TRENTE DEUXIEME DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
Année C
(Lc 20, 27-38)
Parabole des Talents ou des mines / Ministère de Jésus à Jérusalem Accueil triomphal / Lamentation de Jésus sur Jérusalem / Jésus chasse les vendeurs du Temple/ Enseignement quotidien de Jésus au Temple/ Propos polémiques de Jésus sur sa mission/ Parabole des vignerons homicides/ Le paiement de l'impôt
Le service national de Pastorale Liturgique a renoncé à ces neuf séquences de l’Évangile de Luc, dont l'accueil triomphal de Jésus à Jérusalem, que nous retrouvons au centre de la liturgie des Rameaux pour ouvrir la Semaine Sainte.
En parcourant ces péricopes nous percevons la montée des hostilités ce qui n'empêche pas Jésus de rendre au Temple sa destination première en chassant les vendeurs et d'y enseigner chaque jour. Nous sommes dans ces jours empreints de gravité puisqu'ils précèdent immédiatement la Passion. Nous l'avons compris, Jésus est arrivé à Jérusalem, le voyage est terminé, Il sait qu'Il avance vers Sa Pâques , de plus en plus controversé, Il continue, malgré tout, d'enseigner, parce que Jésus est l'Homme Libre par excellence.
A la lecture de la première partie de la péricope de ce jour on éprouve un réel malaise : d'une part, la question des Sadducéens avec son développement, verse dans l'absurdité, au point d'en être grotesque et l'on sent bien, d'autre part, qu'ils cherchent eux aussi, à piéger Jésus, à Le mettre dans l'embarras en ce qui concerne la Vie d'après .
Mais demandons-nous d'abord qui sont ces Sadducéens : « Les Sadducéens, à l'époque de Jésus et pendant la période du Nouveau Testament étaient des aristocrates. La plupart étaient des gens fortunés et qui occupaient des fonctions élevées. Ils occupaient aussi la majorité des soixante dix sièges du Conseil Suprême , appelé le Sanhédrin. Certains pouvaient occuper la fonction de prêtre et de sacrificateur.
Ils travaillaient à maintenir la Paix en s'alignant sur les décisions de Rome ( Israël était à l'époque sous le joug romain) ils semblaient être davantage concernés par la politique que par la religion.
Comme ils étaient conciliants avec Rome et faisaient partie de la haute société il n'avaient que peu d'affinités avec les gens ordinaires, ce qui rendait leurs rapports difficiles avec eus, et les gens de la rue ne les tenaient non plus en haute estime.Les gens ordinaires avaient plus d'affinités avec les Pharisiens. Bien que les Sadducéens occupaient la majorité des sièges du Sanhédrin , l'histoire montre que la plupart du temps, ils devaient s'aligner sur les idées de la minorité pharisienne, ceux-ci ayant la faveur du peuple.
Au plan religieux, les Sadducéens étaient plus conservateurs en particulier sur un point doctrinal : si les Pharisiens accordaient autant d'autorité à la Tradition orale qu'aux Écritures, les Sadducéens eux, considéraient les Écritures seules comme d'origine divine..
extrêmement suffisants ils niaient l'intervention de Dieu dans leur vie quotidienne. - Ils niaient la résurrection des morts :.Ce jour-là, des Sadducéens, qui nient la résurrection, vinrent à lui et lui posèrent cette question: " Maître, Moïse a dit: Si quelqu'un meurt sans avoir d'enfants, son frère épousera sa femme et suscitera une postérité à son frère. (Mt 22) C'est la péricope de ce jour en St Luc.
Quand il eut prononcé ces paroles, il s'éleva une discussion entre les Pharisiens et les Sadducéens, et l'assemblée se divisa. Car les Sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'ange ni d'esprit, tandis que les Pharisiens affirment l'un et l'autre. Act 23,8
- ils niaient l'existence d'un monde spirituel, c'est-à-dire des anges et des démons, Act 23,28
Étant intéressés davantage par la politique que par la religion ils ne s'intéressèrent que tardivement à Jésus lorsqu'ils eurent peur que Jésus attire inutilement l'attention des Romains. C'est à ce moment-là que Sadducéens et Pharisiens s'unirent et complotèrent pour éliminer Jésus. :Les Pontifes et les Pharisiens assemblèrent donc le Sanhédrin et dirent: "Que ferons-nous? Car cet homme opère beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire notre ville et notre nation." (Jn 11)
Les
grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient un témoignage
contre Jésus pour le faire mourir, et ils n'en trouvaient point.
