VINGT-QUATRIEME DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
Année C
(Lc 15, 1-32)
le sel est bon; mais si le sel s'affadit, avec quoi l'assaisonnera-t-on? Inutile et pour la terre et pour le fumier, on le jette dehors. Qui a des oreilles pour entendre entende! (Lc 14)
Ce verset conclut le chapitre 14 de l’Évangile selon Saint Luc où nous voyons,comme souvent, Jésus controversé par certains de ceux qui le suivent, pour des questions que nous dirions de casuistique. Nombreux sont ceux qui continuent d'accompagner Jésus en marche vers Jérusalem , le dialogue est souvent intense et exigeant , décapant . C'est sans doute pour cette raison que Jésus termine sur cette brève Parabole où Il encourage le disciple à entretenir la flamme qui brûle en lui .Question pour chacun de nous : donnons-nous du goût, sommes-nous « sel » , là où nous vivons, là où nous passons, dans chacune de nos rencontres ??
Ayant livré Sa pensée, Jésus continue « sa montée » et :
les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,et il mange avec eux ! »
Certains viennent pour L' ECOUTER , d'autres pour RECRIMINER . Ces derniers, nous l'avons vu, ne supportent pas les libertés prises par Jésus quant au Sabbat : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de la perdre ? » Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l'homme : « Étends ta main. » Il le fit, et sa main redevint normale. Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu'ils allaient faire à Jésus. (Lc 6)
Ils ne supportent pas de voir Jésus partager des repas avec des pécheurs, ( ils n'ont pas compris que penser cela est déjà péché!) se laisser approcher par les lépreux, pour eux, en effet, s'approcher d'un lépreux, rend l'homme impur, ils tombent tout simplement dans le légalisme car « la lettre tue, mais l'Esprit vivifie. (2Co 3) écrira St Paul ! Jusqu'au bout, Jésus essaiera de les éclairer, c'est le cas encore aujourd'hui avec les trois Paraboles qui suivent !
Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue ,jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée,il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire :‘Réjouissez-vous avec moi,car j’ai retrouvé ma brebis,celle qui était perdue !’ Je vous le dis :C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une,ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée,elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire :‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’ Ainsi je vous le dis :Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
Jésus dit encore :« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père :‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après,le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé,quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se
Trois Paraboles et bien des points communs voilà ce que Jésus propose aujourd'hui à notre réflexion . Laisserons-nous Son message nous bousculer ? Essayons de décortiquer :
Trois personnages essentiels : un berger qui aime ses brebis ; une femme, plutôt pauvre, qui a besoin du peu qu'elle possède pour les échanges quotidiens nécessaires à la vie de sa famille ; un père de famille qui a deux fils et dont l'un rêve d'indépendance, de modernité, d'une vie différente, de rêve !
Aucun des trois personnages ne se résigne : pour une brebis, une seule, le berger abandonne son troupeau , remue ciel et terre pour tenter de retrouver la brebis égarée, il part à sa recherche ;
la femme pauvre, effectue pourrions nous dire, un ménage de printemps pour tenter de retrouver la pièce d'argent en fugue, elle aussi part à la recherche de cette unique pièce !
Quant au Père de famille, s'il ne quitte pas tout pour retrouver l'enfant qui s'égare car il respecte son choix, chaque jour, les yeux gonflés de larmes, il se rend seul au bout de la propriété, il scrute l'horizon, espérant apercevoir, au « fin fond » de cet horizon la silhouette de celui qu'il attend , celui qu'il aime, celui qu'il espère, celui qui lui manque tellement, dont l'absence lui est insupportable !
Dans les trois situations un heureux dénouement : le berger retrouve sa brebis, il laisse éclater sa joie, ne fait AUCUN reproche , n'inflige aucune punition, tellement heureux, il la charge tendrement sur ses épaules , l'enveloppe de tendresse , la caresse, et, arrivé à la maison, rassemble ses amis pour PARTAGER SA JOIE et leur demande de se REJOUIR avec lui !
La femme pauvre, à force d'efforts , de remue-ménage dans sa maison, où, du coup tout brille, car elle n'a délaissé aucun coin ni recoin à l'abandon, ramasse le petit objet qui lance des flashes désespérés, et rassemble ses amies pour PARTAGER ; l'apaisement retrouvé, elle leur demande de se REJOUIR avec elle !
Saurons-nous reconnaître dans ce Père rajeuni par les retrouvailles, NOTRE PERE QUI EST AUX CIEUX qui continue de se réjouir chaque fois qu'un de Ses enfants égaré revient vers Lui en accueillant Son Amour totalement gratuit dans les Sacrements de l’Église ? Ce PERE-LA, nous espère sans cesse, et il en sera ainsi tant qu'il y aura une brebis, un agnelet, qui n'en fait qu'à sa tête, parce que ce PERE-LA , veut notre seul bonheur ! Toutes les embûches qui parsèment notre vie, n'ont d'autre raison d'être, que de nous faire lever les yeux vers Celui qui nous espère ! Le Père ne cherche pas Son bonheur, mais le nôtre ! Dieu nous aime absolument gratuitement , parce qu'Il nous veut heureux et nous lui faisons l'affront d'en douter , d'ignorer comme ce fils aîné qui n'a rien de rien compris . Ce fils aîné aime par intérêt, pour ce qu'il pourrait, à un moment ou un autre, soutirer de cette relation :‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres,et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. « Je suis à ton service » en somme il travaille en mercenaire dans l'espoir de quelques profits ,il est serviteur parmi les serviteurs,- Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. (Jn 15)-
« C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion »
La joie dont il est question est une joie communicative. Nous voyons cela par le fait que le berger rassemble ses amis et voisins , la femme invite ses amie et voisines le Père de famille organise un banquet , une vraie fête avec de la musique, qu'on on entend de loin . Il en est ainsi chaque fois que l'un de nous lève , même timidement ses yeux vers le Père , cela Lui suffit , Il comprend sans dessin, sans parole, sans explication, Il nous enveloppe alors de Ses bras, nous charge sur Ses épaules et se réjouit avec tous ceux qui veulent bien partager Son bonheur ! Et s'il y a des boudeurs, Il leur fait signe, car SA JOIE A LUI c'est « quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous. (1Co 15) et ce sera la JOIE éternelle .
Béni soit Dieu, le Père de Jésus Christ notre Seigneur :
dans sa grande miséricorde,
il nous a fait renaître grâce à la résurrection de Jésus Christ
pour une vivante espérance,
pour l'héritage qui ne connaîtra ni destruction,
ni souillure, ni vieillissement.
Cet héritage vous est réservé dans les cieux,
à vous que la puissance de Dieu garde par la foi,
en vue du salut qui est prêt à se manifester à la fin des temps.
Vous en tressaillez de joie,
même s'il faut que vous soyez attristés,
pour un peu de temps encore, par toutes sortes d'épreuves ;
elles vérifieront la qualité de votre foi
qui est bien plus précieuse que l’or
(cet or voué pourtant à disparaître, qu’on vérifie par le feu).
Tout cela doit donner à Dieu louange,
gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ,
lui que vous aimez sans l'avoir vu,
en qui vous croyez sans le voir encore ;
et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure,
car vous allez obtenir votre salut
qui est l'aboutissement de votre foi.
(1P 1)
L'Ermite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire