à l'apparent mauvais endroit au mauvais moment qui devient ensuite le bon endroit ? Pourquoi ? Mais parce que Dieu parle de cette façon aujourd'hui, et nous guide ! Ce qui est sûr : ces jarres sont là et elles sont vides ! Jésus saisit l'opportunité sans hésitation .

 Jésus dit à ceux qui servaient :« Remplissez d’eau les jarres. »Et ils les remplirent jusqu’au bord. Les serviteurs auraient pu récriminer , discutailler, dire à Jésus mais pourquoi remplir ces jarres avec de l'eau, c'est fête aujourd'hui, pour une fois savourons du bon vin , que ceux qui veulent de l'eau aillent à la source voisine , c'est plus direct ! C'est ce que la plupart d'entre nous auraient fait, et nous, les français, nous savons « ergoter », pérorer ! Non ! Les serviteurs s'exécutent , sans doute se posent-ils quelques questions, mais ils obéissent comme Marie a obéit à l'Annonciation : Voici la servante du Seigneur qu'il me soit fait selon votre parole!

Il leur dit :« Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.Là encore, les serviteurs s'exécutent sans mot dire ! Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau.Notons que Jésus n'attire pas sur Lui la Lumière, Il ne dit rien de Son intervention , d'ailleurs Il n'a rien fait , rien dit de spectaculaire, Il a simplement demandé qu'on remplisse d'eau des jarres qui n'attendaient que d'être utilisées à bon escient ! Jésus laisse découvrir, Il permet surtout, en toute discrétion, de sauver la fête et, mieux encore, l'honneur des nouveaux mariés qui ne se doutent de rien ! Si, dans une fête, quelle qu'elle soit, le vin vient à manquer, c'est la dispersion assurée . Le vin est symbole de fête, de joie, Dans l'Antiquité la vigne était considérée comme un arbre sacré et le vin était la boisson des dieux. Plus tard la vigne sera assimilée à l'arbre de vie , centre du Royaume de Dieu, dont les fruits sont offerts aux hommes pour leur assurer un bonheur durable .

Le jus de la vigne écrivait Rabelais, clarifie l'esprit et l'entendement, apaise l'ire, chasse la tristesse et donne joie et liesse.

A condition d'en consommer modérément, bien sûr ! Dans notre péricope, surpris par la qualité du produit, le Maître du repas félicite le marié :

Alors le maître du repas appelle le marié  et lui dit :« Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Le compliment fait un flop dirions-nous aujourd'hui, les hôtes ne sont au courant de rien ils ne peuvent comprendre l'allusion ! Par contre St Jean sait ! Et sa conclusion est explicite :

Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée.Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Dans ce verset nous retiendrons deux éléments importants :

Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.

Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Un signe dit le dictionnaire Larousse c'est Ce qui permet de connaître ou de reconnaître, de deviner ou de prévoir quelque chose : Il n'y a aucun signe d'amélioration. Quand les hirondelles volent bas, c'est signe de pluie. Une fumée dans le lointain indique un feu quelque part !

Dans ce contexte de méditation de la Parole de Dieu,ce « signe » premier d'un certain nombre, va bien plus loin que le seul fait de sortir de nouveaux mariés d'un gros embarras face à des invités en liesse . Voici ce qu'en dit Saint Ephrem. (306-373 :

Au désert, notre Seigneur a multiplié le pain, et à Cana, il a changé l’eau en vin. Il a ainsi habitué la bouche des hommes à son pain et à son vin, jusqu’au temps où il leur a donné son corps et son sang. Il leur a fait goûter un pain et un vin transitoires, pour faire grandir en eux le désir de son corps et de son sang vivifiant. Il nous a attirés par ces choses agréables au palais, afin de nous entraîner plus encore vers ce qui vivifie pleinement nos âmes. Il a caché de la douceur dans le vin qu’il a fait, pour indiquer aux convives quel trésor incomparable est caché dans son sang vivifiant. Comme premier signe, il a donné un vin réjouissant pour les convives, afin de manifester que son sang réjouirait toutes les nations. Si le vin intervient en effet dans toutes les joies de la terre, de même, toutes les vraies délivrances se rattachent au mystère de son sang. Il a donné aux convives de Cana un vin excellent qui a transformé leur esprit, pour leur faire savoir que la doctrine dont il les abreuverait transformerait leur cœur. Ce vin, qui n’était d’abord que de l’eau, a été changé dans les jarres, symbole des premiers commandements amenés par lui à la perfection. L’eau transformée, c’est la Loi menée à son accomplissement. Les invités de la noce ont bu ce qui avait été de l’eau, mais sans goûter à cette eau. De même, lorsque nous entendons les anciens commandements, nous les goûtons dans leur saveur non pas ancienne mais nouvelle.

Il serait mal ven par ce Père de l'Eglise.

Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Et cependant, aucun mouvement de foule, les convives n'ont même pas vu ce qui se passait « en cuisine », la fête a continué sans interruption, sans le moindre incident ! Seuls les serveurs ont vu et su et pour le moment ils restent sur leur étonnement et, sans qu'on le leur demande, sans doute sous le coup de la stupéfaction se taisent ! Jésus de son côté, n'est ni un rabatteur, ni un influenceur , Jésus est le Fils unique de Dieu » qui vient pour rassembler les enfants de Dieu dispersés », qui vient les tirer de leur marasme dû au péché ! Les seuls à percevoir , sans tout comprendre, la grandeur du moment ce sont Marie, les disciples et un tantinet, mais loin derrière les premiers, les serveurs estomaqués et sans voix ! La gloire que Jésus manifeste ici c'est la qualité , à nulle autre pareille, de la densité de Sa présence , là où est Dieu les choses changent . Pour faire cette expérience il est besoin que les yeux, ceux du cœur surtout, se dessillent , c'est le cas des apôtres qui crurent en lui. La suite nous montrera qu'il faudra la Résurrection pour asseoir, si je peux me permettre , la foi sans faille désormais, des apôtres .



Comme aux noces de Cana

(Richard/ADF-Musique)

Refrain
QUE LA FÊTE COMMENCE,
QUE LA FÊTE SOIT,
QUE LA FÊTE COMMENCE,
COMME AUX NOCES DE CANA.


1
C’est jour d’alliance au troisième jour
Comme au jour de la création
Jour de promesse, jour de semence
Jour où s’élance une histoire d’Amour.
2
C’est jour de noces, il n’y a plus de vin
Les ventres pleins ont le cafard
Au fond des verres il était vain
De chercher source à quelque espoir.
3
C’est jour d’alliance et Marie est là
Marie témoin, Marie a vu
Marie qui révèle Jésus :
« Faites tout ce qu’il vous dira. »

4
C’est jour de noces où les plus petits
Sont les premiers comme témoins
C’est bien de l’eau qui purifie
Que Jésus a changé en vin.

5
C’est jour d’alliance au troisième jour
Comme un jour de résurrection
Et la vraie fête qui commence
Quand tous la croyaient sans retour.



L'Ermite


vendredi 10 janvier 2025

LE CIEL S'OUVRIT


BAPTÊME DU SEIGNEUR


Année C


(Lc 3, 1516.21-22)


 le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous :« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.    L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel :« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »


Le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ.

Le Peuple était en attente, sous-entendu, « du Messie » Libérateur . Jean Baptiste reprend les paroles d'Isaïe, il est en effet, cette voix qui proclame : :« Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu.    Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée !    Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. Ne serait-il pas plus que cette voix ?  Ne serait-il pas ce Messie attendu, espéré ? Des bruits circulent, des questions aussi ! Nous connaissons ça ! Les questions parviennent aux oreilles du Baptiste qui ne manque pas l'occasion de clarifier :

Jean s’adressa alors à tous :« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Jean-Baptiste précise: Moi, je vous baptise avec de l'eau Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » Oui,vraiment, Jean-Baptiste prépare la route , Jean Baptiste est inspiré . Pourtant, qui, à ce stade peut comprendre la profondeur de cette assertion ? La baptême avec de l'eau se voit, d'autant que ceux qui le demandent, sont plongés dans l'eau du Jourdain devant tous, mais l'annonce d'un Baptême dans l'Esprit Saint et le feu ! Voilà un propos déstabilisant pour ceux qui entendent cette déclaration ! Que de questions peuvent surgir ! Que vient faire le feu ici ? Si l'imagination vagabonde, certains peuvent imaginer une marque d'appartenance avec du feu ! Cela n'a rien d'engageant, c'est même effrayant ! Mettons-nous à la place de ceux qui entendent ce propos en direct . Le Baptiste, juste avant, présente ce Messie comme celui qui vient, celui qui est plus fort que moi. Et lui-même se considère comme n'étant pas digne de dénouer les sandales de Celui qui vient Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Quel portrait !

Les prêtres et les Lévites eux-mêmes sont intrigués par le baptême de Jean Baptiste, nous trouvons cela dans st Jean 1, 19-31 :

Et voici le témoignage que rendit Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander: "Qui êtes-vous?" Il déclara, et ne le nia point; il déclara: "Je ne suis point le Christ." Et ils lui demandèrent: "Quoi donc! Êtes-vous Élie?" Il dit " Je ne le suis point" " Êtes-vous le prophète?" Il répondit " Non" "Qui êtes-vous donc", lui dirent-ils, afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. "Que dites-vous de vous-même?" Il répondit: "Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du Seigneur, comme l'a dit le prophète Isaïe."

Or ceux qu'on lui avait envoyés étaient des Pharisiens. Et ils l'interrogèrent, et lui dirent: "Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n'êtes ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète?" Jean leur répondit: "Moi je baptise dans l'eau; mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, C'est celui qui vient après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure." Cela se passait à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait.

Il faudra attendre le lendemain pour avoir un complément d'information. Cela ne fut pas aussi simple que nous pouvons l'imaginer d'accueillir Celui que le monde attend depuis des millénaires ! et, en même temps, le portrait qu'en fait le Baptiste ( Quelqu'un que vous ne connaissez pas, là au milieu de vous, je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales) fascine et fascinera toujours ! Certains, quand Jésus leur sera présenté, par le Baptiste lui-même , se mettront en route , c'est le cas de André, Simon-Pierre, Philippe...

Selon François Blanchetière, historien français ( Jésus semble avoir « vécu un temps dans l'entourage de son cousin rencontré sans doute à l'occasion d'un pèlerinage à Jérusalem. » « Les premiers disciples de Jésus semblent issus de l'entourage de Jean Baptiste : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Jn 1. 35-51

Mais Jésus intrigue , surprend, Jésus fascine, Jésus attire mais pourquoi ? Dans St Jean, Jésus Lui-même surpris, ou fait mine de l'être, quand Il se sent suivi , Il se retourne pour demander à ceux qui Le suivent : Que cherchez-vous ? » (Jean 1: 35-38.)

Après avoir annoncé le Baptême que pratiquerait Jésus : Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » le Baptiste continue son service, et il eut l'énorme surprise, de voir Jésus mêlé à la foule pour recevoir , Lui aussi, le Baptême d'eau ! Nous apprenons, par St Jean, la raison de ce baptême dans l'eau : Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: "Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde. C'est de lui que j'ai dit: un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu'il était avant moi."Et moi, je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau." C'est aussi l'occasion de révéler Celui que le monde attend : Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: "Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde. C'est de lui

que j'ai dit : un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu'il était avant moi."Et moi, je ne le connaissais pas Avec Jean le Baptiste nous restons stupéfaits et, en même temps, nous rendons grâce pour la pédagogie de Jésus qui se donne à découvrir . Jésus ne dit pas , en relevant Ses manches : « Je suis celui que vous attendez » Il pose des actes susceptibles de lever le voile sur Son identité profonde et réelle.. En demandant le Baptême de Jean, Jésus donne du sens à l'Histoire et d'entrée de jeu Il manifeste Son humilité. Jésus ne vient pas donner des leçons , Il vient pour servir le Peuple et pour révéler plus grand que Lui-même, puisque c'est en cette circonstance que le Père se manifeste pour révéler le Fils et l'Esprit-Saint Nous avons dans cet épisode, la première révélation explicite de la Très Sainte Trinité, mais le chemin est encore long pour en venir à cette synthèse !Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait. Par la suite nous verrons souvent Jésus en prière et, notamment avant toute action d'envergure comme celle du choix des apôtres, avant la multiplication des Pains...Jésus ne fait rien sans consulter Son Père ! Et nous ?

L'heure est solennelle, en effet,. St Luc nous dit : le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus,et il y eut une voix venant du ciel  Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

Comme tous les évangélistes, Luc utilise des sources pour rédiger son évangile, il s'informe auprès de personnes qui ont connu Jésus . Il est intéressant de savoir que nous trouvons ce récit du baptême du Christ chez les quatre évangélistes avec cette note importante, chez St Jean l’Évangéliste, qui, lui, a connu Jésus. S'il n'était pas présent lors de Son baptême, il a connu les premiers appelés qui eux étaient présents. Son récit est particulièrement puissant, car sa source est directe .Jean, l’Évangéliste tient son témoignage du témoin oculaire qu'est Jean Baptiste qui, à la demande de Jésus, lui a administré ce baptême dans l'eau du Jourdain. Écoutons ce témoin majeur :

Et Jean rendit témoignage en disant: "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui. Et moi je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit-Saint. Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu."Jean, le Baptiste, A VU la manifestation de l'Esprit et a entendu la Parole du Père . Alors qu'il ne connaissait pas Jésus , sans doute, dans son identité réelle, profonde, à savoir : Sa divinité, il peut affirmer celui-là est le Fils de Dieu !

Une bombe, une déflagration pour ceux qui entendent : Lui, dans un corps d'homme, le Messie ? L'Envoyé ? le Fils de Dieu? En qui Dieu trouve toute Sa Joie ! C'est tout simplement renversant, incroyable !

Oui  c'est difficile à croire ! Lui, un parmi les hommes, qui « mendie » le baptême de Jean-Baptiste, Lui, que le Baptiste dit « le plus fort » Lui, qui offre un autre baptême, non plus dans l'eau , mais dans l'Esprit Saint et le Feu ! Cet Esprit de Dieu qui « se mouvait au-dessus des eaux ». « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. 2 La terre était informe et vide; les ténèbres couvraient l'abîme, et l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux » Gen 1,1.aux origines du monde, Il est là , à ce point petit, à ce point humble, que mêlé à une foule d'anonymes , Il demande ce baptême par immersion, pour être totalement solidaire de notre humanité et nous entraîner dans ce Mystère insondable d'appartenance à la Très Sainte Trinité ! Mais qu'Il est grand notre Dieu dans Sa petitesse ! Et comme nous restons mesquins quoique que nous fassions d'apparemment grand ! Nous nous croyons auteurs, créditeurs, alors que nous restons entièrement débiteurs d'un Dieu qui nous aime et de qui nous recevons tout, dont le Baptême qui fait de nous des fils et des filles de Dieu ! Ne disons pas cela à la légère comme une banalité du quotidien : le baptême me fait entrer dans la famille de Dieu, le baptême me divinise ! Quelle responsabi-lité chers amis !



Chantez, priez, célébrez le Seigneur

(Bourel/ADF-Musique)

CHANTEZ, PRIEZ, CÉLÉBREZ LE SEIGNEUR,
DIEU NOUS ACCUEILLE, PEUPLES DU MONDE.
CHANTEZ, PRIEZ, CÉLÉBREZ SON NOM,
DIEU NOUS ACCUEILLE DANS SA MAISON.


1
Il a fait le ciel et la terre,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Façonné l’homme à son image,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.

3
D’Abraham, il fit un grand peuple,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Par milliers fut sa descendance,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.

4
Il perçut le cri de son peuple,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Le guida en terre promise,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.

6
Il a parlé par les prophètes,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Sa parole est une promesse,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.

7
Il combla Marie de sa grâce,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Il se fit chair parmi les hommes,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.

8

Crucifié, c’est sa vie qu’Il donne,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Mais le Père le ressuscite,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.

9
Dans l’Esprit Saint, Il nous baptise,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Son amour forge notre Église,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.


10
Acclamez Dieu, ouvrez le Livre,
ÉTERNEL EST SON AMOUR,
Dieu nous crée et Dieu nous délivre,
ÉTERNEL EST SON AMOUR.



L'Ermite


vendredi 3 janvier 2025

NOUS SOMMES VENUS ADORER L'ENFANT


ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

Année C



(Mt 2, 1-12)

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand.Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent :« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »    En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.    Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.Ils lui répondirent :« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :    Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »    Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;    puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
    Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.    Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.    Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
    Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.


QUE FÊTONS – NOUS A L’ÉPIPHANIE

La fête est venue d’Orient où elle a été fixée au 6 janvier : fête des lumières, fête de l’eau, elle est beaucoup plus la célébration de l’inauguration du ministère public du Christ, lors de son baptême  au Jourdain, qu’une festivité des événements de l’enfance de Jésus.

Dans la liturgie latine, là où ce jour n’est pas férié, la célébration de cette fête est fixée au dimanche le plus proche du 6 janvier, afin que le plus grand nombre des fidèles puissent la commémorer.  En 2024, le 7 janvier en France .

En Occident, elle est surtout la fête des Mages ou des « Rois ». Les manifestations inaugurales de la vie publique ne sont pas oubliées, puisque l’office de la fête parle des trois mystères de ce jour comme n’en faisant qu’un : l’adoration des Mages, le baptême de Jésus et les noces de Cana (cf. Antienne de Magnificat aux secondes Vêpres) ; il faut dire cependant que les Mages retiennent presque toute l’attention.

Nous célébrons trois mystères en ce jour : aujourd'hui l'étoile a conduit les mages vers la crèche ; aujourd'hui l'eau fut changée en vin aux noces de Cana ; aujourd'hui le Christ a été baptisé par Jean dans le Jourdain pour nous sauver, Alléluia.

Pour laisser à l’Épiphanie toute sa dimension de « Pentecôte » du cycle de la Nativité, l’Église latine a récemment instauré la Fête du Baptême du Seigneur

Église Catholique de France.

Essayons d'accueillir le message de l’Évangile de ce jour avec un cœur d'enfant, un cœur renouvelé par l'extraordinaire venue de Jésus en notre monde : Dieu dans un Enfant ! Dieu qui se fait l'un de nous ! Dieu dans le costume étriqué de notre humanité ! Dieu inoffensif, et qui, pourtant, éveille des peurs !

Nous sommes en présence de deux regards bien différents :

Premier regard : Des Mages, venus d'Orient, qui ont suivi une étoile pour rendre hommage au roi des Juifs qui vient de naître. Oui, mais voilà, l'étoile qui les précède pour leur indiquer quel chemin prendre, disparaît subitement et les Mages sont désorientés ! Que faire  sinon chercher à se renseigner auprès des gens du Pays, ils ne peuvent pas ignorer ce récent événement : Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent :« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »  

Deuxième regard :

En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.    Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.    Ils lui répondirent :« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Le Roi Hérode le Grand est l'un des personnages les plus importants de l'Histoire de l'époque . La présence d'un autre possible roi, même enfant, le déstabilise. Qu'en sera-t-il de son Règne, de sa Royauté ? Accepter sans broncher l'existence d'une autre royauté sur son propre territoire ce n'est pas envisageable pour

Hérode, à vrai dire, pour quiconque ! Hérode est connu pour être intraitable et terriblement jaloux de sa position. Si quelqu'un manifeste une trop grande popularité, il le supprime . Hérode n'a pas eu peur de faire assassiner des membres de sa propre famille qui semblaient lui faire de l'ombre ! L'annonce d'un enfant-roi qui vient de naître est loin de le rassurer, il se sent en danger . De plus, cet enfant est présenté comme potentiel roi Juif alors que lui-même, Hérode, a été reconnu comme Roi Juif, à la mort de son propre Père, par le pouvoir Romain qui occupe le Pays  , cette annonce lui est insupportable ! Il a malgré tout la finesse de se renseigner auprès de gens susceptibles de l'éclairer.La clarification apportée, loin de le rassurer le fait vaciller ! Si Hérode est intraitable et cruel, il est aussi fourbe, fort des renseignements reçus  :

Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »

Même sans connaître la suite de l'histoire, on comprend vite la subtilité de sa stratégie. Manipulateur accompli, Hérode se montre gentleman avec les Mages à qui il donne les renseignements recueillis . Il leur demande même de repasser au Palais pour donner des précisions sur cet enfant dans le but hypocrite, d'aller à son tour se prosterner devant lui ! En réalité, nous l'avons compris, Hérode a , depuis l'annonce, la volonté d'éliminer le gêneur . Les Mages l'ignorent, car ils ne sont pas au courant des rivalités intestines, ils repartent heureux, certains d'être proches du but, Bethléem est à environ 9 kilomètres.

 Après avoir entendu le roi, ils partirent. Ô surprise, l'étoile qui a, un moment disparu, brille de nouveau et les précède Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait,jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Elle va même conduire les Mages jusqu'à l'endroit où repose l'Enfant !

Il arrive que nos vies se frayent un passage à travers ombres et lumières, certaines ombres nous apparaissent comme des montagnes infranchissables et nous perdons pied ! La crainte nous envahit c'est le brouillard absolu, nous ne savons plus quelle direction prendre, pour quelle décision opter, nous sommes un peu perdus et , tentés parfois, d'aller chercher la lumière auprès de personnes, en des lieux, qui ont pignon sur rue et qui risquent de nous dévoyer, d'amplifier subrepticement notre mal-être... Le Soleil-Jésus n'est jamais loin de nous puisqu'Il est en nous , il semble dormir comme dans la barque de Pierre qui s'enfonçait dans les flots en furie, à nous de nous arrêter pour écouter et entendre la petite voix discrète qui se manifeste tout au fond de notre être et l’Étoile percera les nuages pour nous montrer la direction où nous retrouverons le Soleil-Jésus qui nous attend. C'est exactement ce qui arrive au Mages :

Quand ils virent l’étoile,ils se réjouirent d’une très grande joie.    Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds,ils se prosternèrent devant lui. Pourtant, le lieu est bien loin d'être somptueux ! La « maison » selon la Tradition, est un abri pour les animaux ! Où sont les ors ? Où sont les serviteurs ? En guise de draps brodés : de la paille ! Pour réchauffer l'atmosphère : la respiration d'un âne et d'un bœuf ! Pour entourer le Petit Roi Juif un jeune couple démuni de tout, sauf du sens de l'accueil, de l'amour qu'il transpire, pour l'Enfant, pour les passants, les bergers qui sont arrivés les premiers, donc des pauvres , et c'est cette pauvreté qui est la richesse de cette famille à nulle autre pareille ! De quoi rebuter les biens pensants, les monarques qui vivent dans des palais rutilants. Les Mages, eux, n'hésitent pourtant pas, ils ont le cœur pur, ils voient au-delà de l'apparence, ils font partie de ceux qui cherchent non le bien-être matériel, mais le bien-être spirituel, le bien-être du cœur ! C'est devant ce petit Enfant qui n'a l'air de rien, qu'ils se prosternent, Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant toi, Seigneur, et rendre gloire à ton nom.Ps 86,9 eux, les érudits de leur temps, les chercheurs, les Conseillers des grands, ils reconnaissent ce qui ne se voit pas mais s'éprouve ! Ils ressentent ce « plus » que dégage cette Sainte famille, cet Enfant qui rayonne comme malgré Lui , Ils ne résistent pas à l'attrait qu'Il exerce et n'hésitent pas à offrir leurs présents. Des présents bien symboliques qui expriment ce qui les anime et comment ils vivent ce moment de grâce  :

Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Le contenu des coffrets devrait nous étonner du moins les deux derniers ! L'or concerne le ROI rien d'étonnant les Mages sont venus d'Orient se prosterner devant le « Roi des Juifs » !

Mais l'encens et la myrrhe c'est autre chose ! L'encens surtout ! Ne fallait-il pas une inspiration divine pour offrir de tels cadeaux ? L'Encens rend hommage à la divinité donc à Dieu  ! qui pouvait deviner dans cet enfant, Dieu Lui-même ? Avec l'encens, c'est la prière des Hébreux qui monte vers Dieu, selon cette parole du psalmiste: « Que ma prière devant toi s'élève comme un encens » (Ps 140, 2).

« L'Église offre à Dieu l'encens pour signifier concrètement son adoration et sa prière (Mt 2, 11), note le dictionnaire de Liturgie. Elle continue ainsi l'hommage central du Christ, qui s'est offert à son Père en odeur de suavité (Ep 5, 2); tous les fidèles sont appelés à répandre en tout lieu la bonne odeur du Christ (2 Co 2, 14-16).» L'encensement signifie que « l'oblation de l'Église et sa prière montent comme l'encens en présence de Dieu » indique par ailleurs la Présentation générale du missel romain. ( La croix)

La myrrhe Baume précieux, produit à partir d'une résine rouge importée d'Arabie, la myrrhe était utilisée pour les noces et des ensevelissements . En tant qu'homme les Mages pouvaient envisager la mort de cet enfant mais pas dans les conditions que nous connaissons.

Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus, et ils l'enveloppèrent d'un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d'ensevelir les morts. Jn 19,39
Les Pères de l'Église, comme Irénée de Lyon (IIe siècle), voyaient dans l'or la reconnaissance de la royauté de Jésus, dans l'encens celle de sa divinité, dans la myrrhe sa mort sur la croix, donc son humanité. L'or, l'encens et la myrrhe disaient donc la véritable identité et la grandeur encore cachée de l'enfant nouveau-né, Fils de Dieu. (La Croix)de

Plus près de nous, Karl Rahner, dans une très belle méditation sur l'Épiphanie, voit dans ces présents non des images du mystère de l'Enfant divin, mais les signes du don que nous lui faisons de nous-mêmes. Pour lui, l'or évoque notre amour, l'encens notre nostalgie et la myrrhe nos souffrances. (

LÀ noter que la myrrhe fait partie, comme l'or et l'encens, des produits précieux du commerce international de l'époque de Jésus. L'Apocalypse le mentionne clairement (Ap 18) ( la Croix). a Croix)

les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à son sujet, ( Babylone) parce que personne n'achète plus leur cargaison: cargaison d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de lin fin, de pourpre, de soie et d'écarlate, et le bois de senteur de toute espèce, et toute sorte d'objets d'ivoire, et toute sorte d'objets de bois très précieux, d'airain, de fer et de marbre, et la cannelle, les parfums, la myrrhe, l'encens, le vin, l'huile, la fleur de farine, le blé, les bestiaux, les brebis, et des chevaux, et des chars, et des corps et des âmes d'hommes. Les fruits dont tu faisais tes délices s'en sont allés loin de toi; toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi, et tu ne les retrouveras plus. Ap 18

En cette fête de l’Épiphanie, saurons-nous, nous arrêter devant cet Enfant nouveau-né, pour nous prosterner et reconnaître du fond du cœur, Dieu qui vient nous sauver, aujourd'hui, dans notre vie quotidienne ? Saurons-nous comme les Mages nous prosterner sinon physiquement du moins de tout notre être !

