vendredi 3 juin 2022

L'ESPRIT SAINT VOUS ENSEIGNERA TOUT

 

SOLENNITE

DE LA PENTECÔTE

Année C

(Jn 14, 15-16.23b-26)


Que fête-t-on à la Pentecôte ?

L’événement de la Pentecôte ne peut être compris qu’en lien avec Pâques et l’Ascension. Jésus est mort pour le salut du monde (le Vendredi Saint), ressuscité (le jour de Pâques) et parti rejoindre le Père (à l’Ascension). À la Pentecôte, Dieu le Père envoie aux hommes l’Esprit de son Fils. Cette fête clôt le temps pascal, qui dure sept semaines, et dont elle est le couronnement.


Le vent et le feu

Le 50ème jour après Pâques, alors qu’une foule s’est rassemblée pour Chavouot (fête juive commémorant le don de la Loi à Moïse), les Apôtres, Marie et quelques proches entendent un bruit « pareil à celui d’un violent coup de vent » qui remplit la maison ; c’est un premier signe. Le deuxième signe ne se fait pas attendre : « une sorte de feu qui se partageait en langues et se posa sur chacun d’entre eux ». Et voici le troisième prodige : remplis de l’Esprit Saint, signifié par le vent et le feu, « ils se mirent à parler en d’autres langues ». La foule qui festoie est stupéfaite « parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue ». À tel point que certains les croient « pleins de vin doux » (Ac 2, 1-14) !

Ainsi se réalise la promesse faite par le Christ aux apôtres au moment de son Ascension une dizaine de jours plus tôt : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).

En effet, les apôtres, ayant reçu la force de l’Esprit, ont alors le courage de sortir de la salle du Cénacle où ils étaient craintivement enfermés. Ils commencent aussitôt à témoigner de la Résurrection du Christ, à faire connaître son enseignement et à baptiser. Lors de la Pentecôte, l’Église est constituée non par une volonté humaine, mais par la force de l’Esprit de Dieu. À la suite de cet événement, naissent les premières communautés chrétiennes qui se sont ensuite organisées, développées et propagées.( Eglise Catholique de France)


En ce dimanche, nous sommes au chapitre 14 de St Jean . Au chapitre précédent, Jésus a lavé les pieds de Ses apôtres et présidé la Sainte Cène au cours de laquelle Il annonce la trahison de l'un d'entre eux et le reniement de Pierre. Le contexte ne peut que troubler les apôtres, c'est ce que Jésus souligne au premier verset du chapitre qui nous intéresse aujourd'hui :"Que votre cœur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. (Jn14) A partir de Jean 13, 31 nous sommes entrés dans le discours d'adieux de Jésus, lequel se termine avec le chapitre 17 et l'entrée dans la nuit de la Passion. Le ton est solennel, on ne peut pas ne pas ressentir que le moment lui-même est solennel, tous les mots sont choisis et sont porteurs d'un message qui engage ceux qui l'écoutent ! Si le chapitre 17 est considéré comme le Testament spirituel de Jésus, les versets qui précèdent en sont les prémices, ils nous introduisent au message de ce jour.

Dans cette péricope Jésus conjugue le verbe aimer : « si vous m'aimez », si quelqu'un M'aime », « le Père l'aimera » « celui qui ne m'aime pas » l'Amour est ici une condition ,une preuve , un moyen, un vecteur, le berceau où Dieu se trouve à l'aise pour DEMEURER ! Nous connaissons tous ce chant liturgique qui dit :

Où sont amour et charité,
Dieu lui-même est présent,


Car l´amour est de Dieu,

Car Dieu est amour.

La charité chrétienne est une notion qui est surtout développée par les évangiles synoptiques et par saint Paul. Elle se fonde sur l’idée d’un don gratuit, dont le modèle est celui que le Père fait de son Fils pour le Salut de l’humanité, sans que celle-ci ne l’ait méritée par des actions ou des prières généreuses.

Ce don de Dieu est universel. Il abolit toutes les barrières sociales, raciales et même de genre Il n'y a plus ni Juif ni Grec; il n'y a plus ni esclave ni homme libre; il n'y a plus ni homme ni femme: car vous n'êtes tous qu'une personne dans le Christ Jésus. (Galates 3), sans aucun mépris pour quiconque (Luc 14, 13) et allant jusqu’à l’obligation d’aimer ses ennemis (v 5, 43-47).La charité est donc l’amour en acte vivant notamment le pardon sans aucune limite (Matthieu 18, 21-22), la patience rendant le bien pour le mal (Romains 12, 14-21). Paul dans son hymne à la charité (1 Corinthiens 13) décrit parfaitement le sens de l’amour en acte et sa grandeur. Toutes les dimensions de la vie, des projets, des espoirs, des relations trouvent pour lui leur valeur dans la seule charité. Et, sans négliger les contingences et les exigences du quotidien (1 Corinthiens 13, 4), pour Paul c’est la charité qui survivra à tout, même à la foi et même à l’espérance (1 Corinthiens 13,13). La charité est la mise en œuvre de l’amour de la manière la plus parfaite, puisqu’elle se réalise dans la manière d’aimer du Christ. Par lui, elle devient possible pour chacun, elle ouvre à l’amour divin. ... C’est donc à juste titre que l’Église chante la charité dans la liturgie qui inaugure la mémoire du mystère pascal ; là le Christ s’offre par amour pour le salut du monde, manifestant la présence inconditionnelle de l’amour pour l’humanité. P.Sébastien ANTONI La Croix

C'est bien ce que Jésus attend de nous . L'aimer, c'est l'acte de garder Sa Parole, pas comme le serviteur qui cache le talent, jusqu'au retour du Maître, mais comme ceux qui se mettent avec courage au service de Jésus, partout où Jésus leur fait Signe !

Jésus disait à ses disciples :« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.

Et ne nous trompons pas sur le sens du verbe GARDER, il ne s'agit pas de l'enfouir comme un trésor inestimable, mais de permettre à Ses commandements de pénétrer tous les plus minuscules interstices de la moelle et des os, afin d'en être pétris pour devenir ce bon pain consommable par quiconque a faim. C'est ce qu'exprime l'auteur de la lettre aux Hébreux :

Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n'échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. (He 4)

Et le commandement des commandements nous était donné par Jésus il y a quelques semaines c'est « de nous aimer COMME Lui-même nous aime ! »

Et c'est une hymne de la Liturgie des heures qui éclaire la puissance de cette Parole :

Jésus qui m'as brûlé le cœur

Au carrefour des Écritures,

Ne permets pas que leur blessure

En moi se ferme (bis)

Tourne mes sens à l'intérieur

Force mes pas à l'Aventure

Pour que le feu de ton bonheur

A d'autres prenne !

Fais que je sorte dans le soir

Où trop des miens sont sans nouvelle

Et par Ton Nom dans mon Regard,

Fais-Toi connaître !

Nous sommes loin de la frilosité, il s'agit de garder, pour vivre et faire vivre ! Garder au sens d'être fidèle, en accomplissant ce que nous demande Jésus, d'abord pour notre propre bonheur, pour vivre en osmose, en synergie avec Lui ! Et Jésus, qui sonde la profondeur de notre désir poursuit et poursuivra  Moi, je prierai le Père,et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. Et ne voyons pas là une forme de chantage , du donnant donnant, ce n'est pas «  le faire » de Dieu! Quand Dieu donne, Il donne tout et jusqu'à Son Fils Bien-Aimé . La vérité, c'est qu'en restant branchés, reliés au cep, le chapitre 15 l'explicitera, l'amour de Dieu circule en nous et nous propulse, mais il y a toutes les tentations qui, en raison de nos fragilités risquent de nous mettre en porte-à-faux , aussi, pour nous permettre de rester dans l'amour, Jésus nous promet le Défenseur qui est justement Amour ! Il nous protégera dans la mesure de notre désir, de notre soif . Jamais Il ne s'imposera, Il nous rappellera sans cesse le « si tu veux » du Christ, c'est St Paul qui décrit cela dans la seconde lecture

Ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu ( c'est-dire dans le péché, dans le « non amour ») vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit,( depuis notre baptême) puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.( encore une fois, si nous l'accueillons) Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.Rom 8) Il convient d'ajouter « par sa faute ». Certains de nos frères humains ne sont pas éclairés par la Parole de Dieu parce que personne ne les a initiés, cependant, ils peuvent déployer des prouesses d'amour du semblable ! La différence, c'est qu'ils ne savent pas que c'est le Dieu Trinité qui leur insuffle ces

puissances d'amour, la chance, je préfère, la grâce du baptisé, c'est qu'il le sait, mais ça ne veut pas dire que tous les baptisés le vivent : Saint Jean-Paul II ne posait-il pas cette question à la France : «  France qu'as-tu fait de ton baptême? » Vivre du baptême c'est aimer COMME Jésus  ! Et Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Ailleurs Jésus disait Ce n'est pas celui qui m'aura dit: " Seigneur, Seigneur! " qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. (Mt 7) Et la volonté de Dieu c'est de nous aimer les uns les autres COMME Jésus nous aime !

Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :elle est du Père, qui m’a envoyé.Nous pourrions voir ici un jeu de mots : parole et Parole, or il n'en n'est rien, c'est ce qui EST ! Ce que dit Jésus, c'est Lui-même, parce qu'Il est Dieu, né de Dieu:Le Verbe ( la Parole ) était avec avec Dieu et le Verbe était Dieu »

Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

Quand Jésus parle, Il dit Dieu, parce qu'Il est Dieu, consubstantiel au Père ! A cette heure, Jésus, qui S'est livré, a tout donné à l'humanité. De par Son Incarnation Il en connaît les limites , aussi nous offre-t-Il quelque chose, de Lui-même,avec les sacrements et par les sacrements ( Baptême, Confirmation, Ordre pour le ministère ordonné) c'est le Défenseur, l'Esprit de Sainteté, l'Esprit de Vérité qui fait de nous des Fils . Ce Défenseur, cet Avocat divin, nous défendra de nous-mêmes, devant nos difficultés , nos peurs, nos égarements...c'est Lui, qui nous éclairera, au Nom de Jésus, et nous donnera la force de combattre !    Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché,mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui aressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous,celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

Ainsi donc, frères, nous avons une dette,mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair.Car si vous vivez selon la chair,vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.    Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions« Abba ! », c’est-à-dire : Père !    C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.    Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire. (Rm 8, deuxième Lecture)


Viens-Esprit Saint,
Emplis le cœur de tes fidèles!
Allume en eux le feu de ton amour !
Envoie ton Esprit et ils renaîtront.
Et tu renouvelleras la face de la terre.
Alléluia.


L'Ermite

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