vendredi 13 septembre 2019

JESUS PARABOLE DU PERE




XXIV e DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C

(Lc 15, 1-32)
Si on interroge les enfants d'Afrique sur ce qu'est une Parabole ils répondront que c'est une grande antenne qu'on met sur les toits des maisons pour capter les images de la télévision. Pour les chrétiens, c'est Jésus qui est Parabole même de Dieu . C'est Lui que nous devons mettre sur nos toits pour capter toutes les images : de la tendresse, de l'amour, de la miséricorde, de la paix , de la solidarité, de la fraternité qui nous fassent un peu plus ressembler à Dieu Notre Père. Ne sommes-nous pas faits à Son image ? P Jean-Paul DAGADOU assomptionniste.
C'est ainsi que ce prêtre présente les lectures de la Liturgie de ce dimanche . Cette métaphore me convient parfaitement .Jésus ne répond-Il pas à Philippe qui Lui demande : montre-nous le Père !« Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi (Jean 14) Alors, oui, croyons ! Tout l’Évangile nous parle du Père, nous montre le Père, exprime le Père 
« Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jean 10)
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un (Jean 17)
Père et Fils et Esprit-Saint sont UN et quand le Fils parle Il dit le Père, quand l'Esprit agit Il dit le Père , les trois étant Un seul et même Dieu . Donc dans les trois Paraboles qui suivent Jésus nous révèle les attributs du Père, Il n'arrête rien à Lui-même.
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! » 
Une fois encore , et ce n'est pas la dernière, Scribes et Pharisiens reprochent à Jésus son attitude à l'égard des publicains ( les publicains, collecteurs d'impôts étaient mal considérés du temps de Jésus) et des pécheurs ! Ils ferment leurs yeux et leur coeurs sur cette Parole de Jésus : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. » Mc 2,14 Entendons ici malades, égale pécheurs, le péché rend l'âme malade, il nous alourdit, nous fait traîner notre vie , c'est pour nous tous pécheurs que Jésus continue de venir par les sacrements pour nous guérir. C'est ce qu'Il développe dans les trois paraboles de cette Liturgie où Il nous présente essentiellement , mais pas seulement, nous le verrons ensemble, le Cœur Miséricordieux du Père de toute Miséricorde .
Alors Jésus leur dit cette parabole :    « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue,jusqu’à ce qu’il la retrouve ?    Quand il l’a retrouvée,il la prend sur ses épaules, tout joyeux,    et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire :‘Réjouissez-vous avec moi,car j’ai retrouvé ma brebis,celle qui était perdue !’    Je vous le dis :C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit,plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une,ne va-t-elle
pas allumer une lampe, balayer la maison,et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?    Quand elle l’a retrouvée,elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire :‘Réjouissez-vous avec moi,car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’    Ainsi je vous le dis :Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
    Jésus dit encore :« Un homme avait deux fils.    Le plus jeune dit à son père :‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’Et le père leur partagea ses biens.    Peu de jours après,le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.    Il avait tout dépensé,quand une grande famine survint dans ce pays,et il commença à se trouver dans le besoin.    Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.    Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs,mais personne ne lui donnait rien.    Alors il rentra en lui-même et se dit :‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,et moi, ici, je meurs de faim !    Je me lèverai, j’irai vers mon père,et je lui dirai :Père,
j’ai péché contre le ciel et envers toi.    Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’    Il se leva et s’en alla vers son père.Comme il était encore loin,son père l’aperçut et fut

saisi de compassion ;il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.    Le fils lui dit :‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’    Mais le père dit à ses serviteurs :‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,    allez chercher le veau gras, tuez-le,mangeons et festoyons,    car mon fils que voilà était mort,et il est revenu à la vie ;il était perdu,et il est retrouvé.’Et ils commencèrent à festoyer.    Or le fils aîné était aux champs.Quand il revint et fut près de la maison,il entendit la musique et les danses.    Appelant un des serviteurs,il s’informa de ce qui se passait.    Celui-ci répondit :‘Ton frère est arrivé,et ton père a tué le veau gras,parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’    Alors le fils aîné se mit en colère,et il refusait d’entrer.Son père sortit le supplier.    Mais il répliqua à son père :‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres,et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.    Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,tu as fait tuer pour lui le veau gras !’    Le père répondit :‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,et tout ce qui est à moi est à toi.    Il fallait festoyer et se réjouir ;car ton frère que voilà était mort,et il est revenu à la vie ;il était perdu,et il est retrouvé ! »


tout joyeux / Réjouissez-vous avec moi / y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur
Réjouissez-vous avec moi / :Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
festoyons,    car mon fils que voilà était mort,et il est revenu à la vie ;il était perdu,et il est retrouvé.’Et ils commencèrent à festoyer.  // Il fallait festoyer et se réjouir ;car ton frère que voilà était mort,et il est revenu à la vie ;il était perdu,et il est retrouvé ! »
Dans chacune de ces Paraboles nous retrouvons la joie !
Qui se réjouit ? Celui qui a perdu quelque chose ou quelqu'un de précieux, d'unique ! Dans la première parabole, il s'agit d'une brebis, dans la seconde d'une pièce de monnaie, dans la troisième, d'un fils tendrement et gratuitement aimé !
Qui est cette brebis ? C'est toi mon frère, c'est moi !
Que représente cette pièce de monnaie ? Un trésor pour qui est pauvre ! Et ce trésor, c'est toi, c'est moi ! Il rencontre son peuple au pays du désert, dans les solitudes remplies de hurlements sauvages: il l'entoure, il l'instruit, il veille sur lui comme sur la prunelle de son œil. (Dt 32) Le Peuple c'est un ensemble, mais c'est aussi chaque personne en particulier !
Dans la troisième c'est un fils et c'est le benjamin, souvent le fils le plus chéri, parce que petit dernier, et qui est ce petit dernier ? C'est toi mon frère, c'est moi !
Nous sommes cette brebis qui donne une immense joie au Père de toute miséricorde, quand humblement, nous nous laissons rejoindre par son amour en acceptant l'amour du Fils aîné Jésus !) qui nous charge sur ses épaules avec le poids de nos erreurs .C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. (Luc 15)
Nous sommes ce trésor qui conduit le Père à envoyer son aîné pour balayer la terre jusque dans les moindres recoins car Il ne veut pas perdre un seul de ces petits qui constituent Son trésor !votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu. (Mt 18)
Nous sommes ce benjamin qui, à ses heures, n'en fait qu'à sa tête , mène une vie désordonnée jusqu'au moment où il comprend que le dernier des derniers est mieux traité que lui dans la maison paternelle et où il consent, alors, à faire amende honorable . Mais le Père, Notre Père ne lui en laisse pas le temps plus pressé que lui encore de rétablir cette relation d'amour car Lui, le Père n'est qu'Amour ! Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. (Luc 15)
Voilà ce que nous révèle Jésus Parabole du Père à travers ces trois séquences ! Jésus nous montre que le Père met tout en œuvre pour rétablir l'Alliance entre Lui et chacune de Ses créatures ; que le Père nous espère constamment,qu'Il nous cherche sans répit et qu'Il se réjouit quand nous nous tournons vers Lui ! Tel Paul dans la seconde lecture « moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent.Mais il m’a été fait miséricorde,.. Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ;et moi, je suis le premier des pécheurs.Mais s’il m’a été fait miséricorde,c’est afin qu’en moi le premier,le Christ Jésus montre toute sa patience,pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en lui,en vue de la vie éternelle. Nous savons comment St Paul a été retourné sur le chemin de Damas ! Et comment ensuite Il court pour atteindre le but : «  je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. » (Ph 3) Ce but qui est la vie éternelle en Dieu Père et Fils et Esprit saint ! Dieu nous appelle, mieux encore, Dieu nous aspire à Lui !
Arrêtons-nous quelques instants sur l'attitude du Père-Dieu, à l'égard du benjamin épris de fausse liberté ( je n'ai pas repris l'ensemble de cette Parabole cette année l'ayant médité avec vous l'an dernier ) Ce jeune fils quand il prend la décision de retourner vers son Père prépare son « acte de contrition » il est prêt à être traité comme le dernier des serviteurs de ce Père, or ses paroles sont étouffées par la joie du Père , il ne peut rien dire que se laisser serrer dans les bras de ce Père qui va vers lui, parce qu'il guettait sans cesse son retour . Un Père qui l'enveloppe d'amour, le couvre de baisers « Comme il était encore loin,son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. » Jésus, Parabole du Père, nous révèle ici l'attitude du Père-Dieu, quand nous accueillons son Pardon au sacrement de la Réconciliation ! Le Père-Dieu, n'a qu'une idée en tête : se réjouir, faire la fête, tuer le veau gras, danser de bonheur parce que nous acceptons humblement Son Amour ! « Ne crains point, Sion, que tes mains ne s'affaissent point! Le Seigneur, ton Dieu, est au milieu de toi, un vaillant sauveur! Il fera éclater sa joie à cause de toi; il se taira dans son amour; il tressaillira à cause de toi avec des cris de joie. (So 3) ( d'autres traductions disent « Il dansera de joie à cause de toi .) Je le crois fermement : Dieu Père ne veut que notre bonheur, pour notre bonheur, Il laisse partir de Son sein, Son bien-aimé Fils unique pour nous ramener à la raison, nous charger sur Ses épaules, nous cacher dans Son cœur ,nous envelopper dans Ses bras en nous couvrant de
baisers et nous bouderions un tel amour ? A nous de le crier sur les toits , de l'annoncer chaque fois que la grâce nous en est donnée , de dire à nos frères et sœurs que nous sommes guettés, attendus non pour nous tancer mais pour nous AIMER, seulement nous AIMER , nous couvrir de baisers ! Annonçons cela à nos frères notre Dieu n'est pas un père fouettard c'est le DIEU-AMOUR, seulement cela et pleinement cela !


Voici la Prière d'un enfant de Dieu à son Père « Seigneur Dieu, voici ma vie pour que Tu en fasses la Vie de Jésus-Christ » du Père Pierre Lyonnet (1906-1949), Prêtre Jésuite entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1923 et ordonné en 1937 qui va vivre une courte (43 ans) et longue vie de souffrance car gravement malade.



« Père, c’est à Toi que je m’adresse avec une confiance tranquille et paisible. Ton Fils m’a appris que Tu étais mon Père, qu’il ne fallait pas T’appeler d’un autre nom. Tu n’es que Père. 

Père, je viens simplement Te dire que je suis Ton enfant, et je Te le dis sérieusement et pourtant avec l’envie de rire et de chanter, tellement c’est beau d’être Ton fils ; c’est sérieux, car Tu m’as tellement aimé, et moi, si peu.

Seigneur Dieu, voici ma vie, pour que Tu en fasses ce que Tu voudras, pour que Tu en fasses la Vie de Jésus-Christ. Mais Tu ne pourras empêcher que partout où Tu m’enverras, joyeux et désolé, malade ou bien portant, comblé ou humilié, l’Esprit en moi ne clame vers Toi, véhément, appelant ton Amour impérieusement, pour mes frères les hommes qui ne savent pas que Tu es Père. 

Ô Père, voici ma vie, mais donne-moi mes frères, que je Te les rende. Amen. »

R. P. Pierre Lyonnet (1906-1949)


l'Ermite

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