vendredi 31 janvier 2025

MES YEUX ONT VU TON SALUT

 

QUATRIÈME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C


FETE DE LA PRÉSENTATION

DE JÉSUS AU TEMPLE



(Lc 2, 22-40)


Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification,les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,selon ce qui est écrit dans la Loi :Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux,qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui.Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en alleren paix, selon ta parole.Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples :lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère :« Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.Il sera un signe de contradiction– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Il y avait aussi une femme prophète,Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.


Nous célébrons aujourd'hui la Présentation de Jésus au Temple et le quatrième dimanche du Temps ordinaire de l'année C . Je choisis d'approfondir avec vous cette belle fête de l'Enfance de Jésus.

« Ce qu’on appelle communément la « Chandeleur » est en fait la fête liturgique de la Présentation du Seigneur au Temple, célébrée le 2 février.

L’Église célèbre la Présentation de Jésus au Temple, quarante jours après Noël. Cette fête est mieux connue sous le titre de Chandeleur ou fête de la lumière car elle est toute illuminée de ce verset de l’évangile de la messe prophétisant Jésus « lumière pour éclairer les nations ».

Les lectures du jour nous appellent à la suite du vieillard Siméon à nous laisser éclairer par l’Esprit Saint et à accueillir le Christ dans notre vie. Vivre en chrétien la fête de la Chandeleur, c’est remettre le Christ au centre de nos préoccupations.

Siméon se situe dans la rencontre authentique et confiante avec Dieu qui lui apporte la paix et dont il se sait aimé. La liturgie nous invite à entrer dans cette démarche, à aller à la rencontre du Christ, guidés par l’Esprit Saint, pour qu’au moment de quitter ce monde, nous puissions dire à la suite de Siméon :

« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix selon ta parole. » Lc 2, 22 – 40 ( Église Catholique de France)


A l’initiative de Jean-Paul II, depuis 1997, le 2 février, c’est la journée de la vie consacrée.

C’est une journée placée sous le signe de l’action de grâces ! L’occasion de remercier le Seigneur pour ces personnes qui ont fait don de leur vie au Christ et pour leurs frères. Et, l’occasion également pour les personnes consacrées de célébrer ensemble les merveilles que le Seigneur accomplit dans leurs vies.

Le terme « vie consacrée » désigne les personnes qui s’engagent au célibat à la suite du Christ. Il désigne traditionnellement les formes de vie suivantes : la vie religieuse apostolique, monastique et missionnaire, les Instituts séculiers, les sociétés de vie apostolique, les ermites, l’Ordre des vierges consacrées et les veuves consacrées.

« En contemplant le don de la vie consacrée, l’Église contemple sa vocation la plus profonde, celle de n’appartenir qu’à son Seigneur. La vie consacrée a pour mission prioritaire de garder vivante dans l’Église la forme historique de vie assumée par le Fils de Dieu quand il est venu sur cette terre ».

Jean-Paul II

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification,les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi :Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

Ce qui doit nous frapper dès les premiers versets de cette péricope c'est l'humilité et l'obéissance de ce jeune couple. Il pourrait se croire dispensé de semblable démarche. Marie n'est-elle pas privilégiée Elle qui a eu cette grâce à nulle autre pareille , de porter et de mettre au monde le Fils de Dieu, Dieu Lui même dans un corps humain ? Quant à Jésus, la question ne devrait même pas se poser , n'est-Il pas le Saint de Dieu comme le dénoncera un possédé, n'est-Il pas le « oint de Dieu » donc intrinsèquement consacré ? Marie et Joseph vivent sous le Regard de Dieu Père et, si Celui-ci ne se manifeste pas spécialement , humblement, comme tout bon Juif, ils se soumettent à la loi de Moïse. Quel beau signe , notamment pour les consacrés , religieux(ses) qui peuvent être tentés d'accepter certains privilèges au nom de leur statut ! Qui que nous soyons, consacrés , où baptisés, apprenons de Jésus, Marie, Joseph l'art de vivre simplement, et de témoigner, par nos choix de vie . Nous sommes appelés, non pour fanfaronner, mais pour dire Dieu, bien plus par notre vie que par nos paroles et nos revendications, même discrètes. Marie et Joseph se rendent donc humblement au Temple, par obéissance, pour présenter le nouveau-né et offrir leur humble obole comme le prescrit la loi . Eux, si discrets, les voilà exposés aux yeux de tous, par un vieillard qui accueille l'Enfant :

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, En peu de mots l’Évangéliste campe un magnifique portrait de cet homme du peuple qui ne tient aucun rôle spécifique dans la communauté, ni prêtre, ni Docteur de la Loi, il se trouve là, non pour exercer un ministère, mais parce que l’Esprit Saint était sur lui.Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.

C'est un homme juste écrit Saint Luc, ce qui signifie que sa vie est ajustée au vouloir du Seigneur Dieu ; religieux, par conséquent, un priant dont le cœur est ouvert pour accueillir Dieu, au point qu'il est capable de se laisser conduire par l'Esprit Saint, d'accueillir Ses motions, de se laisser guider puisque c'est sous l'impulsion de l'Esprit Saint qu'il se rend au Temple ce jour-là, un Israélite qui fait partie de ceux qui désirent et attendent le Messie .

Tout croyant à l'écoute de l'Esprit peut expérimenter ce Souffle de L'Esprit qui guide ses pas et lui fait poser des actes qui le dépassent , qui viennent d'ailleurs , cet AilleursTout croyant à l'écoute de l'Esprit peut expérimenter ce Souffle de L'Esprit qui guide ses pas et lui fait poser des actes qui le dépassent , qui viennent d'ailleurs , cet Ailleurs qui est Dieu ! C'est donc sous une motion de l'Esprit que Syméon se rend au Temple ce jour-là, sans savoir pourquoi ce jour, à cet instant précis, à ce moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Là où certains seront tentés de voir une simple coïncidence, le croyant, qui vit sous le regard de Dieu dans la mouvance de l'Esprit Saint, ne voit pas autre chose que l'intervention directe et spéciale de l'Esprit de Lumière qui éclaire l'homme de désir qui vit dans l'Espérance et la Foi. Syméon reçut l’enfant dans ses bras, Quelle grâce pour cet homme venu au Temple sans but précis, sans mission spécifique, simplement parce que le Souffle divin l'a conduit et qu'il s'est laissé conduire . Je n'ose même pas imaginer ce qui serait arrivé s'il n'avait pas écouté la voix de l'Esprit ! Le voilà, qui tient dans ses bras, Dieu Lui-même, fait enfant !

Ce privilège, cette grâce insondable, est aussi la nôtre quand nous recevons dans nos mains « le Corps du Christ » en sommes-nous conscients ? Savons-nous lui préparer ce berceau avec nos mains, comme le préconise l’Église, pour Le recevoir 

et non Le prendre comme certains le font parfois par maladresse, parce qu'ils ne comprennent pas la grandeur de ce moment incomparable , puis, Le saisir entre l'index et le pouce pour L'accueillir en soi et non le happer dans le creux de la main, parce qu'ils ont peur de Le toucher, peur d'en être indigne ! Bien sûr que nous sommes indignes, mais l’Église nous permet de Le recevoir dans nos mains comme dans le berceau de la Nativité, pour qu'Il accompagne et fasse grandir nos vies.


Tu fais ta demeure en nous

Tu es là présent, livré pour nous
Toi le tout petit, le serviteur
Toi, le Tout Puissant, humblement tu t'abaisses.
Tu fais ta demeure en nous seigneur

Le pain que nous mangeons, le vin que nous buvons,
C'est ton corps et ton sang
Tu nous livres ta vie
Tu nous ouvres ton cœur
Tu fais ta demeure en nous Seigneur

Par le don de ta vie
Tu désires aujourd'hui reposer en nos cœur

Brûlé de charité, assoiffé d'être aimé
Tu fais ta demeure en nous Seigneur

Unis à ton amour, tu nous veux pour toujours
Ostensoirs du sauveur

En notre humanité, tu rejoins l'égaré
Tu fais ta demeure en nous Seigneur



et il bénit Dieu

Bénir Dieu c'est dire du bien de Dieu, c'est reconnaître qu'Il nous fait du bien, rien que du bien , c'est Lui rendre grâce, Le remercier pour Ses dons , Sa Présence à nos côtés, en nous . Prenons-nous ce temps, quand nous L'accueillons en nous de Le bénir, Le louer, reconnaître Son action, Sa Présence dans notre vie ?

en disant :« Maintenant, ô Maître souverain,tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples :lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Ici, Syméon, un peu à la manière de Marie chantant le Magnificat, exulte de joie, dit combien il est comblé, il n'attend plus rien de la vie puisqu'il a reçu le plus grand, le plus beau des cadeaux, il TIENT DANS SES BRAS, SES YEUX ONT VU La lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. Par la grâce de l'Esprit Saint, Syméon a conscience qu'il tient dans ses bras Celui qui apporte la vraie lumière, Celui qui est La Lumière, c'est-à-dire le Salut pour les nations donc pour le monde entier !

Un tel propos est renversant, Marie et Joseph sont surpris , saisis d'étonnement dit le texte :Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère :« Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.Il sera un signe de contradiction– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Syméon bénit ce jeune couple, il dit du bien des parents de Jésus et, par grâce divine, alors qu'il tient Dieu lui-même dans Ses bras, lui l'homme ordinaire qui, jusque là n'a aucune fonction dans le Peuple , prophétise sur la vie de cet Enfant et par ricochet sur celle de Marie . Oui, cet enfant sera Lumière des nations, Gloire d'Israël mais parce qu'Il apporte la lumière certain ne la reconnaîtront pas et Il deviendra signe de division , de contradiction et Marie , Sa mère, en sera affectée, comme transpercée

dans sa chair par un glaive, tant sera insondable Sa Douleur ! Douze ans plus tard Marie se souviendra sans doute de cette parole lorsque, avec Joseph, ils chercheront l'Enfant durant trois jours et Le retrouveront assis au milieu des Docteurs , ils continueront de ne pas comprendre , ils ne pourront que suivre la Lumière du monde dans la foi selon ce qu'écrit le même St Luc :Et il descendit avec eux, et il vint à Nazareth, et il leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces choses en son cœur.

Cette péricope évoque une autre privilégiée éclairée par l'Esprit Saint, femme bien avancée en âge , femme de désir et de prière, Anne, connue selon St Luc comme femme Prophète

Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Anne , dont le nom signifie grâce de Dieu, que nous pourrions considérer comme l'archétype des consacrés , est restée seule après un veuvage prématuré, elle ne s'éloignait plus du Temple et vivait dans le jeûne et la prière. Comme Syméon, inspirée par l'Esprit Saint, elle survient dans la cour du Temple au moment précis de la rencontre du jeune couple avec l'autre vieillard qui accueille dans ses bras le Sauveur .Elle ne semble pas avoir eu ce privilège, mais, éclairée par un don particulier et personnel, elle se met à bénir Dieu : elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.On pourrait dire qu'elle confirme le propos de Syméon et devient la première évangélisatrice puisqu'elle parle de l'Enfant à tous ceux qui attendent le Messie ! N'avons-nous pas ici, les caractéristiques essentielles, de toute vie consacrée, tous états confondus : la louange, le célibat, la prière et l'Annonce ? Je ne pense pas que la présence d'Anne à la Présentation de Jésus au Temple ait induit le choix de St Jean-Paul II de faire de cette fête, une journée de la Vie Consacrée, car celle-ci, suit essentiellement le Christ, mais il y a peut-être là un clin d’œil de l'Esprit Saint !Quoiqu'il en soit, réjouissons-nous que Dieu appelle des femmes et des hommes pour nous rappeler la dimension spirituelle du monde et de nos vies ! C'est-là, la vocation prophétique de la Vie Consacrée qui rejoint le charisme d'Anne, Femme Prophète .

Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.


Compositeur : Pascal Reber

Editeur : Caecilia (Union Sainte-Cecile)

R. Gloire au Messie de Dieu,

gloire à l'envoyé du Seigneur.

Psaume 23

Portes, levez vos frontons,
élevez-vous, portes éternelles:
qu'il entre, le roi de gloire !

Qui est ce roi de gloire?
C'est le Seigneur, le fort, le vaillant,
le Seigneur, le vaillant des combats.

Portes, levez vos frontons,
levez-les, portes éternelles:
qu'il entre, le roi de gloire!

Qui donc est ce roi de gloire?
C'est le Seigneur, Dieu de l'univers;
c'est lui, le roi de gloire.

Auteur : AELF (Association Épiscopale de Liturgie Francophone)


L'Ermite

vendredi 24 janvier 2025

AUJOURD'HUI

 

TROISIÈME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C



(Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,  d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi,après avoir recueilli avec précision des informationsconcernant tout ce qui s’est passé depuis le début,d’écrire pour toi, excellent Théophile,un exposé suivi,  afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus.

En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée,sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues,et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé.Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe.Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération,et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorableaccordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire :« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »


Sans doute vous demandez-vous :

Qui est Théophile?

Voici ce qu'en dit le dominicain Sonny Perron-Nault

08/16/2011

Théo = Dieu. Phile = Aimer.

Le nom de Théophile veut donc dire “qui aime Dieu” ou “aimé de Dieu”. Théophile est une personne mentionnée deux fois dans la Bible. Il est celui à qui est adressé l’Évangile selon Luc (Luc 1,1-4) et les Actes des apôtres (Actes 1,1-2). En fait, Luc est traditionnellement reconnu comme ayant écrit ces deux livres de la Bible. Nous ne savons pas grand-chose sur Théophile outre le fait qu’il dût être un haut fonctionnaire dans l’Empire romain. En effet, l’appellation “excellent Théophile” en Luc 1:3 est un titre attribué aux personnes en position d’autorité dans le gouvernement romain. Par exemple, en Actes 23,26 et 24,3, le gouverneur Félix est appelé “très excellent Félix” par différentes personnes. Deux ans plus tard, son successeur est aussi appelé “très excellent Festus” par l’apôtre Paul cette fois-ci (Actes 26,25). Ce titre implique donc une position élevée dans le gouvernement romain du premier siècle.

Une des particularités de Luc est d’être reconnu pour donner beaucoup de détails historiques. Il est considéré par les historiens modernes comme l’auteur biblique le plus méticuleux, détaillé et précis dans sa rédaction (le plus riche dans son vocabulaire, etc.). La précision est d’ailleurs la mission qu’il s’est lui-même donnée :

Et tout de suite après avoir dit cela, au verset suivant, Luc mentionne des personnages politiques et religieux nous aidant à déterminer de façon précise le moment dans lequel s’inscrivent les histoires qu’il raconte. Ses affirmations sont falsifiables. Je dis cela dans le sens où il nous est possible de confirmer ou d’infirmer par des sources extra-bibliques certaines affirmations qu’il fait. Par exemple, 1) l’existence du roi Hérode sur la Judée à cette époque en même temps que 2) l’existence du sacrificateur Zacharie, etc. Si le récit passe l’examen géo-politico-sociologico-historique, cela vient de plus en plus difficile de nier les faits qu’il relate. Et par le fait même, cela rend de plus en plus légitime notre élan de foi à l’égard du Jésus dont il parle.

En fin de compte, j’aime le nom de Théophile à cause de son étymologie (aimé de Dieu / aimer Dieu). C’est ce que je veux faire sur ce blogue, aimer Dieu de toute ma pensée comme Jésus lui-même nous y incite selon Luc 10,27. De plus, j’aime la rigueur intellectuelle que Luc mit dans son œuvre pour assurer Théophile de la solidité des fondements de sa foi. Comme Théophile, je suis quelqu’un qui ressent la nécessité d’avoir une foi basée sur du solide, sur des faits exacts provenant de sources sûres. C’est ce que je trouve dans le christianisme et ce que je me plais à découvrir de plus en plus et à exposer du mieux que je peux.

Sonny Perron-Nault


Libérés de ce questionnement, entrons ensemble dans la péricope de ce jour en permettant, pour autant que faire se peut, à l'Esprit Saint de nous accompagner. C'est Lui et Lui seul le Maître d’œuvre, du moins, c'est mon désir !

En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues,
et tout le monde faisait son éloge.
C'est-à-dire après la tentation au désert d'où Il sort vainqueur des attaques répétées du Malin.

Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. Jusque-là rien d'étonnant, il en est ainsi depuis que des hommes et des femmes se réunissent pour entendre la Parole de Dieu qui raconte nos origines et l'histoire d'un Peuple en marche vers la terre promise, qui lui a permis de se sédentariser cf la première lecture de ce jour :

le prêtre Esdras apporta le livre de en présence de l’assemblée composée des hommes, des femmes,et de tous les enfants en âge de comprendre.C’était le premier jour du septième mois.    Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux ,fit la lecture dans le livre depuis le lever du jour jusqu’à midi,...tout le peuple écoutait la lecture de la Loi....Esdras ouvrit le livre tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit :« Amen ! Amen ! » Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre.    Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre.... Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les Lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple :
« Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu !

En revenant à Nazareth, comme tout bon croyant , Jésus rejoint la communauté à la synagogue pour l'ouverture du sabbat. Jésus s'inscrit ainsi, parfaitement, dans la tradition Juive quand Il reçoit Le Livre pour en faire la Lecture.

 On lui remit le livre du prophète Isaïe

Comme Esdras, comme tout croyant chargé de la Lecture, Jésus ouvre le Livre :

Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération,et aux aveugles qu’ils

retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.

Nous avons une succession de verbes d'action : Jésus se lève, ouvre le Livre, le referme après lecture, le rend au servant , et s’assoit autant de termes qui donnent une certaine solennité à l'événement amplifiée, celle-ci, par la remarque conclusive de l’Évangéliste : Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Certains perçoivent-ils plus qu'il n'y paraît ? C'est difficile à dire . Il est certain que le Peuple présent est impressionné par la solennité des différents gestes et par la lecture, sans doute aussi par le bref silence avant la déclaration solennelle et combien troublante de Jésus !

Avant de la méditer, prenons conscience, ensemble de la profondeur de cet événement . Jésus, La Parole incarnée , «  Le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous »  est ici, La Parole en action car Il proclame en fait, qui Il est ! Sans le chercher , sans le comprendre, son identification doit percer, sans pouvoir la nommer , Lui SAIT QU'IL EST, cette PAROLE qu'Il proclame ! La PAROLE FAITE CHAIR DIT, EXPRIME CETTE PAROLE qu'Il est en proclamant ce texte. IL EST CE QU'IL LIT , CE QU'IL DIT et qui est écrit dans le Livre du Prophète ! Comme le disait le défunt Aumônier du monastère voisin : c'est vertigineux ! Et il doit se dégager, de cette proclamation un innommable, qui impressionne au point, selon l'expression familière que nous connaissons « d'en être scotchés » d'où les yeux de tous fixés sur sa personne.On pense Le connaître et il y a ce quelque chose qui échappe et qui révèle qu'on ne Le connaît pas vraiment ! Les yeux sont fixés parce que quelque

chose,l'essentiel les dépasse. N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous? " Et il était pour eux une pierre d’achoppement. Mc 6 Et, en même temps, Jésus interroge, intrigue ! Il y a plus mais quoi ? Et pour ajouter du trouble au trouble, voilà que Lui-même déclare :« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » Comment ne pas être bouleversés , comment ne pas être perplexes ? Que faut-il comprendre ? Entendre ? Lui, le Nazaréen, l'un d'entre nous, comment peut-Il déclarer  Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture ! Le Fils de Marie et de Joseph que nous dit-il là ? Pour qui se prend-Il ?

C'est devenu banal pour nous qui en vivons pour la plupart depuis notre enfance, mais eux, ils attendent encore ce Messie et ce Jésus, l'un d'entre eux, ose en somme se déclarer publiquement comme étant l'Oint du Seigneur c'est-à-dire le Messie que le Peuple attend  :

L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.

Son Envoyé :

Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,

annoncer aux captifs leur libération,

et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,

remettre en liberté les opprimés, 

annoncer une année favorable accordée par le Seigneur

C'est plutôt délirant non ? Et pourtant !

Jésus reprendra plus tard cette même expression Jésus disait à ses disciples :« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis :Avant que le ciel et la terre disparaissent,pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Mt 5, 17 Et

Jésus, pour être compris, complète Lui-même en disant se réalise . Accomplir, c'est réaliser le dessein du Père annoncé par les Prophètes ! Et le dessein du Père c'est de sauver tous les hommes qui voudront bien L'accueillir ! Jésus sait où cela va Le conduire Lui qui dira sur la route qui Le conduit à Jérusalem: « il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, et demain, et le jour suivant, car il n'est pas admissible qu'un prophète périsse hors de Jérusalem.Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés ! Que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu ! Voici que votre maison va vous être laissée (déserte). Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vous disiez: Béni celui qui vient au nom du Seigneur! Lc 13,33 ; Mt 23, 37

Jésus est le Prophète des Prophètes, l'Envoyé du Père, qui donne Sa Vie pour la multitude !Il faudra la Passion, la Mort et la Résurrection pour qu'éclate la Vérité : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » Lc 24, 32

AUJOURD'HUI la crédibilité de cette Bonne Nouvelle dépend de notre capacité à exprimer, à transpirer le Christ , par notre vie authentiquement évangélique ! Devenons, chaque jour davantage d'incontestables témoins de L'AMOUR, ENVOYÉ DU PÈRE !



Psaume

(Ps 18 (19), 8, 9, 10, 15)

R/ Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie.
 (cf. Jn 6, 63c)

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !



Peuple de lumière

(Singer/Kempf/Studio SM)

Refrain
Peuple de lumière,
Baptisé pour témoigner,
Peuple d'évangile,
Appelé pour annoncer
Les merveilles de Dieu
Pour tous les vivants.


1
Vous êtes l'Évangile pour vos frères,
Si vous gardez ma Parole,
Pour avancer dans la vérité,
Bonne nouvelle pour la Terre !

2
Vous êtes l'Évangile pour vos frères,
Si vous suivez mon exemple,
Pour demeurer dans la charité.
Bonne nouvelle pour la Terre !
3
Vous êtes l'Évangile pour vos frères,
Si vous marchez à ma suite,
Pour inventer le don et la joie.

Bonne nouvelle pour la Terre !
4
Vous êtes l'Évangile pour vos frères
Si vous laissez les offenses
Pour déclarer à tous le pardon,
Bonne Nouvelle pour la Terre !
5
Vous êtes l'Évangile pour vos frères
Si vous luttez dans le monde
Pour apporter le droit et la paix,

Bonne Nouvelle pour la Terre !
6
Vous êtes l'Évangile pour vos frères
Si vous chantez ma promesse
De m'établir au milieu de vous,
Bonne Nouvelle pour la Terre !



L'Ermite

vendredi 17 janvier 2025

ILS N'ONT PAS DE VIN

 

DEUXIÈME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C




(Jn 2, 1-11)


 il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples.    

Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit :« Ils n’ont pas de vin. »    Jésus lui répond :« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »    Sa mère dit à ceux qui servaient :« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »    Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ;chacune contenait deux à trois mesures,(c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient :« Remplissez d’eau les jarres. »Et ils les remplirent jusqu’au bord.Il leur dit :« Maintenant, puisez,et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié  et lui dit :« Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée.Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Saint Jean l’Évangéliste est le seul à rapporter ce premier miracle. Jésus est invité avec Ses disciples, ce qui montre qu'Il a commencé Sa prédication et appelé des hommes à Le suivre, au moins, les quatre premiers : Pierre, André, Jacques et Jean.Il commence à être connu, sans quoi Il n'aurait pas été invité avec Ses disciples . Sa Mère participe également, on peut penser que leurs hôtes font partie de leur cercle.St Jean ne dit rien des circonstances, ni du contexte, il ne dit rien de la noce, sinon le problème embarrassant qui surgit alors que les festivités sont bien avancées !:Or, on manqua de vin. Voilà une nouvelle bien désagréable ! Soit le repas est déjà bien avancé, soit les invités ont été bien gourmands ! Marie, en fine observatrice perçoit le malaise, Elle a vite fait d'évaluer les conséquences de cette mésaventure et surtout, la terrible déconvenue des nouveaux mariés ! Marie ne cherche pas à savoir le pourquoi du comment, Elle se glisse dans le cœur de ses nouveaux épousés , Elle éprouve une grande compassion et avant que la difficulté n'éclate au grand jour, en toute discrétion elle glisse à Jésus :


« Ils n’ont pas de vin. »

Je vois ici, plusieurs éléments, qui peuvent nous guider dans notre vie relationnelle :

  • La discrétion de Marie. Après avoir compris le problème , aucun bavardage, mais le souci de l'autre , de son bien-être , de sa paix, c'est dans son cœur et, sans doute dans sa prière intérieure que Marie cherche et trouve la solution .

  • La compassion effective de Marie. Elle se met à la place des jeunes époux et dans son cœur partage leur déconvenue, leur mal-être face à une telle situation .

  • La confiance de Marie en Celui qui Lui a dit de la part du Père :Il sera grand et sera appelé fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. rien ne sera impossible pour Dieu. Marie conserve toutes ces choses dans son cœur et le moment est peut-être venu, sans fanfaronnade de les utiliser.

  • La Mission d'intercession qu'Elle se découvre : si Dieu lui a permis d'être la Mère de Jésus , si dès l'Annonciation Il lui dit que TOUT LUI EST POSSIBLE alors sans nul doute acceptera-t-Il, sur sa parole discrète, d'intervenir ?

    Nous pouvons compter sur Marie lorsque notre horizon s'obscurcit, Elle comprend vite nos désarrois, un geste, un regard, un mot, Marie agira en notre faveur auprès de Jésus !

    Marie s'exécute et, sans bavardage inutile, Marie , en cinq petits mots, décrit la situation , sous entendu , Toi Tu peux intervenir !

    Jésus a compris puisqu'Il réagit :« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Certains voient dans cette réponse une fin de non-recevoir, je ne le crois pas du tout puisque Marie se tourne maintenant sans hésitation vers les serveurs ! Elle les met en action ! Et si jamais il y avait là une once de fin de non-recevoir, nous constatons la force d'intercession de la Vierge Marie car Jésus s'exécute ! Même si ce n'est pas l'Heure de Jésus, Marie avance, Il en est de même pour chacun de nous quand nous nous tournons vers Marie avec confiance ! Marie devient le « souffleur de Jésus » « Regarde Untel, Unetelle qui se débat ! Marie attire le Regard de Jésus sur les pauvres petits humains que nous sommes et Lui montre nos besoins avant même que nous ayons ouvert la bouche, par contre, il est important que nos cœurs soient ouverts et désencombrés de nous-même !

D'ailleurs « la machine est en route » Sa mère dit à ceux qui servaient :« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »En s’adressant aux serveurs, Marie rejoint chacun de nous ! Entendons-la nous dire personnellement Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! Oui, diront certains, mais comment reconnaître la voix du Seigneur ? Comment savoir qu'Il me parle ? Qu'Il m'invite à aller plus loin, à vivre différemment , à accomplir tel service, à choisir , à faire le bon choix ? Nous lisons dans les Proverbes :Le frère qui est aidé par son frère est comme une ville forte, et leurs décisions sont comme les verrous des cités . Acceptons l'aide d'un prêtre, d'un(e) religieux(e), d'un frère laïc sage et bien formé. N'ayons pas peur du silence, Dieu se manifeste dans le silence « À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. »dressons l'oreille de notre cœur, prions ! Oui mais je ne sais pas prier diront d'autres ! Tu sais parler à un ami ? Alors parle à Jésus, c'est le meilleurs des amis, dis-lui, tes joies, tes espérances tes aspirations, tes peines, tes erreurs, Il te fera comprendre ce qu'Il attend de toi ! Les événements, sont Parole du Seigneur dans nos vies ! Les épreuves, peuvent être Parole de Dieu ! Telle rencontre, peut être Parole de Dieu ! Apprenons à écouter ! Apprenons à regarder , reconnaître les passages du Seigneur dans nos vies ! Bien que « Son Heure » de manifester au grand jour Son identité réelle, Jésus ne refuse rien à Celle qui a consenti à participer à l’œuvre de Dieu

Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Surprenant , non ! Que font ces jarres vides à cet endroit, en ce moment précis ? C'est tout bête et il en est ainsi souvent dans nos vies , pourquoi cette personne a dit cela ? Pourquoi je me suis trouvé au bon endroit au bon moment ou, à l'inverse, à l'apparent mauvais endroit au mauvais moment qui devient ensuite le bon endroit ? Pourquoi ? Mais parce que Dieu parle de cette façon aujourd'hui, et nous guide ! Ce qui est sûr : ces jarres sont là et elles sont vides ! Jésus saisit l'opportunité sans hésitation .

 Jésus dit à ceux qui servaient :« Remplissez d’eau les jarres. »Et ils les remplirent jusqu’au bord. Les serviteurs auraient pu récriminer , discutailler, dire à Jésus mais pourquoi remplir ces jarres avec de l'eau, c'est fête aujourd'hui, pour une fois savourons du bon vin , que ceux qui veulent de l'eau aillent à la source voisine , c'est plus direct ! C'est ce que la plupart d'entre nous auraient fait, et nous, les français, nous savons « ergoter », pérorer ! Non ! Les serviteurs s'exécutent , sans doute se posent-ils quelques questions, mais ils obéissent comme Marie a obéit à l'Annonciation : Voici la servante du Seigneur qu'il me soit fait selon votre parole!

Il leur dit :« Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.Là encore, les serviteurs s'exécutent sans mot dire ! Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau.Notons que Jésus n'attire pas sur Lui la Lumière, Il ne dit rien de Son intervention , d'ailleurs Il n'a rien fait , rien dit de spectaculaire, Il a simplement demandé qu'on remplisse d'eau des jarres qui n'attendaient que d'être utilisées à bon escient ! Jésus laisse découvrir, Il permet surtout, en toute discrétion, de sauver la fête et, mieux encore, l'honneur des nouveaux mariés qui ne se doutent de rien ! Si, dans une fête, quelle qu'elle soit, le vin vient à manquer, c'est la dispersion assurée . Le vin est symbole de fête, de joie, Dans l'Antiquité la vigne était considérée comme un arbre sacré et le vin était la boisson des dieux. Plus tard la vigne sera assimilée à l'arbre de vie , centre du Royaume de Dieu, dont les fruits sont offerts aux hommes pour leur assurer un bonheur durable .

Le jus de la vigne écrivait Rabelais, clarifie l'esprit et l'entendement, apaise l'ire, chasse la tristesse et donne joie et liesse.

A condition d'en consommer modérément, bien sûr ! Dans notre péricope, surpris par la qualité du produit, le Maître du repas félicite le marié :

Alors le maître du repas appelle le marié  et lui dit :« Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Le compliment fait un flop dirions-nous aujourd'hui, les hôtes ne sont au courant de rien ils ne peuvent comprendre l'allusion ! Par contre St Jean sait ! Et sa conclusion est explicite :

Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée.Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Dans ce verset nous retiendrons deux éléments importants :

Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.

Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Un signe dit le dictionnaire Larousse c'est Ce qui permet de connaître ou de reconnaître, de deviner ou de prévoir quelque chose : Il n'y a aucun signe d'amélioration. Quand les hirondelles volent bas, c'est signe de pluie. Une fumée dans le lointain indique un feu quelque part !

Dans ce contexte de méditation de la Parole de Dieu,ce « signe » premier d'un certain nombre, va bien plus loin que le seul fait de sortir de nouveaux mariés d'un gros embarras face à des invités en liesse . Voici ce qu'en dit Saint Ephrem. (306-373 :

Au désert, notre Seigneur a multiplié le pain, et à Cana, il a changé l’eau en vin. Il a ainsi habitué la bouche des hommes à son pain et à son vin, jusqu’au temps où il leur a donné son corps et son sang. Il leur a fait goûter un pain et un vin transitoires, pour faire grandir en eux le désir de son corps et de son sang vivifiant. Il nous a attirés par ces choses agréables au palais, afin de nous entraîner plus encore vers ce qui vivifie pleinement nos âmes. Il a caché de la douceur dans le vin qu’il a fait, pour indiquer aux convives quel trésor incomparable est caché dans son sang vivifiant. Comme premier signe, il a donné un vin réjouissant pour les convives, afin de manifester que son sang réjouirait toutes les nations. Si le vin intervient en effet dans toutes les joies de la terre, de même, toutes les vraies délivrances se rattachent au mystère de son sang. Il a donné aux convives de Cana un vin excellent qui a transformé leur esprit, pour leur faire savoir que la doctrine dont il les abreuverait transformerait leur cœur. Ce vin, qui n’était d’abord que de l’eau, a été changé dans les jarres, symbole des premiers commandements amenés par lui à la perfection. L’eau transformée, c’est la Loi menée à son accomplissement. Les invités de la noce ont bu ce qui avait été de l’eau, mais sans goûter à cette eau. De même, lorsque nous entendons les anciens commandements, nous les goûtons dans leur saveur non pas ancienne mais nouvelle.

Il serait mal ven par ce Père de l'Eglise.

Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Et cependant, aucun mouvement de foule, les convives n'ont même pas vu ce qui se passait « en cuisine », la fête a continué sans interruption, sans le moindre incident ! Seuls les serveurs ont vu et su et pour le moment ils restent sur leur étonnement et, sans qu'on le leur demande, sans doute sous le coup de la stupéfaction se taisent ! Jésus de son côté, n'est ni un rabatteur, ni un influenceur , Jésus est le Fils unique de Dieu » qui vient pour rassembler les enfants de Dieu dispersés », qui vient les tirer de leur marasme dû au péché ! Les seuls à percevoir , sans tout comprendre, la grandeur du moment ce sont Marie, les disciples et un tantinet, mais loin derrière les premiers, les serveurs estomaqués et sans voix ! La gloire que Jésus manifeste ici c'est la qualité , à nulle autre pareille, de la densité de Sa présence , là où est Dieu les choses changent . Pour faire cette expérience il est besoin que les yeux, ceux du cœur surtout, se dessillent , c'est le cas des apôtres qui crurent en lui. La suite nous montrera qu'il faudra la Résurrection pour asseoir, si je peux me permettre , la foi sans faille désormais, des apôtres .



Comme aux noces de Cana

(Richard/ADF-Musique)

Refrain
QUE LA FÊTE COMMENCE,
QUE LA FÊTE SOIT,
QUE LA FÊTE COMMENCE,
COMME AUX NOCES DE CANA.


1
C’est jour d’alliance au troisième jour
Comme au jour de la création
Jour de promesse, jour de semence
Jour où s’élance une histoire d’Amour.
2
C’est jour de noces, il n’y a plus de vin
Les ventres pleins ont le cafard
Au fond des verres il était vain
De chercher source à quelque espoir.
3
C’est jour d’alliance et Marie est là
Marie témoin, Marie a vu
Marie qui révèle Jésus :
« Faites tout ce qu’il vous dira. »

4
C’est jour de noces où les plus petits
Sont les premiers comme témoins
C’est bien de l’eau qui purifie
Que Jésus a changé en vin.

5
C’est jour d’alliance au troisième jour
Comme un jour de résurrection
Et la vraie fête qui commence
Quand tous la croyaient sans retour.



L'Ermite