XXIV
e DIMANCHE
DU
TEMPS ORDINAIRE
Année
C
(Lc 15, 1-32)
Si
on interroge les enfants d'Afrique sur ce qu'est une Parabole ils
répondront que c'est une grande antenne qu'on met sur les toits des
maisons pour capter les images de la télévision. Pour les
chrétiens, c'est Jésus qui est Parabole même de Dieu . C'est Lui
que nous devons mettre sur nos toits pour capter toutes les images :
de la tendresse, de l'amour, de la miséricorde, de la paix , de la
solidarité, de la fraternité qui nous fassent un peu plus
ressembler à Dieu Notre Père. Ne sommes-nous pas faits à Son
image ?
P Jean-Paul DAGADOU assomptionniste.
C'est
ainsi que ce prêtre présente les lectures de la Liturgie de ce
dimanche . Cette métaphore me convient parfaitement .Jésus ne
répond-Il pas à Philippe qui Lui demande :
montre-nous le Père !«
Il
y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas,
Philippe ! Celui
qui m'a vu a vu le Père. Comment
peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu
ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en
moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ;
mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres
œuvres.
Croyez ce que
je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi
(Jean 14) Alors,
oui, croyons ! Tout l’Évangile nous parle du Père, nous
montre le Père, exprime le Père
« Le
Père et moi, nous sommes UN. »
(Jean 10)
Et
moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils
soient un comme nous
sommes un
(Jean 17)
Père
et Fils et Esprit-Saint sont UN et quand le Fils parle Il dit le
Père, quand l'Esprit agit Il dit le Père , les trois étant Un seul
et même Dieu . Donc dans les trois Paraboles qui suivent Jésus
nous révèle les attributs du Père, Il n'arrête rien à Lui-même.

et il mange avec eux ! » Une fois encore , et ce n'est pas la dernière, Scribes et Pharisiens reprochent à Jésus son attitude à l'égard des publicains ( les publicains, collecteurs d'impôts étaient mal considérés du temps de Jésus) et des pécheurs ! Ils ferment leurs yeux et leur coeurs sur cette Parole de Jésus : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. » Mc 2,14 Entendons ici malades, égale pécheurs, le péché rend l'âme malade, il nous alourdit, nous fait traîner notre vie , c'est pour nous tous pécheurs que Jésus continue de venir par les sacrements pour nous guérir. C'est ce qu'Il développe dans les trois paraboles de cette Liturgie où Il nous présente essentiellement , mais pas seulement, nous le verrons ensemble, le Cœur Miséricordieux du Père de toute Miséricorde .

Ou
encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd
une,ne va-t-elle
pas allumer une lampe, balayer la maison,et chercher avec soin
jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand
elle l’a retrouvée,elle rassemble ses amies et ses voisines pour
leur dire :‘Réjouissez-vous
avec moi,car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais
perdue !’ Ainsi je vous le dis :Il
y a de la joie devant
les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
Jésus
dit encore :« Un
homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :‘Père, donne-moi la
part de fortune qui me revient.’Et
le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,le plus jeune rassembla tout ce qu’il
avait,
et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé,quand une grande famine survint dans ce pays,et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs,mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit :‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père,et je lui dirai :Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’ Il se leva et s’en alla vers son père.Comme il était encore loin,son père l’aperçut et fut
et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé,quand une grande famine survint dans ce pays,et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs,mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit :‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père,et je lui dirai :Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’ Il se leva et s’en alla vers son père.Comme il était encore loin,son père l’aperçut et fut
saisi de compassion ;il courut se
jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :‘Père, j’ai péché contre le ciel
et envers toi.Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
Mais
le père dit à ses serviteurs :‘Vite,
apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,mettez-lui une
bague au doigt et des sandales aux pieds, allez
chercher le veau gras, tuez-le,mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,et il est revenu à la
vie ;il était perdu,et il est retrouvé.’Et ils commencèrent
à festoyer. Or
le fils aîné était aux champs.Quand il revint et fut près de la
maison,il entendit
la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,il s’informa de ce qui se
passait. Celui-ci répondit :‘Ton frère est
arrivé,et ton père a tué le veau gras,parce qu’il a retrouvé
ton frère en bonne santé.’ Alors le fils aîné
se mit en colère,et il refusait d’entrer.Son
père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :‘Il y a tant d’années
que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes
ordres,et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec
mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est
revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,tu as
fait tuer pour lui le veau gras !’ Le père
répondit :‘Toi,
mon enfant, tu es toujours avec moi,et tout ce qui est à moi est à
toi. Il
fallait festoyer et se réjouir ;car
ton frère que voilà était mort,et il est revenu à la vie ;il
était perdu,et il est retrouvé ! »
tout
joyeux / Réjouissez-vous
avec moi / y
aura de la joie dans le ciel
pour
un seul pécheur
Réjouissez-vous
avec moi / :Il
y a de la joie
devant
les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
festoyons,
car mon fils que voilà était mort,et il est revenu à la
vie ;il était perdu,et il est retrouvé.’Et ils commencèrent
à festoyer. // Il
fallait festoyer et se réjouir ;car
ton frère que voilà était mort,et il est revenu à la vie ;il
était perdu,et il est retrouvé ! »
Dans
chacune de ces Paraboles nous retrouvons la
joie !
Qui
se réjouit ? Celui qui a perdu quelque chose ou quelqu'un de
précieux, d'unique ! Dans la première parabole, il s'agit d'une brebis,
dans la seconde d'une pièce de monnaie, dans la troisième, d'un fils
tendrement et gratuitement aimé !
Qui
est cette brebis ? C'est
toi mon frère, c'est moi !
Que
représente cette pièce de monnaie ? Un trésor pour qui est
pauvre ! Et
ce trésor, c'est toi, c'est moi ! Il
rencontre son peuple au pays du désert, dans les solitudes remplies
de hurlements sauvages: il l'entoure, il l'instruit, il veille sur
lui comme sur la prunelle de son œil. (Dt 32) Le
Peuple c'est un ensemble, mais c'est aussi chaque personne en
particulier !
Dans
la troisième c'est un fils et c'est le benjamin, souvent le fils le
plus chéri, parce que petit dernier, et qui est ce petit dernier ?
C'est toi mon frère, c'est moi !
Nous
sommes
cette brebis
qui donne une immense joie au Père de toute miséricorde, quand
humblement, nous nous laissons rejoindre par son amour en acceptant
l'amour du Fils aîné Jésus !) qui nous charge sur ses épaules avec le poids
de nos erreurs .C'est
ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui
se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont
pas besoin de conversion. (Luc 15)
Nous
sommes
ce trésor
qui conduit le Père à envoyer son aîné pour balayer la terre
jusque dans les moindres recoins car Il ne veut pas perdre un seul de
ces petits qui constituent Son trésor !votre
Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit
perdu. (Mt 18)
Nous
sommes ce benjamin qui, à ses heures, n'en fait qu'à sa tête ,
mène une vie désordonnée jusqu'au moment où il comprend que le
dernier des derniers est mieux traité que lui dans la maison
paternelle et où il consent, alors, à faire amende honorable . Mais
le Père, Notre Père ne lui en laisse pas le temps plus pressé que
lui encore de rétablir cette relation d'amour car Lui, le Père
n'est qu'Amour ! Comme
il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ;
il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. (Luc 15)

Arrêtons-nous
quelques instants sur l'attitude du Père-Dieu, à l'égard du
benjamin épris de fausse liberté (
je n'ai pas repris l'ensemble de cette Parabole cette année l'ayant
médité avec vous l'an dernier ) Ce
jeune fils quand il prend la décision de retourner vers son Père
prépare son « acte de contrition » il est prêt à être
traité comme le dernier des serviteurs de ce Père, or ses paroles
sont étouffées par la joie du Père , il ne peut rien dire que se
laisser serrer dans les bras de ce Père qui va vers lui, parce qu'il
guettait sans cesse son retour . Un Père qui l'enveloppe d'amour, le
couvre de baisers
« Comme
il était encore loin,son père l’aperçut et fut saisi de
compassion ;il courut se jeter à son cou et le couvrit de
baisers. » Jésus,
Parabole du Père, nous révèle ici l'attitude du Père-Dieu, quand
nous accueillons son Pardon au sacrement de la Réconciliation !
Le Père-Dieu, n'a qu'une idée en tête : se réjouir, faire la
fête, tuer le veau gras, danser de bonheur parce que nous acceptons
humblement Son Amour ! « Ne
crains point, Sion, que tes mains ne s'affaissent point!
Le Seigneur, ton Dieu, est au milieu de toi, un
vaillant sauveur! Il fera éclater sa joie à cause de toi;
il se taira dans son amour; il
tressaillira à cause de toi avec des cris de joie.
(So 3) ( d'autres traductions disent « Il dansera de joie à
cause de toi .) Je
le crois fermement : Dieu Père ne veut que notre bonheur, pour
notre bonheur, Il laisse partir de Son sein, Son bien-aimé Fils
unique pour nous ramener à la raison, nous charger sur Ses épaules,
nous cacher dans Son cœur ,nous envelopper dans Ses bras en nous
couvrant de
baisers et nous bouderions un
tel amour ? A nous de le crier sur les toits , de l'annoncer
chaque fois que la grâce nous en est donnée , de dire à nos frères
et sœurs que nous sommes guettés, attendus non pour nous tancer
mais pour nous AIMER, seulement nous AIMER , nous couvrir de
baisers ! Annonçons cela à nos frères notre Dieu n'est pas un
père fouettard c'est le DIEU-AMOUR, seulement cela et pleinement
cela !
Voici
la Prière d'un enfant de Dieu à son Père « Seigneur
Dieu, voici ma vie pour que Tu en fasses la Vie de Jésus-Christ » du
Père Pierre Lyonnet (1906-1949), Prêtre Jésuite entré au noviciat
de la Compagnie de Jésus en 1923 et ordonné en 1937 qui va vivre
une courte (43 ans) et longue vie de souffrance car gravement malade.
« Père,
c’est à Toi que je m’adresse avec une confiance tranquille et
paisible. Ton Fils m’a appris que Tu étais mon Père, qu’il ne
fallait pas T’appeler d’un autre nom. Tu
n’es que Père.
Père, je viens simplement Te dire que je suis Ton
enfant, et je Te le dis sérieusement et pourtant avec l’envie de
rire et de chanter, tellement c’est beau d’être Ton fils ;
c’est sérieux, car Tu m’as tellement aimé, et moi, si peu.
Seigneur Dieu, voici ma vie, pour que Tu en fasses ce que Tu voudras,
pour que Tu en fasses la Vie de Jésus-Christ. Mais Tu ne pourras
empêcher que partout où Tu m’enverras, joyeux et désolé, malade
ou bien portant, comblé ou humilié, l’Esprit en moi ne clame vers
Toi, véhément, appelant ton Amour impérieusement, pour mes frères
les hommes qui ne savent pas que Tu es Père.
Ô
Père, voici ma vie, mais donne-moi mes frères, que je Te les rende.
Amen. »
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