(Mc 14) (Notes)
La
question des Sadducéens qui peut paraître surréaliste, est en
réalité particulièrement terre à terre, au sens où ces
interlocuteurs de Jésus, effectuent une projection du monde
matériel dans le monde spirituel . On pourrait y reconnaître un
copié/collé. Jésus est bien trop fin pour se laisser piéger et
entrer dans une polémique qui n'aurait aucun sens .Remercions-les
toutefois d'avoir posé semblable question, un bon nombre de nos
contemporains s'ils ne vont pas jusqu'à une telle absurdité , ne
manquent pas d'imaginer le monde spirituel sur le schéma de notre
vie terrestre , écoutons la réponse apportée par Jésus :
:« Les
enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais
ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et
à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni
mari, car ils ne peuvent plus mourir :ils sont
semblables
aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Les fils du ciel et de la résurrection ne sont pas quelques privilégiés. Ils sont tous les hommes et toutes les femmes puisque le salut porté par Jésus est pour chacun d’entre nous. Et la vie des ressuscités sera semblable à celle des anges, c’est à dire immergée dans la lumière de Dieu, dédiée à sa gloire, dans une éternité pleine de joie et de paix.
Mais attention, la résurrection n’est pas seulement le fait de renaître, ressusciter après la mort, mais c’est une nouvelle sorte de vie que nous expérimentons déjà aujourd’hui. C’est la victoire sur le néant que nous pouvons déjà goûter d’avance.
La résurrection est le fondement de la foi et l’espérance chrétienne.
S’il n’y avait pas la référence au paradis, le christianisme se réduirait à une éthique, à une philosophie de vie. En revanche, le message de la foi chrétienne vient du ciel, et est révélé par Dieu, et va au-delà de ce monde.
Croire en la résurrection est essentiel, afin que tous nos actes d’amour chrétien ne soient pas éphémères, mais qu’ils deviennent une semence destinée à pousser, à éclore dans le jardin de Dieu, et produire des fruits de vie éternelle. »
J'apprécie particulièrement la conclusion d'une hymne de l'office de la fête des Archanges St Michel, St Gabriel, St Raphaël :
« Ange de Justice, rappelle que la mort n'est pas mortelle , si l'homme attend de son Sauveur, la sentence du Seigneur. »
J'ai très souvent le désir de changer de méthode pour cette page hebdomadaire : au lieu de décortiquer la Parole offerte avec ma réflexion et mes mots je me demande s'il ne serait pas plus juste et plus efficace, de chercher la réponse à nos questions dans l’Écriture Sainte Elle-même . Ce qui m'arrête c'est qu'un seul terme entraînerait un grand nombre de références et il me semble que cela deviendrait rébarbatif . Cependant c'est ce que Jésus Lui-même fait ici en S'appuyant sur la parole de Moïse pour nous faire comprendre que la foi en la Résurrection n'est nullement une nouveauté mais qu'elle s'enracine profondément dans toute l'économie du Salut puisque Moïse remonte à Abraham le Père des croyants qu'il présente comme « un Vivant » :
Que les morts ressuscitent,Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.Tous, en effet, vivent pour lui. »
Entre Abraham et Moïse nous avons environ 600 années et Moïse parle d'Abraham comme d'un Vivant ! C'est bien qu'il a cette foi en la Vie éternelle. Cette entrée dans la Lumière de Dieu reste un mystère non pas au sens d'incompréhensible mais parce c'est tellement grand que ça nous dépasse , nous percevons d'infimes petite lumières qui nous disent quelque chose de cet au-delà mais parce qu'il est impalpable, immatériel, nous restons sur notre faim de savoir, de connaître. Jésus ne disait-Il pas à Marie Madeleine après la Résurrection :"Ne me touchez point, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. (Jean (CP) 20) mais Il se laissera toucher par Thomas pour fortifier sa foi mise à rude épreuve et partagera un repas sur le bord du lac avec le Collège rassemblé avant de les envoyer dans la grande aventure de l’Évangélisation !
St Paul, dans la seconde lecture écrit : Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais,car tout le monde n’a pas la foi. Le Seigneur, lui, est fidèle :il vous affermira et vous protégera du Mal.
Et dans la Première lettre aux Corinthiens :S'il n'y a point de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, vaine aussi est votre foi. Il se trouve même que vous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque vous avons témoigné contre lui qu'il a ressuscité le Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si nous n'avons d'espérance dans le Christ que pour cette vie seulement, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. (1Co 15)
Or « La foi est la décision de faire confiance aux témoins qui nous parlent de Dieu, et d’organiser notre vie en conséquence. La foi est libre ; elle relève de la décision intime de chaque homme et de chaque femme, même si Dieu lui-même donne son aide. »
Chaque jour je rends grâce, pour cette multitude de témoins qui, à l'Office Divin, nous parlent de Dieu à travers leurs écrits certains ont connu Jésus, d'autres ont mis leurs pas dans ceux des apôtres !
Je
crois en Dieu,le Père tout-puissant,
créateur
du ciel et de la terre ;
et
en Jésus-Christ,son Fils unique, notre Seigneur,
qui
a été conçu du Saint-Esprit,
est
né de la Vierge Marie,a souffert sous Ponce Pilate,
a
été crucifié,est mort et a été enseveli,
est
descendu aux enfers,
le
troisième jour est ressuscité des morts,
est
monté aux cieux,
est
assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où
il viendra juger les vivants et les morts.
Je
crois en l’Esprit-Saint,
à
la sainte Église catholique,à la communion des saints,
à
la rémission des péchés,
à
la résurrection de la chair,
à
la vie éternelle.
Amen.
L'Ermite
Appendice
Je n'ai pas voulu intégrer le texte qui suit à ce partage, craignant d'alourdir l'ensemble. Toutefois , j'éprouve un grand plaisir à vous le partager car il complète bien ce que nous disons aujourd'hui du « spirituel » .Il s'agit d'une apparition donc de cette VIE qui nous échappe et parle, d'une certaine façon de l'au-delà.La voyante de la Salette , à mon avis, décrit parfaitement l'indescriptible, elle dit très bien ce que nous lisons dans le livre de la Sagesse :En elle, en effet, il y a un esprit intelligent, saint, unique, multiple, immatériel, actif, pénétrant, sans souillure, infaillible, impassible, aimant le bine, sagace, ne connaissant pas d'obstacle, bienfaisant, bon pour les hommes, immuable, assuré, tranquille, tout-puissant, surveillant tout, pénétrant tous les esprits, les intelligents, les purs et les plus subtils.Car la sagesse est plus agile que tout mouvement; elle pénètre et s'introduit partout, à cause de sa pureté. Elle est le souffle de la puissance de Dieu, une pure émanation de la gloire Tout-puissant; aussi rien de souillé ne peut tomber sur elle. (Sg 7)
Dans une lettre du 26 décembre 1870, Mélanie Calvat, à qui la Vierge Marie est apparue sur la montagne de La Salette, explique de quelle façon les messages de la Sainte Vierge l’éclairaient : « Je suis une grande ignorante ; mais si j’étais une lettrée plus savante, je ne pourrais rien écrire des choses d’En-Haut, parce que les expressions des plus grands savants n’arrivent pas à l’ombre de la vérité des expressions dont on se sert là-haut pour se parler. Le langage d’En-Haut est un mouvement de l’âme, des souhaits de l’âme, des élans de l’âme ; et les yeux vifs de l’âme se comprennent. Donc je crois que si, ici-bas, nous voulions expliquer cela, nous n’y arriverions pas. Et moi surtout, vile poussière, je suis encore à naître pour parler de ces choses-là. Aimons le bon Dieu de tout notre cœur : voilà notre science et notre richesse. Oh ! il faut être fou de l’amour de Celui qui a été le premier fou d’amour pour nous... (...) Je trouve très difficile de pouvoir rendre une chose qui n’a pas de comparaison. Si, par exemple, je voulais expliquer comment je voyais la Sainte Vierge, j’entendais ses paroles, je voyais s’exécuter ce qu’elle disait en paroles, je voyais le monde entier, je voyais l’œil de l’Éternel ; c’était un tableau en action : je voyais le sang de ceux qui étaient mis à mort, et le sang des martyrs ; mais l’amour de cette douce Vierge s’étendait sur moi, il prenait la place de tout le reste, il me faisait fondre ; je ne pensais plus, je n’avais pas le pouvoir de faire une réflexion ; j’étais bien savante alors, je parlais, mais je ne parlais pas avec des parole ; et quand la douce Vierge marchait, elle n’eut pas besoin de me dire de la suivre, certes non ; je ne savais pas que j’étais, je ne pensais pas que j’avais des pieds pour marcher ; j’étais attirée ; j’étais collée à cette beauté ravissante : Marie !... Si je voulais, dis-je, expliquer tout cela, jamais, jamais je n’arriverais à dire la vérité... » Nous sommes dépassés et ne pouvons que rendre grâce, nous émerveiller et attendre l'HEURE où nous VERRONS de nos yeux CELUI qui nous aime jusqu'à donner SA VIE POUR NOUS ! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire