SEPTIÈME DIMANCHE
DE PÂQUES
Année C
(Jn 17, 20-26)
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi:«Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.Père juste,le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu,et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux.»
Nous passons du chapitre quatorze au chapitre dix sept connue comme la grande prière sacerdotale du Christ
Qu’appelle-t-on prière sacerdotale ?
La prière sacerdotale s’inscrit dans les discours testamentaires de Jésus dans l’Évangile de saint Jean. Après le lavement des pieds et la sortie de Judas, Jésus prend la parole durant quatre chapitres et demi. Au chapitre 17, il ne s’adresse plus aux disciples mais directement au Père, les yeux levés au ciel, dans une prière où il se présente, non comme un grand prêtre, mais comme le bon pasteur qui, à la veille de la croix, prie pour ses brebis en considérant l’avenir de l’Église au milieu du monde. Pour Agnès von Kirchbach, pasteure de l’Église protestante unie de France, cette prière dans l’Évangile de Jean correspond à celle de Jésus à Gethsémani dans les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc).
Quel est le contexte de cette prière ?
Elle se situe à la charnière de la vie publique de Jésus et du récit de la Passion qui commence aussitôt après par son arrestation au jardin des Oliviers. Dans cette prière, Jésus dresse un bilan de son parcours en rappelant son origine et son action, et il évoque aussi sa Passion et l’avenir de la communauté dont il va se séparer physiquement. Bien sûr, ces mots ne sont pas les paroles littérales de Jésus. Mais « on peut considérer que l’on a là une sorte de synthèse de tout ce qu’il a pu dire », selon le père Yves-Marie Blanchard, spécialiste de l’Évangile de saint Jean. À l’instar des grands discours d’adieux dans la littérature grecque, ce texte est une construction littéraire écrite bien après les événements. « Elle s’appuie sur l’expérience des disciples dans leur cheminement après Pâques, à la lumière de l’Esprit saint. Car pour saint Jean, c’est le don de l’Esprit, paraclet, qui permet à la communauté de faire mémoire de tout ce que Jésus a dit et fait », explique l’exégète.
« Jean traduit ici ce qu’il a compris de l’identité de Jésus et de son attitude au moment d’aller vers sa mort comme on accède à la prière intime d’un proche. Il peut le faire parce qu’il a rencontré le Ressuscité », ajoute Agnès von Kirchbach. Reste que la langue de saint Jean peut dérouter les esprits cartésiens. Il faut apprivoiser sa manière d’avancer en spirale, « très proche de la manière de commenter la Parole dans le monde juif. Il y a des reprises. On a l’impression que le propos tourne en rond, mais en réalité, il progresse », note le père Yves-Marie Blanchard. Plusieurs entrées permettent d’aborder ce texte d’une densité théologique et spirituelle : Jésus y adresse des demandes à son Père pour lui-même, pour ses disciples, et pour ceux qui, grâce au témoignage des disciples, croiront en lui. Il s’agit donc aussi d’une longue prière d’intercession.
C’est pourquoi, la fine pointe de cette prière de Jésus est la demande de l’unité pour ses disciples et pour tous les chrétiens. « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21). Cette unité est communion à l’amour du Père et du Fils et elle est la condition sine qua non du succès de la mission. Utopique ? Un détail montre au contraire que saint Jean est réaliste : la mention de Judas, « celui qui s’en va à sa perte » (Jn 17, 12), présent en arrière-plan. « Chez saint Jean, à chaque fois qu’il est question de l’Église, il est question de Judas, clarifie le père Yves-Marie Blanchard. C’est une grande leçon d’humilité. De même que les Douze ont été déchirés par la trahison de Judas, la communion des croyants est toujours en danger. » Si Jean insiste sur l’unité, c’est parce que les disciples ont une expérience amère de la division. Il sait qu’il y a dans le monde, et en chacun, de la violence, de l’égoïsme, de l’autosuffisance... « Il sait que les disciples ont tous été absents au moment de la mort de Jésus », relève Agnès von Kirchbach.
Comment recevoir cette prière aujourd’hui ?
Cette prière du Christ enveloppe aujourd’hui tous ceux qui se réclament de Lui. Elle rappelle que l’unité est déjà là et à venir. « Nous ne faisons pas l’unité, nous nous préparons à l’accueillir. Il existe des gestes d’unité entre nous, mais nous avons encore la tentation de faire cavalier seul comme si chaque Église pouvait travailler au salut du monde sans les autres », remarque le père Yves-Marie Blanchard, fervent défenseur de l’œcuménisme. La peur, la division, l’indifférence menacent l’unité. Jésus, dans sa prière, en quelque sorte réveille les chrétiens en les présentant à son Père à son heure décisive. L’enjeu est de taille : l’horizon de cette prière est l’unité de l’humanité entière et la vie en plénitude. « Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés » (Jn 17, 13). ( La Croix)
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi:«Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.N'est-il pas touchant et encourageant de penser, qu'à quelques heures de quitter notre terre pour rejoindre le Père , Jésus a prié pour chacun de nous? Jésus , dans Sa Sagesse et Son amour, voyait chacun de nous, Il priait pour notre fidélité, notre engagement sur Sa Parole de vérité. En disant OUI, à la foi en Jésus-Christ, nous sommes sous Son onction à chaque instant de notre existence. Nous devrions être « action de grâce » sans discontinuer ! Dieu, Lui-même, en Jésus a prié, et prie, pour moi, sans interruption – puisque en Dieu, c'est l'éternel présent- Il ne me quitte pas du regard. Ce qui manque, c'est l'absolu de ma foi ! Lui est sans cesse présent, c'est moi qui m'absente et laisse mon esprit divaguer. Pardon Jésus ! Je te prie de rassembler tout mon être sous ton seul regard, ce regard qui donne la vie. Et quelle est l'essence de la demande de Jésus?Jésus, dans son amour inconditionnel veut nous associer à cette unité qui fait du Père, du Fils et de l'Esprit un seul et même Dieu :
Dieu, personne ne le vit jamais: le Fils unique, qui est dans le sein du Père c'est lui qui l'a fait connaître. Jn 1,18
Et celui qui m'a envoyé est avec moi, et il ne m'a pas laissé tout seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît."Jn 8,28
Mon père et moi nous sommes un."Jn 10,30
Et celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé. Jn 12,45
Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire: Montrez-nous le Père!Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Jn 14,9
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé
Le projet de cette unité, de cette fusion d'amour, c'est de permettre à l'humanité de comprendre que le Père nous aime comme Il aime son Fils ! Donc, que Son dessein est de nous introduire, de nous fondre dans cette communion d'amour qui est au sein de la Trinité! On peut parler de folie d'amour ! Nous pouvons affirmer et croire, que Dieu Père, en regardant chacun de nous, n'hésite pas à dire : tu es mon fils, ma fille bien-aimé(e) en toi j'ai mis tout mon amour ! Son amour étant le Fils unique, Dieu nous Le donne pour nous racheter du péché, de notre indifférence, de notre orgueil, de notre suffisance, celle de continuer à vouloir nous passer de Lui!
Notre inconsistance, notre absurdité c'est de vouloir exister en dehors de Lui ce qui fait dire à Jésus : « sans moi vous ne pouvez rien faire » Jn 15, 5 ! Et nous continuons de vouloir « être » sans Lui ! Quelle erreur ! Quel aveuglement ! Et nous allons « brouter » dans toutes sortes de pâturages empoisonnés:voyance, cartomancie, médium et j'en passe ! nous allons, parfois , jusqu'à vouloir importuner ceux qui nous ont précédés, ignorant que ce n'est pas eux qui nous parlent, mais des entités démoniaques !
Jésus pourtant conscient de nos désordres, poursuit Sa supplique :
Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste,le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux.»
Jésus qui partira bientôt nous préparer une place : "Que votre cœur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père; s'il en était autrement, je vous l'aurais dit, car je vais vous y préparer une place. Et lorsque je m'en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi; Jn 14,2 Jésus rassure même ceux qui auraient peur de ce passage sur l'autre rive, en disant :je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi; Dès lors pourquoi craindre ?
« Je
leur ai fait connaître votre nom. C’est-à-dire, la nature, les
attributs, les volontés de Dieu. Le Sauveur est heureux de redire,
en terminant sa prière, tout ce qu’il a fait et veut faire encore
pour la gloire de son père. - Et je le leur ferai connaître. Non
par lui-même, puisqu’il va quitter la terre, mais par
l’intermédiaire du Saint Esprit. Mais
le Consolateur,
l'Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous
enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai
dit.. jn14, 20 et ss.
;
Or,
l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu
dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné.
Rom. 5, 5,
etc. Magnifique engagement que prend ici Jésus, comme pour toucher
le cœur de Dieu par ce trait final et mériter plus sûrement les
faveurs demandées. - Afin que l’amour dont vous m’avez aimé.
Jésus ne se lasse pas de dire combien son père l’a aimé. Mais il
ne se lasse pas non plus de souhaiter que Dieu daigne étendre son
amour à tous les chrétiens. Il signale ici l’amour comme un
résultat naturel de la connaissance. Connaître Dieu, c’est
l’aimer et être aimé de lui ; mais « celui-là n’aime pas qui
ne connaît pas », 1 Jean 4, 8. - Soit en eux : demeure à tout
jamais - Et moi aussi en eux. Jésus en nous, toujours en nous, de
sorte que ce soit son image que le Père contemple dans chaque
chrétien. Quelle
suave conclusion de cette prière ! Ah
! Si nous demeurions aussi toujours en lui ! »
Commentaire
de Louis Claude Fillion bibliste catholique 1867
Seigneur,
Seigneur
Oh
! Prends dans ton Église
Tous
nos frères, de la terre
Dans
un même amour
1
Seigneur
tu cherches tes enfants,
car tu es l'amour
Tu
veux unir tous les vivants, grâce
à ton amour
2
Seigneur
tu sauves par ta mort,
car tu es l'amour
Fais-nous
les membres de ton corps,
grâce à ton amour
3
Seigneur
tu calmes notre faim, car
tu es l'amour
Partage
à tous le même pain, grâce
à ton amour
4
Seigneur
tu vois le monde entier, car
tu es l'amour
Fais-lui
trouver son unité, grâce
à ton amour
5
Seigneur
tu nous promis la paix, car
tu es l'amour
Étends
son règne désormais,
grâce à ton amour
Parchemin de la Prière sacerdotale
L'Ermite
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