Saurons-nous déposer à Ses pieds :

l'or de notre amour, Dieu reconnu en Lui-même et pour Lui-même et dans nos frères, «  qui voit son frère, voit son Dieu » « Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu ", et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Et nous avons reçu de lui ce commandement: "Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère."1 Jn, 4

l'encens de notre prière, celle de l'instant, celle de chaque jour, de chaque instant du jour : merci Seigneur d'être là présent en moi ! Dans mes frères et sœurs !

la myrrhe de notre respect pour ce Corps divin que nous recevons au cours de nos Eucharisties ? Ce Corps présent dans le tabernacle, où nous venons l'adorer, où nous venons L'embaumer de l'offrande de nos vies, pour Son service ?

Saurons-nous Lui demander de nous aider à partir par un autre chemin pour vivre plus proches de Lui, avec davantage d'intériorité, davantage d'écoute, davantage de respect.

Ayant posé les actes significatifs d’allégeance les Mages , le cœur léger et rempli de reconnaissance , peuvent retourner dans leur Pays. Ils auraient pu tenter de s'installer aux alentours de Bethléem, ils préfèrent revenir dans leur propre Pays où ils pourront annoncer la Nouvelle et devenir messagers d'Espérance. N'est-ce pas le sens du terme Épiphanie ? A savoir : la manifestation du Christ aux Nations !

Les Mages ne repartent pas par le même chemin nous dit St Matthieu :avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.Nous n'en saurons pas davantage mais nous pouvons en tirer un éclairage pour notre vie personnelle. Apprenons des Mages la Sagesse et la prudence , évitons de « tenter le diable » si nous savons qu'un danger nous guette en prenant telle orientation , si nous pensons que telle décision est risquée, prions et empruntons un autre chemin , une autre voie, sachons revenir en arrière s'il le faut, pour demeurer avec le Christ, ce petit roi Juif qui est venu pour nous sauver, en prenant sur Lui notre péché.


CHERCHE TON ETOILE

(Bernard/De Courreges/Delgutte/

REFRAIN

CHERCHE TON ÉTOILE
DANS LE CIEL DE L'AVENIR,
DANS LE CIEL DE L'AVENIR.
CHERCHE TON ÉTOILE,
DIEU FAIT SIGNE DE PARTIR,
DIEU FAIT SIGNE DE PARTIR.


1
L’infini n’est pas un rêve,
c’est quelqu’un qui nous conduit :

Plus longtemps qu’une comète
Dieu demeure en notre nuit.
Mais comment le reconnaître
dans le champ de notre vie ?
2
A la source des tendresses
va puiser les mots de chair :
Sous les eaux de ta jeunesse
fleuriront tous les déserts.
Mais comment trouver les gestes
qui réchauffent les hivers ?

3
Sur le mont Béatitude
Christ appelle à son bonheur :

Pour briser nos servitudes
il se fait libérateur.
Mais comment ce feu qui brûle
prendra-t-il dans notre coeur ?
4
Pèlerin de la lumière,
prends la route d’Emmaüs :
Le Passant qui t’interpelle
vient des rives du futur.
Mais comment lui faire fête
au banquet du pain rompu ?

5
Messager de la Nouvelle,
porte au monde le Vivant :
Par tes yeux le jour se lève
sur tout homme qui l’attend.
Mais comment crier merveille
sous un ciel couleur de sang ?


8
N’aie pas peur de l’aventure,
Jésus-Christ est le chemin :
Avec lui la route est sûre,
tu es libre dans sa main.
Va cueillir les joies qui durent,
Dieu fleurit tes lendemains.


L'Ermite