QUATRIEME DIMANCHE DE PÂQUES
Année B
Journée mondiale de prière
pour les vocations
(Jn 10, 11-18)
En ce jour où la liturgie nous propose la Parabole du Bon Pasteur, il me semble judicieux, de donner d'abord la Parole, au Pape François, Pasteur de l'Eglise universelle et successeur du Seul et Unique Bon Pasteur le Seigneur Jésus – Christ. Sans doute en conclusion je soulignerai quelques points de l'Evangile de ce dimanche, mais le Message du Saint Père est d'une telle profondeur , d'une telle richesse, qu'il devient un appel pour chacune de nos vies.
Message du Saint Père pour la 58ème journée mondiale de prière pour les vocations .
La 58ème journée mondiale de prière pour les vocations a lieu comme chaque année le 4ème dimanche de Pâques, c’est à dire le dimanche 25 avril 2021. A cette occasion, le Pape François nous adresse un message qui, en cette année dédiée à Saint Joseph, nous invite à redécouvrir les songes, la fidélité et le service de Saint Joseph, gardien des vocations.
Saint Joseph : le songe de la vocation
Chers frères et sœurs !
Dieu voit le cœur (cf. 1 S 16, 17) et en saint Joseph, il a reconnu un cœur de père, capable de donner et de susciter la vie dans le quotidien. C’est à cela que tendent les vocations : susciter et régénérer des vies chaque jour. Le Seigneur désire modeler des cœurs de pères, des cœurs de mères : des cœurs ouverts, capables de grands élans, généreux dans le don de soi, compatissants en réconfortant les angoisses et fermes pour renforcer les espérances. C’est de cela que le sacerdoce et la vie consacrée ont besoin, aujourd’hui de manière particulière, en des temps marqués par des fragilités et des souffrances dues aussi à la pandémie, qui a suscité des incertitudes et des peurs concernant l’avenir et le sens même de la vie. Saint Joseph vient à notre rencontre avec sa douceur, comme un saint de la porte d’à côté; en même temps, son témoignage fort peut nous orienter sur le chemin.
Saint Joseph nous suggère trois paroles-clé pour la vocation de chacun. La première est rêve. Tout le monde dans la vie rêve de se réaliser. Et il est juste de nourrir de grandes attentes, des attentes élevées que des objectifs éphémères – comme le succès, l’argent et le plaisir – ne parviennent pas à satisfaire. En effet, si nous demandions aux personnes d’exprimer en un seul mot le rêve de leur vie, il ne serait pas difficile d’imaginer la réponse : “amour”. C’est l’amour qui donne sens à la vie, parce qu’il en révèle le mystère. En effet, la vie, on ne l’a que si on la donne, on ne possède vraiment que si on donne pleinement. Saint Joseph a beaucoup à nous dire à ce sujet, parce que, à travers les rêves que Dieu lui a inspirés, il a fait de son existence un don.
Les Evangiles racontent quatre songes (cf. Mt 1, 20 ; 2, 13.19.22). C’étaient des
Les songes, en effet, ont conduit Joseph dans des aventures qu’il n’aurait jamais imaginées. Le premier déstabilisa ses fiançailles, mais le rendit père du Messie ; le second le fit fuir en Egypte, mais il sauva la vie de sa famille. Après le troisième, qui annonçait le retour dans sa patrie, le quatrième lui fit encore changer ses plans, le ramenant à Nazareth, là même où Jésus allait commencer l’annonce du Règne de Dieu. Dans tous ces bouleversements, le courage de suivre la volonté de Dieu se révéla donc vainqueur. Il en est ainsi de la vocation : l’appel divin pousse toujours à sortir, à se donner, à aller plus loin. Il n’y a pas de foi sans risque. C’est seulement en s’abandonnant avec confiance à la grâce, mettant de côté ses propres programmes et son propre confort, qu’on dit vraiment “oui” à Dieu. Et chaque “oui” porte du fruit, parce qu’il adhère à un dessein plus grand, dont nous n’apercevons que des détails, mais que l’Artiste divin connaît et porte en avant, pour faire de chaque vie un chef-d’œuvre. En ce sens, saint Joseph représente une icône exemplaire de l’accueil des projets de Dieu. Mais le sien est un accueil actif : jamais défaitiste ou qui abandonne, il « n’est pas un homme passivement résigné. Il est fortement et courageusement engagé » (Patris corde, n. 4). Puisse-t-il aider chacun, particulièrement les jeunes en discernement, à réaliser les rêves de Dieu pour eux ; puisse-t-il inspirer l’initiative courageuse de dire “oui” au Seigneur, qui toujours surprend et jamais ne déçoit !
Une seconde parole marque l’itinéraire de saint Joseph et de la vocation : service.
Des Evangiles ressort la manière dont il a vécu en tout pour les autres et jamais pour lui-même. Le Peuple saint de Dieu l’appelle très chaste époux, révélant ainsi sa capacité à aimer sans rien retenir pour lui. En libérant l’amour de toute possession, il s’ouvrit en effet à un service encore plus fécond : son soin aimant a traversé les générations, sa garde attentive l’a rendu patron de l’Eglise. Il est aussi le patron de la bonne mort, lui qui a su incarner le sens oblatif de la vie. Son service et ses sacrifices ont été possibles, mais seulement parce qu’ils étaient soutenus par un amour plus grand : « Toute vraie vocation naît du don de soi qui est la maturation du simple sacrifice. Ce type de maturité est demandé aussi dans le sacerdoce et dans la vie consacrée. Là où une vocation matrimoniale, célibataire ou virginale n’arrive pas à la maturation du don de soi en s’arrêtant seulement à la logique du sacrifice, alors, au lieu de se faire signe de la beauté et de la joie de l’amour elle risque d’exprimer malheur, tristesse et frustration » (ibid., n. 7).Le service, expression concrète du don de soi, ne fut pas seulement pour saint Joseph un idéal élevé, mais il devint une règle de vie quotidienne. Il s’employa à trouver et à aménager un logement où faire naître Jésus ; il se prodigua pour le défendre de la fureur d’Hérode en organisant un voyage rapide en Égypte ; il s’empressa de retourner à Jérusalem à la recherche de Jésus perdu ; il entretint sa famille en travaillant, même en terre étrangère. Il s’adapta, en somme, aux diverses circonstances avec l’attitude de celui qui ne perd pas courage si la vie ne va pas comme il veut : avec la disponibilité de celui qui vit pour servir. Dans cet esprit, Joseph accueillit les nombreux et souvent imprévus voyages de la vie : de Nazareth à Bethléem pour le recensement, puis en Égypte et encore à Nazareth, et chaque année à Jérusalem, bien disposé chaque fois à aller à la rencontre de circonstances nouvelles, sans se plaindre de ce qui arrivait, prêt à aider pour régler les situations. On peut dire qu’il a été la main tendue du Père céleste à son Fils sur la terre. Il ne peut donc qu’être un modèle pour toutes les vocations, qui sont appelées à ceci : être les mains laborieuses du Père pour ses fils et ses filles.
J’aime penser alors à saint Joseph, gardien de Jésus et de l’Eglise, comme gardien
des vocations. De sa disponibilité à servir provient en effet, son soin dans la garde. « Il se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte » (Mt 2, 14), dit l’Evangile, indiquant sa promptitude et son dévouement pour sa famille. Il ne perdit pas de temps à réfléchir sur ce qui n’allait pas, pour ne pas se dérober à celui qui lui était confié. Ce soin attentif et attentionné est le signe d’une vocation réussie. C’est le témoignage d’une vie touchée par l’amour de Dieu. Quel bel exemple de vie chrétienne nous offrons lorsque nous ne poursuivons pas obstinément nos ambitions et que nous ne nous laissons pas paralyser par nos nostalgies, mais que nous prenons soin de ce que le Seigneur, à travers l’Eglise, nous confie ! Alors Dieu répand son Esprit, sa créativité, sur nous; et il opère des merveilles, comme en Joseph.En plus de l’appel de Dieu – qui réalise nos plus grands rêves – et de notre réponse – qui se réalise dans le service disponible et dans le soin attentif -, il y a un troisième aspect qui traverse la vie de saint Joseph et la vocation chrétienne, en rythmant le quotidien : la fidélité. Joseph est « l’homme juste » (Mt 1, 19), qui, dans le silence actif de chaque jour, persévère dans l’adhésion à Dieu et à ses plans. Dans un moment particulièrement difficile, il se met à « considérer toutes les choses » (cf. v. 20). Il médite, pondère : il ne se laisse pas dominer par la hâte, ne cède pas à la tentation de prendre des décisions hâtives, ne suit pas l’instinct et ne vit pas dans l’immédiat. Il cultive tout dans la patience. Il sait que l’existence ne s’édifie que sur une adhésion continue aux grands choix. Cela correspond à la douceur laborieuse et constante avec laquelle il a exercé l’humble métier de charpentier (cf. Mt 13, 55), pour lequel il n’inspira pas les chroniques du temps, mais le quotidien de chaque père, de chaque travailleur, de chaque chrétien au long des siècles. Parce que la vocation, tout comme la vie, mûrit seulement à travers la fidélité de chaque jour.
Comment s’alimente cette fidélité ? A la lumière de la fidélité de Dieu. Les premières paroles que saint Joseph s’est entendu adresser en songe furent l’invitation à ne pas avoir peur, parce que Dieu est fidèle à ses promesses : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20). Ne crains pas : ce sont les paroles que le Seigneur t’adresse aussi, chère sœur, et cher frère, quand, malgré les incertitudes et les hésitations, tu ressens comme ne pouvant plus être différé le désir de lui donner ta vie. Ce sont les mots qu’il te répète quand, là où tu te trouves, peut-être au milieu d’épreuves et d’incompréhensions, tu luttes pour suivre chaque jour sa volonté. Ce sont les paroles que tu redécouvres lorsque, sur le chemin de l’appel, tu retournes au premier amour. Ce sont les paroles qui, comme un refrain, accompagnent celui qui dit oui à Dieu par sa vie comme saint Joseph : dans la fidélité de chaque jour.
Cette fidélité est le secret de la joie. Dans la maison de Nazareth, dit une hymne
liturgique, il y avait « une joie limpide ». C’était la joie quotidienne et transparente de la simplicité, la joie qu’éprouve celui qui garde ce qui compte : la proximité fidèle à Dieu et au prochain. Comme il serait beau si la même atmosphère simple et radieuse, sobre et pleine d’espérance, imprégnait nos séminaires, nos instituts religieux, nos maisons paroissiales ! C’est la joie que je vous souhaite, frères et sœurs, qui avec générosité avez fait de Dieu le rêve de votre vie, pour le servir dans les frères et dans les sœurs qui vous sont confiés, à travers une fidélité qui est déjà en soi témoignage, à une époque marquée par des choix passagers et des émotions qui disparaissent sans laisser la joie. Que saint Joseph, gardien des vocations, vous accompagne avec un cœur de père !
Rome, Saint Jean de Latran, 19 mars 2021, Fête de Saint Joseph
Je le disais en introduction, je ne retiens que quelques éléments de cet évangile le Saint Père nous offrant une méditation suffisamment dense sur la VOCATION !
Jésus
déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne
sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le
pasteur, les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le
loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare
et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis
ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.Ses brebis, chacun de nous, Il les connaît, et elles Le connaissent ! Connaissons-nous vraiment Jésus ? Prenons-nous vraiment les moyens de Le connaître : sacrements, approfondissement de Sa Parole en fréquentant assidûment les Evangiles ? Cherchons-nous à nous retrouver seul à seul avec Lui, dans un cœur à cœur brûlant au feu de Son propre Amour ? C'est à nous de mesurer et notre attachement et les moyens que nous nous donnons pour aimer ce Dieu qui en Jésus, s'est fait homme, est mort sur une croix pour nous élever à la dignité de fils !
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Par anticipation Jésus donne Sa vie pour celles et ceux qui ne Le connaissent pas encore et qu'Il espère voir rejoindre la Communauté-Eglise, et c'est à nous qu'Il confie cette mission . Car aimer c'est partager . Si nous nous nous reconnaissons disciples nous brûlons de voir et de savoir que Celui que nous aimons est RECONNU et AIME par une multitude frères. Si Jésus nous comble nous désirons ardemment que nos frères en humanité fassent la même expérience que nous ! Nous espérons que le Père soit « tout en tous » « Et lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même fera hommage à celui qui lui aura soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. (1Cor15) C'est pour cela qu'Il peut encore affirmer :
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de
nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. » Jésus, n'est pas un mercenaire , Il n'agit pas par obligation mais par pur amour et c'est ce qu'Il attend de chacun de nous , de tous les appelés quelle que soit leur vocation.« Si l'Amour vous visite
Ouvrez grand votre porte, ouvrez grand votre cœur,
Entendez-Le , faites lui confiance …
l'Amour élague pour élargir et libérer la vie....
L'Amour fera de nous ce « rien du tout »
dont Dieu Lui-même a fait présence »
Paul Baudiquey
L'Ermite
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